L’écriture du blog a pris un sérieux retard… suite à notre retour en France. Promis, le prochain article est en cours !
Nous nous sommes arrêtés à notre arrivée dans l’Île du Nord. A la lecture de la carte ci-dessous, vous constaterez qu’il y aura encore de nombreux articles cet été !
Bel été à tous et encore merci de votre fidélité !
Il y a encore des choses à découvrir. Une prochaine fois !
Après 4 jours de convalescence, nous remontons en deux étapes vers le nord car nous devons prendre le ferry le 3 mars. Nous faisons une première halte dans un micro camping à l’embouchure de la rivière Hurunui.
C’est le repaire de la Guifette des galets, un oiseau des rivières uniquement observable en Nouvelle-Zélande :
Guifette des galets
Nous repartons en faisant un détour par la route touristique de Gore Bay, qui mène à une côte de falaises calcaires et à une plage peu fréquentée.
Notre destination en début d’après-midi est la péninsule de Kaikoura. Malheureusement notre planning est trop serré pour une sortie en mer, laquelle est de toutes façons un peu trop forte.
Les eaux baignant la péninsule sont froides, très profondes et riches en nourriture. Albatros, otaries, cachalots, baleines et dauphins sont nombreux au large de ce littoral. On reviendra !
Nous optons pour la reprise de la marche et une randonnée de 9km autour du Cap.
Les Otaries nous accueillent au bout de la route.
Otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande
La marée basse nous permet d’approcher la côte.
Des algues géantes ont échoué. Ce sont les forêts des otaries.
Nos petits nomades trouvent de quoi habiller leurs poupées…
Les derniers kilomètres du circuit nous ramènent sur la côte nord de la péninsule.
Nous y rencontrons une trentaine d’espèces d’oiseaux dont ce Pluvier à double collier,
et ces jeunes Huîtriers variables.
Nous dormons sur place avec 5 autres campeurs autorisés sur le « free camp ». Petit déjeuner avec vue et séance d’école en plein air.
Dans ce cadre, avec les Kaikoura Ranges en toile de fond, nous craquons pour notre premier « resto » néo-zélandais : Un plat de Crayfish (Ecrevisse) délicieux à tarifs très raisonnables.
Notre dernier jour sur l’île du Sud commence sous la pluie. Nous chargeons les batteries après trois nuits en « camping sauvage » entre Blenheim et Havelock, aux portes des Marlborough Sound.
Petit coin lecture abrité !
Les Marlborough Sounds sont une région de fjords à la végétation luxuriante, qui occupent la point nord-est du l’Ile de Sud.
C’est dans la petite ville industrielle de Picton que nous prenons le ferry.
Ici, l’industrie du bois est la principale ressource, avec les revenus liés au transit maritime de centaines de milliers de touristes.
C’est parti pour plus de 3h de traversée du détroit de Cook jusqu’à Wellington!
La traversée est l’occasion d’observer les oiseaux marins. La Nouvelle-Zélande est le pays de plus réputé pour les oiseaux pélagiques.
Cela commence bien avec l’observation du Cormoran caronculé, l’un des cormorans le plus rare au monde avec seulement une centaine d’individus nicheurs présents dans les fjords des Marlborough Sounds.
King Shag
Au large, deux espèces d’albatros et 3 espèces de puffins pêchent autour du bateau.
Plusieurs Albatros à cape blanche se posent à la surface de la mer.
Shy Albatros
Ils sont bien plus majestueux en vol ! On se demande où se plient les ailes quand il est au repos!
Shy Albatros
L’Albatros royal est encore plus grand. C’est l’espèce que nous avions vu à Otago.
Royal AlbatrosBuller’s ShearwaterWestland Petrel
Terre ! L’Ile du Nord… la patrie des volcans… Nous ne savions pas à ce moment-là qu’elle nous retiendrait pendant 3 mois et que nous l’aimerions autant !
Nous laissons les rivages de l’Otago sous la grisaille. Après une journée de pluie, nous rejoignons le célèbre camping « free camp » du lac Pukaki. Le temps s’annonce meilleur pour le lendemain.
