Le Mont Cook, joyau de l’île du Sud

21 – 24 février 2020.

Le Lac Pukaki

Nous laissons les rivages de l’Otago sous la grisaille. Après une journée de pluie, nous rejoignons le célèbre camping « free camp » du lac Pukaki. Le temps s’annonce meilleur pour le lendemain.

Au bord du Camping

Un « free camp » est un terrain où la municipalité (ou le département de la Conservation) autorise les véhicules « autonomes » à passer la nuit. Un véhicule « autonome » – en anglais « self-contained« , est une voiture ou camping car disposant d’une réserve d’eau, de toilettes et de réservoirs pour ne pas jeter les déchets associés dans la nature.

Les néo-zélandais sont très attachés à ne laisser aucune trace sur leur passage. Le zéro déchet est de mise : il n’y a d’ailleurs pas de poubelles publiques, on remporte ses déchets. Un peu partout, des « dump » permettent de jeter les « eaux sales ».

Rares sont les emplacements horizontaux. Arrivés tôt, nous avons le luxe d’un emplacement panoramique. Ce n’est pas toujours le cas. Beaucoup dormirons un peu penchés cette-nuit là!

Au matin, les lumières sont tout simplement irréelles. Le Mont Cook, auparavant masqué, trône désormais, maître des lieux au fond du lac.

Le voici, point culminant du pays, avec ses 3724 m. Une altitude modeste, mais une ascension alpine difficile qui a vu Edmund Hilary faire ses premières courses, avant de s’attaquer avec succès à l’Everest en 1953.

Nous nous dirigeons à nouveau vers le pied des Alpes après une matinée d’école puis de jeux avec une autre famille de voyageurs français avec qui nous nous donnons rendez-vous pour marcher au pied du Mont Cook.

La route longe le stupéfiant Lac Pukaki aux eaux bleues pâles chargées de débris morainiques.

Le Mont Cook (Aoraki)

Nous arrivons au parc national Aoraki Mont Cook. Cette région naturelle exceptionnelle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa faune, son ciel nocturne et ses paysages.

L’extraordinaire beauté a son revers… Le départ des excursions en fond de vallée à Aoraki est bondé… Nous trouvons la dernière place de camping pour passer la nuit. Un camping? Pas vraiment…, un parking, comme trop souvent dans les secteurs touristiques…

Avec cette surfréquentation, nous choisissons la fin de journée pour effectuer la randonnée de 10 km qui mène au belvédère du mont Cook.

Plusieurs grandes passerelles nous rappellent le Népal !

Le Mont Cook et la rivière Hooker

Au belvédère, nous en profitons pour une photo avec nos amis du jour ! Les enfants sont ravis de trouver des copains pour papoter durant les 3h de marche.

Nous voici avec la famille de Marguerite et Guillaume et leur blog : https://20000lieuessurlaterre.blog

Le lac Hooker recueille les eaux de fonte du glacier Hooker, long de 11 km.

De tous les côtés, le ciel est bleu azur.

Le soir, les perroquets Kéas circulent autour du camping, en recherche de nourriture facile…

Le lendemain, nous découvrons un autre sentier, plus court, le Kea Track.

Une première fois, à l’aube, en solo, puis une deuxième fois, en matinée. A chaque heure sa lumière.

Le Mont Sefton à l’aube

Le sentier se termine après 30 minutes de marche par un panorama sur l’énorme moraine du glacier de Muller et le Mont Sefton. Pour l’anecdote, les premiers alpinistes à gravir ce sommet ont failli y laisser la vie, car la face que l’on voit ci-dessous est difficile et hérissée de glaciers… Ils découvriront plus tard la face nord, qui mène « tranquillement » à l’arrête sommitale…

Le Lac Muller et sa moraine avec le Mont Cook au fond

Les Kéas font des numéros de voltige. Le sentier porte bien son nom !

Le Mont Cook tire sa révérence.

Nous reprenons la route mais n’irons pas bien loin. Un coin pique-nique caché derrière un talus nous appelle. Nous avions besoin de solitude pour admirer l’immense plaine…

L’Echasse noire

Cette plaine infinie est la maison d’un des oiseaux les plus rares du monde : l’Echasse noire. Il n’en reste que 100 à l’état sauvage.

Nous la cherchons plus tard dans les marais au bord du lac Pukaki, à 10 km de là, après avoir vu au loin un individu probable en vol au-dessus de la pointe nord du lac.

Echasse noire (ou hybride) en vol au dessus du lac.

A proximité du camping du Glenntaner, là où le delta intérieur de la rivière rejoint le lac Pukaki, nous cherchons activement ces rares oiseaux noirs dans les marais.

Tous les moyens sont bons !

Bingo ! Au moins 3 échasses se nourrissent à 200 m de nous. Une grande émotion encore…

Nous partons nous reposer dans un autre camping plus calme, au bord du lac Poaka. Des aménagements y sont aussi prévus pour favoriser l’accueil de cette Echasse. Comme partout ici, les moyens mis en oeuvre sont importants pour tenter de sauver les espèces rares et endémiques. Et le gouvernement n’est pas le dernier à mettre la main à la pâte et au portefeuille, aidé par les associations locales.

Repos imposé toute la soirée et une grande partie de la journée suivante car Cécile ne se sent pas bien, se plaignant du ventre depuis deux jours. Nous faisons néanmoins dans l’après-midi une brève excursion en voiture à l’observatoire St John’s au-dessus du célèbre Lac Tekapo.

La lumière est incroyable. On comprend qu’avec un ciel si pur, les astronomes sont à la fête!

A gauche, le lac Alexandra, d’un bleu plus sombre, à droite, le lac Tekapo, laiteux comme le lac Pukaki.

