Katmandou et ma visite au temple des singes

Par notre reporter Romain

Katmandou est la capitale du Népal. En 2020, ce pays attend beaucoup de touristes! Après le tremblement de terre de 2015, la ville a reconstruit beaucoup de maisons et de monuments.

Nous avons visité le « Monkey temple », le temple des singes. Son vrai nom est le « Swayambhunath temple ».

L’entrée.

Il faut monter 365 marches. C’est l’un des plus anciens et le plus saint des sites bouddhistes de Katmandou. Il date du XIIIème siècle!

On aperçoit le stupa tout là-haut!

Voici un zoom sur la vue de Katmandou au sommet de la colline.

Les yeux de Bouddha signifient la sagesse et la compassion.

J’aime bien les moulins à prières.

Il faut déjà redescendre. Attention aux singes. Ils peuvent chaparder de la nourriture!

Banane chapardée au marchand de fruits!

La ville de Pokhara et son musée de la montagne

Par notre reporter Noémie

J’ai adoré Pokhara car c’est une ville calme et les restaurants sont bons.

Après l’Inde, je me suis régalée à Pokhara. Il y a du fromage de yak et des pizzas géantes !

J’ai enfin pu manger de la pizza !

Ma pizza Marguerita était très bonne !

Nous avons rencontré Eliott un petit garçon de 6 ans et demi. Avec Romain, nous avons beaucoup aimé jouer avec lui aux Playmobils!

Le lendemain, nous allons au stupa qui domine le lac avec la famille d’Eliott. Il y a beaucoup de marches ! Je suis essoufflée en haut, il faisait chaud !

Le Stupa pour la paix dans le monde (World Peace Stupa).

Le paysage est magnifique : regardez la vue sur le Macchapuchare (qui forme une pointe) et les Annapurnas !

Nous disons au revoir à Eliott et à sa famille. Nous nous sommes bien amusés avec lui!

Après le trek, nous avons visité le musée international de la Montagne.

Il y avait 14 photos des plus hauts sommets du monde.

J’ai appris que Maurice Herzog a été le premier alpiniste à monter un sommet de 8000m : l’Annapurna, en 1950. C’était un français!

Le sommet le plus haut du monde est le Mont Everest. Il culmine à 8848 m. Sa première ascension remonte au 29 mai 1953 par le néo-zélandais Edmund Hilary et son sherpa et ami Tenzing Norway. Nous avons lu l’histoire (en anglais) de la première ascension dans ce livre acheté plus tard à Katmandou :

Dans une partie du musée, il y avait des tenues traditionnelles de nombreuses ethnies népalaises : les Thakali, les Sherpas, les Newars, les Nepalis, les Tamang, les Gurungs….

Voici la tenue des habitants d’ethnies Sherpas.

Pour gravir ces sommets au XXème siècle, les équipements étaient indispensables. Et ils étaient très chauds !

Junko Tabei est la première femme qui a grimpé l’Everest en 1975.

Après nous continuons la visite et trouvons le yéti !

Selon les scientifiques , le yéti serait un ours brun de l’Himalaya.

Une partie du musée est consacré à la faune de l’Himalaya .

Romain et papa en train de regarder un schéma sur les animaux.

Notre visite se termine et je teste la balançoire népalaise . C’est cool!

Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 10 à 12

Jour 10 : Repos à Muktinath (3750 m).

Distance : environ 2 km. Dénivelé cumulé : D+ : 200m et D- : 200m. Temps de marche : 1h.

Une journée consacrée au repos après l’étape de la veille. La matinée est consacrée à la visite du temple de Muktinath, qui attire des pèlerins de plusieurs pays, notamment d’Inde. Un véritable business s’est mis en place, dont le seul tronçon de route revêtue de la région, rien que pour acheminer les pèlerins depuis l’aéroport de Jomoson. A l’entrée du village, un cheval prend en charge les plus aisés d’entre eux pour les emmener 2 km plus loin.

Nous allons à pied bien sûr, accompagnés de notre guide Sabin.

Le temple est vénéré à la fois par les hindous et les bouddhistes. Les deux religions sont bien présentes au Népal.

Les pèlerins se purifient en s’aspergeant aux 108 sources d’eau sacrée. Certains passent directement en dessous en courant (car l’eau est très froide), d’autres se mouillent seulement la tête, fontaine par fontaine, avec beaucoup de ferveur.

Cette même eau sert à alimenter en permanence des moulins à prières!

Les croyants allument aussi beaucoup de petites bougies dans l’enceinte du temple.

Nous prenons part au recueillement en pensant à nos proches. Et remercions les cîmes de nous avoir laissé passer tous en bonne santé…

Près de cet endroit, dans un autre temple, Sabin nous montre une source de gaz naturel qui entretient une flamme au niveau d’une source d’eau. Nous entendons et entrevoyons l’eau ruisseler et le feu crépiter dans un même souffle sous terre. Un signe divin selon les pèlerins hindous et bouddhistes qui vénèrent cet endroit.

Bouddha si serein face au village et aux montagnes alentours.

Etant donné le panorama auquel il fait face, quoi de plus normal !

Aux jumelles, nous plongeons dans les pentes verglacées du Dhaulagiri, 7ème plus haut sommet de la planète (8167 m).

Nous sommes tellement détendus que le guide et nous perdons vraisemblablement par ici nos petites clés d’hôtel!… Quelle tête nous ferons en rentrant devant la gérante quand nous nous apercevons que ni nous ni lui ne peut ouvrir son cadenas !…

En fin de journée, notons l’exploit de Sabin qui réussi à emmener les enfants aux jambes endolories au sommet du point du vue dédié au Guru Rimpoche. 150 marches au pas de course pour ne pas manquer le coucher du Soleil…

La nuit sera difficile. Après la gastro d’Olivier, ce sera le tour de Romain.

