L’Islande en famille : A l’assaut du Snaefjell

En ces temps où le voyage s’écrit entre parenthèses, nous terminons le récit en images de notre périple islandais de 2018…

Premiers épisodes ici : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/03/10/lislande-en-famille1/

puis : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/04/18/lislande-en-famille-vik-et-les-iles-vestmann/

et enfin : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/06/25/lislande-en-famille-les-glaciers-du-parc-de-skaftafell/

4 ème chapitre : L’ouest du pays.

Nous quittons les contreforts sud du massif glaciaire au niveau de la petite ville portuaire de Höfn, capitale du Homard… Le ciel est dégagé et ce sera une des journées les plus lumineuses du séjour.

Höfn et les glaciers

La route serpente le long de la côte sud qui se creuse désormais de plusieurs fjords qu’il faut contourner au prix de nombreux kilomètres.

Début de la côte rocheuse

La Sterne arctique nous survole ça et là et près d’une colonie, nous surprenons le passage éclair d’un Faucon gerfaut !

Sterne arctique

Une pause au bord de l’Océan nous offre enfin la chance d’observer le Canard le plus rare d’Europe, présent uniquement dans cette île volcanique : l’Arlequin plongeur. Il passe le printemps dans les rivières d’eau douce des hauts plateaux avant de se rassembler dès le mois de juillet jusqu’à la mauvaise saison sur les côtes. Une première !

Arlequin plongeur mâle

Pour ne pas avoir loué une 4×4 Duster pour rien, nous empruntons le raccourci partiellement non revêtu de la vallée d’ Oxi (Route 939) pour rejoindre les abords de la ville d’Egilsstaðir.

Après une nuit en chambre d’hôte, c’est l’heure de la surprise : Nous choisissons de marquer une pause en allant à la piscine municipale. Bains chauds, brûlants et glacés au menu. A l’islandaise !

Requinqués, après un pique nique au bord du lac, une petite marche d’une heure nous conduit à la célèbre cascade d’Hengifoss.

Le basalte n’a pas cédé aux assauts du temps et forme un écrin d’ébène autour de la cascade; on peut voir les dépôts de cendres des différentes éruptions historiques, teintés de rouille par les oxydes de fer.

Ca fait bizarre de voir la taille des enfants 😉 Non pas par rapport à la cascade, mais par rapport à 2022 !

Dernier regard en arrière et il est temps de monter sur les hauts plateaux volcaniques pour retrouver notre hébergement du soir.

Changement de décor à nouveau. Les fragiles mousses ont des reflets vert fluorescents. Elles poussent sur un substrat volcanique peu fertile et sont, avec quelques herbes rares, les seules formes de végétation à cette altitude (950 m).

Nous sommes aux abords du refuge Snaefjell. Première nuit en refuge pour les enfants qui n’auront pas froid dans leurs gros duvets… La pièce est surchauffée…

La nuit arrive (euh en fait non, le jour est permanent en juillet à cette latitude !). Voici la lumière à 23h…

Au petit matin, départ pour la randonnée. Le temps est au beau !

Après 2h de marche, nous marquons une pause pour un sandwich. Les enfants jouent aux playmbobils dans une maison de pierre.

Nous plongeons notre regard dans l’immensité des paysages; à l’horizon Sud s’étend l’immense calotte glaciaire du du Vatnajökull.

Nous repartons à l’assaut du sommet. Le temps est calme mais quelques nuages lèchent le sommet. Le temps peut vite changer et les pentes terminales sont verglacées : nous ne pouvons pas prendre de risque, avec des enfants de 6 et 9 ans, de se retrouver dans le brouillard au sommet sur des pentes gelées. Nous nous arrêtons au pied du sommet sans regrets.

Le sommet du Snaefjell

De retour au refuge, nous reprenons la voiture. La piste chaotique parcourt durant de nombreux kilomètres les hauts plateaux islandais. Le paysage lunaire volcanique est digne des confins du Mordor

Riding on the Moon

Le paysage austère s’ouvre soudain vers un paysage de lacs et de prairies et tel une oasis, le village de Möðrudalur nous accueille. Presque irréel.

Village n’est pas le mot. Une ferme, un camping, un gîte de groupe, un café où errent quelques backpackers.

Ici même les toits sont recouverts d’herbes, pied de nez aux alentours désertiques.

A notre surprise, de jeunes Renards polaires s’amusent dans le village. A priori pas très sauvages…

Pas plus que ce Faucon gerfaut empaillé qui semble regarder le paysage dans le hall de l’auberge de jeunesse…

Nous espérons voir ce mythique rapace en chair et en plumes durant nos cinq derniers jours, notamment dès le lendemain au bord du Lac Myvatn… A suivre !