La fin de journée sera hélas bien moins radieuse puisqu’à peine arrivé au camping à la ferme près de Fairlie, il nous faut en repartir direction… les Urgences de Timaru. Cécile se déshydrate … Plus rien ne passe. Probablement le virus de la gastro-entérite locale (appelé norovirus), mais il était bien violent car nos organismes européens ne le connaissent pas… Une perfusion, une nuit sur le parking de l’hôpital et trois jours de repos imposés. Merci Marguerite pour les anti-nauséeux ! ; )

Défi sportif sur l’Île du Sud : Avalanche Peak (1833 m)

A peine sortis du vol Brisbane – Christchurch et d’une courte visite de cette ville capitale de l’Île de Sud, nous rejoignons les montagnes qui nous attirent comme des aimants.

Nous avons loué un « camper van » le matin même et après 2h30 de route, nous nous installons au camping d’Arthur Pass, géré par le parc national – plus exactement par le DOC, Department of Conservation. C’est en fait un parking bondé autour du bâtiment préfabriqué du centre d’accueil des visiteurs du parc national. On fera mieux. Mais le soleil est de mise et la météo garantit une belle journée le lendemain.

Avalanche Peak.

La littérature est unanime. Ce n’est pas de la rigolade.

Peut-être la « randonnée populaire à la journée la plus difficile de Nouvelle-Zélande ». Un mur. Un trek exigeant « pour les marcheurs aguerris ». Un Challenge »…  Il ne fallait pas en dire plus pour le mettre au menu des défis sportifs de notre voyage au long cours. 

Il fallait être un peu fous…

Dès le premier jour, nous avons senti la force du Soleil néo-zélandais. Il brûle la peau. L’ozone reste en couche fine à cette latitude (43° S). Aussi, nous partons tôt pour profiter de la fraîcheur matinale. Vers 7h30, nous nous engageons sur le sentier qui part du camping.

Doudou lapin est de sortie. Ce serait dommage de rester au fond du van !

Le topo de la randonnée est simple : le chemin monte tout le temps sur un dénivelé de 1090 m, c’est raide, c’est long, c’est tout le temps au soleil, et il y en a pour au moins 8h.

Le profil (une boucle de 7km) est simple… et redoutable
(c) https://www.doc.govt.nz/map/index.html

Voilà les premiers kilomètres. Ce n’est pas sans rappeler de début de la Montagne de la Table au Cap!

Nous prenons le petit déjeuner après les premières pentes.

Avec vue sur la cascade!

La première partie est essentiellement forestière. Le sous-bois est composé de petits arbres tordus. Quelques oiseaux nous saluent au passage et s’approchent quand on agite les buissons (un « truc » conseillé par un Ranger du parc) !

Voici le Xénique grimpeur (en anglais ‘Rifleman’ et en maori ‘titipounamu‘). A peine 8cm de long et moins de 7 grammes !

Xénique grimpeur

Et le Miro mésange ou Tomtit, à peine plus gros mais très curieux.

Tomtit

Tous deux sont endémiques à la Nouvelle-Zélande, c’est à dire qu’on ne les trouve nulle part ailleurs. Mais cela fera l’objet d’un article à part !

Deux heures d’escalade plus tard, la limite supérieure des forêts s’annonce. La vue se dégage sur la profonde entaille qui permet le passage de la route et de la voie ferrée au travers des Alpes néo-zélandaises.

Vue de loin, les paysages ressemblent aux Pyrénées…

Mais les alpages sont couverts de plantes inconnues et nous sommes accueillis par un perroquet… Le Kéa est le seul de sa famille à fréquenter les hautes montagnes.

Perroquet Kéa dans son milieu naturel

Les plantes ont néanmoins développé les mêmes ruses pour résister aux conditions météorologiques difficiles et ce bouquet de fleurs à pétales de velours Leucogenes grandies ressemble en tous points à notre Edelweiss. Elle est d’ailleurs surnommée l’Edelweiss de l’Ile du Sud !

Des renoncules…

et un tapis de silènes proches de celles que l’on trouve en Europe.

L’étude des ressemblances botaniques nous occupe durant les deux prochaines heures… Entre deux pauses pour souffler!

La surprise viendra d’un Chamois européen sous un bloc rocheux ! Nous ignorions qu’ils avaient été introduits par les Anglais au XIXè siècle pour le loisir de la chasse… ;-(

Après 4h30 d’efforts, Romain vire en tête au sommet ! Une énergie qui nous a tous surpris. On avait du mal à le suivre dans les pentes finales…

1er au sommet… avec doudou !

Quelle graine de champion!

Toute la famille n’a pas démérité. La photo d’usage au sommet est un exercice d’équilibriste. Pas un pas en arrière!

Au nord, la vue sur le Mont Rolleston et de ce qu’il reste de son glacier ne souffre d’aucun nuage.

Vers le Sud, la vallée de la Waimakariri serpente en charriant des blocs morainiques.

Après les photos et le pique-nique tant attendu, il faut songer à redescendre sans trop tarder car notre véhicule, garé au camping, doit être déplacé avant 17h…

On the way back…

Nous entamons prudemment le retour, sur un chemin aérien.

C’est une grosse partie du challenge qui nous attend encore. Pas la plus facile car la pente est toujours plus dangereuse et glissante en descente qu’en montée.

Mais le timing n’est pas si serré et nous prenons le temps, non pas de flâner, mais de descendre tout doucement. Les genous sont mis à rude épreuve et une foulure serait synonyme d’évacuation par hélicoptère, il faut mieux éviter !

Dernière vue sur les cîmes…

…avant de plonger vers les alpages puis la forêt par la (toujours très raide) piste nommée Scott Track. Les genous souffrent.

Nous apprenons que la forêt est l’habitat d’altitude du Grand Kiwi tacheté… Mais pour l’entendre, il faut revenir la nuit. Une autre fois !

Seul un Kéa nous accueille…

Peut-être vient-il féliciter les enfants… Mais finalement leurs parents ont presque plus de mal désormais ! Bientôt nous courrons après eux !

