Bardia ou la quête du tigre

Acte II

Le tigre au Népal

Cette route épuisante vers le Népal, plutôt qu’un avion direct Katmandou, avait pour objectif d’entrer au Népal par l’ouest, où subsistent de vastes espaces naturels vierges. La jungle à livre ouvert comme dans les ouvrages de Rudyard Kipling, habitat d’une population florissante – et croissante – de Tigre du Bengale. Les efforts de conservation du pays pour le félin roi d’Asie ont payé. En 2019, le WWF a communiqué sur l’accroissement de la population de tigres sur le territoire.

Trois parcs accueillent le félin : les plaines herbacées du Shuklaphanta, le tout récent parc national de Banke, encore marginalement ouvert au tourisme, et le parc national de Bardia. L’éloignement à la capitale de ce dernier lui confère une fréquentation bien plus faible que son cousin, le parc national de Chitwan, que nous avions brièvement visité en 2018 sans les enfants.

Le parc national de Bardia offre deux expériences uniques : celle d’effectuer des safaris à pied, avec des guides expérimentés, à la recherche du tigre et des autres animaux, mais aussi celle de naviguer sur la rivière à la recherche des rares Dauphins du Gange, une espèce d’eau douce extrêmement rare et menacée.

Le Tigre du Bengale Panthera tigris est également menacé. Plus que 3900 individus subsistent en liberté dans le sous-continent indien (WWF, 2016). Trois sous-espèces de Tigres ont déjà disparu dans les années 1950 : le tigre de Java, de Bali et de la Caspienne. Trois autres sont en sursis. A la fin du 19ème siècle, quelque 100 000 tigres parcouraient les forêts d’Asie.

D’autres infos et enjeux sur : https://www.wwf.fr/especes-prioritaires/tigre

A l’occasion de la journée nationale de la Protection de la nature en 2018, le Népal a annoncé qu’il compte désormais une population de tigres estimée à 235 individus, soit près du double des 121 individus recensés en 2009. Nous souhaitons participer à cet effort en valorisant le travail des parcs nationaux népalais… et en se donnant la chance d’observer le félin et de donner l’envie à d’autres de tenter leur chance et de soutenir l’écotourisme responsable dans les 3 parcs népalais des jungles du Teraï.

Pas moins de 87 tigres fréquentent le parc national de Bardia, sur 987 km2. Le territoire d’un mâle est de l’ordre de 45 km2. Le mâle parcourt son territoire la journée, évinçant les concurrents et veillant sur ses femelles… Cette concentration impressionnante nous donne bon espoir d’en apercevoir, mais la rencontre reste très aléatoire.

Voir un tigre sauvage reste rare. Un proverbe chinois dit que “quand tu vois un tigre, il t’a déjà vu 1000 fois”…

Pour cette quête, nous nous attachons les services de Hukum. C’est le guide le plus expérimenté du parc. 29 ans bientôt qu’il arpente les hautes herbes et les rives de le rivière Girwa. J’ai découvert son parcours en lisant cet excellent livre. Un français tombé en amour devant le félin, et qui a installé un hôtel près du parc, non loin du « Jungle Base Camp » où nous résidons.

A lire d’urgence!
https://www.amazon.com/qu%C3%AAte-du-tigre-French/dp/1326043862

La marche dans la jungle

Après un jour de repos pour se remettre du voyage et de ventres bien malades, nous nous levons à 6h, buvons un thé sucré (le plus réconfortant que nous ayons bu) et une omelette et partons en direction de la forêt.

1500 m nous séparent de l’entrée du parc. Les villageois vaquent aux travaux des champs avant la fête des lumières, prévue dans 2 jours.

Voir le Tigre, oui, mais pas d’aussi près si possible!

Dès le début, nous entrons dans le vif du sujet. Des crottes de tigre fraîches… Il est passé par là cette nuit et a marqué son territoire.

A peine plus loin, l’odeur d’urine est bien présente et n’échappe à pas au nez expert de notre guide.