Au bord du Camping
Un « free camp » est un terrain où la municipalité (ou le département de la Conservation) autorise les véhicules « autonomes » à passer la nuit. Un véhicule « autonome » – en anglais « self-contained« , est une voiture ou camping car disposant d’une réserve d’eau, de toilettes et de réservoirs pour ne pas jeter les déchets associés dans la nature.
Les néo-zélandais sont très attachés à ne laisser aucune trace sur leur passage. Le zéro déchet est de mise : il n’y a d’ailleurs pas de poubelles publiques, on remporte ses déchets. Un peu partout, des « dump » permettent de jeter les « eaux sales ».
Rares sont les emplacements horizontaux. Arrivés tôt, nous avons le luxe d’un emplacement panoramique. Ce n’est pas toujours le cas. Beaucoup dormirons un peu penchés cette-nuit là!
Au matin, les lumières sont tout simplement irréelles. Le Mont Cook, auparavant masqué, trône désormais, maître des lieux au fond du lac.
Le voici, point culminant du pays, avec ses 3724 m. Une altitude modeste, mais une ascension alpine difficile qui a vu Edmund Hilary faire ses premières courses, avant de s’attaquer avec succès à l’Everest en 1953.
Nous nous dirigeons à nouveau vers le pied des Alpes après une matinée d’école puis de jeux avec une autre famille de voyageurs français avec qui nous nous donnons rendez-vous pour marcher au pied du Mont Cook.
La route longe le stupéfiant Lac Pukaki aux eaux bleues pâles chargées de débris morainiques.
Le Mont Cook (Aoraki)
Nous arrivons au parc national Aoraki Mont Cook. Cette région naturelle exceptionnelle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa faune, son ciel nocturne et ses paysages.
L’extraordinaire beauté a son revers… Le départ des excursions en fond de vallée à Aoraki est bondé… Nous trouvons la dernière place de camping pour passer la nuit. Un camping? Pas vraiment…, un parking, comme trop souvent dans les secteurs touristiques…
Avec cette surfréquentation, nous choisissons la fin de journée pour effectuer la randonnée de 10 km qui mène au belvédère du mont Cook.
Plusieurs grandes passerelles nous rappellent le Népal !
Le Mont Cook et la rivière Hooker
Au belvédère, nous en profitons pour une photo avec nos amis du jour ! Les enfants sont ravis de trouver des copains pour papoter durant les 3h de marche.
Nous voici avec la famille de Marguerite et Guillaume et leur blog : https://20000lieuessurlaterre.blog
Le lac Hooker recueille les eaux de fonte du glacier Hooker, long de 11 km.
De tous les côtés, le ciel est bleu azur.
Le soir, les perroquets Kéas circulent autour du camping, en recherche de nourriture facile…
Le lendemain, nous découvrons un autre sentier, plus court, le Kea Track.
Une première fois, à l’aube, en solo, puis une deuxième fois, en matinée. A chaque heure sa lumière.
Le Mont Sefton à l’aube
Le sentier se termine après 30 minutes de marche par un panorama sur l’énorme moraine du glacier de Muller et le Mont Sefton. Pour l’anecdote, les premiers alpinistes à gravir ce sommet ont failli y laisser la vie, car la face que l’on voit ci-dessous est difficile et hérissée de glaciers… Ils découvriront plus tard la face nord, qui mène « tranquillement » à l’arrête sommitale…
Le Lac Muller et sa moraine avec le Mont Cook au fond
Les Kéas font des numéros de voltige. Le sentier porte bien son nom !
Le Mont Cook tire sa révérence.
Nous reprenons la route mais n’irons pas bien loin. Un coin pique-nique caché derrière un talus nous appelle. Nous avions besoin de solitude pour admirer l’immense plaine…
L’Echasse noire
Cette plaine infinie est la maison d’un des oiseaux les plus rares du monde : l’Echasse noire. Il n’en reste que 100 à l’état sauvage.
Nous la cherchons plus tard dans les marais au bord du lac Pukaki, à 10 km de là, après avoir vu au loin un individu probable en vol au-dessus de la pointe nord du lac.
Echasse noire (ou hybride) en vol au dessus du lac.
A proximité du camping du Glenntaner, là où le delta intérieur de la rivière rejoint le lac Pukaki, nous cherchons activement ces rares oiseaux noirs dans les marais.
Tous les moyens sont bons !
