Trois jours d’ornithologie et de détente en forêt équatoriale d’altitude
Selamat Datang ! Bienvenue en Malaisie !
A peine arrivés à l’aéroport KLIA (Kuala Lumpur Intern. Airport), nous dormons dans une petite guesthouse et par chance, on nous propose à un tarif correct de nous emmener jusqu’au sommet de Fraser Hill, notre objectif pour cette « escale » de Noël en Malaisie.
Notre chauffeur de taxi, Azlan, déborde d’attentions et nous laisse aller au restaurant, faire nos courses pour les 3 jours prévus dans la foret équatoriale, dans la coquette mais très isolée station de plein air de Fraser’s Hill.
La route est sinueuse comme rarement nous en avons connu. Les coeurs sont mis à rude épreuve. La fin du parcours est une route étroite, surnommée snake road…, en pleine forêt équatoriale.
Bukit Fraser, la colline de Bukit, est un lieu de villégiature prisé surprenant. Très isolé, bien qu’à seulement 100 km de la capitale, le site est un ensemble d’hôtels, de résidences de villégiatures et de cottages très « british », perdus au sommet d’une colline, en pleine dorsale montagneuse équatoriale de la Malaisie. Très humide en saison des pluies, le site était néanmoins très fréquenté par des familles essentiellement, en quête d’air pur, loin des villes.
Le centre du village arbore une belle horloge.
La mosquée rappelle que nous sommes en pays à majorité musulmane. Entendre l’appel à la prière en pleine jungle est aussi déroutant !
Cette localité a la faveur des ornithlogues du monde entier pour son accessibibilté et son charme britannique…
Les premières pluies tropicales arrivent le soir-même, amenant humidité et brouillard.
Au petit matin, nous nous essayons au trail en pleine jungle le plus proche de notre appartement.
Chaussettes hautes, pantalon et manches longues sont de sortie. Le chemin est glissant, mais le style est là !
Le couvert végétal est très dense et nous ne voyons presque pas d’oiseaux. Des cris de singes gibbons résonnent au loin.
Nous observerons en revanche plusieurs Semnopithèques obscurs. Ce primate ne se rencontre que dans les forêts des péninsules malaises et indochinoises.
Les animaux que nous n’aurions pas aimé voir, ce sont les sangsues qui m’ont rappelé qu’il fallait mettre des chaussettes en laine épaisse et pas une paire synthétique achetée au Décathlon de New Delhi… Car elles sucent au travers !
Le lendemain, nous prenons rendez-vous avec un ornithologue local pour nous accompagner. Son expérience est précieuse pour repérer les oiseaux par leurs cris.
Mais celui que nous cherchons plus particulièrement est le Trogon à tête rouge. Cette famille d’oiseaux nous fascine depuis notre quête du Quetzal en 2017 au Costa Rica et nous avions été déçus de ne pas avoir observé son unique représentant sud africain, le Trognon narina…
Grâce au guide qui repère son chant, les enfants observent et même photographient leur Graal! La patience est récompensée.
L’excitation est à son comble!
Nous rencontrons ensuite un groupe de photographes de Singapour qui passent une journée d’observation avec un autre guide. Leur méthode est très efficace et quelque peu…discutable. Ils passent en boucle un enregistrement des chants des petits oiseaux forestiers toujours cachés et disposent des vers pour les apater… La définition même de la chasse photographique!
Nous en « profitons » le temps d’une pause dans notre circuit, car c’est une activité très statique. Mais terriblement efficace! Résumé en images…
Sur la même souche… Deux gobemouches très « cute«
Voici le petit peuple des sous bois humides et des mousses ombragées…
Et l’ambiance des photographes… au bord de la route ! Pas ce que l’on préfère mais quels fascinants petits passereaux qu’on ne verrait jamais sans cela…
Après 4h de traque active ou statique, les enfants s’essaient à une partie de tir à l’arc à 10 mètres. Pas commun en pleine jungle. C’est le contraste de Fraser Hill !
Sur le chemin du retour, nous observons le Grand gobemouche bleu. Une perle de la nature à nouveau !
Les enfants concluent cette journée « parfaite » sous le soleil pour ne rien gâcher…
Un message à méditer par tous nos dirigeants…
Et en prenant conscience de la richesse de ces forêts comme ce jour-là, le drame de la déforestation dont nous sommes témoins prend toute sa gravité.
Nous voyons beaucoup d’exemples en Malaisie, l’un des pays les plus tristement déforestés. L’urbanisation est galopante et l’exploitation pour le bois et les coupes pour planter les palmiers sont autant de menaces sans retour pour la faune des sous-bois.
Il reste encore quelques oasis. Protégeons les à tout prix en les visitant et en refusant le bois tropical ou l’huile de palme !