La côte sauvage de Miranda à Coromandel

Miranda

Nous remontons vers le Nord pour notre dernière semaine initialement prévue en Nouvelle-Zélande. Une aire de camping gratuite, la Rays Rest Camping Reserve, nous accueille au bord de l’Océan Pacifique, plus exactement au fond de la baie de Thames. Pour changer, nous sommes presque seuls sur cet immense terrain libre en bord de plage.

La soirée sera très venteuse. Les sternes taras se couchent au sol ou essayent de voler face au vent avec peine.

Difficile de se concentrer pour l’école avec ce vent et les groupes d’oiseaux qui passent…

Le terrain de camping se situe à proximité de la réserve ornithologique de Miranda, la Robert Findlay Wildlife area. C’est le meilleur site de Nouvelle-Zélande pour observer, entre autres, les oiseaux limicoles qui se rassemblent ici en nombre comme dans notre Baie de Somme !

En voici une carte présentant les sites de découverte de cette baie classée d’importance internationale pour les oiseaux d’eau (réseau RAMSAR).

https://www.wetlandtrust.org.nz/get-involved/ramsar-wetlands/firth-of-thames/

Petit matin à la réserve Robert Findlay

Une petite carte encore pour les voyageurs intéressés :

Nous nous levons aux aurores et partons avant le petit déjeuner pour profiter des lumières du matin mais aussi de la marée haute qui rassemble les oiseaux sur les lagunes. Dès notre arrivée le long de la route, nous surprenons ce grand groupe d’Echasses d’Australie encore endormies.

Cécile capture cette image magnifique de reflets, où les oiseaux sont comme des feuilles d’arbres…

Zoomons un peu :

En attendant que les premières vasières se découvrent avec la marée, nous rejoignons l’observatoire des Stilt pools.

Des centaines d’Huîtriers de Finsh se reposent. Au centre, une Sterne caspienne marque une note plus claire…

Soudain elle s’envole pour aller pêcher.

Sterne caspienne… bien loin de la mer qui lui a donné son nom !

En cette fin d’été, les Barges rousses et les Bécasseaux maubèches de retour de Sibérie orientale sont déjà nombreux.

Mais nous sommes là également pour voir le plus curieux des limicoles endémiques de Nouvelle-Zélande, le Pluvier anarhynque… Voici justement un immense groupe qui a décollé du fond de la lagune !

Ils se reposent un peu plus loin avec quelques Pluviers fauves.

La marée redescend et les oiseaux vont commencer leur ballet.

Chacun son tour, les oiseaux limicoles rejoignent l’estran pour faire un festin de petits vers ou de mollusques.

Pluviers anarhynques (Wrybills) et Echasses d’Australie (pied Stilt)

Les « Wrybill » (becs tordus en anglais) se posent enfin. Il va enfin être possible d’observer la caractéristique unique de ce petit échassier : son bec de travers !

Regardez le bec qui dévie vers la droite. Fait incroyable, tous les becs de ces petits pluviers sont dissymétriques vers la droite. Aucun n’a jamais été observé avec un bec à gauche ! Quoi de plus normal dans un pays « bristish » où l’on roule à droite !

De profil on ne voit rien.

Tournez-vous !

Merci !

Oiseau baillant à droite !

D’autres oiseaux rejoignent à chaque minute le cortège des infatigables arpenteurs de sable et de vase…

Ils arrivent de tous cotés : Bécasseaux maubèches,

Barges rousses,

Echasses australiennes,

Huîtriers de Finsh,

Et encore quelques pluviers au bec tordu…

Les Barges rousses, grandes migratrices, parcourent couramment plus de 8 000 km en vol direct sans escale…  

Un oiseau muni d’émetteur satellite à partir du printemps 2007 a effectué un vol ininterrompu entre la Nouvelle-Zélande et l’Alaska, de 10 200 km (en 9 jours) lors de la migration de printemps, et de 11 500 km (en 8 jours) lors de la migration d’automne suivante. Un exploit unique dans la gent ailée. Durant de tels déplacements, l’individu concerné a perdu la moitié de son poids initial !

Je n’ai pas l’air comme ça !

Nous revenons après le petit déjeuner pour observer une dernière fois le petit peuple des estrans…

Un Pluvier à double collier s’est invité au festin de vers arénicoles.

L’avantage de se lever tôt est que la journée est encore longue… Mais il faut d’abord retirer son pyjama!

Le legging en laine Merinos, l’allié indispendable de tout globe trotter !

Deux jours sur la pénisule de Coromandel

En fin de matinée, nous quittons ces spectacles fabuleux et reprenons la route (sinueuse) vers la Péninsule de Coromandel.

(c) Coromondel

Notre halte pique-nique à Tairua offre une vue magnifique nous donnerait presqu’envie de rester dormir au Mary Beach Reserve, un « free camp » de 3 places, mais il est encore tôt…

Tairua et son rocher

Nous rejoignons la plage de Hot Water, célèbre pour ses sources d’eau chaude qui émergent sous le sable; hélas la marée est trop remontée. Il nous faut passer notre chemin.

Arrivés à Hahei vers 16h30, nous décidons de rejoindre à pied les célèbres plages cachées de Cathedral Cove. Le site est touristique mais se vide peu à peu avec l’heure qui avance.