La première partie du trek traverse de grandes plaines d’herbes à éléphants, qu’on pourrait aussi appeler ‘herbe à tigres’… Après tous les signes relevés dès les premiers kilomètres ce matin-là, la tension est à son comble.

Plus loin, des cris de cerfs chital signalent la présence d’un fauve dans les hautes herbes… Comme en Inde. Hélas après la mousson, les herbes sont trop hautes.

Un groupe de cerfs axis. Le petit déjeuner du tigre.

La deuxième partie est plus forestière. Là encore, le tigre a marqué son territoire. Des griffes au sol.

La marche a lieu dans le plus grand silence. Nous suivons le rythme à grands pas, ruisselants. La jungle est calme. Tellement peu d’oiseaux, par exemple, par rapport aux mêmes milieux, il y a un an au printemps, en avril.

Des Entelles nous observent. Mais aucune n’alarme.

Après 6 km, nous arrivons au bord de la rivière. Une tour d’observation nous accueille pour les heures chaudes.

L’ombre y est cependant rare. Les vues sur la rivière sont de petites fenêtres entre le feuillage.

Le tigre y est observé régulièrement. Mais jamais tous les jours… La patience est le meilleur atout, parole de guide.

Une heure. Deux heures. Il fait très chaud. Et encore c’est l’hiver. De belles observations de vanneaux, barbus ou papillons peinent à masquer ce mélange d’impatience et d’excitation.

River Lapwing – Vanneau pie, une espèce menacée selon l’UICN
Barbu
Photo de Romain durant l’attente…

Nous vivons l’instant à 100%. Les crayons sont de sortie.

Nous sortons le pique-nique (pomme de terre, chapatis, oeuf) préparé par la femme de Hukum.

Mais soudain, le guide crie : « Hey , Tiger over there… ». Il est 11h30.

Après, tout est question de secondes. Je me précipite, attrape le téléobjectif et mes jumelles. Un coup d’oeil, le Tigre est là, traversant la rivière. Ou plutôt, finissant de la traverser. Il est très loin. Deux secondes. Je tends les jumelles qui tombent par terre. Clic clic clic. Trois photos. Le tigre est parti.

Photo brute. Un fantôme passe au loin

L’observation n’aura que duré 5 secondes. La plupart des autres personnes n’ont hélas pas eu le temps de l’observer.

Cette photo, retouchée, est comme un trophée. Jadis, les chasseurs venaient exercer leur fusil et ramenaient une peau ou une tête. Nous sommes fiers de ramener une photo. Même lointaine.

Nous attendons encore 2h en sus. Tout le monde espère le revoir. Ou une autre femelle se déplaçant sur le territoire. En vain.

Dernière vision

Nous poursuivons vers une autre tour, la chaleur du midi.

Le paysage est ouvert et à chaque instant, on se prend à rêver de voir une silhouette orangée et rayée sortir à pas lents…

Hukum à l’affut

Nous entamons le retour et c’est encore une aventure. Nous longeons la rivière pour espérer surprendre des Rhinocéros unicornes ou un autre tigre.

La rivière Gwaria

C’est l’occasion, ça et là, d’observer quelques oiseaux.

Pygargue à tête grise
Ibis noir

Puis nous nous enfonçons dans les hautes herbes pour un raccourci vers le retour. Nous sommes dans la peau du tigre. Mais n’espérons pas le voir en face à face.

Dernières lueurs
Le guide inscrit « Tigre » sur le relevé des observations…

Nous rentrons épuisés de ces 14 km de marche… avec une petit frustration tout de même de cette trop brève observation, à laquelle s’ajoute une grosse contrariété : la molette des nos jumelles semble faussée et elles sont hors d’usage. Comme si elles ne s’étaient pas remise d’avoir transmis les rayures du tigre jusqu’à nos yeux…

Deuxième jour, deuxième chance

Départ un peu plus tardif, vers 8h30… On ne lâche rien, et continue à faire corps avec la jungle.

Les singes macaques nous encouragent…

Les Entelles vaquent, insouciantes.

Nous allons cette fois directement à la rivière, à nouveau à travers les hautes herbes, où un autre tigre a été observé la veille.