Epuisés mais enivrés par la montagne, nous regagnons un camping un peu plus isolé, le Klondike Corner DOC campsite. Le soleil ne nous aura pas épargné ; il faut encore s’en protéger à 18h passées :

La nuit, un kiwi crie dans la forêt. Une entrée en matière réussie dans les grands espaces néo-zéandais… Mais nos jambes et nos corps s’en souviendront un peu trop longtemps !

Kia ora aotearoa ! (Bienvenue en Nouvelle-Zélande !)

Devils’ punchbowl Waterfall, col d’Athur Pass.

Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 10 à 12

Jour 10 : Repos à Muktinath (3750 m).

Distance : environ 2 km. Dénivelé cumulé : D+ : 200m et D- : 200m. Temps de marche : 1h.

Une journée consacrée au repos après l’étape de la veille. La matinée est consacrée à la visite du temple de Muktinath, qui attire des pèlerins de plusieurs pays, notamment d’Inde. Un véritable business s’est mis en place, dont le seul tronçon de route revêtue de la région, rien que pour acheminer les pèlerins depuis l’aéroport de Jomoson. A l’entrée du village, un cheval prend en charge les plus aisés d’entre eux pour les emmener 2 km plus loin.

Nous allons à pied bien sûr, accompagnés de notre guide Sabin.

Le temple est vénéré à la fois par les hindous et les bouddhistes. Les deux religions sont bien présentes au Népal.

Les pèlerins se purifient en s’aspergeant aux 108 sources d’eau sacrée. Certains passent directement en dessous en courant (car l’eau est très froide), d’autres se mouillent seulement la tête, fontaine par fontaine, avec beaucoup de ferveur.

Cette même eau sert à alimenter en permanence des moulins à prières!

Les croyants allument aussi beaucoup de petites bougies dans l’enceinte du temple.

Nous prenons part au recueillement en pensant à nos proches. Et remercions les cîmes de nous avoir laissé passer tous en bonne santé…

Près de cet endroit, dans un autre temple, Sabin nous montre une source de gaz naturel qui entretient une flamme au niveau d’une source d’eau. Nous entendons et entrevoyons l’eau ruisseler et le feu crépiter dans un même souffle sous terre. Un signe divin selon les pèlerins hindous et bouddhistes qui vénèrent cet endroit.

Bouddha si serein face au village et aux montagnes alentours.

Etant donné le panorama auquel il fait face, quoi de plus normal !

Aux jumelles, nous plongeons dans les pentes verglacées du Dhaulagiri, 7ème plus haut sommet de la planète (8167 m).

Nous sommes tellement détendus que le guide et nous perdons vraisemblablement par ici nos petites clés d’hôtel!… Quelle tête nous ferons en rentrant devant la gérante quand nous nous apercevons que ni nous ni lui ne peut ouvrir son cadenas !…

En fin de journée, notons l’exploit de Sabin qui réussi à emmener les enfants aux jambes endolories au sommet du point du vue dédié au Guru Rimpoche. 150 marches au pas de course pour ne pas manquer le coucher du Soleil…

La nuit sera difficile. Après la gastro d’Olivier, ce sera le tour de Romain.

Jour 11 : Muktinath (3750 m) – Lupra (2790 m) – Vallée de la Kali Gandaki (Marpa).

Distance : environ 10 km. Dénivelé cumulé : D+ : 200 m et D- : 1100 m. Temps de marche : 6h.

Dernier tronçon

Compliqué de repartir dans ces conditions. La descente annoncée se transforme en une montée jusqu’à près de 3900 m… avant de dégringoler vers la vallée sur une pente parfois glissante. Dur dur pour le moral! Le pas est lourd. Le contrecoup des efforts consentis les jours précédents, malgré le jour de repos…

Retour en images sur cette dernière journée…

La montée fatale
Avant le col
Derniers mètres en montée

Un vrai moment de complicité avec guide et porteurs immortalisé par ce selfie…

Puis nous entamons la longue descente vers la vallée de la Kali Gandaki.

Dernière passerelle. La plus longue franchie jusqu’alors

Lupra, enfin… pour la pause déjeuner

Il reste alors 2 kilomètres. En nous retournant, nous apercevons le col franchi l’avant-veille…

La route ! Vers 16 h, nous attendons un hypothétique véhicule (bus, jeep, camion…) pour rejoindre Marpa. Autre option, marcher 4 km encore jusqu’à Jomoson, le vent de face et dans la poussière : Impossible d’en demander plus aux enfants.

Finalement, au bout d’une demi-heure, une jeep nous emmène à l’hôtel « Red Apple » où nous découvrons une chambre confortable et … « moderne »! Le bonheur: « Il y a de l’eau chaude, du papier et des toilettes normales! » s’extasie Romain.

Il est déjà tard et nous n’avons plus le courage de visiter le village de Marpha et son temple tibétain. Notre dîner est agréable et … à base de pommes, cultivées derrière l’établissement. Nous offrons un verre à notre équipe et trinquons à notre réussite. Nous goûtons l’alcool local (cidre ou liqueur de pomme). Notre guide nous fait un discours très émouvant et remercie les enfants pour leur ténacité et leur obéissance, même dans les moments difficiles. Les porteurs nous disent que nous avons été chanceux. Ils évoquent leurs craintes ressenties mais aussi la grande fierté d’avoir emmené si haut, de si jeunes enfants. C’était pour eux une première et ils portaient une grande responsabilité. Au delà de l’exploit sportif, c’était une expérience humaine exceptionnelle à 7.

Jour 12 : Retour en Jeep de Marpa à Pokhara.

Nous partons en jeep à 8h40 après un petit déjeuner gourmand (Momos aux pommes, confiture d’abricots de la vallée, jus de pomme). Le départ précoce est censé permettre d’éviter les fermetures de route dues à des travaux. Mais les bouchons nous font perdre du temps…

Nous arrivons 5 minutes après la fermeture pour 1h30 de l’autoroute du Mustang. Seuls les troupeaux et les randonneurs passent…

Dernières cimes et nous entamons les 10 de piste. La route est littéralement défoncée mais le paysage et la musique font oublier le roulis de la jeep.