Hahei beach

Après une heure de marche, nous arrivons au pied de cette voute dans la falaise rendue notamment célèbre par la trilogie du Monde de Narnia...

(c) Extrait du film Les Mondes de Narnia, Le Prince Caspian

Mais nous ne le savions alors pas !

Certains blocs calcaires sont en sursis…

Nous rentrons au parking avec les lueurs du soir.

Petit coup de stress en arrivant au Van… Le parking fermait à 19h !

Plus de peur que de mal… Si la barrière est bien fermée, elle s’ouvre néanmoins à notre approche… Ouf !

Nous trouvons à la nuit tombée un emplacement rêvé pour passer la nuit.

Et se réveiller. Notre plus beau lever de soleil jusqu’alors…

Au matin, les enfants prennent (enfin…) le temps de jouer.

Nous prenons un pique-nique dans la forêt au centre de la péninsule, au bord de la rivière Whangamaroro.

Des oiseaux colorés nous accompagnent comme ce Pigeon de Nouvelle-Zélande…

… et cette Perruche omnicolore importée d’Australie, qu’on retrouve aussi dans nos animaleries européennes…

Nous trouvons un camping pour recharger les batteries à Oamaru Bay, de retour le long de la baie du Firth of Thames.

L’emplacement ne fait pas rêver au premier abord…

Mais nous sommes presque seuls et les oiseaux égaient les lieux. Les Tui chantent autour du van…

Méliphage tui ou « Tui cravate frisée »

… et de très chics Colins de Californie (encore une espèce introduite) circulent sur le terrain et nous les croisons entre deux lessives…

Colin de Californie

Et le soir la vue sur la Baie de Thames est encore sublime…

Le lendemain, après une balade au village de Coromandel, nous rejoignons Auckland par la route côtière.

Statue maori à Coromandel

A la pause pique-nique, nos petits singes prennent un peu de hauteur pour admirer la vue -et finir les bananes !

Au loin, la côte vers Auckland

Les Huîtriers variables semblent aussi apprécier le paysage.

Notre prochaine excursion avant notre faux départ pour l’Amérique nous mènera encore une fois découvrir les oiseaux incroyables de Nouvelle-Zélande…

A bientôt et merci de nous suivre encore malgré le décalage de près de 6 mois désormais…

La vallée secrète d’Orakei Korako

9 mars 2020

Notre séjour en terre volcanique ne fait que commencer. Nous rejoignons en deux jours un site beaucoup plus secret et calme que les plateaux venteux du Tongariro, où les Volcans s’affrontent dans la mythologie maorie…

Après l’école dans un cadre grandiose, quelques ennuis de batterie – on se s’y fera prendre qu’une fois -et un pique-nique agréable avec une autre famille de baroudeurs, nous poursuivons vers le Nord.

4 x 9 = …
Ah, le moteur est sous les sièges chez Toyota Hiace !
Après un bon moment avec les « Choubidous » de Toulouse !

Le lac Taupo est sur notre route. Nous y cherchons en vain le rare Canard bleu mais à la place trouvons d’excellentes mûres ! Eh oui en mars, c’est ici l’automne…

A la recherche du Canard bleu à Turangi
Fromage blanc aux mûres néo-zélandaises

Le soir au bord du lac Taupo, dont la cuvette est issue de l’effondrement d’un volcan gigantesque, tout a l’air calme… On ne se doute pas sur cette image que derrière nous, des dizaines de van et camping car sont alignés sur ce free camp…

Five Mile Bay Recreation Reserve. Le Lac Taupo est le plus grand lac du pays.

Sur notre route vers le Nord, nous décidons de visiter le site géothermique d’Orakei Korako, conseillé justement pas nos amis rencontrés ce matin. On y accède par un bateau qui traverse la rivière Waikato. Cette rivière, une des plus longues du pays, a donné son nom à la région administrative où nous nous trouvons. Nous allons la parcourir durant notre exploration de la Nouvelle-Zélande ces derniers jours.

La rivière Waikato

Le sentier aménagé navigue entre les les émanations de gaz et l’eau bouillante issus des entrailles de la terre.

Tout cela est exaltant ! Mais nous veillons à la sécurité en restant bien sur les chemins parfaitement aménagés.

Les algues et teintes minérales peignent le paysage. On peut se demander comment un peintre impressionniste aurait couché ces nuances sur sa toile. Il faudrait un musée immense pour accueillir toutes leurs interprétations !

Nous remontons plusieurs terrasses où s’écoule l’eau chargée de minéraux.

On devine des apparitions derrière les volutes de fumée…

Un élephant…

Un visage à grande barbe… Gandalf? (cherchez bien!)

La forêt qui se trouve à la fin du circuit abrite la fougère arborescente (Fern tree) nommée Ponga, symbole du pays.

Aux première heures, le site était très peu fréquenté et nous avons adoré cette promenade très zen aux portes des enfers !

D’autres sites géothermiques nous attiraient mais étaient trop fréquentés et onéreux. Nous ne savions pas qu’il serait possible de les visiter… au mois de juin, après le confinement… avec peu de gens et des tarifs préférentiels.

Prochaine étape, la Baie du Fifth of Thames, ses oiseaux, et la plus touristique péninsule de Coromandel…