Au bord de l’eau, nous affûtons le tigre à nouveau pendant de longues heures. Seule présence de taille, un Crocodile indien.

Les éléphants d’Asie sauvages sont également passés par là. Nous apprendrons qu’un troupeau de 40 individus est passé non loin de là il y a deux jours.

Trace d’éléphant d’Asie
Au bord de la rivière.

Nous rentrons bredouilles de cette matinée. Pique-nique dans la tour comme la veille, les yeux rivés sur l’endroit où la silhouette du fauve était passée la veille…

Vers 14h, nous rejoignons à pied un secteur boisé et une jeep vient nous chercher pour 3 h de safari plus reposant… La tension monte à nouveau. Nous voulons tellement le voir de près. Croiser son regard…

Nous croisons le regard de nombreux cerfs axis, un cerf Muntjac.

Cerf Muntjac

Nous surprenons un chacal. également.

Quelques oiseaux, un lézard…

Martin-pêcheur commun

Nous loupons un Rhinocéros au bord de cette rivière, vu par un autre véhicule dix minutes plus tôt…

Mais pas de nouveau tigre. Nous aurons eu notre moment, la veille. Il faut le savourer à sa juste valeur. Certains voyageurs croisés sur les chemins ont marché 4 jours sans voir le fauve…

« This is wildlife » se plait à répéter Hukum lors des journées « sans ». Bientôt 30 ans de safaris et il ne sait jamais de quoi sa journée sera faite. La nature nous offre ici ce qu’elle est : généreuse, sauvage mais surtout imprévisible. Cette expérience restera gravée dans nos mémoires. Pas seulement par ces longues journées en immersion sur le territoire du tigre, mais aussi par les moments forts vécus chez Hukum et sa famille, avec qui nous avons partagé le « nouvel an » népalais, les fêtes de Diwali.

Nous en parlerons dans le prochain article !

L’Inde sauvage : Bharatpur et Ranthambore

ou la Quête du Tigre, Acte I

L’agitation étouffante de Delhi, la foule des allées du Taj Mahal, l’anarchies des routes… Les obsrêveurs ont besoin de nature et de grands espaces… et entament en Inde leur quête du plus grand félin de la planète, leTigre…

Bharatpur

Après notre visite d’Agra, nous partons pour la ville de Bharatpur, peu après avoir franchi la frontière nord-est du Rajasthan.

Nous logeons chez l’habitant au « Jungle Lodge », en fait une petitepension familiale. On s’y sent bien. Nous y faisons la connaissance avec une famille belge qui, comme nous voyage et fait l’école sur la route. Suivez les sur : https://lespetitsbourlingueurs.com !

Les enfants sont contents de sortir leurs playmobils. Hélas nos amis d’un soir partent le lendemain pour le Népal – tout comme nous dix jours plus tard, mais leur planning ne nous permettra pas de les revoir. Nous échangeons des bons plans.

Notre hôte prépare de bons petits plats comme l’aloo paratha (pomme de terre et choux fleurs), les chapatis (galettes plates de farine à l’eau grillées) et nous fait découvrir le « curd » maison (sorte de faisselle).

Le jardin abrite un couple de hiboux petits ducs indiens…

A 500 mètres de notre gîte, se trouve l’un des plus petits parcs nationaux indiens, cependant celui -ci est réputé au niveau international pour la richesse de ses oiseaux : le parc national Keoladeo Ghana. Pas de tigre, mais l’un des meilleurs sites d’Asie pour l’avifaune.

Nous partons le matin vers 7h pour pouvoir les observer.

La visite peut se faire à pied mais il fait 30 degrés, même si l’allée principale est à l’ombre, elle fait 10 km aller retour. Aussi nous optons pour l’ornithologie en Rickshaw !

l’entrée du parc

La première partie traverse une zone de savane sèche.

savane sèche

C’est le refuge de dizaines d’espèces de volatiles dont ces Guêpiers d’Orient aux teintes vertes.

L’Aigle criard est ici dans son fief.

Aigle criard

Plusieurs espèces de coucous s’observent en bord de chemin, comme ce Coucou jacobin.

