L’Islande en famille : les glaciers du Parc de Skaftafell

La Route 1 de Vik à Höfn

Après une parenthèse marine, nous filons plein est sur la Route nationale 1 pour une longue étape qui nous mènera au pieds des glaciers. Il n’y a pas d’hébergement sur plus de 300 km, du fait du risque volcanique autant que de l’isolement.

Les contreforts de l’immense calotte glaciaire du Vatnajokull seront notre horizon nord, l’océan atlantique notre horizon sud. Le paysage change toutes les heures, la route traversant des rivières, des coulées de laves ou des prairies verdoyantes.

Nous nous offrons juste un détour par la route de Thakgil, suspendue entre la calotte glaciaire du Mýrdalsjökull et la vaste vallée glaciaire charriant ses morraines.

Point de vue depuis la route de Thakgil.
 

200 km plus loin nous arrivons au parc national de Skaftafell. La pluie s’invite alors que nous prenons une piste de terre s’approchant de l’une des dizaines de langues glaciaires descendant cette fois-ci de la calotte glaciaire du Vatanajokull, le 2ème plus grand ensemble glaciaire du monde en dehors des régions arctiques, après les glaciers de la Patagonie chilienne.

Notre hébergement pour deux jours se situe non loin de Höfn, la première ville de l’Islande orientale.

En route, nous faisons deux brèves haltes aux lagunes glaciaires que nous avons prévu de visiter le lendemain, mais la météo est incertaine, nous ne faisons qu’une brève reconnaissance des lieux.

Peu avant d’arriver à destination, nous marquons une pause, attirés par des milliers de Sternes arctiques nichant dans un champ, près d’une ferme.

Sterne arctique nourrissant ses petits

Comme un éclair, soudain le groupe de sternes s’affole. Un Faucon gerfaut sème la pagaille et s’éloigne vers la falaise! Première vision fugace pour ce rapace de légende… Pas de photo cette fois-ci !


Notre hébergement pour deux jours se situe non loin de Höfn, la première ville de l’Islande orientale.

Nous recommandons le camping Lambhus, avec vue splendide sur les glaciers. Toujours trop cher par contre ;-(

https://www.lambhus.is/

La vue du Camping
L’heure est au débriefing par le dessin!

Groenland ou Islande?

La visite des célèbre lagunes glaciaires de Jokusjarlon et de sa voisine plus confidentielle, Fjalsarlon, restera malgré le caractère très touristique, un des grands moments de ce road-trip. L’impression d’un petit Groenland, avec ces icebergs qui dérivent vers l’océan, en provenance de glaciers immenses « coulant » du sommet du Vatnajokull.

Fjalsarlon sera notre coup de coeur grâce à la découverte d’un accès « privé » à la partie sud de la lagune, où nous étions seuls pour pique-niquer (à part la compagnie d’un Labbe parasite curieux)…

Le plus beau coin pique-nique d’Islande 😉
Labbe parasite intéressé par notre déjeuner
Au loin l’immense langue glaciaire descendant du Vatnajokull

Le site du Jokusarlon est plus fréquenté, mais la magie opère également. Cette fois, les « mini » icebergs sont bleutés, des phoques, des eiders, des sternes arctiques et des bruants des neiges ajoutent au caractère arctique du site constitué par un lagune glaciaire charriant des blocs de glace. Ces derniers dérivent jusqu’à l’océan à quelques centaines de mètres de là. On longe la rivière, passe sous le pont de la Route n°1, et les icebergs viennent s’échouer sur la plage volcanique.

Vue du site touristique depuis le pont enjambant l’exutoire de la lagune… l’envers du décor !

Coté mer, nous observons quelques macareux en vol puis posés.

Macareux moine (Puffin en anglais) avant le plongeon…

Coté lagune, les Sternes arctiques nichant à proximité nous offrent des ballets aériens au milieu de la glace. Ambiances :

Sternes arctiques.

Après ces longues heures de route, les prochaines journées seront consacrées à la randonnée. La première, conseillée par la gérante du camping, nous mènera à un belvédère sur le glacier Hoffellsjokull. Les doudous étaient de sortie ce jour-là !

La randodoudou
« Petit » glacier dans le pays de la démesure

Prochaine étape : les plateaux volcaniques du nord de l’île… Nettement plus chaud ! (5°C).

L’Islande en famille : Vik et les îles Vestmann

L’île volcan

Après avoir marché dans les anciennes coulées de lave, changement de décor en apparence… Cap au Sud sur les îles Vestmann. Un archipel volcanique au sud de l’Islande, également volcanique.