Les femmes de pouvoir en Nouvelle Zélande

Savez-vous que la Nouvelle-Zélande a été le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes, au XIXème siècle, bien avant d’autres états européens (51 ans avant la France par exemple) ?

Grâce à une pétition historique signée par de nombreuses femmes, les Néozélandaises se déplacent aux urnes pour la première fois le 28 novembre 1893.

A l’époque, Kate Sheppard est une militante féministe. Elle se bat pour l’obtention du droit de vote des femmes et pour l’interdiction de l’alcool. Elle est maintenant immortalisée sur les billets bleus de 10 dollars.

Actuellement, ce sont trois femmes qui occupent les postes de premier rang pour le pays :

Elisabeth II est le chef de l’Etat en tant que monarque. En son absence, elle est représentée par son gouverneur général, Patsy Reddy.

La première ministre se nomme Jacinda Ardern. Elle a 41 ans. Depuis 2017, c’est la plus jeune femme à occuper ce poste. Durant le confinement, elle apparaissait tous les jours à la télévision pour annoncer les chiffres et les mesures prises pour combattre le virus. Elle est connue dans le monde entier.

Elle habite à Wellington, dans la capitale du pays, où se trouve le Parlement. Nous ne l’avons pas croisée lors de notre visite…

Le Parlement a une architecture spéciale et facilement reconnaissable alliant la modernité et le style néoclassique édouardien.

L’aile exécutive (à gauche), appelée la « ruche » (the Beehive) en raison de sa forme, fut conçue par Sir Basil Spence, un des meilleurs architectes de la couronne britannique . Elle fut inaugurée par la Reine Elisabeth II en 1977.

Ce bâtiment comporte 10 étages; il héberge les bureaux de la première Ministre et des ministres du cabinet. Au 1er étage, il y a une immense salle de réception pour les banquets officiels pouvant accueillir jusqu’à 300 invités.

Parlement de Nouvelle-Zélande

Il a été rénové avec des normes parasismiques très précises. Heureusement car un tremblement de terre de magnitude 5,8 a été ressenti lors de notre voyage en 2020.

Pour l’anecdote, ce jour-là la première ministre était en interview et a gardé son calme durant les secousses sismiques comme on le voit à la 17e seconde de cette video

https://www.youtube.com/watch?v=Da0KoMrh_5E

Noémie et les Obsrêveurs vous souhaitent une très belle journée de la femme!

PS : merci à notre jeune lectrice Suzanne de nous avoir encouragés à terminer cet article !

Sources: Wikipédia; documentation officielle pour la visite du Parlement à Wellington.

L’Islande en famille : les glaciers du Parc de Skaftafell

La Route 1 de Vik à Höfn

Après une parenthèse marine, nous filons plein est sur la Route nationale 1 pour une longue étape qui nous mènera au pieds des glaciers. Il n’y a pas d’hébergement sur plus de 300 km, du fait du risque volcanique autant que de l’isolement.

Les contreforts de l’immense calotte glaciaire du Vatnajokull seront notre horizon nord, l’océan atlantique notre horizon sud. Le paysage change toutes les heures, la route traversant des rivières, des coulées de laves ou des prairies verdoyantes.

Nous nous offrons juste un détour par la route de Thakgil, suspendue entre la calotte glaciaire du Mýrdalsjökull et la vaste vallée glaciaire charriant ses morraines.

Point de vue depuis la route de Thakgil.
 

200 km plus loin nous arrivons au parc national de Skaftafell. La pluie s’invite alors que nous prenons une piste de terre s’approchant de l’une des dizaines de langues glaciaires descendant cette fois-ci de la calotte glaciaire du Vatanajokull, le 2ème plus grand ensemble glaciaire du monde en dehors des régions arctiques, après les glaciers de la Patagonie chilienne.

Notre hébergement pour deux jours se situe non loin de Höfn, la première ville de l’Islande orientale.

En route, nous faisons deux brèves haltes aux lagunes glaciaires que nous avons prévu de visiter le lendemain, mais la météo est incertaine, nous ne faisons qu’une brève reconnaissance des lieux.

Peu avant d’arriver à destination, nous marquons une pause, attirés par des milliers de Sternes arctiques nichant dans un champ, près d’une ferme.

Sterne arctique nourrissant ses petits

Comme un éclair, soudain le groupe de sternes s’affole. Un Faucon gerfaut sème la pagaille et s’éloigne vers la falaise! Première vision fugace pour ce rapace de légende… Pas de photo cette fois-ci !


Notre hébergement pour deux jours se situe non loin de Höfn, la première ville de l’Islande orientale.