Jour 11 : Muktinath (3750 m) – Lupra (2790 m) – Vallée de la Kali Gandaki (Marpa).

Distance : environ 10 km. Dénivelé cumulé : D+ : 200 m et D- : 1100 m. Temps de marche : 6h.

Dernier tronçon

Compliqué de repartir dans ces conditions. La descente annoncée se transforme en une montée jusqu’à près de 3900 m… avant de dégringoler vers la vallée sur une pente parfois glissante. Dur dur pour le moral! Le pas est lourd. Le contrecoup des efforts consentis les jours précédents, malgré le jour de repos…

Retour en images sur cette dernière journée…

La montée fatale
Avant le col
Derniers mètres en montée

Un vrai moment de complicité avec guide et porteurs immortalisé par ce selfie…

Puis nous entamons la longue descente vers la vallée de la Kali Gandaki.

Dernière passerelle. La plus longue franchie jusqu’alors

Lupra, enfin… pour la pause déjeuner

Il reste alors 2 kilomètres. En nous retournant, nous apercevons le col franchi l’avant-veille…

La route ! Vers 16 h, nous attendons un hypothétique véhicule (bus, jeep, camion…) pour rejoindre Marpa. Autre option, marcher 4 km encore jusqu’à Jomoson, le vent de face et dans la poussière : Impossible d’en demander plus aux enfants.

Finalement, au bout d’une demi-heure, une jeep nous emmène à l’hôtel « Red Apple » où nous découvrons une chambre confortable et … « moderne »! Le bonheur: « Il y a de l’eau chaude, du papier et des toilettes normales! » s’extasie Romain.

Il est déjà tard et nous n’avons plus le courage de visiter le village de Marpha et son temple tibétain. Notre dîner est agréable et … à base de pommes, cultivées derrière l’établissement. Nous offrons un verre à notre équipe et trinquons à notre réussite. Nous goûtons l’alcool local (cidre ou liqueur de pomme). Notre guide nous fait un discours très émouvant et remercie les enfants pour leur ténacité et leur obéissance, même dans les moments difficiles. Les porteurs nous disent que nous avons été chanceux. Ils évoquent leurs craintes ressenties mais aussi la grande fierté d’avoir emmené si haut, de si jeunes enfants. C’était pour eux une première et ils portaient une grande responsabilité. Au delà de l’exploit sportif, c’était une expérience humaine exceptionnelle à 7.

Jour 12 : Retour en Jeep de Marpa à Pokhara.

Nous partons en jeep à 8h40 après un petit déjeuner gourmand (Momos aux pommes, confiture d’abricots de la vallée, jus de pomme). Le départ précoce est censé permettre d’éviter les fermetures de route dues à des travaux. Mais les bouchons nous font perdre du temps…

Nous arrivons 5 minutes après la fermeture pour 1h30 de l’autoroute du Mustang. Seuls les troupeaux et les randonneurs passent…

Dernières cimes et nous entamons les 10 de piste. La route est littéralement défoncée mais le paysage et la musique font oublier le roulis de la jeep.

Au déjeuner nous avalons un Dal Bat, le plat traditionnel local. Les enfants se font plaisir et mangent « à la népalaise », avec les doigts.

Nous arrivons à la nuit après un dernier tronçon sinueux au dessus du lac de Pokhara, par le raccourci de Sarangkot. La dernière journée n’aura pas été la plus facile…

Nous laissons les enfants conclure cette incroyable aventure par ces deux dessins offerts au guide et à l’agence de Lauren ! (cliquez pour zoomer)

Merci pour être arrivé jusqu’au bout !

Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 8 et 9 : le passage du Col (5416 m).

Jour 8 : Yak Kharka (4050 m) – Thorung Phedi (4525 m).

Distance : environ 8 km. Dénivelé cumulé : D+ : 780m et D- : 300m. Temps de marche : 5h.

A la sortie du village. Toutes les couches d’habits sont de sortie!

Une journée de marche lente sous la neige. Nous avons pris peu de photos car le ciel était gris et nous sommes concentrés sur nos pas.

Dans ce secteur, à près de 4300 m, les chutes de pierre fréquentes inquiètent le guide qui nous demande de rester bien attentifs, voire d’accélérer le pas.

Le sentier se raidit pour passer la rivière Kone Khola, que l’on voit ci-dessous.

Après 2h30, nous apercevons le cirque de Thorung Phedi où nous arrivons vers 14h.

A l’entrée du village, à plus de 4500 m un groupe de perdrix de montagnes nous accueille : ce sont des Tétraogalles du Tibet ! Quel accueil!


Tétraogalle du Tibet
Accentuer rougegorge

Après une bonne soupe à la tomate et des macaronis au fromage, l’heure est à la marche d’acclimatation… La neige a cessé et Sabin motive les enfants en jouant avec eux. En descente, le chemin est glissant. Nous observons un hélicoptère qui cherche à se poser au camp plus haut, le vent souffle fort, c’est impressionnant. En contrebas, nous croisons un couple de Français qui ne se sent pas bien et décide de faire demi-tour pour redescendre vers Manang. Ce sont les larmes aux yeux qu’ils quittent leurs amis. Nous sommes émus de les voir ainsi et nous renforçons notre vigilance.

L’ambiance festive et l’esprit d’équipe aident à souder les troupes avant les derniers efforts !