L’observation la plus marquante en zone sèche sera cette petite Chouette chevêche indiennes à l’entrée de son nid. Enfin, après un périple africain sans rapaces nocturnes, de chouettes observations !

Chevêche brame (Athene brama)

L’exploration se poursuit dans un secteur marécageux, écosystème majoritaire du parc. La mousson a été abondante et les niveaux d’eau sont hauts. En hiver, des milliers de canards occupent les lieux. En octobre, ce sont surtout les échassiers qui sont les plus actifs.

La star est le Tantale indien, en anglais « Cigogne painte » (Painted Stork). Son allure bariolée en fait la star du parc, d’autant qu’elle construit son nid au bord de l’axe principal ou se promènent les touristes, majoritairement indiens.

nid de Tantales

De nombreux autres espèces de cigognes, hérons et espèces proches peuvent être observées.

Spatule blanche
Ibis à tête noire
Aigrette intermédiaire
Jeunes Bec-ouverts asiatiques
l’immense héron Goliath
L’ omniprésent Crabier de Gray (Pond heron)
Bihoreau gris

A la source d’eau principale, près d’une table pique-nique, de petites couleuvres attendent les alevins qui sortent du tuyau, pour le régal des yeux de nos jeunes naturalistes !

Les poissons abondants attirent également les cormorans mais aussi de très nombreux Anhingas d’Asie ou « Oiseau serpent ».

Anhinga au cou de serpent
jeunes anhingas affamés
Cormoran de Vieillot

Malgré l’heure chaude, nous ne savons plus où donner de la tête!

Râles, jacanas et vanneaux occupent les herbes flottantes.

Jacana bronzé
Famille de râles à poitrine blanche
le très commun Vanneau indien

La pause d’impose…

Mais dans les arbres, coucous, perruches, huppes, rolliers, martins-pêcheurs et guêpiers donnent le tournis à nos apprentis photographes…

premier Martin-pêcheur de Smyrne de Romain
Guêpiers à queue d’azur
Notre perruche à collier vient d’Inde

Du haut des tours d’observations proches du temple de Keoladeo, on peut observer une colonie de chauves-souris roussettes. Ce seront les seuls mammifères observés en dehors de quelques ongulés (Cerf axis, Nilgault).

La visite tire à sa fin. Une visite hivernale offrirait un spectacle complètement différent, avec des milliers de canards mais aussi des grues.

Mais notre objectif en Inde et au Népal est d’observer le rare Tigre du Bengale. C’est toujours aléatoire et les safaris coûtent cher. Nous avons choisis deux des meilleurs endroits pour l’observer : le parc national de Ranthambore au Rajasthan et le parc national de Bardia au sud du Népal.

Ranthambore

Ce parc national, ancienne réserve de chasse comme la plupart des espaces protégés du sous-continent indien, est composé de jungles montagneuses.

L’entrée principale

Nous partons vers 6h en camion-jeep pour le secteur 1. Ce n’est pas le meilleur secteur mais le Tigre y est néanmoins présent.

Romain a mis un T-shirt Tigre pour l’occasion

Peu après l’entrée nous sommes accueillis par des singes Entelles.

Etre ou ne pas être…

Le secteur imposé est très boisé. Nous traversons quelques rivières et la chance est avec nous : un Hibou pêcheur indien, le Kétoupa brun veille sur une grosse branche.

face à face avec le Kétoupa brun

Mais à peine dix minutes plus tard, l’impensable se produit : Baghera !

Un Léopard venait de traverser la route et nous le voyons s’éloigner à moins de 20 mètres sur la gauche !

Le léopard partage le terrain de chasse du tigre mais est beaucoup plus difficile à observer. Nous sommes extrêmement chanceux et n’en croyons pas nos yeux!

Il est difficile à photographier tant la jungle est dense. Jamais il ne se retournera mais son pas très lent nous permet de l’observer tout de même durant 6 minutes.

Votre notre meilleure photo, de profil.

C’est encore tremblants de cette rencontre mais confiants que nous poursuivons notre quête du Tigre, même si la journée est déjà gagnée !