Nous recommandons le camping Lambhus, avec vue splendide sur les glaciers. Toujours trop cher par contre ;-(

https://www.lambhus.is/

La vue du Camping
L’heure est au débriefing par le dessin!

Groenland ou Islande?

La visite des célèbre lagunes glaciaires de Jokusjarlon et de sa voisine plus confidentielle, Fjalsarlon, restera malgré le caractère très touristique, un des grands moments de ce road-trip. L’impression d’un petit Groenland, avec ces icebergs qui dérivent vers l’océan, en provenance de glaciers immenses « coulant » du sommet du Vatnajokull.

Fjalsarlon sera notre coup de coeur grâce à la découverte d’un accès « privé » à la partie sud de la lagune, où nous étions seuls pour pique-niquer (à part la compagnie d’un Labbe parasite curieux)…

Le plus beau coin pique-nique d’Islande 😉
Labbe parasite intéressé par notre déjeuner
Au loin l’immense langue glaciaire descendant du Vatnajokull

Le site du Jokusarlon est plus fréquenté, mais la magie opère également. Cette fois, les « mini » icebergs sont bleutés, des phoques, des eiders, des sternes arctiques et des bruants des neiges ajoutent au caractère arctique du site constitué par un lagune glaciaire charriant des blocs de glace. Ces derniers dérivent jusqu’à l’océan à quelques centaines de mètres de là. On longe la rivière, passe sous le pont de la Route n°1, et les icebergs viennent s’échouer sur la plage volcanique.

Vue du site touristique depuis le pont enjambant l’exutoire de la lagune… l’envers du décor !

Coté mer, nous observons quelques macareux en vol puis posés.

Macareux moine (Puffin en anglais) avant le plongeon…

Coté lagune, les Sternes arctiques nichant à proximité nous offrent des ballets aériens au milieu de la glace. Ambiances :

Sternes arctiques.

Après ces longues heures de route, les prochaines journées seront consacrées à la randonnée. La première, conseillée par la gérante du camping, nous mènera à un belvédère sur le glacier Hoffellsjokull. Les doudous étaient de sortie ce jour-là !

La randodoudou
« Petit » glacier dans le pays de la démesure

Prochaine étape : les plateaux volcaniques du nord de l’île… Nettement plus chaud ! (5°C).

L’Islande en famille : Vik et les îles Vestmann

L’île volcan

Après avoir marché dans les anciennes coulées de lave, changement de décor en apparence… Cap au Sud sur les îles Vestmann. Un archipel volcanique au sud de l’Islande, également volcanique.

Seljalandsfoss

Avant de prendre la bateau de 11h, nous faisons un détour par Seljalandsfoss, une des cascade les plus accessible du sud de l’Islande, en bordure de la Route 1.  Véritable aimant à cars de touristes, qui paient le parking 7€ alors que le stationnement est gratuit 300 m plus loin.  Nous lui préférons sa voisine Gljúfrabúi,  voile d’eau diaphane, uniquement accessible avec des chaussures imperméables à haute tige… car il faut marcher dans le ruisseau glacial pour s’offrir son spectacle :

La Chute de Gljúfrabúi

Les Fulmars boréaux nichent au dessus des parois d’où se jettent les deux cascades. Ils se nourrissent de poisson en mer, à cinq kilomètres à vol d’oiseau…

Fulmar boréal

Nous embarquons. Ces grands oiseaux marins sont observés en grand nombre lors de la traversée du bras de mer qui nous sépare de l’archipel des Vestmann. Des guillemots, des pingouins et les goélands argentés les accompagnent.

Guillemot à miroir dans le port d’Heimaey.

A peine accostés, nous traversons le petit bourg de Heimaey – néanmoins l’un des plus gros villages d’Islande avec ses 4500 âmes – et nous rendons au pied du volcan Eldfell (« montagne de feu »). Ce même volcan qui, quarante ans auparavant, est né de nulle part en défigurant la cote ouest de l’île et en recouvrant un tiers de la ville.

Le , en pleine nuit, le volcan Eldfell se réveille. Près de 5000 habitants sont évacués en urgence, pour beaucoup grâce aux bateaux des pêcheurs !

Agrandissement de l’île suite à l’éruption de 1973. © Islander — created with Inkscape from a map shown on Volcano.edu, CC BY-SA 3.0. Wiki Commons.

Les enfants ne sont pas rassurés. Cela se comprend…

L’ascension du volcan ne prend que dix minutes. Le pique-nique au sommet offre de belles perspectives sur la côte et les glaciers du Mýrdalsjökull; la vue embrasse  aussi toute la petite île d’Heimaey où nous nous trouvons.