Notre chambre pour la nuit.

Nous soupons avec deux jeunes Belges qui nous invitent à jouer avec eux. Le « Kingdomino » nous change les idées et plaît aux enfants. Un bon moment. Nous rejoignons la chambre tôt car nous partons le lendemain dans la nuit à 3h30 du matin. Notre guide nous confiera qu’il n’a pas dormi… et nous… presque pas non plus. Nous sommes inquiets. La montagne nous laissera-t-elle passer tous en bonne forme? Nous surveillons la respiration des enfants.

A 1h du matin, la pleine lune éclaire les versants qui nous écrasent. La brume s’est levée laissant apparaître les étoiles : il fera beau demain pour notre ascension !

Jour 9 : Thorung Phedi (4525 m) – Thorung La Pass (5416 m) – Muktinath (3800 m).

Distance : environ 16 km. Dénivelé cumulé : D+ : 950m et D- : 1700m. Temps de marche : 10 h.

Réveil 3h30. Température : -10°C. Comme on dit chez nous « Ca pique un peu« … Surtout après une nuit (quasi) blanche. Nous habillons les enfants, replions les duvets, paquetons les sacs. Une omelette, un thé et nous partons avec la lampe frontale, vers 4h15. Lente montée dans le noir et le froid jusqu’à Thorong High Camp. Les pieds sont gelés, le guide prête une troisième paire de chaussettes aux enfants. Nous essayons de nous réchauffer en buvant un thé.

Le jour s’est levé quand nous quittons le camp.

Nous ne tardons pas à repartir avant que le vent ne se lève.

Malgré cela, Romain a froid et nous prenons une dernière boisson chaude, à 5070 m. Il reste encore 400 m de dénivelé, soit près de 2h, aussi nous prenons la décision qui s’impose : prendre l’aide d’un cheval pour permettre à notre fils de franchir le col en toute sécurité. Sur sa monture, on lui rajoute encore un manteau et une couverture!

Le lever du Soleil derrière les crêtes nous réchauffe, nous repartons très lentement.

Toujours concentrés vers l’objectif!

5200 m. Le souffle est court. Il faut boire de l’eau chaude, manger des sucres rapides, des fruits secs…

Nous ne pouvons suivre le pas du cheval qui partira en éclaireur. Romain sera donc le premier au col ! Les derniers kilomètres se déroulent dans le silence. Le guide est aux petits soins pour nous aider à avancer, jusqu’à nous donner quelques biscuits pour garder la forme!

Voici l’échancrure du col de Thorung La. Enfin!

Nous ne pouvons retenir quelques larmes de joie et de soulagement. L’émotion est trop forte d’avoir accompli ensemble ce challenge. Et puis… c’est tellement beau. Les sommets sont envoûtants.

Noémie a été héroïque aussi. Elle serait bien montée elle aussi sur un cheval!… Mais grâce à son mental, sa condition physique et les conseils de Sabin, elle a relevé le défi !

Thorung La Pass. 5416 m !

Photo d’usage au col. Merci Sabin !

Romain remercie son cheval qui redescend vers la vallée. Il s’appelait « Piké ».

Merci Piké

Dernières photos: BRAVO les enfants !

La descente est interminable. Très vite, la neige disparait. Il fait beaucoup plus sec de ce côté du col : nous pénétrons dans l’ancien Royaume du Mustang, pays de terres désolées entre Népal et Tibet.

Plus de 1600 m de dénivelé avalés en plus de 5 heures, déjeuner compris. La descente est difficile. Maux de ventre.

Nous arrivons à Muktinath vers 16h40… Soit 12h après être partis.

Drapeaux de prières derrière le temple de Muktinath
Muktinath

Difficile de décrire la joie et le soulagement d’être arrivés, mais croyez-le ou pas, nous sommes rendus à l’hôtel épuisés…

Suite en fin dans un prochain épisode !

Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 4 à 7.

Jour 4 : Upper Pisang (3270 m) – Ngawal (3660 m).

Distance : environ 9 km. Dénivelé cumulé : D+ : 600m et D- : 200m. Temps de marche : 5h.

En route vers Ngawal !

Le lever de soleil nous offre notre premier panorama sur les cîmes des Annapurna III et le Langjung Himal.

Sur le toit du lodge.

Le petit déjeuner est composé invariablement de thé noir sucré ou au citron. Nous sommes passés à un « régime » davantage protéiné (surtout pour Romain) avec des oeufs le matin, essentiellement sous forme d’omelette accompagnée de pain tibétain, de toasts, ou de chapatis. Parfois nous dégustons aussi du muesli avec des morceaux de pommes et du lait de yak chaud et sucré.

Il ne fait pas chaud… Le poêle à bois n’est allumé que le soir dans la grande salle.
La vue nous enchante dès le matin et nous encourage pour partir à 7h15.

Notre petit refuge est animé. Seule les hautes saisons (septembre-novembre et mars-avril) sont vraiment fréquentées. Le reste de l’année, personne ne passe… C’est le temps de faire de menus travaux notamment dans les champs. La plupart des ‘lodges’ sont des affaires familiales. C’est l’occasion de croiser des enfants du pays aux frimousses adorables…

Le village d’Upper Pisang bénéficie d’une vue panoramique sur les premiers sommets de la chaine des Annapurnas. Cette vue nous accompagnera durant cette rude et courte journée.

Notre équipée se met en route vers le village de Ghyaru. L’automne est bien là. Fraicheur, buissons parés de rouille, neige fraiche sur les massifs en deçà de 4200 m environ. Le début du sentier se déroule en balcon et comporte plusieurs murs de prières.