Au déjeuner nous avalons un Dal Bat, le plat traditionnel local. Les enfants se font plaisir et mangent « à la népalaise », avec les doigts.

Nous arrivons à la nuit après un dernier tronçon sinueux au dessus du lac de Pokhara, par le raccourci de Sarangkot. La dernière journée n’aura pas été la plus facile…

Nous laissons les enfants conclure cette incroyable aventure par ces deux dessins offerts au guide et à l’agence de Lauren ! (cliquez pour zoomer)

Merci pour être arrivé jusqu’au bout !

Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 8 et 9 : le passage du Col (5416 m).

Jour 8 : Yak Kharka (4050 m) – Thorung Phedi (4525 m).

Distance : environ 8 km. Dénivelé cumulé : D+ : 780m et D- : 300m. Temps de marche : 5h.

A la sortie du village. Toutes les couches d’habits sont de sortie!

Une journée de marche lente sous la neige. Nous avons pris peu de photos car le ciel était gris et nous sommes concentrés sur nos pas.

Dans ce secteur, à près de 4300 m, les chutes de pierre fréquentes inquiètent le guide qui nous demande de rester bien attentifs, voire d’accélérer le pas.

Le sentier se raidit pour passer la rivière Kone Khola, que l’on voit ci-dessous.

Après 2h30, nous apercevons le cirque de Thorung Phedi où nous arrivons vers 14h.

A l’entrée du village, à plus de 4500 m un groupe de perdrix de montagnes nous accueille : ce sont des Tétraogalles du Tibet ! Quel accueil!


Tétraogalle du Tibet
Accentuer rougegorge

Après une bonne soupe à la tomate et des macaronis au fromage, l’heure est à la marche d’acclimatation… La neige a cessé et Sabin motive les enfants en jouant avec eux. En descente, le chemin est glissant. Nous observons un hélicoptère qui cherche à se poser au camp plus haut, le vent souffle fort, c’est impressionnant. En contrebas, nous croisons un couple de Français qui ne se sent pas bien et décide de faire demi-tour pour redescendre vers Manang. Ce sont les larmes aux yeux qu’ils quittent leurs amis. Nous sommes émus de les voir ainsi et nous renforçons notre vigilance.

L’ambiance festive et l’esprit d’équipe aident à souder les troupes avant les derniers efforts !

Notre chambre pour la nuit.

Nous soupons avec deux jeunes Belges qui nous invitent à jouer avec eux. Le « Kingdomino » nous change les idées et plaît aux enfants. Un bon moment. Nous rejoignons la chambre tôt car nous partons le lendemain dans la nuit à 3h30 du matin. Notre guide nous confiera qu’il n’a pas dormi… et nous… presque pas non plus. Nous sommes inquiets. La montagne nous laissera-t-elle passer tous en bonne forme? Nous surveillons la respiration des enfants.

A 1h du matin, la pleine lune éclaire les versants qui nous écrasent. La brume s’est levée laissant apparaître les étoiles : il fera beau demain pour notre ascension !

Jour 9 : Thorung Phedi (4525 m) – Thorung La Pass (5416 m) – Muktinath (3800 m).

Distance : environ 16 km. Dénivelé cumulé : D+ : 950m et D- : 1700m. Temps de marche : 10 h.

Réveil 3h30. Température : -10°C. Comme on dit chez nous « Ca pique un peu« … Surtout après une nuit (quasi) blanche. Nous habillons les enfants, replions les duvets, paquetons les sacs. Une omelette, un thé et nous partons avec la lampe frontale, vers 4h15. Lente montée dans le noir et le froid jusqu’à Thorong High Camp. Les pieds sont gelés, le guide prête une troisième paire de chaussettes aux enfants. Nous essayons de nous réchauffer en buvant un thé.

Le jour s’est levé quand nous quittons le camp.

Nous ne tardons pas à repartir avant que le vent ne se lève.

Malgré cela, Romain a froid et nous prenons une dernière boisson chaude, à 5070 m. Il reste encore 400 m de dénivelé, soit près de 2h, aussi nous prenons la décision qui s’impose : prendre l’aide d’un cheval pour permettre à notre fils de franchir le col en toute sécurité. Sur sa monture, on lui rajoute encore un manteau et une couverture!

Le lever du Soleil derrière les crêtes nous réchauffe, nous repartons très lentement.

Toujours concentrés vers l’objectif!

5200 m. Le souffle est court. Il faut boire de l’eau chaude, manger des sucres rapides, des fruits secs…

Nous ne pouvons suivre le pas du cheval qui partira en éclaireur. Romain sera donc le premier au col ! Les derniers kilomètres se déroulent dans le silence. Le guide est aux petits soins pour nous aider à avancer, jusqu’à nous donner quelques biscuits pour garder la forme!

Voici l’échancrure du col de Thorung La. Enfin!

Nous ne pouvons retenir quelques larmes de joie et de soulagement. L’émotion est trop forte d’avoir accompli ensemble ce challenge. Et puis… c’est tellement beau. Les sommets sont envoûtants.

Noémie a été héroïque aussi. Elle serait bien montée elle aussi sur un cheval!… Mais grâce à son mental, sa condition physique et les conseils de Sabin, elle a relevé le défi !

Thorung La Pass. 5416 m !

Photo d’usage au col. Merci Sabin !

Romain remercie son cheval qui redescend vers la vallée. Il s’appelait « Piké ».

Merci Piké

Dernières photos: BRAVO les enfants !

La descente est interminable. Très vite, la neige disparait. Il fait beaucoup plus sec de ce côté du col : nous pénétrons dans l’ancien Royaume du Mustang, pays de terres désolées entre Népal et Tibet.

Plus de 1600 m de dénivelé avalés en plus de 5 heures, déjeuner compris. La descente est difficile. Maux de ventre.

Nous arrivons à Muktinath vers 16h40… Soit 12h après être partis.