Le menu du tigre de Bengale est pourtant servi. De nombreux cerf Sambar et cerf Axis (Chital) habitent les sous-bois.

Sambar
Chitals ou Cerfs axis

Les oiseaux sont assez discrets et le Paon règne en roi.

Nous poursuivons vers un secteur plus humide où le tigre pourrait se baigner, aux heures chaudes, mais l’étang est désert. Cigognes et crocodiles peuplent les rives.

Cigogne épiscopale (Wolly – neck Stork)
Crocodile indien.
Varan du Bengale

Mais de tigre point. En rentrant, nous apprendrons qu’il a été observé sur le secteur 2, avec des jeunes… Hélas les safaris organisés par le gouvernement du Rajasthan (Eaux et forêts) concernent un secteur particulier, nous ne pouvons nous y rendre.

Nous espérons ce secteur pour le lendemain matin lors du tirage aléatoire…

Hélas, ce sera à nouveau le secteur 1, et cette fois nous ne verrons rien. Pourtant, à un moment, singes et cerfs alarmaient de la présence d’un félin. Nous patientons mais les hautes herbes ne laissent rien filtrer… Nous rentrons bredouilles. Des compagnons de jeep, revus plus tard à Pushkar nous apprendrons que sur « notre » secteur 1, ils ont vu le tigre a été vu l’après midi-même…

Le monde sauvage ne se commande pas. La nature n’est pas un zoo… Le Tigre du Bengale garde son mystère et nous retenterons notre chance au Népal…

Des arches de Noé en terre zouloue (part. 2)

IsiMangaliso Wetlands Park – Sainte Lucie

La dernière partie de la côte sud-africaine bordée par l’océan indien, depuis le village touristique de Sainte Lucie jusqu’à la frontière du Mozambique, est constituée de grands estuaires et de forêts littorales. C’est le refuge d’une faune abondante heureusement sanctuarisée dans le Greater Santa Lucia Park, récemment renommé « IsiMangaliso wetlands Park ». Ce qui signifie signifie : « Parc marin merveille de la nature ».

Nous commençons notre exploration par les rives ouest du lac de Sainte Lucie (le secteur des Eastern shores). Nous pensons avoir une chance d’observer à nouveau des hippopotames, après ceux de Namibie.

Au ponton, nous partageons un moment avec une famille de pêcheurs.

Le vent est fort. Les poissons se font rares.

Nous repérons au loin dans une anse nos premiers hippopotames sud africains, malgré les vagues.

Sur les conseils des pêcheurs, nous empruntons une mauvaise piste pour leur rendre visite, tout au bout d’un ponton vermoulu. Pas un pas de travers.

Obsrêveur un jour…

Jusqu’au face à face.

La plaine aux girafes

Nous pensions rejoindre d’une traite notre ville du soir afin d’y trouver un hébergement. Mais la traversée des plaines au sud du lac est pleine de surprises.

Un léopard ! Non, zut, c’est le doudou Renarde qui faisait la sieste au coin pique-nique! Le léopard restera introuvable durant ces 11 semaines en Afrique… Nous rêvons de le voir!

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Des arches de Noé en terre zouloue (part. 1)

Réserves naturelles d’Hluhluwe-Imfolozi et Isimangaliso Wetlands parks

La dernière étape de notre aventure africaine nous mène dans l’est de la province du Kwazulu Natal, à nouveau près des rives de l’Océan indien.

Deux journées de transition pour s’y rendre (6h30 de route en deux étapes), avec une pause au confort et au panorama inattendu dans une guest house à l’embouchure de la rivière Tugela.

Tuguela mouth. La piscine est trop froide, c’est l’hiver !
Partie de pêche virtuelle

Le fleuve Tugela prend sa source 502 km plus au nord dans le Drakensberg, à la frontière du Lesotho, aux chutes Tugela, 2ème plus hautes chutes de la planète.