Les maisons de Lower Pisang

La pente se durcit réellement durant 2 km. Pas encore acclimatés, notre pas est lourd et notre souffle court. Nous croisons et recroisons les mêmes groupes de randonneurs. Finalement, nous avançons au même rythme que la plupart des trekkeurs… Et échangeons des encouragements bienvenus.

Les cîmes se couvrent. La main du guide aide Romain à avancer dans l’immensité de la vallée, avec un passage à plus de 3750m.

Le paysage se fait plus sec. C’est le royaume des Yaks et du Gypaète barbu.

L’arrivée à Ngalwag (prononcez Nalwag) est un émerveillement. Le village fait face aux sommets et accueille de grands troupeaux de yaks. Un temple tout juste construit domine la ville.

Nous n’aurons pas le courage d’y monter après le déjeuner pour une marche d’acclimatation car le vent souffle fort et il fait très froid. Nous le regretterons plus tard avec un petit mal de tête pour dormir. Il est en effet conseillé de prendre de l’altitude avant de redescendre pour habituer progressivement son organisme à une pression moins élevée.

Premier prix de cuisine : La meilleure tarte aux pommes de la vallée préparée juste pour nous ! De quoi reprendre des forces pour la suite.

Jour 5 : Ngawal (3660 m) – Manang (3570 m).

Distance : environ 11 km. Dénivelé cumulé : D+ : 350m et D- : 400m. Temps de marche : 7 h.

6h15 : départ pour la balade d’acclimatation que nous avons manquée la veille. Le soleil se lève mais ne chauffe pas encore le village. Le réveil est difficile pour tout le monde. Romain a mis ses deux doudounes et ses deux paires de gants mais il a froid aux pieds!…

Après un petit-déjeuner qui nous réchauffe, nous partons sur la route de Manang. Afin d’éviter la piste poussiéreuse, nous flânons sur un chemin plus sauvage, surplombant la vallée, à peine plus long. Ce tronçon est un des plus beaux du trek. Grisés par l’air pur, les enfants marchent, insouciants.

Nous redescendons vers la vallée glaciaire. Le vent se lève. Après la pause déjeuner à Bharka, magnifique village de pierre, nous atteignons enfin le célèbre village de Manang après avoir laissé passer un troupeau de yak.

Nous dormirons deux nuits au Gangapurna hôtel.

Jour 6 : Randonnée d’acclimatation : Point de vue au dessus de Manang (3856 m).

Distance : environ 4 km. Dénivelé cumulé : D+ : 420 m et D- : 420m. Temps de marche : 3h.

Après une bonne nuit dans notre chambre familiale, nous attaquons la montée pour nous acclimater avant le repos de l’après-midi. Le temps est superbe et nous savourons notre liberté dans ces fascinantes montagnes.

Le lac de moraines glaciaires de Gangapurna (7455 m) coule au pied du sommet du même nom. La montagne écrase la vallée, 4000 m plus haut.

Le fond de la vallée de Manang nous attend pour le lendemain
« Balade » d’acclimatation à 3700 m, en toile de fond, le village de Manang.
Sabin et Romain devant le Gangapurna
Nos porteurs et compagnons de route Mahila et Sahila
Le sommet du Gangapurna et son glacier
Un passager clandestin

Nous atteignons 3850 m, un nouveau record pour les enfants et une nouvelle étape dans l’acclimation aux hautes altitudes.

Le soir, nous profitons de quelques moments de détente avec notre guide et ami Sabin.

Le UNO, jeu international
Rédaction des cahiers d’aventuriers

L’appétit est bon, le sommeil aussi, le moral au beau fixe : le lendemain, une longue étape nous attend avec la remontée vers le Nord en direction de Ledar.

Jour 7 : Manang (3570 m) – Yak Kharka (4050 m).

Distance : environ 14 km. Dénivelé cumulé : D+ : 1000 m et D- : 500 m. Temps de marche : 7 h.

Après Manang, nous entrons dans le vif du sujet. Plus aucun véhicule tout terrain ne peut atteindre ce secteur. C’est à pied ou à cheval ! Du coup, en l’absence de danger sur les routes, les animaux en peluche sont de sortie…

Le temps est gris. Nous convoquons les dieux tibétains pour qu’ils nous laissent passer…

La partie du trek après Manang aura de loin été la plus riche en vie sauvage. Pas de léopard des neiges, bien sûr, mais des Mouflons Bharal (Blue Sheep) et plusieurs espèces d’oiseaux des hautes altitudes dans les derniers buissons.

Bharal ou Mouflon bleu

La meilleure surprise sera, à près de 4000 m, l’irruption de ce petit passereau plutôt rare au bord du chemin. Il était là rien que pour nous et pour justifier le port d’un lourd téléobjectif durant tous ces kilomètres… Une merveille de la nature, délicieusement mauve et orangée, deux couleurs complémentaires. Quelle classe!

Mésange de Sophie

D’autres oiseaux plutôt colorés égaient ce matin assez gris au-dessus de Manang.

Garrulaxe varié
Perdrix Chukar

Les obsrêveurs sont aux aguêts. Totalement improbable…, et si…, là-haut, un léopard des neiges affutait les mouflons…

Pigeon des neiges

A défaut de léopard… le Pigeon des neiges est bien nommé. Après 3 heures de marche, les premiers flocons apparaissent. Ce n’est pas de bonne augure. Des chutes de neiges trop fournies pourraient compromettre le passage en haute altitude.

En route vers les cîmes enneigées
Pause thé chaud avant 4000 m. On a résisté aux gâteaux sous notre nez!

