Après avoir frôlé le cercle polaire, lors d’un road trip dans le sud et le centre de la Norvège avec notre fille alors âgée de 2 ans, nous nous étions promis de revenir. Grands espaces, mer et montagne s’enlaçant dans de profonds fjords, myriades de lacs et envols d’aigles des mers aux détours des chemins… Telles étaient les promesses…
Nous attendrons les 3 ans de notre deuxième enfant pour réaliser ce rêve à 4. En janvier 2016, nos billets d’avions pour Narvik sont commandés.
Fin avril, les sacs sont bouclés, nous partons de Paris avec impatience d’autant que la météo s’annonce stable après une période de neige tardive. Belles lumières garanties !
Après seulement 4 heures de vol, l’arrivée restera mémorable pour notre fille qui fête son anniversaire ce jour-là. Au menu, dans un petit hôtel avec vue sur l’Ofotfjorden, le long bras de mer qui borde au Sud l’archipel des Lofoten, un demi-gâteau industriel et sept bougies achetées in extremis avant la fermeture de la supérette de Bogen… et pour invités au dessert les cîmes fraîchement enneigées qui se reflètent dans les eaux de la baie…
Bienvenue aux Lofoten ! La magie des lieux nous ensorcellera pour les douze prochains jours durant lesquels nous arpenterons à pied et en voiture cet archipel considéré comme l’un des plus beaux du monde.
Festin des aigles au petit déjeuner
Nous rejoignons le lendemain le petit village d’Eggum. Nous sommes au nord de la plus grande des îles de l’archipel, Vestvågøy. Le village côtier se trouve à 100 km plein ouest de l’aéroport… à vol d’oiseau. Mais cela représente 280 km et une petite journée de route tant l’itinéraire fait mille détours pour passer d’une île à une autre. Et tant il faut s’arrêter à chaque virage pour s’éblouir de l’éclat des neiges de printemps et admirer les dernières vues sur l’archipel voisin des îles Vesterålen, qui s’étend au plein nord.
Nous arrivons tard à Eggum. C’est un village un peu excentré de la route principale, la E10. Une route ‘européenne’ si on se fie à sa numérotation, comme si on arrivait ici à l’une des extrémités de l’Europe…
Quelques maisons aux multiples couleurs, le terminus d’une route, une impression de bout du monde, terminé par une aire de repos en forme d’amphithéâtre, construite sur les ruines d’un ancien radar militaire allemand. C’est un site prisé pour observer le soleil de minuit en été, mais aussi les aurores boréales en hiver.
Un kilomètre de sentier plus loin, nous découvrirons le lendemain un lac cerné de roches rondes. On s’attendrait à voir sortir des Trolls, mais dans notre dos, c’est une statue singulière qui attire l’attention du promeneur, œuvre du sculpteur suisse Markus Raetz.
Située près du hameau de Eggum, cette sculpture change de forme 16 fois selon l’endroit d’où on se place pour l’observer.
Là, c’est une tête classique, de l’autre côté elle prend l’aspect d’une tête renversée et ainsi de suite ….
L’art de voir, d’observer les choses autour de nous ; par son œuvre l’artiste nous rappelle que des surprises peuvent parvenir dans la vie si l’on garde les yeux ouverts sur le monde. Continuer la lecture de « Les îles Lofoten en famille »