Bingo ! Au moins 3 échasses se nourrissent à 200 m de nous. Une grande émotion encore…
Nous partons nous reposer dans un autre camping plus calme, au bord du lac Poaka. Des aménagements y sont aussi prévus pour favoriser l’accueil de cette Echasse. Comme partout ici, les moyens mis en oeuvre sont importants pour tenter de sauver les espèces rares et endémiques. Et le gouvernement n’est pas le dernier à mettre la main à la pâte et au portefeuille, aidé par les associations locales.
Repos imposé toute la soirée et une grande partie de la journée suivante car Cécile ne se sent pas bien, se plaignant du ventre depuis deux jours. Nous faisons néanmoins dans l’après-midi une brève excursion en voiture à l’observatoire St John’s au-dessus du célèbre Lac Tekapo.
La lumière est incroyable. On comprend qu’avec un ciel si pur, les astronomes sont à la fête!
A gauche, le lac Alexandra, d’un bleu plus sombre, à droite, le lac Tekapo, laiteux comme le lac Pukaki.
La fin de journée sera hélas bien moins radieuse puisqu’à peine arrivé au camping à la ferme près de Fairlie, il nous faut en repartir direction… les Urgences de Timaru. Cécile se déshydrate … Plus rien ne passe. Probablement le virus de la gastro-entérite locale (appelé norovirus), mais il était bien violent car nos organismes européens ne le connaissent pas… Une perfusion, une nuit sur le parking de l’hôpital et trois jours de repos imposés. Merci Marguerite pour les anti-nauséeux ! ; )
La Nouvelle-Zélande s’est séparée du continent primitif du Gondwana de manière isolée depuis très longtemps (85 millions d’années). Sa faune a évolué de manière totalement indépendante de l’Australie et des autres îles du Pacifique.
Il en résulte un taux d’endémisme très important jusqu’à l’arrivée de premiers indigènes maoris vers le XI ème siècle, arrivés en bateau depuis les îles du Pacifique.
La Nouvelle-Zélande est parfois appelée « l’île aux oiseaux » car elle avait la particularité de n’avoir aucun mammifère terrestre prédateur sur son sol.
Aussi, de nombreuses espèces d’oiseaux ont évolué sans besoin de s’enfuir et sont inaptes au vol. Beaucoup font aussi leur nid au sol.
Les maoris ont introduit les rats et les chiens, qui ont causé les premiers dégats irréversibles sur des espèces. En quelques siècles à peine, l’espèce s’éteint. L’arrivée des Maoris a également causé la disparition des Moas, ces genre d « autruches » immenses, et de l’Aigle géant de Haast, leur unique prédateur naturel, et plus grand rapace ayant jamais existé.
Aigle de Haast chassant deux MoasAigle de Haast, Musée Te Papa Tongarewa, Wellington
Les colons britanniques ou australiens arrivés par la suite ont introduit des prédateurs pour lutter contre la prolifération des rats.
C’est là que commence la catastrophe écologique qui a conduit à la disparition de nombreuses espèces indigènes, tant chez les oiseaux que chez les reptiles et les insectes.
Les hermines, redoutables prédateurs, ainsi que les chats, furets et surtout opossums australiens hantent désormais les forêts. Ils font bombance d’oeuf de Kiwi, de nichées de passereaux etc.
Des îles refuge.
Les néo-zélandais d’aujourd’hui mènent une lutte sans merci contre ces nuisibles… « PEST » en anglais… Hélas, il y aurait 30 millions d’opossums voraces donc la guerre est souvent perdue d’avance. Alors, ils créent des refuges sur quelques îles où les prédateurs sont méticuleusement éradiqués. Sur celles-ci, les espèces les plus vulnérables coulent des jours heureux. Nous en avons visité deux, les îles de Tiritiri Matangi et de Rangitoto, au large d’Auckland.
Très commun dans les pâturages et zones humides, jusqu’au parking du Mont Cook. On ne s’en lasse pas. La femelle est plus sobre.
L’ Hyménolaine ou Canard bleu
Blue Duck (Whio)
Seules trois espèces de canards sur la planète vivent exclusivement dans les rivières d’eau vive et plongent dans les rapides pour se nourrir : La Merganette des torrents, en Cordillère des Andes, l’Arlequin plongeur, en Islande et Canada (mais ce dernier fréquente aussi les littoraux en dehors de sa période reproduction), et l’Hyménolaine ou Canard bleu, en Nouvelle-Zélande.
