Lumières hivernales sur les Lofoten, 68° Nord

Après un séjour d’une dizaine de jours en avril 2016 dans l’archipel norvégien des Lofoten, dans la région du Nordland, l’appel du grand Nord a résonné en nous cet hiver.

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Nous sommes partis découvrir les lumières boréales peu après la fin de l’hiver polaire. En effet, de décembre à janvier, le Soleil ne se lève jamais sur l’archipel, situé à 68° de latitude nord, donc au delà du cercle polaire arctique.

Les jours croissent vite, près de 10 minutes par jour. Comme partout sur Terre, le 21 mars, les jours égaleront les nuits. Début février, le Soleil se lève vers 9h30 et se couche vers 15h. Fin février, c’est 7h30 – 17h !

Un arrivé enneigée

A Oslo, une tempête de neige se déclare durant le transit. Les avions ont une heure de retard, les déneigeuses s’affairent sur le tarmac. Des engins dégivrent les ailes et les antennes des avions. Impressionnant!

1 500km plus haut, à l’aéroport de Narvik-Harstadt, c’est la nuit étoilée. 5 min pour récupérer les valises, 5 min pour récupérer un véhicule de location. L’efficacité norvégienne.

Après une halte chez l’habitant à Evenskjer, nous reprenons la route pour l’archipel des Lofoten.

Transport scolaire

Un majestueux viaduc sépare l’archipel du continent.

Les brèves apparitions du Soleil permettent toujours de capturer des images avec une lumière irréelle.

Nous faisons un halte au petit port de Sildpollen pour une photo souvenir en clin d’oeil à celle faite il y a 7 ans… dans une autre ambiance…

Après trois heures de route et autant de pauses photo, nous arrivons à Svolvaer, la « capitale » des Lofoten, juste pour quelques photos au port avant de faire les courses.

La lumière du soir (15h30…) sublime les paysages.

Le beau temps ne dure jamais… Dès la nuit tombée, la tempête de neige nous rejoint sur les derniers kilomètres avant notre destination.

La déneigeuse municipale doit être appelée par la propriétaire pour libérer l’accès à la porte d’entrée. Nous patientons quelques instants…
On aurait pu confier la tâche aux enfants!

Notre rustique cabane

Hennigsvaer, la Venise des Lofoten

C’est ainsi qu’on surnomme la presqu’île d’Hennigsvaer, habitée par de nombreux pêcheurs de morues… et envahie de touristes en été. La carte postale promise par les guides montre le petit port au pied d’un éperon rocheux illuminé. C’est hélas la grisaille qu prédomine lors de notre visite.

Pourtant la journée a commencé avec le Soleil sur la cote nord de l’Archipel. Nous trainons dans la baie d’Eggum puis prenons un chemin alternatif par la petite route immaculée de Kvalnes.

En chemin, plusieurs Pygargues à queue blanche nous regardent passer… Les Lofoten possèdent la plus grand densité de ces aigles marins massifs et majestueux.

Une cabane isolée se prête à un concours photo entre nous quatre. Voici la photo lauréate!

L’arrivée à Hennigsvaer se fait donc sous la grisaille. En bons globe trotters, il en faut plus pour nous retirer l’appétit !

D’autant que le cadre, même sans lumière, est magnifique.

Un tel paysage laisse libre cours à la méditation.

C’est le royaume de l’Eider à duvet, dont l’utilisation du duvet pour faire des vêtements ou des coussins relève du luxe et est aujourd’hui très contrôlée.

Les toutes premières morues de la saison commencent à être mises sur les séchoirs, après s’être vues découper la tête, et pour certaines arracher la langue pour en faire de la soupe. C’est culturel dirons nous… Bon appétit!…

Au bout du village, la vue porte sur un archipel endormi.

Au retour nous empruntons le pont qui nous ramène sur l’Ile de Vesvagoy.

Le Musée des Vikings

Les déneigeuses s’affairent après les chutes de la nuit.

En route pour le Musée des Vikings de Bordo !

Le musée viking de Lofotr est un musée historique présentant une reconstruction d’un village de l’âge des Vikings d’après les fouilles archéologiques d’un village d’un chef viking.

En 1983, les archéologues ont découvert un clan viking dans le village de Borg daté de 500 après J-C environ. Les fouilles réalisées de 1986 à 1989 ont révélé le plus grand bâtiment jamais trouvé de la période viking en Norvège. La fondation de cette maison de chef mesure 83 m de long et 9 m de hauteur. Ce site aurait été abandonné vers l’an 950.

Le musée reconstitue cette ferme dans un bâtiment en forme de bateau renversé.

Nous nous immergeons dans la vie d’une famille « norvégienne » du 9eme siècle.

Nous poursuivons par une balade vers la belle Eglise de Borg.

En fin de journée nous rejoignons par une route bien enneigée la baie d’Uttakleiv.

Le ciel arbore les lumières rose pale et bleu gris, typiques du grand nord en hiver.