Depuis le sommet du volcan

Mais ce qui surprend le plus est la chaleur qui émane de certains recoins de roche en contrebas du sommet. Le coeur du volcan est encore brûlant et l’on pourrait faire cuire un oeuf si le sol n’était pas poussiéreux. De l’air chaud sort de terre lorsqu’on y pose la main… Sensation étrange que la terre vit sous nos pieds… Et une belle leçon de géologie!

Le temps est splendide et sans un souffle. C’est une gageure. Cet archipel est l’un des plus venteux d’Europe.

Nous ne nous attardons malgré la météo idéale.

En effet ce 15 juillet, un France – Croatie a commencé depuis quelques  instants et il nous faut trouver de quoi le regarder !  Après avoir vécu les premières minutes sur une mauvaise connexion téléphonique, pas moyen, il fallait trouver un lieu festif…

Après avoir questionné les autochtones des les rues désertes, nous vivrons un grand moment dans le seul bar de l’île à retransmettre la finale de la coupe du monde, le « 900 Grillhus », avec quelques compatriotes et islandais de souche… Allez les bleus! Et 1, et 2, et 3, 4 – 2!

Romain MBappé

Fiers d’être Bleus… Et d’avoir vu leurs premiers macareux !

Au coup de sifflet après l’ivresse de la victoire, nous partons nous enivrer d’air pur sur les falaises de la côte ouest. Objectif : chercher les Macareux, emblèmes du pays, qui nichent en petites colonies sur plusieurs falaises de l’île.

En plein nourrissage, les observer sera bien plus compliqué que prévu… Nous devons nous aventurer sur des sentiers côtiers abrupts, à flanc de falaise, et nous asseoir sur une crête où plusieurs oiseaux font des allers-retours vers leurs nids, invisibles, et l’Océan, le bec parfois plein de petits alevins.

Macareux à la corvée de pêche

Le lendemain, après une nuit sur l’île, sans éruption volcanique heureusement, nous retrouverons les Macareux, plus  nombreux, depuis un observatoire ornithologique surplombant leurs terriers, dans un virage de a  route qui se termine au phare du sud d’Heimaey. Un endroit pédagogique avec de nombreux panneaux décrivant la situation de conservation des différentes espèces animales d’Islande.

A la pointe de l’île, nous rencontrerons des scientifiques suivant les orques et les différentes espèces de baleines évoluant au large des îles Vestmann. Nous avons de la chance, car ils n’avaient jamais vu une journée aussi peu venteuse et ensoleillée!

Ce macareux -le seul qui aura bien voulu se poser à distance raisonnable- semble lui aussi apprécier le calme de la météo.

A notre départ de l’île, les Guillemots de Troïl saluent le bateau.

Au bord de la plage de sable noir de Reynisfjara

Nous reprenons la route après un repas au milieu de nulle part.

La plage de sable noir de Vik est célèbre dans le monde entier. De nombreux magazines de renommée mondiale comme le National Geographic ou le Condé Nast Traveller ont classé cet endroit extraordinaire parmi les plus belles plages de la planète !

Plusieurs films y furent tournés. Noé, Star Trek, Star Wars, Game of Thrones…

Nous nous installons dans un chalet au bord de la plage. A coup sur notre hébergement coup de cœur du voyage.

Les chalets de reynisfjara

Inspirant pour Romain qui croque au feutre les macareux observés le matin… avec vue sur les falaises normandes… euh non islandaises de Dyrhólaey et la lagune à droite.

Pause dessin

La longue plage de sable noir s’étend entre la falaise percée de Dyrhólaey et les pitons isolés au nord, au large du village de Vík í Mýrdal. Au delà de l’aspect paradisiaque du site, les panneaux sont clairs : par temps venteux, des vagues scélérates peuvent emporter sur le rivage les promeneurs inattentifs. Ne jamais tourner le dos à la mer!

Temps calme et ciel bleu, soleil rasant, nous profitons de la lumière tardive après dîner pour explorer le rivage. Vers 22h, les Macareux seraient actifs selon le patron de la guesthouse (qui a un petit air d’Hagrid dans Harry Potter… ).

Emerveillement devant ce sable si noir.

Lumières du soir devant les falaises de Dyrhólaey

Les Macareux nichent sur les replats herbeux au dessus de la falaise. Ils creusent des terriers dans les talus. Mais à la mi-juillet, ils sont peur visibles. Le nourrissage bat son plein et on ne les voit qu’en vol. Rare sont les individus posés à l’entrée de leur terrier, contrairement au mois de juin. Seule déception du lieu !

Les obsrêveurs comblés!

Au petit matin, probablement le plus beau footing de ma vie!

Assurément l’un des plus beaux sites d’Islande, même si le dépaysement est moindre que sur les hauts plateaux volcaniques. Deux à trois jours sont nécessaires pour en profiter.