Drapeaux de prières derrière le temple de Muktinath
Muktinath

Difficile de décrire la joie et le soulagement d’être arrivés, mais croyez-le ou pas, nous sommes rendus à l’hôtel épuisés…

Suite en fin dans un prochain épisode !

Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 4 à 7.

Jour 4 : Upper Pisang (3270 m) – Ngawal (3660 m).

Distance : environ 9 km. Dénivelé cumulé : D+ : 600m et D- : 200m. Temps de marche : 5h.

En route vers Ngawal !

Le lever de soleil nous offre notre premier panorama sur les cîmes des Annapurna III et le Langjung Himal.

Sur le toit du lodge.

Le petit déjeuner est composé invariablement de thé noir sucré ou au citron. Nous sommes passés à un « régime » davantage protéiné (surtout pour Romain) avec des oeufs le matin, essentiellement sous forme d’omelette accompagnée de pain tibétain, de toasts, ou de chapatis. Parfois nous dégustons aussi du muesli avec des morceaux de pommes et du lait de yak chaud et sucré.

Il ne fait pas chaud… Le poêle à bois n’est allumé que le soir dans la grande salle.
La vue nous enchante dès le matin et nous encourage pour partir à 7h15.

Notre petit refuge est animé. Seule les hautes saisons (septembre-novembre et mars-avril) sont vraiment fréquentées. Le reste de l’année, personne ne passe… C’est le temps de faire de menus travaux notamment dans les champs. La plupart des ‘lodges’ sont des affaires familiales. C’est l’occasion de croiser des enfants du pays aux frimousses adorables…

Le village d’Upper Pisang bénéficie d’une vue panoramique sur les premiers sommets de la chaine des Annapurnas. Cette vue nous accompagnera durant cette rude et courte journée.

Notre équipée se met en route vers le village de Ghyaru. L’automne est bien là. Fraicheur, buissons parés de rouille, neige fraiche sur les massifs en deçà de 4200 m environ. Le début du sentier se déroule en balcon et comporte plusieurs murs de prières.

Les maisons de Lower Pisang

La pente se durcit réellement durant 2 km. Pas encore acclimatés, notre pas est lourd et notre souffle court. Nous croisons et recroisons les mêmes groupes de randonneurs. Finalement, nous avançons au même rythme que la plupart des trekkeurs… Et échangeons des encouragements bienvenus.

Les cîmes se couvrent. La main du guide aide Romain à avancer dans l’immensité de la vallée, avec un passage à plus de 3750m.

Le paysage se fait plus sec. C’est le royaume des Yaks et du Gypaète barbu.

L’arrivée à Ngalwag (prononcez Nalwag) est un émerveillement. Le village fait face aux sommets et accueille de grands troupeaux de yaks. Un temple tout juste construit domine la ville.

Nous n’aurons pas le courage d’y monter après le déjeuner pour une marche d’acclimatation car le vent souffle fort et il fait très froid. Nous le regretterons plus tard avec un petit mal de tête pour dormir. Il est en effet conseillé de prendre de l’altitude avant de redescendre pour habituer progressivement son organisme à une pression moins élevée.

Premier prix de cuisine : La meilleure tarte aux pommes de la vallée préparée juste pour nous ! De quoi reprendre des forces pour la suite.

Jour 5 : Ngawal (3660 m) – Manang (3570 m).

Distance : environ 11 km. Dénivelé cumulé : D+ : 350m et D- : 400m. Temps de marche : 7 h.

6h15 : départ pour la balade d’acclimatation que nous avons manquée la veille. Le soleil se lève mais ne chauffe pas encore le village. Le réveil est difficile pour tout le monde. Romain a mis ses deux doudounes et ses deux paires de gants mais il a froid aux pieds!…

Après un petit-déjeuner qui nous réchauffe, nous partons sur la route de Manang. Afin d’éviter la piste poussiéreuse, nous flânons sur un chemin plus sauvage, surplombant la vallée, à peine plus long. Ce tronçon est un des plus beaux du trek. Grisés par l’air pur, les enfants marchent, insouciants.

Nous redescendons vers la vallée glaciaire. Le vent se lève. Après la pause déjeuner à Bharka, magnifique village de pierre, nous atteignons enfin le célèbre village de Manang après avoir laissé passer un troupeau de yak.

Nous dormirons deux nuits au Gangapurna hôtel.

Jour 6 : Randonnée d’acclimatation : Point de vue au dessus de Manang (3856 m).

Distance : environ 4 km. Dénivelé cumulé : D+ : 420 m et D- : 420m. Temps de marche : 3h.

Après une bonne nuit dans notre chambre familiale, nous attaquons la montée pour nous acclimater avant le repos de l’après-midi. Le temps est superbe et nous savourons notre liberté dans ces fascinantes montagnes.

Le lac de moraines glaciaires de Gangapurna (7455 m) coule au pied du sommet du même nom. La montagne écrase la vallée, 4000 m plus haut.

Le fond de la vallée de Manang nous attend pour le lendemain
« Balade » d’acclimatation à 3700 m, en toile de fond, le village de Manang.
Sabin et Romain devant le Gangapurna
Nos porteurs et compagnons de route Mahila et Sahila
Le sommet du Gangapurna et son glacier
Un passager clandestin

Nous atteignons 3850 m, un nouveau record pour les enfants et une nouvelle étape dans l’acclimation aux hautes altitudes.

Le soir, nous profitons de quelques moments de détente avec notre guide et ami Sabin.

Le UNO, jeu international
Rédaction des cahiers d’aventuriers

L’appétit est bon, le sommeil aussi, le moral au beau fixe : le lendemain, une longue étape nous attend avec la remontée vers le Nord en direction de Ledar.

Jour 7 : Manang (3570 m) – Yak Kharka (4050 m).

Distance : environ 14 km. Dénivelé cumulé : D+ : 1000 m et D- : 500 m. Temps de marche : 7 h.