Les enfants ont vraiment apprécié les safaris faits les semaines précédentes. La liberté de parcourir soi-même des grands espaces vierges, avec la possibilité de s’arrêter où on veut, le temps qu’on veut, est comme une drogue. Chaque girafe est une rencontre unique. Chaque éléphant impose le silence. Chaque oiseau est différent.

Notre choix s’est porté sur des réserves du sud-est du pays, non loin du Mozambique. On les compare parfois au parc Kruger en miniature. C’est ce qui nous a séduit, leur visite demandant aussi moins d’organisation. Les paysages sont aussi réputés plus variés et surtout, la proximité de la mer offre d’autres paysages et attraits.

Les réserves de Hluhluwe, Imfolozi et isiMangaliso bénéficient d’un climat semi-tropical, d’où leur grande richesse faunistique. On est loin des hauts plateaux desséchés; pourtant l’hiver a été peu humide et les rivières sont à sec. Nous subirons les premières pluies du printemps en arrivant.

Ces réserves accueillent, outre le fameux « trophée de safari » des « big 5 » (Elephant, Rhinocéros, Buffle, Lion, Léopard), d’autres grands animaux : Girafes, Baleines, Requins, Hippopotames… Mais également une avifaune d’une richesse exceptionnelle.

Cependant, derrière les belles images qui vont suivre, il faut avoir conscience que ce ne sont encore une fois que des îlots de vie dans des zones de cultures extensives ou très dégradées. Des plantations d’eucalyptus s’étendent parfois sur des centaines d’hectares. Ailleurs, ce sont des grandes étendues de canne à sucre, et plus épars, des parcelles d’ananas et de bananiers. Une ressemblance certaine avec les Antilles.

Des eucalyptus à l’infini

Nous nous installons à Isinkwe Backpackers Bush Camp et resterons 4 jours dans une oasis forestière, une cabane sur pilotis au milieu de la forêt sèche. Le soir, de grands Galagos, primates proches des lémuriens (Madagascar n’est pas si loin), viennent se nourrir autour du camp.

Notre compagnon du soir, le galago

Safaris dans les réserves de Hluhluwe-Umfolozi.

La partie nord de la réserve s’appelle Hluhluwe (Prononcez « Chlu chlu wé). Elle est parcourue par la rivière du même nom et une dizaine de collines donnant ce paysage si particulier.

Prêts pour le safari ?

Voilà le comité d’accueil. Une Bufflonne et son petit. La route, la savane, même chose pour les animaux qui sont ici chez eux.

On ne passe pas!

Pas de problèmes de tiques sur ces buffles, la famille Pique-boeufs à bec rouge est à demeure.

Famille pique boeuf au festin
Portrait

Les autres ruminants les plus communs du parcs sont les Nyalas. Cette rare et élégante antilope à l’échelle africaine est commune dans la partie nord du parc.

Femelles et jeunes Nyala

Deux autres espèces d’antilopes sont communes : le Guib harnaché (le BushBuck) et l’Impala.

Bushbuck
Un Impala par là !
Mais qui gagne au concours du plus beau pyjama rayé? Moi, bien sûr!
Tout près!

Quel est ce gros caillou gris là-derrière? Non ce n’est pas le Phacochère plein d’espièglerie du Roi Lion de Walt Disney…

Hakuna Matata!

C’est bien notre premier Rhinocéros blanc. En sursis, tant la traque des mafias vietnamiennes et chinoises pour sa corne aux vertus médicales aphrodisiaques est rude. Un carnage au quotidien, qui épuise les sud africains.

L’administration des réserves de la province du Kwazulu Natal publie tous les mois le nombre de rhino tués. 180 par an sur la province. Chiffres morbides d’un trafic difficilement contrôlable, à 5000$ la corne.

Le Rhinocéros blanc, une espèce en sursis

Le Parc de Hulhulwe est actif dans la protection de l’espèce. Nous avons croisé des milices en formation dans le parc. La population est importante (nous avons vu plus de 15 individus) mais non communiquée. Les chiffres sont caché des braconniers. Certains animaux sont munis d’une puce sur la corne afin de pouvoir remonter les filières en cas de braconnage.

Rhinocéros à corne électronique

Conserver l’espèce pour les années à venir… un rêve?