Prochain article : les lagons glaciaires du parc national de Skatftafell…

Continuer la lecture de « L’Islande en famille : Vik et les îles Vestmann »

L’Islande en famille : Cercle d’or et Landmanalaugar

Islande, première partie : le Sud-ouest

Le Cercle d’or

Il faut vivre ses rêves plutôt que de rêver sa vie dit la maxime. Le voyage est comme une drogue et l’appel du grand Nord a été plus fort que nous.

L’Islande, terre de grand espaces infinis mais aussi de phénomènes naturels et géologiques inouïs, nous attire depuis des années. Un beau cadeau pour passer la dizaine…

Le tourisme explose en Islande et surtout les prix… Pas d’autre choix que le camping ou les Guesthouses pour les familles en quête d’aventure. A condition de réserver pour ces dernières, plusieurs mois à l’avance – et encore, difficile de trouver des tarifs raisonnables. Pour tenir le budget : piques-niques sur le pouce par tous les temps le midi, et « popote » le soir dans les cuisines communes… Et peu d’improvisation.

Voici notre programme : « le Cercle d’or », Landmanalaugar, Iles Vestmann, Vik, Parc national Skatefjell, Egilstadir, randonnée au Snaefjaell, Plaines de Modrodalur, Lac Myvatn, Detifoos, Hasvik, Reyjkjavik.

Notre périple en Islande (17 jours)

Le Cercle d’or est le secteur le plus touristique. Geysers, Faille média-atlantique, Cascades… Pluie, grisaille et surféquentation (relative)… Nous n’y passerons qu’une journée, fuyant vite vers les terres volcaniques moins fréquentées, mettant à profit la Duster 4×4 bas de gamme que nous avons loué pour prendre les pistes de traverse.

Notre monture et premier hébergement

Film de Présentation de Geysir par Noémie

Cliquez sur l’image.

Geysir est un geyser de petite taille, mais dont l’activité, toutes les 3à 5 minutes, permet aux cars de touristes pressés de ne rien rater de ce phénomène géothermique visible dans peu depuis: USA, Nouvelle-Zélande, Islande… et une poignée d’autres pays, ce phénomène reste rare sur Terre…

Non loin de là, la puissante cascade de Godafoss est notre première cascade au pays des Elfes.

Godafoss, sans arc-en-ciel

Les cartes postales la représentent sous un splendide arc-en-ciel, mais ce jour, c’est la pluie fine qui met à l’épreuve nos équipements. Emmitouflés de Gore-Tex de la tête au pied, nous ne sommes pas vraiment dérangés. Le spectacle est plus dans l’assortiment des parapluies japonais avec leurs petites chaussures que dans les couleurs du ciel, uniformément blanc et gris. Continuer la lecture de « L’Islande en famille : Cercle d’or et Landmanalaugar »

Faune du Népal : de l’Himalaya à la Jungle.

Voici les photos de la faune observée au Népal en avril 2018, entre contreforts de l’Himalaya et jungle asiatique. Surtout des oiseaux en montagne, mais beaucoup de mammifères et reptiles également en plaine. Le Népal est l’un des pays les plus riches en biodiversité au monde, même en l’absence de façade maritime. On y croise aussi bien des léopards des neiges, des petits pandas, des tigres, des dauphins du Gange… encore de nombreuses espèces à observer…

–> Lien vers les photos


Mardi Himal trek : première découverte du Népal

Découvrir le Népal

Avant d’emmener nos enfants au Népal, nous décidons de découvrir le pays à deux à l’occasion de nos 10 ans de mariage. Connaître le pays, ses habitudes alimentaires, la difficulté des sentiers nous rassurera pour leur faire découvrir ensuite ce pays attachant.

Pour ce premier trek, nous sommes passés par l’agence Nepalayak, très professionnelle, tenue par un couple franco-népalais que l’on recommande chaudement ! L’avantage était, sur une durée aussi courte (14 jours), de ne pas perdre de temps à éditer les permis de trek, trouver un guide, un porteur…

S’accompagner des services d’un guide local permet de partager cette randonnée avec des népalais, de pouvoir échanger avec eux et de mieux comprendre ce pays. Nous ne regrettons pas!

C’est donc avec Sabin, jeune guide plein d’énergie de 26 ans et Rabi, porteur de la vallée de Siding, que nous partirons à l’assaut des pentes du Machapuchare.

L’aiguille du Machapuchare (au fond, au centre) et les cimes des Annapurnas depuis Pokhara

Un trek engagé au pied de la montagne sacrée

Le Machapuchare, malgré son nom, n’est pas une montagne du Pérou mais bel et bien un sommet sacré du Népal culminant à 6993 m. Malgré sa hauteur, elle est  1000m en deçà du point culminant du massif des Annapurnas (8041m), dont elle est la montagne le plus méridionale.