Après Manang, nous entrons dans le vif du sujet. Plus aucun véhicule tout terrain ne peut atteindre ce secteur. C’est à pied ou à cheval ! Du coup, en l’absence de danger sur les routes, les animaux en peluche sont de sortie…

Le temps est gris. Nous convoquons les dieux tibétains pour qu’ils nous laissent passer…

La partie du trek après Manang aura de loin été la plus riche en vie sauvage. Pas de léopard des neiges, bien sûr, mais des Mouflons Bharal (Blue Sheep) et plusieurs espèces d’oiseaux des hautes altitudes dans les derniers buissons.

Bharal ou Mouflon bleu

La meilleure surprise sera, à près de 4000 m, l’irruption de ce petit passereau plutôt rare au bord du chemin. Il était là rien que pour nous et pour justifier le port d’un lourd téléobjectif durant tous ces kilomètres… Une merveille de la nature, délicieusement mauve et orangée, deux couleurs complémentaires. Quelle classe!

Mésange de Sophie

D’autres oiseaux plutôt colorés égaient ce matin assez gris au-dessus de Manang.

Garrulaxe varié
Perdrix Chukar

Les obsrêveurs sont aux aguêts. Totalement improbable…, et si…, là-haut, un léopard des neiges affutait les mouflons…

Pigeon des neiges

A défaut de léopard… le Pigeon des neiges est bien nommé. Après 3 heures de marche, les premiers flocons apparaissent. Ce n’est pas de bonne augure. Des chutes de neiges trop fournies pourraient compromettre le passage en haute altitude.

En route vers les cîmes enneigées
Pause thé chaud avant 4000 m. On a résisté aux gâteaux sous notre nez!

En fin de matinée, la neige se poursuit, mais elle ne tient pas sur le chemin.

Nous passons le cap symbolique des 4000 m peu avant midi. Au restaurant de Yak Kharka, Noémie n’a pas d’appétit et a un coup de fatigue. Préférant la prudence – le manque d’appétit pouvant provenir du mal des montagnes- le guide décide qu’on ne dormira pas plus haut : nous nous installons dans le village, dans cet hôtel. La maison des rêves !

Yak Kharka vu d’en haut

Il faudra attendre un peu pour faire la sieste : après manger, Noémie se sentant mieux, nous poursuivons le « programme » d’acclimatation : 1/2 h de montée jusqu’à 4200 m. Beaucoup boire… Et toujours la soupe à l’ail le soir… Censée améliorer la circulation sanguine. On ne relâche rien sur la concentration et la préparation physiologique!

La potion magique!

Pour être sûr que les enfants prennent de bonnes portions, nous commandons des pommes de terre avec du thon. Ce soir-là, c’était vraiment très simple: « Boiled potatoes »… à éplucher soi-même. Très rustique !!!

Corvée de patates!

La nuit est bonne. C’était une sage décision de s’arrêter ici. Nous rêvons de cimes enneigées… mais pas trop !

Le lendemain, nous attaquerons les deux plus hautes étapes ! Pas à pas… Les petits pas font les grandes randonnées » comme dirait leur Mamie.


Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurna en famille, jours 1 à 3

Nous avons préparé et prémédité ce long trek durant un an. Nous avons revu nos objectifs plusieurs fois, envisageant au départ de rejoindre un point du vue au pied du Mont Everest. Mais la sagesse, ainsi que les difficultés récentes de rejoindre l’aéroport de Luklha, nous ont fait opter pour ce circuit très populaire mais toujours grandiose du (petit) tour des Annapurnas.

« Petit  » tour car non complet (le circuit complet compte 30 jours, ce qui est trop long, et emprunte trop souvent des pistes 4×4), mais la difficulté principale est là : pour boucler le circuit, il faut franchir un col à plus de 5400 m dans une journée dantesque, après avoir marché près de 75 km auparavant dont 50 à plus de 3000 m.

Partir si longtemps et si haut avec des enfants n’est pas sans risques. C’est une longue préparation technique en amont : matériel de haute altitude, choix du parcours, organisation avec l’agence, … mais aussi une préparation psychologique, et dans un second temps seulement, paradoxalement, sportive.

Essai de bonnets dans une boutique de trekking. On a trouvé le tigre !

On lira parfois qu’il ne faut pas emmener des enfants si hauts. Mais l’acclimatation et ses règles sont les mêmes pour parents et enfants.

Comme l’an passé, nous avons fait confiance à l’agence NepalaYak pour son sérieux, la personnalisation des treks et la gentillesse de sa gérante Lauren. C’est aussi un réel plaisir de retrouver notre guide Sabin. Attentionné, positif et énergique, il nous accompagnera avec les enfants, cette fois-ci, dans cette nouvelle aventure.

Jour 1 : Transfert en Bus et Jeep vers Dharapani

Le premier jour n’est pas un jour de marche mais une épreuve à part entière pour les organismes.

Lever 5h30, départ en bus local minibus de Pokhara vers Besisahar (800 m), porte d’entrée de la vallée du Marsyangdi et du nord du massif des Annapurnas. Les routes au Népal sont mauvaises et les dos sont mis à rude épreuve.

Petite heure d’école après le déjeuner en attendant notre guide.

Nous avons rendez-vous avec notre guide Sabin après le déjeuner et une courte session d’école. (On ne lâche rien !) En effet, les jours suivants seront moins studieux car il faudra se concentrer sur d’autres objectifs.

Une jeep nous emmène 1000 m plus haut en remontant la vallée encaissée. La piste est défoncée et parfois vertigineuse. A chaque mousson, elle doit être refaite. C’est une route très dangereuse, souvent théâtre de drames comme le montrent certaines carcasses en contrebas.

Nous franchissons la porte d’entrée de la réserve naturelle des Annapurnas, l’ACA où nous montrons nos permis de trek.

La liste des animaux qui la fréquente fait rêver. Mais la plupart sont très difficiles à observer…

Nous arrivons à Dharapani après 4h30 de bus et 4h de jeep. Voici notre « lodge » à Dharapani. Les petites souris épargneront notre fromage de Yak durant la nuit ! Ouf!