En fin de matinée, la neige se poursuit, mais elle ne tient pas sur le chemin.

Nous passons le cap symbolique des 4000 m peu avant midi. Au restaurant de Yak Kharka, Noémie n’a pas d’appétit et a un coup de fatigue. Préférant la prudence – le manque d’appétit pouvant provenir du mal des montagnes- le guide décide qu’on ne dormira pas plus haut : nous nous installons dans le village, dans cet hôtel. La maison des rêves !

Yak Kharka vu d’en haut

Il faudra attendre un peu pour faire la sieste : après manger, Noémie se sentant mieux, nous poursuivons le « programme » d’acclimatation : 1/2 h de montée jusqu’à 4200 m. Beaucoup boire… Et toujours la soupe à l’ail le soir… Censée améliorer la circulation sanguine. On ne relâche rien sur la concentration et la préparation physiologique!

La potion magique!

Pour être sûr que les enfants prennent de bonnes portions, nous commandons des pommes de terre avec du thon. Ce soir-là, c’était vraiment très simple: « Boiled potatoes »… à éplucher soi-même. Très rustique !!!

Corvée de patates!

La nuit est bonne. C’était une sage décision de s’arrêter ici. Nous rêvons de cimes enneigées… mais pas trop !

Le lendemain, nous attaquerons les deux plus hautes étapes ! Pas à pas… Les petits pas font les grandes randonnées » comme dirait leur Mamie.


Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurna en famille, jours 1 à 3

Nous avons préparé et prémédité ce long trek durant un an. Nous avons revu nos objectifs plusieurs fois, envisageant au départ de rejoindre un point du vue au pied du Mont Everest. Mais la sagesse, ainsi que les difficultés récentes de rejoindre l’aéroport de Luklha, nous ont fait opter pour ce circuit très populaire mais toujours grandiose du (petit) tour des Annapurnas.

« Petit  » tour car non complet (le circuit complet compte 30 jours, ce qui est trop long, et emprunte trop souvent des pistes 4×4), mais la difficulté principale est là : pour boucler le circuit, il faut franchir un col à plus de 5400 m dans une journée dantesque, après avoir marché près de 75 km auparavant dont 50 à plus de 3000 m.

Partir si longtemps et si haut avec des enfants n’est pas sans risques. C’est une longue préparation technique en amont : matériel de haute altitude, choix du parcours, organisation avec l’agence, … mais aussi une préparation psychologique, et dans un second temps seulement, paradoxalement, sportive.

Essai de bonnets dans une boutique de trekking. On a trouvé le tigre !

On lira parfois qu’il ne faut pas emmener des enfants si hauts. Mais l’acclimatation et ses règles sont les mêmes pour parents et enfants.

Comme l’an passé, nous avons fait confiance à l’agence NepalaYak pour son sérieux, la personnalisation des treks et la gentillesse de sa gérante Lauren. C’est aussi un réel plaisir de retrouver notre guide Sabin. Attentionné, positif et énergique, il nous accompagnera avec les enfants, cette fois-ci, dans cette nouvelle aventure.

Jour 1 : Transfert en Bus et Jeep vers Dharapani

Le premier jour n’est pas un jour de marche mais une épreuve à part entière pour les organismes.

Lever 5h30, départ en bus local minibus de Pokhara vers Besisahar (800 m), porte d’entrée de la vallée du Marsyangdi et du nord du massif des Annapurnas. Les routes au Népal sont mauvaises et les dos sont mis à rude épreuve.

Petite heure d’école après le déjeuner en attendant notre guide.

Nous avons rendez-vous avec notre guide Sabin après le déjeuner et une courte session d’école. (On ne lâche rien !) En effet, les jours suivants seront moins studieux car il faudra se concentrer sur d’autres objectifs.

Une jeep nous emmène 1000 m plus haut en remontant la vallée encaissée. La piste est défoncée et parfois vertigineuse. A chaque mousson, elle doit être refaite. C’est une route très dangereuse, souvent théâtre de drames comme le montrent certaines carcasses en contrebas.

Nous franchissons la porte d’entrée de la réserve naturelle des Annapurnas, l’ACA où nous montrons nos permis de trek.

La liste des animaux qui la fréquente fait rêver. Mais la plupart sont très difficiles à observer…

Nous arrivons à Dharapani après 4h30 de bus et 4h de jeep. Voici notre « lodge » à Dharapani. Les petites souris épargneront notre fromage de Yak durant la nuit ! Ouf!

Les toilettes sont à la turc et eau froide pour la douche.

Après le repas du soir, démarrage de la préparation mentale avec Sabin. « We could do it together« …

Jour 2 : Dharapani (1860 m) – Chame (2670m).

Distance : environ 16 km. Dénivelé cumulé : 1100m. Temps de marche : 6h30.

Le parcours de l’étape, scanné sur une carte achetée l’an passé

Première étape de fond de vallée, et premières promesses de cîmes immaculées, là-bas au fond. Nous traversons plusieurs villages. Les kilomètres s’enchainent.

Première face nord du massif des Annapurnas

Le paysage est majoritairement forestier. Nous prenons notre temps. Les ânes nous doublent tranquillement.

Après quelques heures, les sommets se dégagent derrière nous. Dans les champs, les tas de bois sont prêts pour l’hiver qui s’annonce.

Au téléobjectif… fascinantes montagnes…

Sur le début du trek, le chemin partage la piste avec les véhicules tout terrain, sauf en de rares endroits où les raccourcis sont plutôt raides…

… ou nécessitent une assistance !