Nous l’avons cherché plusieurs heures en mars… en vain !
Il est très menacé et ne vit que dans quelques rivières des montagnes de l’Île du Sud et sur les plateaux volcaniques de l’Ile du Nord.
En juin, nous avons pu retourner à Turangi et la rivière Tongariro était débarrassée des Raftings et canoés, nous avons alors pu observer un rassemblement automnal de 15 oiseaux.
La Sarcelle de Nouvelle-Zélande
Brown Duck (Pateke)
Très rare, on ne la trouve que sur quelques îles ou réserves closes débarrassées des prédateurs, et dans quelques rivières du Northland.
La voici dans le clair obscure, barbotant dans un ruisseau presqu’à sec sur l’île de Tiritiri Matangi. Son oeil est entouré d’un délicat cercle blanc. Il était très bruyant quand il filtrait la vase…
Repérez-vous le rare canard des forêts?
En automne, il se rassemblent sur quelques plans d’eau ou marais du Northland, comme ici près d’Helena Bay. On distingue mieux son délicat plumage.
Le Fuligule de Nouvelle-Zélande
New-Zealand Scaup (Papango)
Ce canard plongeur fréquente les lacs et étangs peu profonds. Observé sur les berges du Lac Wanaka ainsi que dans un étang urbain à Whangarei.
Lac TaupoWangarhei, Vinegar saltTaupo, Motutere
Le Grèbe de Nouvelle-Zélande
New Zealand Dabchick (Weweia)
Un petit grèbe qui apprécie les étangs urbains, stations d’épurations… PAs sans rappeler notre Grèbe castagneux, mais légèrement plus grand et avec l’oeil jane et la poitrine rousse.
Les Manchots
Parmi la dizaine d’espèces nichant ou s’égarant sur l’archipel, deux sont endémiques de l’île du Sud : le Gorfou du Fiordland et le Manchot antipode.
Les sites où l’on peu voir le Gorfou du Fjordland sont difficilement accessible, surtout que la route de Te Anau était coupée. Il faudra revenir 😉
Le Gorfou du Fjordland
Fjordland Crested Penguin (Tawaki)
Non observé. Son domaine vital, les fjords du Sud-ouest, n’était pas dans notre parcours…
Avec une population estimée à 1600 individus en 2017, dont 600 sur l’île du Sud, il est considéré comme le manchot le plus rare du monde et se trouve actuellement en danger d’extinction. Les kiwis se mobilisent pour le sauver.
La plupart sont bagués.
Il pèche jusqu’à 25 km de la cote et à parfois 120 m de profondeur.
Son nid est placé en hauteur sur une colline côtière. Il doit monter lentement, car la journée de pêche l’a épuisé…
En pleine montéeAu nid
Le saviez-vous? Il y a plusieurs millions d’années, un Manchot géant de plus de 1,60 m hantait les plages du pays. Un redoutable prédateur !
Musée de Canterbury, ChristchurchTaille réelle…
Les Cormorans
12 espèces habitent en NZ dont 7 sur les deux iles principales. Un record pour un si petit territoire !
Pas moins de 8 sont endémiques à l’île du Sud, et nous avons eu la chance de pouvoir les observer, parfois brièvement.
Le Cormoran moucheté
Spotted shag (Parekareka)
C’est le cormoran endémique le plus commun. Il arbore des teintes plutôt gris-beiges sur le dos, ce qui est une exception pour cette famille d’oiseaux (39 espèces) dont le dos est toujours noir ébene (autre exception : le Cormoran de Gaimard ).
Le Cormoran d’Otago
Cette sous-espèce du Cormoran des îles Stewart ne niche que sur la péninsule d’Otago.
Otago Shag
Otago Shag
Le Cormoran royal
New Zealand King Shag
C’est le Cormoran le plus rare au monde. Il ne se reproduit que sur quelques îlots des fjords de Marlbourough, au nord de l’île du Sud. Les 125 couples sont bien suivis par les scientifiques.