Les toilettes sont à la turc et eau froide pour la douche.

Après le repas du soir, démarrage de la préparation mentale avec Sabin. « We could do it together« …

Jour 2 : Dharapani (1860 m) – Chame (2670m).

Distance : environ 16 km. Dénivelé cumulé : 1100m. Temps de marche : 6h30.

Le parcours de l’étape, scanné sur une carte achetée l’an passé

Première étape de fond de vallée, et premières promesses de cîmes immaculées, là-bas au fond. Nous traversons plusieurs villages. Les kilomètres s’enchainent.

Première face nord du massif des Annapurnas

Le paysage est majoritairement forestier. Nous prenons notre temps. Les ânes nous doublent tranquillement.

Après quelques heures, les sommets se dégagent derrière nous. Dans les champs, les tas de bois sont prêts pour l’hiver qui s’annonce.

Au téléobjectif… fascinantes montagnes…

Sur le début du trek, le chemin partage la piste avec les véhicules tout terrain, sauf en de rares endroits où les raccourcis sont plutôt raides…

… ou nécessitent une assistance !

C’est l’aventure!

A l’arrivée à Chame en fin d’après-midi, le soleil est déjà derrière les crêtes.

Le resserrement de Chame
La porte d’entrée du village de Chame, centre administratif de la vallée

Noémie se fait une petite place au chaud près de la cuisinière qui l’a autorisée à rester près du feu !

Lecture au coin du feu

Notre halte n’est pourtant pas des plus reposantes ce soir-là: nuit bruyante, repas décevant. La poivrière a dû tomber dans notre soupe durant sa préparation! Le serveur nous dit que c’est bon pour nous, « cela réchauffe et c’est bon pour l’altitude »… Foutaises!…

Jour 3 : Chame (2670m) – Upper Pisang (3270m), distance : 13,7 km. 6h.

Topo de l’étape 2

Nous titillons les hautes altitudes avec cette deuxième étape, mais dans l’Himalaya, 3000m est encore une altitude de fond de vallée et de forêts de feuillus ! L’itinéraire emprunte encore de nombreuses portions de piste. Depuis une dizaine d’années, la haute vallée se parcourt jusqu’à Manang en moto ou jeep. Le paysage se modernise et le sentier se confond au début avec une piste poussiéreuse. La vallée devient moins sauvage. Il faudra veiller à reconstruire les sentiers « avalés » par la piste pour maintenir l’économie touristique.

Les nombreuses passerelles, comme celle de la sortie de Chame, sont toujours un plaisir à traverser. C’est une rupture dans les kilomètres parfois monotones.

Derrière, le sommet Annapurna III à 7555 m d’altitude
Une oeuvre d’art bouddhiste rappelant que Bouddha serait né au Népal, à Lumbini.

Les kilomètres défilent entre passerelles, forêts aux splendides couleurs d’automne et falaises abruptes.

A la pause, les enfants découvrent le snack préféré des népalais, les nouilles chinoises…crues !

Mais la pause la plus agréable sera celle de la fabrique de jus de pomme en pleine vallée, après une traversée de vergers qui profitent de la fraicheur des nuits et de la chaleur réverbérée par une grande falaise.

Les vergers de pommes de Bhatang

Nous sommes très concentrés sur notre régime alimentaire surtout depuis l’Inde où Romain avait eu des petits problèmes intestinaux et avait un peu maigri. Les pommes, c’est bon pour le ventre!

Nous dégustons un thé, des pommes offertes aux enfants, un délicieux jus de pomme frais et un gâteau au chocolat. C’est un régal car les fruits frais sont très rares depuis notre départ.

Après la rencontre avec une Française qui nous donne des conseils expérimentés (ci-dessous, en noir), nous opterons chaque soir pour la soupe d’ail en entrée car cela stimule la circulation du sang. Et ça c’est vrai!

« Le sport pour vaincre » : merci pour les conseils prodigués !

Requinqués, nous terminons les six derniers kilomètres à la lumière du soir, dans des alpages boisés aux couleurs de l’automne. Le ciel est un peu couvert. Il faudra attendre le lendemain pour revoir les sommets.

Ce soir-là, nous dormons à 3270 m. Première nuit en altitude ! Nous sortons enfin les duvets de plume loués à Pokhara. Ils sont prévus pour des températures de -20°C. Sûrement un peu moins en réalité, mais suffisant pour notre expédition.

Chaque soir, nous consignons nos récits dans nos cahiers d’aventuriers.
Noémie lit : »La rivière à l’envers » de Jean-Claude Mourlevat comme ses camarades de CM2.
Lavage des dents : trois minutes! Notre salle de bains est privée : un luxe que nous apprécions.

Nous nous endormons en rêvant de sommets enneigés.

« I don’t need easy. I just need possible » Bethany Hamilton.

L’Islande en famille : A l’assaut du Snaefjell

En ces temps où le voyage s’écrit entre parenthèses, nous terminons le récit en images de notre périple islandais de 2018…

Premiers épisodes ici : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/03/10/lislande-en-famille1/

puis : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/04/18/lislande-en-famille-vik-et-les-iles-vestmann/

et enfin : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/06/25/lislande-en-famille-les-glaciers-du-parc-de-skaftafell/

4 ème chapitre : L’ouest du pays.

Nous quittons les contreforts sud du massif glaciaire au niveau de la petite ville portuaire de Höfn, capitale du Homard… Le ciel est dégagé et ce sera une des journées les plus lumineuses du séjour.

Höfn et les glaciers

La route serpente le long de la côte sud qui se creuse désormais de plusieurs fjords qu’il faut contourner au prix de nombreux kilomètres.

Début de la côte rocheuse

La Sterne arctique nous survole ça et là et près d’une colonie, nous surprenons le passage éclair d’un Faucon gerfaut !

