21 – 24 février 2020.
Le Lac Pukaki
Nous laissons les rivages de l’Otago sous la grisaille. Après une journée de pluie, nous rejoignons le célèbre camping « free camp » du lac Pukaki. Le temps s’annonce meilleur pour le lendemain.
Un « free camp » est un terrain où la municipalité (ou le département de la Conservation) autorise les véhicules « autonomes » à passer la nuit. Un véhicule « autonome » – en anglais « self-contained« , est une voiture ou camping car disposant d’une réserve d’eau, de toilettes et de réservoirs pour ne pas jeter les déchets associés dans la nature.
Les néo-zélandais sont très attachés à ne laisser aucune trace sur leur passage. Le zéro déchet est de mise : il n’y a d’ailleurs pas de poubelles publiques, on remporte ses déchets. Un peu partout, des « dump » permettent de jeter les « eaux sales ».
Rares sont les emplacements horizontaux. Arrivés tôt, nous avons le luxe d’un emplacement panoramique. Ce n’est pas toujours le cas. Beaucoup dormirons un peu penchés cette-nuit là!
Au matin, les lumières sont tout simplement irréelles. Le Mont Cook, auparavant masqué, trône désormais, maître des lieux au fond du lac.
Le voici, point culminant du pays, avec ses 3724 m. Une altitude modeste, mais une ascension alpine difficile qui a vu Edmund Hilary faire ses premières courses, avant de s’attaquer avec succès à l’Everest en 1953.
Nous nous dirigeons à nouveau vers le pied des Alpes après une matinée d’école puis de jeux avec une autre famille de voyageurs français avec qui nous nous donnons rendez-vous pour marcher au pied du Mont Cook.
La route longe le stupéfiant Lac Pukaki aux eaux bleues pâles chargées de débris morainiques.
Le Mont Cook (Aoraki)
Nous arrivons au parc national Aoraki Mont Cook. Cette région naturelle exceptionnelle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa faune, son ciel nocturne et ses paysages.
L’extraordinaire beauté a son revers… Le départ des excursions en fond de vallée à Aoraki est bondé… Nous trouvons la dernière place de camping pour passer la nuit. Un camping? Pas vraiment…, un parking, comme trop souvent dans les secteurs touristiques…
Avec cette surfréquentation, nous choisissons la fin de journée pour effectuer la randonnée de 10 km qui mène au belvédère du mont Cook.
Plusieurs grandes passerelles nous rappellent le Népal !
Au belvédère, nous en profitons pour une photo avec nos amis du jour ! Les enfants sont ravis de trouver des copains pour papoter durant les 3h de marche.
Nous voici avec la famille de Marguerite et Guillaume et leur blog : https://20000lieuessurlaterre.blog
Le lac Hooker recueille les eaux de fonte du glacier Hooker, long de 11 km.
De tous les côtés, le ciel est bleu azur.
Le soir, les perroquets Kéas circulent autour du camping, en recherche de nourriture facile…
Le lendemain, nous découvrons un autre sentier, plus court, le Kea Track.
Une première fois, à l’aube, en solo, puis une deuxième fois, en matinée. A chaque heure sa lumière.
Le sentier se termine après 30 minutes de marche par un panorama sur l’énorme moraine du glacier de Muller et le Mont Sefton. Pour l’anecdote, les premiers alpinistes à gravir ce sommet ont failli y laisser la vie, car la face que l’on voit ci-dessous est difficile et hérissée de glaciers… Ils découvriront plus tard la face nord, qui mène « tranquillement » à l’arrête sommitale…
Les Kéas font des numéros de voltige. Le sentier porte bien son nom !
Le Mont Cook tire sa révérence.
Nous reprenons la route mais n’irons pas bien loin. Un coin pique-nique caché derrière un talus nous appelle. Nous avions besoin de solitude pour admirer l’immense plaine…
L’Echasse noire
Cette plaine infinie est la maison d’un des oiseaux les plus rares du monde : l’Echasse noire. Il n’en reste que 100 à l’état sauvage.
Nous la cherchons plus tard dans les marais au bord du lac Pukaki, à 10 km de là, après avoir vu au loin un individu probable en vol au-dessus de la pointe nord du lac.
A proximité du camping du Glenntaner, là où le delta intérieur de la rivière rejoint le lac Pukaki, nous cherchons activement ces rares oiseaux noirs dans les marais.
Tous les moyens sont bons !
Bingo ! Au moins 3 échasses se nourrissent à 200 m de nous. Une grande émotion encore…
Nous partons nous reposer dans un autre camping plus calme, au bord du lac Poaka. Des aménagements y sont aussi prévus pour favoriser l’accueil de cette Echasse. Comme partout ici, les moyens mis en oeuvre sont importants pour tenter de sauver les espèces rares et endémiques. Et le gouvernement n’est pas le dernier à mettre la main à la pâte et au portefeuille, aidé par les associations locales.
Repos imposé toute la soirée et une grande partie de la journée suivante car Cécile ne se sent pas bien, se plaignant du ventre depuis deux jours. Nous faisons néanmoins dans l’après-midi une brève excursion en voiture à l’observatoire St John’s au-dessus du célèbre Lac Tekapo.
La lumière est incroyable. On comprend qu’avec un ciel si pur, les astronomes sont à la fête!
A gauche, le lac Alexandra, d’un bleu plus sombre, à droite, le lac Tekapo, laiteux comme le lac Pukaki.
La fin de journée sera hélas bien moins radieuse puisqu’à peine arrivé au camping à la ferme près de Fairlie, il nous faut en repartir direction… les Urgences de Timaru. Cécile se déshydrate … Plus rien ne passe. Probablement le virus de la gastro-entérite locale (appelé norovirus), mais il était bien violent car nos organismes européens ne le connaissent pas… Une perfusion, une nuit sur le parking de l’hôpital et trois jours de repos imposés. Merci Marguerite pour les anti-nauséeux ! ; )