C’était un objectif de l’apercevoir lors de notre traversée en Ferry entre les deux îles, le départ se faisant dans ces magnifiques fjords. Nous en avons vu deux ! Les photographier depuis le bateau était un défi aussi. Relevé !
L’Otago est une région de la côte sud est de l’île du Sud, s’étendant entre les Alpes et l’Océan Pacifique.
Les Alpes néo-zélandaises à nouveau franchies, nous arrivons dans la région des grands lacs, au pied du Mont Aspiring.
La lac Wanaka
(c) Google maps
Le temps est gris. Nous fuyons la tempête qui arrose la côte ouest que nous venons de quitter après notre quête des kiwis.
Nous ne faisons que passer le long du lac Hawea. Nous redoutons l’orage.
Arrivés au bord du lac Wanaka, nous nous installons dans un camping au bord de l’eau. Le vent tombe en soirée.
La camping de Glendhu Bay. Un peu trop de monde mais il fallait recharger les batteries…
Les champs sont aussi surpeuplés… Il y 7 fois plus de moutons en Nouvelle-Zélande que d’habitants!
Le lendemain matin sera consacré à retrouver les sentiers après s’être remis du traumatisme des pentes d’Avalanche Peak…
Nous suivons les conseils d’amis voyageurs croisés dans l’avion et après 500m de dénivelé, rejoignons le sommet de Rocky Mountain , au sud-ouest du lac. Un bon rapport effort/panorama, et pas trop de monde. Nous sommes en pleine saison et les touristes sont nombreux en Nouvelle-Zélande.
Depuis les abords du sommet, on devine les glaciers du massif du Mont Aspiring au Nord.
A la descente, le lac diamant reflète en miroir le ciel tourmenté.
La péninsule d’Otago est notre prochaine destination. Pour se rendre des montagnes à la côte sud, réputée pluvieuse (et d’ailleurs colonisée par les écossais…), nous avons été très surpris de traverser des paysages très secs, même chauds, puisque la température dans la vallée d’Alexandra affichait 28°C !
Un micro climat mis à profit par les Néo-zélandais pour en faire le verger méditerrannéen le plus proche du pôle sud : abricots, prunes, pêches et nectarines poussent ici ! Qui l’eut cru?
Nous dormirons dans un free camp (emplacement de camping gratuit) au bord du lac de barrage de Clyde.
L’histoire de cette région est liée à la recherche de l’or…Les premiers colons écossais de Dunedin s’étaient juré de vivre tranquillement mais après la découverte de filons dans l’Otago (Lawrence…), la fièvre de l’or s’est également emparée d’eux… et des milliers de prospecteurs sont arrivés à la fin du XIXème siècle. D’Europe d’abord, mais aussi de Chine, plus tard. Cette histoire est relatée au musée de Lawrence, charmante bourgade où il convient de faire une pause sur la longue route traversant l’état d’Otago.
Après le Soleil des terres de l’intérieur, l’arrivée sur la péninsule d’Otago est un peu la douche froide… Brouillard et crachin écossais à notre arrivée à Dunedin…
La Péninsule d’Otago, une arche de Noé aux portes de la ville…
A quelques kilomètres du centre ville de Dunedin (120 000 hab.), la péninsule d’Otago est l’un des paradis des naturalistes en Nouvelle-Zélande. De nombreux tours opérateurs l’ont compris et proposent visites et croisières à prix fort… mais avec un peu de temps et en prenant des informations auprès des locaux, il n’est pas difficile d’observer soi-même Albatros, Lions de mers ou Manchots…
Majestueux albatros
Une colonie d’Albatros royaux est installée à l’extrémité de la péninsule. Le centre de conservation propose des visites (plutôt coûteuses) pour les observer. A cette période, il y aurait un ou deux couples visibles au sol. Mais il est surtout grisant de voir ces géants de la mer en vol. Cela est possible depuis le parking du centre, particulièrement les jours venteux ou en soirée.
Nous nous y rendons et malgré le brouillard ce soir-là, la rencontre comble nos espérances; l’ambiance brumeuse rajoute une part de mystère et l’envie de revenir…
Nous y retournons le surlendemain. Le Soleil est au rendez-vous. Un léger vent permet aux albatros de nous survoler facilement.
Liste commentée et illustrée des oiseaux observés depuis le balcon
A Paihia (Northland, Far north district).