Aussi appelée « Fish tail » – queue de poisson, en raison de sa forme bifide qu’on peut observer depuis la crête du Mardi Himal, le Machapuchare est une montagne sacrée.

Le sommet du « Fish Tail » en forme de queue de poisson

Ce statut de montagne sacrée lui confère l’inviolabilité puisqu ‘aucun permis n’est accordé pour gravir ses arêtes. Le Machapuchare est réputé n’avoir jamais été gravi. L’unique tentative répertoriée fut celle d’une équipe britannique en 1957qui arriva jusqu’à 50 mètres du sommet, mais s’arrêtèrent alors comme ils l’avaient promis. Après cela, la montagne fut déclarée sacrée et interdite aux grimpeurs.

Nous partons de Pokhara au petit matin. La balade en bateau (5$) sera pour plus tard…

Lac de Pokhara

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Costa-Rica en famille, l’eden vert

Expédition en famille dans les forêts de montagne et au parc national du Corcovado (février 2017)

Plage de la péninsule d’Osa, parc national du Corcovado

Pourquoi le Costa Rica

 Après notre première expérience de voyage en famille dans les frimas des îles norvégiennes des Lofoten, nous voulions partager avec nos enfants la découverte de la faune tropicale qui illustre leurs livres depuis leur plus jeune âge.

C’est donc naturellement que nous choisissons pour ce premier voyage lointain en zone tropicale le Costa Rica. Ce petit pays d’Amérique centrale  est en effet réputé pour être un « paradis vert » : la protection de la nature est inscrite dans la constitution et les infrastructures éco-touristiques ont de quoi rassurer les parents pour un premier voyage hors d’Europe avec des enfants de 5 et 8 ans.

Le choix de ce pays est aussi l’occasion de partager le rêve d’observer l’un des oiseaux les plus extraordinaires qui soit : le Quetzal.

Rencontre avec le Quetzal

Son nom français, « Quetzal resplendissant », est une invitation à elle seule.

De la famille des Trogons, le quetzal ne se rencontre que dans les montagnes d’Amérique centrale, du Mexique méridional au Panama.

Les trogons sont des oiseaux arboricoles tropicaux de la taille d’un pigeon, possédant une longue queue étagée et colorée. Le quetzal est sans conteste le plus majestueux de sa famille, avec son ventre rouge carmin et sa queue vert émeraude bifide de plus de 60cm.

Trogon de Massena, jardins du Veragua hôtel, Sierpe

C’est donc enthousiastes et motivés que nous débarquons ce 7 février dans la petite vallée de San Gerardo Dota, au pied du sommet de la Cerro de la Muerte, « Sommet de la Mort », dont le nom est peu engageant… Il y a plusieurs décennies, en l’absence de route, il fallait plusieurs jours pour venir dans ces contrées à pied ou à cheval. Les voyageurs les plus mal préparés y laissaient la vie, transis de froid ou surpris par le brouillard. En effet, la crête culmine à 3450 m et les conditions y sont parfois rudes. Aujourd’hui, une belle route asphaltée, tronçon de la panaméricaine, passe à quelques centaines de mètres de là.

La Cerro de la Muerte (3450m) depuis la vallée de San Gerardo Dota

Les brumes se sont dissipées. Après une soirée à observer les colibris se gorger de nectar, nous nous endormons plein d’espoir.

 

A 5h30, le réveil est plutôt facile à la faveur du décalage horaire… et l’adrénaline fait le reste.

Nous prospectons au bord d’une piste, et attendons une heure dans un secteur riche en avocadillo, la gourmandise favorite du Quetzal. La forêt est animée des chants des oiseaux. Mais rien ne bouge, sinon notre premier Araçari, petit Toucan vivement coloré.

En contrebas, un peu loin, nous repérons enfin un splendide mâle Quetzal. Il sera rejoint par sa dame quelques instants plus tard mais l’observation restera furtive.

Le tout premier contact avec le quetzal est sans doute le plus intense

Au retour vers le premier secteur, notre patience est récompensée par l’observation d’un autre couple plus proche cette fois. .

Le face à face est intense et les enfants s’émerveillent… Ils s’en souviendront toute leur vie. Nous espérons que ce cadeau de la nature les incitera à œuvrer plus tard pour sa préservation.

Quetzal mâle à la pause et à la pose

L’après midi, nous partons à travers la forêt d’altitude afin de rejoindre une cascade sauvage au bout d’un sentier peu engageant. Les racines d’arbres tortueux constituent une partie du chemin et nous hésitons à traverser les passerelles parfois glissantes. Avec prudence, nous descendons pour admirer les chutes d’eau.