Seljalandsfoss

Avant de prendre la bateau de 11h, nous faisons un détour par Seljalandsfoss, une des cascade les plus accessible du sud de l’Islande, en bordure de la Route 1.  Véritable aimant à cars de touristes, qui paient le parking 7€ alors que le stationnement est gratuit 300 m plus loin.  Nous lui préférons sa voisine Gljúfrabúi,  voile d’eau diaphane, uniquement accessible avec des chaussures imperméables à haute tige… car il faut marcher dans le ruisseau glacial pour s’offrir son spectacle :

La Chute de Gljúfrabúi

Les Fulmars boréaux nichent au dessus des parois d’où se jettent les deux cascades. Ils se nourrissent de poisson en mer, à cinq kilomètres à vol d’oiseau…

Fulmar boréal

Nous embarquons. Ces grands oiseaux marins sont observés en grand nombre lors de la traversée du bras de mer qui nous sépare de l’archipel des Vestmann. Des guillemots, des pingouins et les goélands argentés les accompagnent.

Guillemot à miroir dans le port d’Heimaey.

A peine accostés, nous traversons le petit bourg de Heimaey – néanmoins l’un des plus gros villages d’Islande avec ses 4500 âmes – et nous rendons au pied du volcan Eldfell (« montagne de feu »). Ce même volcan qui, quarante ans auparavant, est né de nulle part en défigurant la cote ouest de l’île et en recouvrant un tiers de la ville.

Le , en pleine nuit, le volcan Eldfell se réveille. Près de 5000 habitants sont évacués en urgence, pour beaucoup grâce aux bateaux des pêcheurs !

Agrandissement de l’île suite à l’éruption de 1973. © Islander — created with Inkscape from a map shown on Volcano.edu, CC BY-SA 3.0. Wiki Commons.

Les enfants ne sont pas rassurés. Cela se comprend…

L’ascension du volcan ne prend que dix minutes. Le pique-nique au sommet offre de belles perspectives sur la côte et les glaciers du Mýrdalsjökull; la vue embrasse  aussi toute la petite île d’Heimaey où nous nous trouvons.

Depuis le sommet du volcan

Mais ce qui surprend le plus est la chaleur qui émane de certains recoins de roche en contrebas du sommet. Le coeur du volcan est encore brûlant et l’on pourrait faire cuire un oeuf si le sol n’était pas poussiéreux. De l’air chaud sort de terre lorsqu’on y pose la main… Sensation étrange que la terre vit sous nos pieds… Et une belle leçon de géologie!

Le temps est splendide et sans un souffle. C’est une gageure. Cet archipel est l’un des plus venteux d’Europe.

Nous ne nous attardons malgré la météo idéale.

En effet ce 15 juillet, un France – Croatie a commencé depuis quelques  instants et il nous faut trouver de quoi le regarder !  Après avoir vécu les premières minutes sur une mauvaise connexion téléphonique, pas moyen, il fallait trouver un lieu festif…

Après avoir questionné les autochtones des les rues désertes, nous vivrons un grand moment dans le seul bar de l’île à retransmettre la finale de la coupe du monde, le « 900 Grillhus », avec quelques compatriotes et islandais de souche… Allez les bleus! Et 1, et 2, et 3, 4 – 2!

Romain MBappé

Fiers d’être Bleus… Et d’avoir vu leurs premiers macareux !

Au coup de sifflet après l’ivresse de la victoire, nous partons nous enivrer d’air pur sur les falaises de la côte ouest. Objectif : chercher les Macareux, emblèmes du pays, qui nichent en petites colonies sur plusieurs falaises de l’île.

En plein nourrissage, les observer sera bien plus compliqué que prévu… Nous devons nous aventurer sur des sentiers côtiers abrupts, à flanc de falaise, et nous asseoir sur une crête où plusieurs oiseaux font des allers-retours vers leurs nids, invisibles, et l’Océan, le bec parfois plein de petits alevins.

Macareux à la corvée de pêche

Le lendemain, après une nuit sur l’île, sans éruption volcanique heureusement, nous retrouverons les Macareux, plus  nombreux, depuis un observatoire ornithologique surplombant leurs terriers, dans un virage de a  route qui se termine au phare du sud d’Heimaey. Un endroit pédagogique avec de nombreux panneaux décrivant la situation de conservation des différentes espèces animales d’Islande.

A la pointe de l’île, nous rencontrerons des scientifiques suivant les orques et les différentes espèces de baleines évoluant au large des îles Vestmann. Nous avons de la chance, car ils n’avaient jamais vu une journée aussi peu venteuse et ensoleillée!

Ce macareux -le seul qui aura bien voulu se poser à distance raisonnable- semble lui aussi apprécier le calme de la météo.

A notre départ de l’île, les Guillemots de Troïl saluent le bateau.