Jeune rhinocéros entraînement à la course

Soutenons l’association SaveThe Rhino qui agit pour la survie des derniers spécimens dans ce parc et ailleurs en Asie et en Afrique.

D’autres rois de la savane nous ont fait l’honneur de leur présence. Un groupe de lionnes avec un mâle digèrent à 200m de la piste après avoir tué un buffle.

Les deuxième et troisième jours, le plus gros et le plus grand animal d’Afrique, quasi absents le premier jour, font un festival au bord de la route.

Le pique boeuf lui nettoie le dos!

Les éléphants sont plus discrets dans le secteur.

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Rencontre avec les Albatros au large du Cap

Compte-rendu en images d’une sortie inoubliable en mer au large du Cap de bonne espérance, avec l’association Capetown Pelagics. Ces sorties d’observations qui ont lieu chaque week-end à 25 miles au large des côtes (si le temps est clément ), permettent d’observer des espèces d’oiseaux marins qui volent entre Atlantique et Pacifique, là où les eaux des deux océans se mélangent.

Il s’agit d’un secteur presque sans égal pour observer à distance raisonnable des côtes des espèces pélagiques, c’est à dire de haute mer – en compétition avec les excellentes croisières au large de Kaikoura en Nouvlle-Zélande.

Le bénéfice de ces sorties non lucratives finance des actions de conservation dans la région du Cap. Une raison de plus pour les soutenir.

Je les recommande vivement pour les ornithologues bien sûr, mais aussi pour tout amoureux de la nature ayant jamais rêvé de côtoyer les plus grands oiseaux du monde (en envergure). Sujets au mal de mer, bien se renseigner (ou s’abstenir…) car cela secoue beaucoup!…

Cliquez sur les images pour agrandir et apprécier l’envergure de ces géants… Plus d’autres volatiles et mammifères !

Les Oiseaux de Namibie


Rollier à longs brins

Bilan en images de nos observations marquantes d’oiseaux dans ce pays si vaste. 215 espèces observées… Voici nos préférées. Les milieux sont variés depuis les bords du fleuve Okavango, en région tropicale, aux dunes du désert du Namib et aux savanes semi-désertiques d’Etosha.

Traquet Trac trac
Gladiateur backbakiri
Traquet de montagne
Aigle de Verreaux et Corbeau pie
Alouette des Dunes, présente uniquement dans le sud du désert du Namib
Courvite à deux bandes
Ganga namaqua
Ganga namaqua mâle
Gangas namaqua
Autruches
Guêpier à queue d’aronde près du fleuve Orange
Outarde Korhan mâle à Etosha
Vanneau couronné
Outarde Kori
Calao à bec noir (fem.)
Vanneau armé
Francolin à bec rouge
Irrisor damara
Faucon chiquera, à Etosha
Colombe à épaules émeraudes
Ganga à 2 bandes
Cossyphe à sourcils blancs
Agrobate à dos roux
Pic à queue dorée
Gonolek rouge et noir
Inséparables rosegorges
Inséparables rosegorges
Outarde de Rüpell
Souimanga à poitrine rouge
Calao à bec jaune
Calao du Damara
Sterne caspienne
Tisserin à tête rousse
Pélicans blancs
Pigeon de guinée
Flamant nain, Pélican blanc
Flamants rose et nains à Walvis Bay
Guêpiers nains, réserve de Mahango
Guêpier carmin, de retour d’Afrique centrale
Outarde de Ludwig, désert du Namib
Avocettes élégantes, Walvis Bay

Etosha ou l’eden africain

Le parc national d’Etosha fait la fierté de la Namibie. Dans le top 5 des grands parcs africains, il est considéré comme l’une des plus belles réserves naturelles de la planète. Il entoure le vaste Etosha Pan, un immense désert salin plat.

Le désert ou « pan » d’Etosha… Seul endroit où l’on peut sortir de sa voiture.

Nous abordons le parc par son entrée Ouest, nommée Porte Von Lindequist en l’honneur du gouverneur du sud ouest africain allemand au début du XXè siècle.