Chutes de Savegre

Au retour, en longeant la rivière Savegre, nous aurons la chance d’observer longuement un 3ème couple de Quetzal à proximité de leur nid.

La région des forêts de nuages dans la cordilière Talamanca abrite 75 couples de Quetzal, soit 15 de plus qu’il y a 20 ans. Venir les observer contribue à l’économie locale et incite les habitants à sanctuariser des morceaux de forêts pour garder cette ressource éco-touristique dans la vallée. Sans les déranger, avec ou sans guide, ces rencontres inoubliables sont donc profitables autant pour l’espèce que pour le globe-trotter et l’autochtone.

 

Après les jardins de l’Enfer, le jardin du Paradis..

Après être remontés sur les crêtes de la cordillère de Talamanca, une longue descente vers la côte pacifique. Dans l’après-midi, nous approchons du littoral près du village de Dominical puis obliquons plein sud vers le péninsule d’Osa.

La route se perd alors dans l’enfer vert. Ici, des terres ont été laissées pour la culture du Palmier à huile. Nous écoutons le silence de ces monocultures sans vie, hantées par quelques seuls rapaces.

Nous filons vers la bourgade de Sierpe, quelques kilomètres plus loin.

Le contraste est saisissant avec le jardin grouillant de vie du modeste hôtel Veragua où nous logeons pour la nuit. Au petit matin, Aras, Pics, Toucans, Colombes, buses, hérons, tangaras multicolores animent le jardin.

Toucan

Ara macao

Pic à couronne rouge

Parc du Corcovado. Un réservoir de biodiversité sans égal.

Après plusieurs jours d’approche, le deuxième temps fort du voyage sera l’aventure en famille au cœur du Parc national du Corcovado.

Entrée du parc national du Corcovado

Ce parc est le plus grand du Costa Rica. Il couvre environ un tiers de la péninsule d’Osa, au sud-ouest du pays. Il est considéré par le National Geographic comme « l’un des endroits du monde le plus denses en terme de biodiversité ». Les paysages qu’il abrite sont composés d’une forêt tropicale primaire (l’une des dernières forêts primaires côtières d’Amérique) et d’un espace marin partiellement couvert de mangroves.

A l’exception d’une piste d’atterrissage réservée à l’approvisionnement des scientifiques, le cœur du parc n’est accessible que par plusieurs jours de randonnée dans la jungle, avec traversé de rivières bateau. C’est donc au terme de deux étapes de navigation que nous atteignons la très isolée station de la Sirena.

la Station scientifique de la Sirena

La station biologique a été récemment rénovée. La chaleur est écrasante et les enfants découvrent l’ambiance d’un dortoir à l’air libre composé de lits superposés entourés de moustiquaires. La nuit amplifie l’ambiance sonore de la forêt primaire qui nous entoure. Nos voisins pour la nuit : scientifiques, aventuriers… mais aussi grenouilles bruyantes, coatis chapardeurs, cigales entêtantes… et singes hurleurs !

Les abords même des hébergements abritent une faune d’une variété étonnante. Dès nos premiers pas dans la jungle, nous observons les quatre espèces de primates vivant au Costa Rica : le Singe écureuil, ou mono titi, le Singe hurleur, réellement impressionnant de puissance lorsqu’il émet ses cris territoriaux, le Signe araignée, agile avec sa queue, et le Capucin à la cagoule blanche.

Les enfants étudient attentivement la brochure des oiseaux du parc et à chaque pli de la brochure se demandent « quel est ton préféré »…

Moi, c’était le Cotinga turquoise, qu’on a vu de très loin, mais aussi le Trogon aurore  Trogon rufus que nous avons bien obsrêvé grâce à son chant puissant :

Trogon aurore (au flash, pardon pour lui)

Le matin à l’aube, nous partons explorer la partie côtière de la forêt primaire.

Juste avant la plage, le guide nous indique un Tapir qui sommeille. Il digère des agapes de la nuit. Quelle grosse peluche.

Tapir de Baird

Principal proie du Jaguar et du puma avec les pécaris, le Tapir est surtout visible près de la plage et des rivières, le matin et le soir.

Nous prenons le petit déjeuner sur la plage tout en nous amusant du ballet des centaines de Bernard l’Hermitte. Ces fossoyeurs des plages débarrassent celles-ci de tout objet comestible, végétal ou animal.

Sur la rive d’en face, les enfants découvrent bien plus inquiétant : un Crocodile d’Amérique, remontant l’embouchure, un Requin bouledogue, à la recherche d’une proie étourdie par les remous dus aux courants contraires…

Requin bouledogue (aileron dorsal et caudal : un seul individu!)