Au bord de la plage de sable noir de Reynisfjara

Nous reprenons la route après un repas au milieu de nulle part.

La plage de sable noir de Vik est célèbre dans le monde entier. De nombreux magazines de renommée mondiale comme le National Geographic ou le Condé Nast Traveller ont classé cet endroit extraordinaire parmi les plus belles plages de la planète !

Plusieurs films y furent tournés. Noé, Star Trek, Star Wars, Game of Thrones…

Nous nous installons dans un chalet au bord de la plage. A coup sur notre hébergement coup de cœur du voyage.

Les chalets de reynisfjara

Inspirant pour Romain qui croque au feutre les macareux observés le matin… avec vue sur les falaises normandes… euh non islandaises de Dyrhólaey et la lagune à droite.

Pause dessin

La longue plage de sable noir s’étend entre la falaise percée de Dyrhólaey et les pitons isolés au nord, au large du village de Vík í Mýrdal. Au delà de l’aspect paradisiaque du site, les panneaux sont clairs : par temps venteux, des vagues scélérates peuvent emporter sur le rivage les promeneurs inattentifs. Ne jamais tourner le dos à la mer!

Temps calme et ciel bleu, soleil rasant, nous profitons de la lumière tardive après dîner pour explorer le rivage. Vers 22h, les Macareux seraient actifs selon le patron de la guesthouse (qui a un petit air d’Hagrid dans Harry Potter… ).

Emerveillement devant ce sable si noir.

Lumières du soir devant les falaises de Dyrhólaey

Les Macareux nichent sur les replats herbeux au dessus de la falaise. Ils creusent des terriers dans les talus. Mais à la mi-juillet, ils sont peur visibles. Le nourrissage bat son plein et on ne les voit qu’en vol. Rare sont les individus posés à l’entrée de leur terrier, contrairement au mois de juin. Seule déception du lieu !

Les obsrêveurs comblés!

Au petit matin, probablement le plus beau footing de ma vie!

Assurément l’un des plus beaux sites d’Islande, même si le dépaysement est moindre que sur les hauts plateaux volcaniques. Deux à trois jours sont nécessaires pour en profiter.

Prochain article : les lagons glaciaires du parc national de Skatftafell…

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L’Islande en famille : Cercle d’or et Landmanalaugar

Islande, première partie : le Sud-ouest

Le Cercle d’or

Il faut vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie dit la maxime. Le voyage est comme une drogue et l’appel du grand Nord a été plus fort que nous.

L’Islande, terre de grand espaces infinis mais aussi de phénomènes naturels et géologiques inouïs, nous attire depuis des années. Un beau cadeau pour passer la dizaine…

Le tourisme explose en Islande et surtout les prix… Pas d’autre choix que le camping ou les Guesthouses pour les familles en quête d’aventure. A condition de réserver pour ces dernières, plusieurs mois à l’avance – et encore, difficile de trouver des tarifs raisonnables. Pour tenir le budget : piques-niques sur le pouce par tous les temps le midi, et « popote » le soir dans les cuisines communes… Et peu d’improvisation.

Voici notre programme : « le Cercle d’or », Landmanalaugar, Iles Vestmann, Vik, Parc national Skatefjell, Egilstadir, randonnée au Snaefjaell, Plaines de Modrodalur, Lac Myvatn, Detifoos, Hasvik, Reyjkjavik.

Notre périple en Islande (17 jours)

Le Cercle d’or est le secteur le plus touristique. Geysers, Faille média-atlantique, Cascades… Pluie, grisaille et surféquentation (relative)… Nous n’y passerons qu’une journée, fuyant vite vers les terres volcaniques moins fréquentées, mettant à profit la Duster 4×4 bas de gamme que nous avons loué pour prendre les pistes de traverse.

Notre monture et premier hébergement

Film de Présentation de Geysir par Noémie

Cliquez sur l’image.

Geysir est un geyser de petite taille, mais dont l’activité, toutes les 3à 5 minutes, permet aux cars de touristes pressés de ne rien rater de ce phénomène géothermique visible dans peu depuis: USA, Nouvelle-Zélande, Islande… et une poignée d’autres pays, ce phénomène reste rare sur Terre…

Non loin de là, la puissante cascade de Godafoss est notre première cascade au pays des Elfes.