C’est l’aventure!

A l’arrivée à Chame en fin d’après-midi, le soleil est déjà derrière les crêtes.

Le resserrement de Chame
La porte d’entrée du village de Chame, centre administratif de la vallée

Noémie se fait une petite place au chaud près de la cuisinière qui l’a autorisée à rester près du feu !

Lecture au coin du feu

Notre halte n’est pourtant pas des plus reposantes ce soir-là: nuit bruyante, repas décevant. La poivrière a dû tomber dans notre soupe durant sa préparation! Le serveur nous dit que c’est bon pour nous, « cela réchauffe et c’est bon pour l’altitude »… Foutaises!…

Jour 3 : Chame (2670m) – Upper Pisang (3270m), distance : 13,7 km. 6h.

Topo de l’étape 2

Nous titillons les hautes altitudes avec cette deuxième étape, mais dans l’Himalaya, 3000m est encore une altitude de fond de vallée et de forêts de feuillus ! L’itinéraire emprunte encore de nombreuses portions de piste. Depuis une dizaine d’années, la haute vallée se parcourt jusqu’à Manang en moto ou jeep. Le paysage se modernise et le sentier se confond au début avec une piste poussiéreuse. La vallée devient moins sauvage. Il faudra veiller à reconstruire les sentiers « avalés » par la piste pour maintenir l’économie touristique.

Les nombreuses passerelles, comme celle de la sortie de Chame, sont toujours un plaisir à traverser. C’est une rupture dans les kilomètres parfois monotones.

Derrière, le sommet Annapurna III à 7555 m d’altitude
Une oeuvre d’art bouddhiste rappelant que Bouddha serait né au Népal, à Lumbini.

Les kilomètres défilent entre passerelles, forêts aux splendides couleurs d’automne et falaises abruptes.

A la pause, les enfants découvrent le snack préféré des népalais, les nouilles chinoises…crues !

Mais la pause la plus agréable sera celle de la fabrique de jus de pomme en pleine vallée, après une traversée de vergers qui profitent de la fraicheur des nuits et de la chaleur réverbérée par une grande falaise.

Les vergers de pommes de Bhatang

Nous sommes très concentrés sur notre régime alimentaire surtout depuis l’Inde où Romain avait eu des petits problèmes intestinaux et avait un peu maigri. Les pommes, c’est bon pour le ventre!

Nous dégustons un thé, des pommes offertes aux enfants, un délicieux jus de pomme frais et un gâteau au chocolat. C’est un régal car les fruits frais sont très rares depuis notre départ.

Après la rencontre avec une Française qui nous donne des conseils expérimentés (ci-dessous, en noir), nous opterons chaque soir pour la soupe d’ail en entrée car cela stimule la circulation du sang. Et ça c’est vrai!

« Le sport pour vaincre » : merci pour les conseils prodigués !

Requinqués, nous terminons les six derniers kilomètres à la lumière du soir, dans des alpages boisés aux couleurs de l’automne. Le ciel est un peu couvert. Il faudra attendre le lendemain pour revoir les sommets.

Ce soir-là, nous dormons à 3270 m. Première nuit en altitude ! Nous sortons enfin les duvets de plume loués à Pokhara. Ils sont prévus pour des températures de -20°C. Sûrement un peu moins en réalité, mais suffisant pour notre expédition.

Chaque soir, nous consignons nos récits dans nos cahiers d’aventuriers.
Noémie lit : »La rivière à l’envers » de Jean-Claude Mourlevat comme ses camarades de CM2.
Lavage des dents : trois minutes! Notre salle de bains est privée : un luxe que nous apprécions.

Nous nous endormons en rêvant de sommets enneigés.

« I don’t need easy. I just need possible » Bethany Hamilton.

La vie au Jungle Base Camp de Bardia

Chez Hukum

Bienvenue à Betahani, petit village de la plaine du Téraï au Népal, aux portes du parc national de Bardia.

En marge de notre exploration de la jungle à la recherche du Tigre du Bengale (http://obsreveurs.fr/index.php/2019/11/26/bardia-ou-la-quete-du-tigre/), nous sommes restés 3 jours dans ce village.

C’est ici le principal accès au parc national. Le village bénéficie d’un nombre important de lodges et guesthouses (une vingtaine), mais a gardé son caractère rural et ses traditions.

Les rizières du village

Le Jungle base camp est une petite structure. On est ici « chez l’habitant’. Ou presque, les hébergements étant séparés.

Les repas sont choisis par la cuisinière qui n’est autre que la femme de notre guide Hukum. Les légumes sont cueillis chaque jour dans le jardin et les repas sont bons. Le thé sucré nous réconforte après les longues journées de marche.

Les conditions sanitaires sont celles d’un village de campagne… Voici le robinet de la vaisselle. Il donne de l’eau à la basse cour.

La chambre est modeste mais on s’habitue à vivre de peu.

Le petit dernier de la famille est adorable. Il a peu de jouets et regarde souvent des petits films en anglais sur le téléphone de ses deux grandes soeurs. Alors quand il voit quelques playmobils devant notre maison, c’est la joie !

Les enfants lui laisseront celui qu’il préfère. C’est la semaine de Diwali, c’est un peu Noël au Népal!

Le jardin

Diwali, la fête des lumières

Nous avons séjourné à Bardia durant la fête des lumières, appelée Diwali. Cette grande fête de 5 jours célébrée dans le monde indien commémore un événement de la mythologie hindoue. Cette période marque aussi le nouvel an hindou, du moins pour le nord du sous-continent. C’est aussi l’occasion de visiter ses frères et soeurs, de faire la fête.