Road trip au bout du monde : Reine, perle des Lofoten

La météo est capricieuse et une éclaircie est prévue pour la matinée du jour suivant. Nous partons plein sud sur la route européenne E10, jusqu’à sa destination finale.

Le Soleil se lève au bord de la Mer du Norvège.

Voici l’église en bois de Buksnes entraperçue à l’occasion d’une petite erreur d’itinéraire…

Le ciel est dégagé ce matin mais il s’annonce plus couvert cet après-midi. Il faut se dépêcher mais comme rouler vite quand chaque virage (et ils sont nombreux!) offre de tels reflets…

Nous arrivons dans l’archipel de l’île de Moskenesøya vers midi.

Le petit port d’Hamnøy semble endormi dans son écrin de neige.

Les cris des Mouettes tridactyles rompent le silence.

Hamnoy au son des Mouettes. Passez en grand écran.
Mouette tridactyle

Cinq cent mètres plus loin, le petit hameau de Sakrisøy est figé au pied de la pyramide monumentale d’Olstinden qui domine la baie à l’ouest.

C’est le site favori des photographes…

Le temps se couvre légèrement quand nous arrivons à Reine. Déjà le Soleil s’éclipse derrière les montagnes qui bordent l’archipel au sud. Le paysage est toujours grandiose.

Le petit port semble endormi. Les bateaux de pêche sont à l’ancre.

Panorama du petit port de Reine

De nombreux séchoirs à morue sont encore vides. C’est le tout début de la saison.

Le temps est très changeant et la tempête de neige s’installe après la visite du village.

Nous rentrons au gîte sur route enneigée, dans la nuit, durant plus d’une heure trente. L’occasion de confirmer le confort et la sécurité apportée par la conduite sur neige avec des pneus cloutés!

Afficher en plein écran pour s’y croire!

Journée boréale

Après une nuit de neige, le lever de Soleil éclaire la neige fraîche.

Nul besoin d’aller bien loin pour apprécier le calme et la magnificence des paysages nordiques des Lofoten. En restant près du village, c’est d’abord la faune discrète que nous pouvons observer : une Loutre passe furtivement derrière la maison! Mais surtout, tous les matins, un groupe de Cygnes chanteurs se nourrit devant nous durant le petit déjeuner :

C’est ensuite l’heure de la sieste.

Les cygnes ne seront pas les seuls adopter un camouflage blanc pur. Les discrets Lagopèdes des saules arborent une livrée hivernale ultra mimétique. Une gageure de croiser leur regard alors même qu’ils habitaient au bord de la petite route du village :

La Mésange boréale est aussi mimétique mais son cri la trahit.

En fin de journée, la météo est variable mais quelques éclaircies laissent entrevoir la possibilité enfin d’observer le ciel. Pour voir les étoiles?

Non…pour chercher les fameuses aurores boréales. L’activité solaire, intense juste avant notre arrivée, s’est calmée depuis 3 jours et nous désespérons d’avoir notre chance aussi…

C’est le moment de régler l’appareil photo… Le temps de pause doit être long, le boitier stabilisé par un trépied…

Effet de bougé en longue pause.

A 20h, rien dans le ciel. C’est l’heure du diner. A 22h, sans conviction, nous enfilons les bonnets et partons au bout du village. La lune est presque pleine et les nuages nombreux.

Romain repère une bande lumineuse laiteuse entre les nuages… L’impression sur le capteur du Reflex est sans appel : Voilà notre première aurore boréale !! C’est la fête!

Il y en a en fait partout, peu intenses… même au zénith… A peine visibles à l’oeil nu, mais les capteurs photographique révèlent la magie. On imagine sans peine les craintes et la vénération des peuples Vikings face à ces manifestations célestes, quasi divines.

Après quelques images floues et ratées, voici quelques essais plus concluants..

Et même un petit selfie à retardement!

On est loin des magnifiques scènes partagées par les traqueurs d’aurores sur les réseaux sociaux… mais pour nous c’est un Graal conquis!

Il est temps de rentrer au village.

Une météo capricieuse sur la côte sud de Vestvagoy

Des éclaircies sont promises sur la côte sud. Nous quittons le village en milieu de matinée.

Les Pygargues rodent toujours sur la petite route.

Nous rejoignons le village de Stamsund. Stamsund est la plus grande base de pêche au chalut des Lofoten. Une piste de ski alpin domine la ville. Ce sera moins sportif pour les enfants…

On peine à trouver le Soleil annoncé! Mais cela n’empêche pas le pique nique!

En début d’après-midi quelques éclaircies permettent de voler quelques photos.

Au petit village de Valberg, rendu célèbre par le polar de Morgan Audic, On ne meurt pas à Longyearbyen, la neige nous rattrape et ne nous quittera plus. Nous passons le Cap Horn et amorçons un repli défensif vers notre village…

En fin de journée nous ne pouvons nous empêcher de ressortir pour une balade au bout du village. Le Blizzard rugit.

La bout du chemin, nous retrouvons la fameuse sculpture de Markus Raetz, la tête, qui change de forme selon l’angle d’observation.