Un safari à Etosha peut se faire dans sa propre voiture. En saison sèche, comme actuellement, la visite consiste à observer surtout les différents points d’eaux. Les animaux s’y concentrent toute la journée dans un jeu d’allées et venues permanentes.

Ambiance aux points d’eau

Nous débutons par le « dik-dik drive ». Effectivement, les Dik dik, petites antilopes craintives, s’y laissent apercevoir facilement. Elles ont une petite tâche noire au coin de l’œil qui forme une larme. Cela lui donne un air mignon qui attendrit les enfants.

Le Dik dik, le chouchou des enfants

Plus loin, deux voitures attendent et observent au bord de la route. Il y a quelque chose à voir là-bas. Dans les jumelles, un peu au hasard sur la ligne d’horizon, s’affiche le beau et majestueux Guépard. Il se repose sous un arbre. Emotion. Nous avons du mal à le quitter. Nous apprendrons plus tard que le guépard est rare dans le parc du fait de la compétition avec les autres prédateurs.

Fin de sieste pour le Guépard

Dans la même journée, au détour des pistes ou aux points d’eau, nous observons des groupes de springboks, impalas, oryx, koudous, zèbres, gnous, bubales, girafes, éléphants…

Zèbres assoiffés
Oryx, aussi appelés Gemsbok
Bubales roux
le commun Springbok

Mais aussi notre premier Rhinocéros blanc découvert dans une clairière. Nous ne sommes jamais vraiment rassurés quand l’éléphant curieux s’approche très près de la voiture. On reste silencieux, pas de gestes brusques, une envie de filmer ces rencontres pour fixer ces instants dans notre disque dur.

le rare Rhinocéros noir

Les enfants s’échangent appareil photo, caméra et jumelles. Ils se disputent parfois la palme du meilleur découvreur et c’est à qui trouvera en premier le rare spécimen. Nous n’avons pas le droit de sortir de la voiture hormis les coins aménagés. Nous pique-niquons au camping Namutoni.

Mangouste rayée au Camping

En fin de journée, nous arrivons au camping Halali. Le camp est très sec, poussiérieux mais les lueurs du soir invitent à la détente. Nous installons notre camp

Il fait frais le soir car nous sommes en hiver, dans l’hémisphère Sud. Nous nous couvrons et partons admirer le point d’eau non loin de là pour le coucher du soleil.

Il y a des rochers en estrade pour observer. Des spots puissant éclairent le site. Le silence est de mise. Invitation à la méditation.  Les oiseaux viennent boire bruyamment.

Gangas à double bande

Un groupe de zèbres arrive. Ils boivent paisiblement et s’en vont doucement. Nous allions partir quand soudain, notre respiration s’arrête. Sur le chemin au loin, arrive une lionne à la démarche fière et souple. Une deuxième arrive pour boire. Une de nos plus belles rencontres à Etosha dans les dernières lueurs du crépuscule. Romain demande : « Y a quoi ensuite ? ».

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Norvège : Les oiseaux des îles Lofoten

Les balades à pied sur les plages, en montagne ou dans les fjords ont été l’occasion de photographier les principales espèces d’oiseaux caractéristiques de la fin de l’ hiver dans ces contrées nordiques. La neige est encore présente mais fond chaque jour, les arbres sont encore sans feuilles et le soleil brille déjà de 4h à 22h…

Les paysages de haute montagne – pourtant hautes d’à peine 800m – alternent avec des plages de sable clair fin… Mais point de cocotiers !

Voici quelques photos d’ambiance des premiers jours pour fixer le décor…

Dans ces étendues sauvages, habitées par l’homme sur les seuls littoraux, le Pygargue à queue blanche ou aigle des mers est le maître des eaux et des airs.

Pygargue à queue blanche

Mer et montagne s’entremêlent, c’est donc sans surprise que l’on retrouve le maître des cieux alpins, l’Aigle royal

Aigle royal

Dans notre village, Eggum, les Linottes à bec jaune remplacent nos moineaux.

Les Merles à plastron remplacent les Merles noirs…

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