 

L’observation des requins et des crocodiles…

Nous observons également un autre tapir qui traverse le fleuve à la nage, et enfin un paresseux endormi, comme sa réputation l’exige!

Les oiseaux ne sont pas en reste :  aras, toucans, colibris, milans, pélicans, trogons, pics, hoccos, cotingas, gobemouches tyrans…

Grand Hocco (fem.)

Le deuxième jour, avant l’aube, une expédition à la lampe torche révèle la vie grouillante de la forêt. Les yeux de millions de minuscules araignées réfléchissent le faisceau de lumière. Quelques batraciens de couleur terne se lovent aux pieds des souches. Le long de la rivière, les perroquets rejoignent leurs sites d’alimentation. 

Dernière surprise, sur le chemin du retour, un majestueux Vautour pape, parent du condor, se laisse photographier alors qu’il s’est posé sur grosse branche.

Vautour pape ou Sarcoramphe roi

Les enfants ont observé en quelques jours la plupart des animaux de leurs imagiers sur la jungle et cette expérience les marque encore 2 ans après.

Nous repartons du parc national, émerveillés et conscients du fragile équilibre que le Costa Rica doit trouver entre la préservation de ce site isolé de la jungle côtière et l’ouverture à l’écotourisme.

Les îles Lofoten en famille

Après avoir frôlé le cercle polaire, lors d’un road trip dans le sud et le centre de la Norvège avec notre fille alors âgée de 2 ans, nous nous étions promis de revenir. Grands espaces, mer et montagne s’enlaçant dans de profonds fjords, myriades de lacs et envols d’aigles des mers aux détours des chemins… Telles étaient les promesses…

Nous attendrons les 3 ans de notre deuxième enfant pour réaliser ce rêve à 4. En janvier 2016, nos billets d’avions pour Narvik sont commandés.

Fin avril, les sacs sont bouclés, nous partons de Paris avec impatience d’autant que la météo s’annonce stable après une période de neige tardive. Belles lumières garanties !

Après seulement 4 heures de vol, l’arrivée restera mémorable pour notre fille qui fête son anniversaire ce jour-là. Au menu, dans un petit hôtel avec vue sur l’Ofotfjorden, le long bras de mer qui borde au Sud l’archipel des Lofoten, un demi-gâteau industriel et sept bougies achetées in extremis avant la fermeture de la supérette de Bogen… et pour invités au dessert les cîmes fraîchement enneigées qui se reflètent dans les eaux de la baie…

Bienvenue aux Lofoten ! La magie des lieux nous ensorcellera pour les douze prochains jours durant lesquels nous arpenterons à pied et en voiture cet archipel considéré comme l’un des plus beaux du monde.

Festin des aigles au petit déjeuner

Nous rejoignons le lendemain le petit village d’Eggum. Nous sommes au nord de la plus grande des îles de l’archipel, Vestvågøy. Le village côtier se trouve à 100 km plein ouest de l’aéroport… à vol d’oiseau. Mais cela représente 280 km et une petite journée de route tant l’itinéraire fait mille détours pour passer d’une île à une autre. Et tant il faut s’arrêter à chaque virage pour s’éblouir de l’éclat des neiges de printemps et admirer les dernières vues sur l’archipel voisin des îles Vesterålen, qui s’étend au plein nord.

Pygargue à queue blanche en pêche
Pygargue à queue blanche en pêche

Nous arrivons tard à Eggum. C’est un village un peu excentré de la route principale, la E10. Une route ‘européenne’ si on se fie à sa numérotation, comme si on arrivait ici à l’une des extrémités de l’Europe…

Quelques maisons aux multiples couleurs, le terminus d’une route, une impression de bout du monde, terminé par une aire de repos en forme d’amphithéâtre,  construite sur les ruines d’un ancien radar militaire allemand. C’est un site prisé pour observer le soleil de minuit en été, mais aussi les aurores boréales en hiver.

Un kilomètre de sentier plus loin, nous découvrirons le lendemain un lac cerné de roches rondes. On s’attendrait à voir sortir des Trolls, mais dans notre dos, c’est une statue singulière qui attire l’attention du promeneur, œuvre du sculpteur suisse Markus Raetz.

« Tête » de Markus Raetz

Située près du hameau de Eggum, cette sculpture change de forme 16 fois selon l’endroit d’où on se place pour l’observer.
Là, c’est une tête classique, de l’autre côté elle prend l’aspect d’une tête renversée et ainsi de suite ….

L’art de voir, d’observer les choses autour de nous ; par son œuvre l’artiste nous rappelle que des surprises peuvent parvenir dans la vie si l’on garde les yeux ouverts sur le monde. Continuer la lecture de « Les îles Lofoten en famille »