L’art de voir, d’observer les choses autour de nous ; par son œuvre l’artiste nous rappelle que des surprises peuvent parvenir dans la vie si l’on garde les yeux ouverts sur le monde.

L’occasion de quelques montages et fous rires… L’artiste nous pardonnera !

C’est ici que se termine notre excursion arctique, dans la plénitude de ces paysages magnifiques.

Rendez-vous dans le prochain article pour découvrir Oslo et son intense vie culturelle !

Les îles Lofoten en famille

Après avoir frôlé le cercle polaire, lors d’un road trip dans le sud et le centre de la Norvège avec notre fille alors âgée de 2 ans, nous nous étions promis de revenir. Grands espaces, mer et montagne s’enlaçant dans de profonds fjords, myriades de lacs et envols d’aigles des mers aux détours des chemins… Telles étaient les promesses…

Nous attendrons les 3 ans de notre deuxième enfant pour réaliser ce rêve à 4. En janvier 2016, nos billets d’avions pour Narvik sont commandés.

Fin avril, les sacs sont bouclés, nous partons de Paris avec impatience d’autant que la météo s’annonce stable après une période de neige tardive. Belles lumières garanties !

Après seulement 4 heures de vol, l’arrivée restera mémorable pour notre fille qui fête son anniversaire ce jour-là. Au menu, dans un petit hôtel avec vue sur l’Ofotfjorden, le long bras de mer qui borde au Sud l’archipel des Lofoten, un demi-gâteau industriel et sept bougies achetées in extremis avant la fermeture de la supérette de Bogen… et pour invités au dessert les cîmes fraîchement enneigées qui se reflètent dans les eaux de la baie…

Bienvenue aux Lofoten ! La magie des lieux nous ensorcellera pour les douze prochains jours durant lesquels nous arpenterons à pied et en voiture cet archipel considéré comme l’un des plus beaux du monde.

Festin des aigles au petit déjeuner

Nous rejoignons le lendemain le petit village d’Eggum. Nous sommes au nord de la plus grande des îles de l’archipel, Vestvågøy. Le village côtier se trouve à 100 km plein ouest de l’aéroport… à vol d’oiseau. Mais cela représente 280 km et une petite journée de route tant l’itinéraire fait mille détours pour passer d’une île à une autre. Et tant il faut s’arrêter à chaque virage pour s’éblouir de l’éclat des neiges de printemps et admirer les dernières vues sur l’archipel voisin des îles Vesterålen, qui s’étend au plein nord.

Pygargue à queue blanche en pêche
Pygargue à queue blanche en pêche

Nous arrivons tard à Eggum. C’est un village un peu excentré de la route principale, la E10. Une route ‘européenne’ si on se fie à sa numérotation, comme si on arrivait ici à l’une des extrémités de l’Europe…

Quelques maisons aux multiples couleurs, le terminus d’une route, une impression de bout du monde, terminé par une aire de repos en forme d’amphithéâtre,  construite sur les ruines d’un ancien radar militaire allemand. C’est un site prisé pour observer le soleil de minuit en été, mais aussi les aurores boréales en hiver.

Un kilomètre de sentier plus loin, nous découvrirons le lendemain un lac cerné de roches rondes. On s’attendrait à voir sortir des Trolls, mais dans notre dos, c’est une statue singulière qui attire l’attention du promeneur, œuvre du sculpteur suisse Markus Raetz.

« Tête » de Markus Raetz

Située près du hameau de Eggum, cette sculpture change de forme 16 fois selon l’endroit d’où on se place pour l’observer.
Là, c’est une tête classique, de l’autre côté elle prend l’aspect d’une tête renversée et ainsi de suite ….

L’art de voir, d’observer les choses autour de nous ; par son œuvre l’artiste nous rappelle que des surprises peuvent parvenir dans la vie si l’on garde les yeux ouverts sur le monde. Continuer la lecture de « Les îles Lofoten en famille »

Norvège : Les oiseaux des îles Lofoten

Les balades à pied sur les plages, en montagne ou dans les fjords ont été l’occasion de photographier les principales espèces d’oiseaux caractéristiques de la fin de l’ hiver dans ces contrées nordiques. La neige est encore présente mais fond chaque jour, les arbres sont encore sans feuilles et le soleil brille déjà de 4h à 22h…

Les paysages de haute montagne – pourtant hautes d’à peine 800m – alternent avec des plages de sable clair fin… Mais point de cocotiers !

Voici quelques photos d’ambiance des premiers jours pour fixer le décor…

Dans ces étendues sauvages, habitées par l’homme sur les seuls littoraux, le Pygargue à queue blanche ou aigle des mers est le maître des eaux et des airs.

Pygargue à queue blanche

Mer et montagne s’entremêlent, c’est donc sans surprise que l’on retrouve le maître des cieux alpins, l’Aigle royal

Aigle royal

Dans notre village, Eggum, les Linottes à bec jaune remplacent nos moineaux.

Les Merles à plastron remplacent les Merles noirs…

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