Godafoss, sans arc-en-ciel

Les cartes postales la représentent sous un splendide arc-en-ciel, mais ce jour, c’est la pluie fine qui met à l’épreuve nos équipements. Emmitouflés de Gore-Tex de la tête au pied, nous ne sommes pas vraiment dérangés. Le spectacle est plus dans l’assortiment des parapluies japonais avec leurs petites chaussures que dans les couleurs du ciel, uniformément blanc et gris. Continuer la lecture de « L’Islande en famille : Cercle d’or et Landmanalaugar »

Les îles Lofoten en famille

Après avoir frôlé le cercle polaire, lors d’un road trip dans le sud et le centre de la Norvège avec notre fille alors âgée de 2 ans, nous nous étions promis de revenir. Grands espaces, mer et montagne s’enlaçant dans de profonds fjords, myriades de lacs et envols d’aigles des mers aux détours des chemins… Telles étaient les promesses…

Nous attendrons les 3 ans de notre deuxième enfant pour réaliser ce rêve à 4. En janvier 2016, nos billets d’avions pour Narvik sont commandés.

Fin avril, les sacs sont bouclés, nous partons de Paris avec impatience d’autant que la météo s’annonce stable après une période de neige tardive. Belles lumières garanties !

Après seulement 4 heures de vol, l’arrivée restera mémorable pour notre fille qui fête son anniversaire ce jour-là. Au menu, dans un petit hôtel avec vue sur l’Ofotfjorden, le long bras de mer qui borde au Sud l’archipel des Lofoten, un demi-gâteau industriel et sept bougies achetées in extremis avant la fermeture de la supérette de Bogen… et pour invités au dessert les cîmes fraîchement enneigées qui se reflètent dans les eaux de la baie…

Bienvenue aux Lofoten ! La magie des lieux nous ensorcellera pour les douze prochains jours durant lesquels nous arpenterons à pied et en voiture cet archipel considéré comme l’un des plus beaux du monde.

Festin des aigles au petit déjeuner

Nous rejoignons le lendemain le petit village d’Eggum. Nous sommes au nord de la plus grande des îles de l’archipel, Vestvågøy. Le village côtier se trouve à 100 km plein ouest de l’aéroport… à vol d’oiseau. Mais cela représente 280 km et une petite journée de route tant l’itinéraire fait mille détours pour passer d’une île à une autre. Et tant il faut s’arrêter à chaque virage pour s’éblouir de l’éclat des neiges de printemps et admirer les dernières vues sur l’archipel voisin des îles Vesterålen, qui s’étend au plein nord.

Pygargue à queue blanche en pêche
Pygargue à queue blanche en pêche

Nous arrivons tard à Eggum. C’est un village un peu excentré de la route principale, la E10. Une route ‘européenne’ si on se fie à sa numérotation, comme si on arrivait ici à l’une des extrémités de l’Europe…

Quelques maisons aux multiples couleurs, le terminus d’une route, une impression de bout du monde, terminé par une aire de repos en forme d’amphithéâtre,  construite sur les ruines d’un ancien radar militaire allemand. C’est un site prisé pour observer le soleil de minuit en été, mais aussi les aurores boréales en hiver.

Un kilomètre de sentier plus loin, nous découvrirons le lendemain un lac cerné de roches rondes. On s’attendrait à voir sortir des Trolls, mais dans notre dos, c’est une statue singulière qui attire l’attention du promeneur, œuvre du sculpteur suisse Markus Raetz.

« Tête » de Markus Raetz

Située près du hameau de Eggum, cette sculpture change de forme 16 fois selon l’endroit d’où on se place pour l’observer.
Là, c’est une tête classique, de l’autre côté elle prend l’aspect d’une tête renversée et ainsi de suite ….

L’art de voir, d’observer les choses autour de nous ; par son œuvre l’artiste nous rappelle que des surprises peuvent parvenir dans la vie si l’on garde les yeux ouverts sur le monde. Continuer la lecture de « Les îles Lofoten en famille »

Norvège : Les oiseaux des îles Lofoten

Les balades à pied sur les plages, en montagne ou dans les fjords ont été l’occasion de photographier les principales espèces d’oiseaux caractéristiques de la fin de l’ hiver dans ces contrées nordiques. La neige est encore présente mais fond chaque jour, les arbres sont encore sans feuilles et le soleil brille déjà de 4h à 22h…

Les paysages de haute montagne – pourtant hautes d’à peine 800m – alternent avec des plages de sable clair fin… Mais point de cocotiers !

Voici quelques photos d’ambiance des premiers jours pour fixer le décor…

Dans ces étendues sauvages, habitées par l’homme sur les seuls littoraux, le Pygargue à queue blanche ou aigle des mers est le maître des eaux et des airs.

Pygargue à queue blanche

Mer et montagne s’entremêlent, c’est donc sans surprise que l’on retrouve le maître des cieux alpins, l’Aigle royal

Aigle royal

Dans notre village, Eggum, les Linottes à bec jaune remplacent nos moineaux.

Les Merles à plastron remplacent les Merles noirs…

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