Un peu partout dans le monde, les ornithologues confinés se sont amusés au jeu d’établir la liste des oiseaux observés depuis leur fenêtre, balcon ou jardin.
Je me suis prêté à l’exercice avec passion… Bilan : 33 espèces. Un score honorable au vu du nombre assez peu élevé d’espèces dans ce pays… Et notamment du fait de la quasi absence de migrateurs de passage dans ces terres du bout du monde.
Cette liste peu également se lire en commençant par la fin, pour avoir la chronologie des découvertes !
Dernier (47 ème jour) : A partit de demain, il est possible de circuler librement dans tout le pays. Bon, pour être précis, depuis le 27 avril, il était possible de faire 1h de route environ autour de son domicile. Mais la date symbolique de fin de confinement est bien le 14 mai.
# 33 Grive musicienne
ce 12 mai au matin, une Grive musicienne me réveille !
Depuis la chambre
Jour 30
# 32 Chardonneret élégant
Chardonneret, zostérops et moineau au bain à la casacade de Kerikeri
Deux oiseaux découverts quelques jours plus tôt à la plage voisine de Waitangi… Avec l’automne, les fringilles semblent se rapprocher des habitations.
# 31 Pinson des arbres
L’automne arrive, ou pour d’autres raisons, mais j’observerai presque quotidiennement le Pinson des arbres à mangeoire de la voisine ou en vol…
#30 Canard colvert
Oublié celui-là! Je ne l’attendais pas alors qu’il y en a ça et là dans les petites résurgences des rivières des plages voisins. Deux en vol devant la maison.
#29 Cormoran noir
En vol au ras des bateaux… Petit taille, pas de trace de blanc sur la tête ou le cou, queue bien visible : Je l’attendais depuis longtemps car quelques individus pêchent non loin dans l’estuaire voisin.
#28 Tadorne de Paradis (endémique)
Juste avant de passer derrière la colline, un beau vol attrapé in extremis aux jumelles.
Jour 7
#27 Verdier d’Europe
Encore une introduction d’espèce européenne faite par les colons pour égayer le silence des prairies et des jardins, trop silencieux à leurs oreilles après qu’ils aient détruit les végétations endémiques…
#26 Aigrette à face blanche
Je scrute le ciel depuis 18h, ayant repéré qu’une dizaine se nourrissent à marée basse dans l’estuaire de Waitangi voisin, mais caché par la forêt. Il y a bien une qui allait passer devant le balcon. Bingo à 19h20… en plein film avec les enfants!
L’ Aigrette à face blanche est bien répandue en Nouvelle-Zélande, Australie, Nouvelle-Calédonie et Indonésie.
Jour 3
#25 Pigeon de Nouvelle-Zélande
1 en vol en plein BBQ du dimanche, juste avant que la bouteille de gaz ne soit vidée ;-(
Ce pigeon frugivore assez commun est très gros,
#24 Gérygone de Nouvelle-Zélande
Deux « pouillots gris » (Grey warbler) dans le jardin du voisin au petit matin.
#23 Ninoxe boubouk (Morepork) La seule chouette native de N-Z. Un « kiew » bien net par deux fois alors que m’endormais… Yes! Inéspéré. Seulement ma deuxième entendue depuis février.
#22 Labbe parasite Bingo ! 3 labbes harcèlent les dizaines de Sternes tara dans la pêcherie.
#21 Sterne tara La sterne marine quasi endémique de Nouvelle-Zélande (White fronted tern). Commune. Un gros groupe en pêche sur un banc de poissons, assez loin.
#20 Martin pêcheur sacré Merci la petite famille! Je faisais la sieste! Je me suis rarement levé aussi vite. Sur le fil électrique à 30m … Revu régulièrement par la suite.
#19 Sterne caspienne Attendue. Vole au-dessus de la plage.
Malgré son nom relatif à la mer intérieure de l’ex empire soviétique, cette grosse sterne est présente sur tous les continents – à l’exception de l’Amérique du Sud dont elle ne fréquente qu’occasionnellement le littoral caraïbe.
#18 Perruche omnicolore Des cris et deux oiseaux en vol dans les grands arbres ce matin.