Dans le Téraï, le riz est moissonné juste avant les fêtes
Ces lampes à huiles symbolisent la suprématie de la lumière sur les ténèbres.

Lors de Diwali, les villes brillent de mille feux et une ambiance féérique et joyeuse règne.

Depuis le bus de nuit, les rues scintillantes lors de la fête des lumières

Les filles de Hukum se parent de leurs plus beaux habits pour faire la fête avec leur amies.

Nous partageons un repas du nouvel an où nos hôtes nous offrent un délicieux repas avec du poulet, fraîchement sacrifié… Un moment de partage que nous n’oublierons pas.

Le lendemain, sur la photo de famille, il ne manque qu’Hukum, parti à nouveau à pied à la recherche du Tigre avec une cliente.

Nous quittons à regret ce « cocon » familial et cette nature si généreuse, mais nous avons -en particulier Romain – besoin de reprendre des forces avec une nourriture plus gourmande et protéinée en ville avant de démarrer la prochaine aventure, notre trek en Himalaya. Direction : Pokhara, 13h de bus !

Départ en tuk tuk
Le bus de nuit pour Pokhara plutôt confortable finalement par rapport à nos craintes…

Bardia ou la quête du tigre

Acte II

Le tigre au Népal

Cette route épuisante vers le Népal, plutôt qu’un avion direct Katmandou, avait pour objectif d’entrer au Népal par l’ouest, où subsistent de vastes espaces naturels vierges. La jungle à livre ouvert comme dans les ouvrages de Rudyard Kipling, habitat d’une population florissante – et croissante – de Tigre du Bengale. Les efforts de conservation du pays pour le félin roi d’Asie ont payé. En 2019, le WWF a communiqué sur l’accroissement de la population de tigres sur le territoire.

Trois parcs accueillent le félin : les plaines herbacées du Shuklaphanta, le tout récent parc national de Banke, encore marginalement ouvert au tourisme, et le parc national de Bardia. L’éloignement à la capitale de ce dernier lui confère une fréquentation bien plus faible que son cousin, le parc national de Chitwan, que nous avions brièvement visité en 2018 sans les enfants.

Le parc national de Bardia offre deux expériences uniques : celle d’effectuer des safaris à pied, avec des guides expérimentés, à la recherche du tigre et des autres animaux, mais aussi celle de naviguer sur la rivière à la recherche des rares Dauphins du Gange, une espèce d’eau douce extrêmement rare et menacée.

Le Tigre du Bengale Panthera tigris est également menacé. Plus que 3900 individus subsistent en liberté dans le sous-continent indien (WWF, 2016). Trois sous-espèces de Tigres ont déjà disparu dans les années 1950 : le tigre de Java, de Bali et de la Caspienne. Trois autres sont en sursis. A la fin du 19ème siècle, quelque 100 000 tigres parcouraient les forêts d’Asie.

D’autres infos et enjeux sur : https://www.wwf.fr/especes-prioritaires/tigre

A l’occasion de la journée nationale de la Protection de la nature en 2018, le Népal a annoncé qu’il compte désormais une population de tigres estimée à 235 individus, soit près du double des 121 individus recensés en 2009. Nous souhaitons participer à cet effort en valorisant le travail des parcs nationaux népalais… et en se donnant la chance d’observer le félin et de donner l’envie à d’autres de tenter leur chance et de soutenir l’écotourisme responsable dans les 3 parcs népalais des jungles du Teraï.

Pas moins de 87 tigres fréquentent le parc national de Bardia, sur 987 km2. Le territoire d’un mâle est de l’ordre de 45 km2. Le mâle parcourt son territoire la journée, évinçant les concurrents et veillant sur ses femelles… Cette concentration impressionnante nous donne bon espoir d’en apercevoir, mais la rencontre reste très aléatoire.

Voir un tigre sauvage reste rare. Un proverbe chinois dit que “quand tu vois un tigre, il t’a déjà vu 1000 fois”…

Pour cette quête, nous nous attachons les services de Hukum. C’est le guide le plus expérimenté du parc. 29 ans bientôt qu’il arpente les hautes herbes et les rives de le rivière Girwa. J’ai découvert son parcours en lisant cet excellent livre. Un français tombé en amour devant le félin, et qui a installé un hôtel près du parc, non loin du « Jungle Base Camp » où nous résidons.

A lire d’urgence!
https://www.amazon.com/qu%C3%AAte-du-tigre-French/dp/1326043862

La marche dans la jungle

Après un jour de repos pour se remettre du voyage et de ventres bien malades, nous nous levons à 6h, buvons un thé sucré (le plus réconfortant que nous ayons bu) et une omelette et partons en direction de la forêt.

1500 m nous séparent de l’entrée du parc. Les villageois vaquent aux travaux des champs avant la fête des lumières, prévue dans 2 jours.

Voir le Tigre, oui, mais pas d’aussi près si possible!

Dès le début, nous entrons dans le vif du sujet. Des crottes de tigre fraîches… Il est passé par là cette nuit et a marqué son territoire.

A peine plus loin, l’odeur d’urine est bien présente et n’échappe à pas au nez expert de notre guide.

La première partie du trek traverse de grandes plaines d’herbes à éléphants, qu’on pourrait aussi appeler ‘herbe à tigres’… Après tous les signes relevés dès les premiers kilomètres ce matin-là, la tension est à son comble.

Plus loin, des cris de cerfs chital signalent la présence d’un fauve dans les hautes herbes… Comme en Inde. Hélas après la mousson, les herbes sont trop hautes.