Sterne arctique

Une pause au bord de l’Océan nous offre enfin la chance d’observer le Canard le plus rare d’Europe, présent uniquement dans cette île volcanique : l’Arlequin plongeur. Il passe le printemps dans les rivières d’eau douce des hauts plateaux avant de se rassembler dès le mois de juillet jusqu’à la mauvaise saison sur les côtes. Une première !

Arlequin plongeur mâle

Pour ne pas avoir loué une 4×4 Duster pour rien, nous empruntons le raccourci partiellement non revêtu de la vallée d’ Oxi (Route 939) pour rejoindre les abords de la ville d’Egilsstaðir.

Après une nuit en chambre d’hôte, c’est l’heure de la surprise : Nous choisissons de marquer une pause en allant à la piscine municipale. Bains chauds, brûlants et glacés au menu. A l’islandaise !

Requinqués, après un pique nique au bord du lac, une petite marche d’une heure nous conduit à la célèbre cascade d’Hengifoss.

Le basalte n’a pas cédé aux assauts du temps et forme un écrin d’ébène autour de la cascade; on peut voir les dépôts de cendres des différentes éruptions historiques, teintés de rouille par les oxydes de fer.

Ca fait bizarre de voir la taille des enfants 😉 Non pas par rapport à la cascade, mais par rapport à 2022 !

Dernier regard en arrière et il est temps de monter sur les hauts plateaux volcaniques pour retrouver notre hébergement du soir.

Changement de décor à nouveau. Les fragiles mousses ont des reflets vert fluorescents. Elles poussent sur un substrat volcanique peu fertile et sont, avec quelques herbes rares, les seules formes de végétation à cette altitude (950 m).

Nous sommes aux abords du refuge Snaefjell. Première nuit en refuge pour les enfants qui n’auront pas froid dans leurs gros duvets… La pièce est surchauffée…

La nuit arrive (euh en fait non, le jour est permanent en juillet à cette latitude !). Voici la lumière à 23h…

Au petit matin, départ pour la randonnée. Le temps est au beau !

Après 2h de marche, nous marquons une pause pour un sandwich. Les enfants jouent aux playmbobils dans une maison de pierre.

Nous plongeons notre regard dans l’immensité des paysages; à l’horizon Sud s’étend l’immense calotte glaciaire du du Vatnajökull.

Nous repartons à l’assaut du sommet. Le temps est calme mais quelques nuages lèchent le sommet. Le temps peut vite changer et les pentes terminales sont verglacées : nous ne pouvons pas prendre de risque, avec des enfants de 6 et 9 ans, de se retrouver dans le brouillard au sommet sur des pentes gelées. Nous nous arrêtons au pied du sommet sans regrets.

Le sommet du Snaefjell

De retour au refuge, nous reprenons la voiture. La piste chaotique parcourt durant de nombreux kilomètres les hauts plateaux islandais. Le paysage lunaire volcanique est digne des confins du Mordor

Riding on the Moon

Le paysage austère s’ouvre soudain vers un paysage de lacs et de prairies et tel une oasis, le village de Möðrudalur nous accueille. Presque irréel.

Village n’est pas le mot. Une ferme, un camping, un gîte de groupe, un café où errent quelques backpackers.

Ici même les toits sont recouverts d’herbes, pied de nez aux alentours désertiques.

A notre surprise, de jeunes Renards polaires s’amusent dans le village. A priori pas très sauvages…

Pas plus que ce Faucon gerfaut empaillé qui semble regarder le paysage dans le hall de l’auberge de jeunesse…

Nous espérons voir ce mythique rapace en chair et en plumes durant nos cinq derniers jours, notamment dès le lendemain au bord du Lac Myvatn… A suivre !

Mardi Himal trek : première découverte du Népal

Découvrir le Népal

Avant d’emmener nos enfants au Népal, nous décidons de découvrir le pays à deux à l’occasion de nos 10 ans de mariage. Connaître le pays, ses habitudes alimentaires, la difficulté des sentiers nous rassurera pour leur faire découvrir ensuite ce pays attachant.

Pour ce premier trek, nous sommes passés par l’agence Nepalayak, très professionnelle, tenue par un couple franco-népalais que l’on recommande chaudement ! L’avantage était, sur une durée aussi courte (14 jours), de ne pas perdre de temps à éditer les permis de trek, trouver un guide, un porteur…

S’accompagner des services d’un guide local permet de partager cette randonnée avec des népalais, de pouvoir échanger avec eux et de mieux comprendre ce pays. Nous ne regrettons pas!

C’est donc avec Sabin, jeune guide plein d’énergie de 26 ans et Rabi, porteur de la vallée de Siding, que nous partirons à l’assaut des pentes du Machapuchare.

L’aiguille du Machapuchare (au fond, au centre) et les cimes des Annapurnas depuis Pokhara

Un trek engagé au pied de la montagne sacrée

Le Machapuchare, malgré son nom, n’est pas une montagne du Pérou mais bel et bien un sommet sacré du Népal culminant à 6993 m. Malgré sa hauteur, elle est  1000m en deçà du point culminant du massif des Annapurnas (8041m), dont elle est la montagne le plus méridionale.

Aussi appelée « Fish tail » – queue de poisson, en raison de sa forme bifide qu’on peut observer depuis la crête du Mardi Himal, le Machapuchare est une montagne sacrée.

Le sommet du « Fish Tail » en forme de queue de poisson

Ce statut de montagne sacrée lui confère l’inviolabilité puisqu ‘aucun permis n’est accordé pour gravir ses arêtes. Le Machapuchare est réputé n’avoir jamais été gravi. L’unique tentative répertoriée fut celle d’une équipe britannique en 1957qui arriva jusqu’à 50 mètres du sommet, mais s’arrêtèrent alors comme ils l’avaient promis. Après cela, la montagne fut déclarée sacrée et interdite aux grimpeurs.

Nous partons de Pokhara au petit matin. La balade en bateau (5$) sera pour plus tard…

Lac de Pokhara

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