#17 Tui (Endémique). Chant discret à l’aube. Le Méliphage tui est un des oiseaux les plus symboliques de N-Z.
Tui
#16 Aigrette sacrée Ma 102 espèce en Nouvelle-Zélande ! En vol au ras de l’eau à plus de 400m.
#15 Tourterelle domestique / de Barbarie Surprise en voyant passer comme un flèche une tourterelle type « turque »… Il s’agit en fait de la Tourterelle domestique (Barbary dove, forme domestique de la tourterelle rieuse – African collared dove), qui traine ça et là dans le nord du pays.
#14 Huîtrier de Finsch (endémique) Un beau groupe en vol en soirée. C’est la deuxième espèce d’huîtrier endémique de N-Z. Il ressemble au notre.
#13 Fou austral Pêchent au fond de la baie devant Russel, cité historique visitée il y a quelques jours.
#12 Grand Cormoran Moins commun que son cousin le Cormoran varié. Gros cormoran noir en vol, pas de traces de blanc. Revu de plus près sur la plage :
#11 Zostérops à dos gris Un petit groupe dans le bouleau.
#10 Rhipidure à collier (Fantail – endémique) Démonstration de mode dans le jardin du voisin pour ces Fantail endémiques qui étalent leur queue en éventail.
#9 Cormoran varié Un grand cormoran au ventre blanc, là bas au-loin sur la baie.
#8 Etourneau sansonnet. En vol vers un dortoir.
#7 Huîtrier variable Yes! Un bel endémique de N-Z là-bas aux jumelles sur les récifs à marée descendante. Tout noir sauf les pattes rosées et le bec bien orangé.
Un de mes oiseaux préférés ici !
#6 Hirondelle messagère Messagère de l’automne qui arrive à grands pas
#5 Merle noir Ce bon vieux merle !
#4 Martin triste. Importé d’Asie. N’est présente sur le nord-est de l’Ile du Nord.
#3 Goéland dominicain Gros goéland mastoc qui vient sur le toit.
#2 Mouette scopuline (Mouette argentée, ssp de N-Z) La Mouette commune. Arrive aussi pour les miettes…
(c) Noémie
#1 Moineau domestique. Beaucoup plus commun qu’en France… ou son statut est inquiétant dans certaines grandes villes notamment, Paris en premier. Margaret leur jette des miettes…
Avec la participation de nos jeunes reporters naturalistes Noémie et Romain
14 février 2020.
Dans notre voyage à la découverte des animaux emblématiques de chaque pays, il était inconcevable de ne pas tenter d’observer le Kiwi, oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande. Même les habitants se surnomment eux-mêmes les « Kiwis » ! C’est dire l’importance que revêt cet oiseau pour les néo-zélandais.
Mais c’est une gageure…. La plupart des « Kiwis » n’ont jamais vu de Kiwi… L’oiseau est exclusivement nocturne et farouche. L’entendre est plus commun. Son cri? « Ki – Wiii », bien sûr…
Kiwi mâle, à Kerikeri
Dès le premier jour, nous étudions le kiwi sur notre livre Birds of New Zealand.
Ils n’existent pas que dans les livres… Dans le parc national d’Arthur Pass où nous commençons notre périple, le grand Kiwi tacheté est présent dans les forêts d’altitude… Ce panneau nous fait rêver…
Nous l’entendrons un soir crier. Un bon début!
Vous saurez tout sur les Kiwis !
Cet animal est très populaire. Il suffit de regarder cette photo d’un jeune kiwi pour comprendre les raisons ! « So cute« …
Crédit photo : DOC (Department of Conservation)
Il est inexact de parler « du Kiwi » car il y a cinq espèces de kiwis : en anglais et français :
North Island Brown Kiwi / Kiwi de Mantell : assez commun dans l’Ile du Nord
Little Spotted Kiwi / Kiwi d’Owen : Petit, rare, dans des îles sanctuaires libres prédateurs
Great Spotted Kiwi / Kiwi austral : le plus grand, dans l’Ile du Sud
Rowi / Kiwi d’Okarito : le plus rare
Tokoeka / Kiwi roa : dans les fjords inaccessibles du Southland
Voici la carte de répartition des espèces de kiwi. La légende est fonction de la couleur du mini kiwi en icône des photos ci-dessus. Le plus rares sont : le Rowi et le Tokoeka, dans l’île du Sud.