Un groupe de cerfs axis. Le petit déjeuner du tigre.

La deuxième partie est plus forestière. Là encore, le tigre a marqué son territoire. Des griffes au sol.

La marche a lieu dans le plus grand silence. Nous suivons le rythme à grands pas, ruisselants. La jungle est calme. Tellement peu d’oiseaux, par exemple, par rapport aux mêmes milieux, il y a un an au printemps, en avril.

Des Entelles nous observent. Mais aucune n’alarme.

Après 6 km, nous arrivons au bord de la rivière. Une tour d’observation nous accueille pour les heures chaudes.

L’ombre y est cependant rare. Les vues sur la rivière sont de petites fenêtres entre le feuillage.

Le tigre y est observé régulièrement. Mais jamais tous les jours… La patience est le meilleur atout, parole de guide.

Une heure. Deux heures. Il fait très chaud. Et encore c’est l’hiver. De belles observations de vanneaux, barbus ou papillons peinent à masquer ce mélange d’impatience et d’excitation.

River Lapwing – Vanneau pie, une espèce menacée selon l’UICN
Barbu
Photo de Romain durant l’attente…

Nous vivons l’instant à 100%. Les crayons sont de sortie.

Nous sortons le pique-nique (pomme de terre, chapatis, oeuf) préparé par la femme de Hukum.

Mais soudain, le guide crie : « Hey , Tiger over there… ». Il est 11h30.

Après, tout est question de secondes. Je me précipite, attrape le téléobjectif et mes jumelles. Un coup d’oeil, le Tigre est là, traversant la rivière. Ou plutôt, finissant de la traverser. Il est très loin. Deux secondes. Je tends les jumelles qui tombent par terre. Clic clic clic. Trois photos. Le tigre est parti.

Photo brute. Un fantôme passe au loin

L’observation n’aura que duré 5 secondes. La plupart des autres personnes n’ont hélas pas eu le temps de l’observer.

Cette photo, retouchée, est comme un trophée. Jadis, les chasseurs venaient exercer leur fusil et ramenaient une peau ou une tête. Nous sommes fiers de ramener une photo. Même lointaine.

Nous attendons encore 2h en sus. Tout le monde espère le revoir. Ou une autre femelle se déplaçant sur le territoire. En vain.

Dernière vision

Nous poursuivons vers une autre tour, la chaleur du midi.

Le paysage est ouvert et à chaque instant, on se prend à rêver de voir une silhouette orangée et rayée sortir à pas lents…

Hukum à l’affut

Nous entamons le retour et c’est encore une aventure. Nous longeons la rivière pour espérer surprendre des Rhinocéros unicornes ou un autre tigre.

La rivière Gwaria

C’est l’occasion, ça et là, d’observer quelques oiseaux.

Pygargue à tête grise
Ibis noir

Puis nous nous enfonçons dans les hautes herbes pour un raccourci vers le retour. Nous sommes dans la peau du tigre. Mais n’espérons pas le voir en face à face.

Dernières lueurs
Le guide inscrit « Tigre » sur le relevé des observations…

Nous rentrons épuisés de ces 14 km de marche… avec une petit frustration tout de même de cette trop brève observation, à laquelle s’ajoute une grosse contrariété : la molette des nos jumelles semble faussée et elles sont hors d’usage. Comme si elles ne s’étaient pas remise d’avoir transmis les rayures du tigre jusqu’à nos yeux…

Deuxième jour, deuxième chance

Départ un peu plus tardif, vers 8h30… On ne lâche rien, et continue à faire corps avec la jungle.

Les singes macaques nous encouragent…

Les Entelles vaquent, insouciantes.

Nous allons cette fois directement à la rivière, à nouveau à travers les hautes herbes, où un autre tigre a été observé la veille.

Au bord de l’eau, nous affûtons le tigre à nouveau pendant de longues heures. Seule présence de taille, un Crocodile indien.

Les éléphants d’Asie sauvages sont également passés par là. Nous apprendrons qu’un troupeau de 40 individus est passé non loin de là il y a deux jours.

Trace d’éléphant d’Asie
Au bord de la rivière.

Nous rentrons bredouilles de cette matinée. Pique-nique dans la tour comme la veille, les yeux rivés sur l’endroit où la silhouette du fauve était passée la veille…

Vers 14h, nous rejoignons à pied un secteur boisé et une jeep vient nous chercher pour 3 h de safari plus reposant… La tension monte à nouveau. Nous voulons tellement le voir de près. Croiser son regard…

Nous croisons le regard de nombreux cerfs axis, un cerf Muntjac.

Cerf Muntjac

Nous surprenons un chacal. également.

Quelques oiseaux, un lézard…

Martin-pêcheur commun

Nous loupons un Rhinocéros au bord de cette rivière, vu par un autre véhicule dix minutes plus tôt…

Mais pas de nouveau tigre. Nous aurons eu notre moment, la veille. Il faut le savourer à sa juste valeur. Certains voyageurs croisés sur les chemins ont marché 4 jours sans voir le fauve…

« This is wildlife » se plait à répéter Hukum lors des journées « sans ». Bientôt 30 ans de safaris et il ne sait jamais de quoi sa journée sera faite. La nature nous offre ici ce qu’elle est : généreuse, sauvage mais surtout imprévisible. Cette expérience restera gravée dans nos mémoires. Pas seulement par ces longues journées en immersion sur le territoire du tigre, mais aussi par les moments forts vécus chez Hukum et sa famille, avec qui nous avons partagé le « nouvel an » népalais, les fêtes de Diwali.

Nous en parlerons dans le prochain article !