Les kiwis sont endémiques, cela veut dire qu’ils sont présents seulement en Nouvelle-Zélande. Ce sont des oiseaux nocturnes, incapables de voler, proches parents des autruches ou des émeus que nous vous avons déjà présentés !
Ils ont des caractéristiques proches des mammifères. Ce sont des oiseaux très spéciaux : leur moelle osseuse est remplie, c’est pour cela qu’il ne peut pas voler !
Les kiwis ont des plumes qui ressemblent à des poils !
La longévité du kiwi est de 30 à 35 ans.
Les kiwis sont les seuls oiseaux qui aient les narines au bout du bec ! Cela leur permet de repérer à l’odeur des petits invertébrés sous le feuillage ou de repérer des baies. Leur bec possède également des capteurs pour repérer les mouvements.
Ils possèdent également de nombreuses vibrisses à la base du bec et au-dessus des yeux, ce qui lui confère un sens tactile développé la nuit. Quel arsenal pour se nourrir de nuit !
Ils se servent aussi de leurs pattes puissantes pour creuser les terriers ou chercher à manger.
Nous présenterons son cycle reproducteur et ses prédateurs dans le prochain paragraphe car on en parle beaucoup au cours de la visite :
Notre visite du centre de conservation des kiwis de Franz Joseph.
Le centre WildLife West Coast présente aux touristes à travers une exposition les différentes espèces de kiwis ainsi que leur action en faveur de la préservation des rares Rowi et Tokoeka)
La visite commence par un secteur sombre où il est possible d’observer de jeunes kiwis vivants qui grandissent ici avant d’être relâchés. Nous en avons vu un. Hélas les photos sont interdites, de toutes façons c’était trop sombre… Voilà à quoi il ressemblait…
(c) Kiwibird, Queenstown
Il se déplace discrètement dans les coins de son enclos. Une sonorisation reproduit les chants des oiseaux forestiers. Il fait nuit dans la pièce car sinon en journée, les visiteurs les verraient toujours dormir. Leur cycle quotidien a été inversé !
Aujourd’hui c’est « l’ANZAC day » en Nouvelle-Zélande, un jour férié. ANZAC signifie « Australian New Zealand Army Corps ». La première ministre, Jacinda Ardern, a appelé ses compatriotes à se lever à l’aube pour commémorer toutes les actions des soldats engagés et tués lors de la première guerre mondiale.
Ces hommes, Néo-zélandais et Australiens, ont parcouru des milliers de kilomètres…
Pour donner quelques exemples, ils se sont engagés le 25 avril 1915 en Turquie lors de la bataille de Gallipoli (Détroit des Dardannelles). Ils ont combattu en France, également du 24 au 26 avril 1918, sur le territoire de la commune de Villers-Bretonneux (Somme). Ils stoppèrent à l’époque l’avancée allemande vers l’ouest, préservant ainsi la ville d’Amiens. Dans la région d’Ypres, en Belgique, de nombreux soldats sont tombés pour notre liberté dans un véritable enfer de plomb et d’acier.
La fête se célèbre à l’aube en mémoire des principaux assauts de l’ANZAC qui ont eu lieu à 6 heures du matin..
Ce matin, Margaret, notre « mamie de coeur » néo-zéalandaise nous a invités à nous lever à l’aube (6h45) et à marcher avec elle et son mari sur le port pour rendre hommage aux soldats. Elle a épinglé un petit coquelicot (a poppy) sur le manteau des enfants. « A red poppy, a symbol of remembrance and hope for a peaceful future ».
Deux voisins ont déposé une gerbe. Bien sûr, dans le strict respect des règles de distanciation ! 😷… Puis, le son d’une trompette s’est élevé sur le front de mer quasi désert. « D’habitude, tout le village est présent et on prépare un petit déjeuner convivial à la maison du « war mémorial « , raconte Margaret.
Les enfants ont préparé un collage en mémoire des soldats ; ils l’ont offert à Margaret et Lou pour les remercier de leur chaleureux accueil en Nouvelle Zélande, en ces temps le confinement.
Les anglais utilisent l’expression: « Lest we forget » : Nous ne devons pas oublier…