« A Paihia, dans notre village, il y a… »

Par nos reporters Noémie et Cécile

… Un centre-ville avec une pharmacie, deux épiceries, une librairie…

Une école qui fait rêver: du rugby, des vélos et même un tobbogan! Qu’à cela ne tienne: il y a aussi une tyrolienne!

Une bibliothèque ancienne … c’est historique et très chic!

Un pont japonais à la manière de Monet! …

Pour se souvenir, un bâtiment… avec un beau banc…

Une église historique célébrant la paix entre les Maoris et les colons britanniques…

Une caserne de pompiers pour nous sauver…

Face à la mer, un banc de mosaïques, pas du tout archaïque…

Un ponton pour pêcher des espadons!

Une vue incroyable sur la mer… quand le temps est clair…

Des peintures et de l’émotion… Merci Erica Pearce pour votre imagination!!

(c) Erika Pierce

Des trous d’eaux, c’est rigolo!…

La richesse de l’océan… Ses êtres vivants!…

Des tableaux créés par les eaux…

Une plage de coquillages…

Mille fragments de couleurs…

Pour notre grand bonheur…

Des playmobils déconfinés… pour continuer de rêver…

Des chemins qui invitent…

Un phasme grimpeur aux premières lueurs…

Des florilèges d’hibiscus pour oublier un temps le coronavirus…

Des feuilles d’automne aux langueurs monotones…

Du brouillard au loin… ça on aimait moins.

Des gouttelettes de magie et un bateau béni…

La promesse d’un jour nouveau…

Un rayon de lune…

La générosité incarnée…

Margaret, elle est très chouette!

Des moments partagés…

Des enfants gâtés!…

Des recettes de chaleur et de bonne humeur…

Et des gâteaux avec du beurre! …

Avec le chocolat, on peut lécher nos doigts!

Des oiseaux si beaux

Des kiwis, qui sortent la nuit

Et d’autres kiwis, cette fois en fruits! …

A l’écran, un sourire d’espoir…

Et notre cœur qui bat, tout bas… à Paihia… depuis bientôt deux mois.

Librement inspiré de Jacques Charpentreau

L’Otago sauvage

14 – 17 février 2020.

L’Otago est une région de la côte sud est de l’île du Sud, s’étendant entre les Alpes et l’Océan Pacifique.

Les Alpes néo-zélandaises à nouveau franchies, nous arrivons dans la région des grands lacs, au pied du Mont Aspiring.

La lac Wanaka

(c) Google maps

Le temps est gris. Nous fuyons la tempête qui arrose la côte ouest que nous venons de quitter après notre quête des kiwis.

Nous ne faisons que passer le long du lac Hawea. Nous redoutons l’orage.

Arrivés au bord du lac Wanaka, nous nous installons dans un camping au bord de l’eau. Le vent tombe en soirée.

La camping de Glendhu Bay. Un peu trop de monde mais il fallait recharger les batteries…

Les champs sont aussi surpeuplés… Il y 7 fois plus de moutons en Nouvelle-Zélande que d’habitants!

Le lendemain matin sera consacré à retrouver les sentiers après s’être remis du traumatisme des pentes d’Avalanche Peak…

Nous suivons les conseils d’amis voyageurs croisés dans l’avion et après 500m de dénivelé, rejoignons le sommet de Rocky Mountain , au sud-ouest du lac. Un bon rapport effort/panorama, et pas trop de monde. Nous sommes en pleine saison et les touristes sont nombreux en Nouvelle-Zélande.

Depuis les abords du sommet, on devine les glaciers du massif du Mont Aspiring au Nord.

A la descente, le lac diamant reflète en miroir le ciel tourmenté.

La péninsule d’Otago est notre prochaine destination. Pour se rendre des montagnes à la côte sud, réputée pluvieuse (et d’ailleurs colonisée par les écossais…), nous avons été très surpris de traverser des paysages très secs, même chauds, puisque la température dans la vallée d’Alexandra affichait 28°C !

Un micro climat mis à profit par les Néo-zélandais pour en faire le verger méditerrannéen le plus proche du pôle sud : abricots, prunes, pêches et nectarines poussent ici ! Qui l’eut cru?

Nous dormirons dans un free camp (emplacement de camping gratuit) au bord du lac de barrage de Clyde.

L’histoire de cette région est liée à la recherche de l’or…Les premiers colons écossais de Dunedin s’étaient juré de vivre tranquillement mais après la découverte de filons dans l’Otago (Lawrence…), la fièvre de l’or s’est également emparée d’eux… et des milliers de prospecteurs sont arrivés à la fin du XIXème siècle. D’Europe d’abord, mais aussi de Chine, plus tard. Cette histoire est relatée au musée de Lawrence, charmante bourgade où il convient de faire une pause sur la longue route traversant l’état d’Otago.

Après le Soleil des terres de l’intérieur, l’arrivée sur la péninsule d’Otago est un peu la douche froide… Brouillard et crachin écossais à notre arrivée à Dunedin…

La Péninsule d’Otago, une arche de Noé aux portes de la ville…

A quelques kilomètres du centre ville de Dunedin (120 000 hab.), la péninsule d’Otago est l’un des paradis des naturalistes en Nouvelle-Zélande. De nombreux tours opérateurs l’ont compris et proposent visites et croisières à prix fort… mais avec un peu de temps et en prenant des informations auprès des locaux, il n’est pas difficile d’observer soi-même Albatros, Lions de mers ou Manchots…

Majestueux albatros

Une colonie d’Albatros royaux est installée à l’extrémité de la péninsule. Le centre de conservation propose des visites (plutôt coûteuses) pour les observer. A cette période, il y aurait un ou deux couples visibles au sol. Mais il est surtout grisant de voir ces géants de la mer en vol. Cela est possible depuis le parking du centre, particulièrement les jours venteux ou en soirée.

Nous nous y rendons et malgré le brouillard ce soir-là, la rencontre comble nos espérances; l’ambiance brumeuse rajoute une part de mystère et l’envie de revenir…

Nous y retournons le surlendemain. Le Soleil est au rendez-vous. Un léger vent permet aux albatros de nous survoler facilement.

Continuer la lecture de « L’Otago sauvage »

Oiseaux de Nouvelle-Zélande observés en confinement Covid-19…

Liste commentée et illustrée des oiseaux observés depuis le balcon

A Paihia (Northland, Far north district).

Un peu partout dans le monde, les ornithologues confinés se sont amusés au jeu d’établir la liste des oiseaux observés depuis leur fenêtre, balcon ou jardin.

Je me suis prêté à l’exercice avec passion… Bilan : 33 espèces. Un score honorable au vu du nombre assez peu élevé d’espèces dans ce pays… Et notamment du fait de la quasi absence de migrateurs de passage dans ces terres du bout du monde.

Cette liste peu également se lire en commençant par la fin, pour avoir la chronologie des découvertes !

Dernier (47 ème jour) : A partit de demain, il est possible de circuler librement dans tout le pays. Bon, pour être précis, depuis le 27 avril, il était possible de faire 1h de route environ autour de son domicile. Mais la date symbolique de fin de confinement est bien le 14 mai.

# 33 Grive musicienne

ce 12 mai au matin, une Grive musicienne me réveille !

Depuis la chambre

Jour 30

# 32 Chardonneret élégant

Chardonneret, zostérops et moineau au bain à la casacade de Kerikeri

Deux oiseaux découverts quelques jours plus tôt à la plage voisine de Waitangi… Avec l’automne, les fringilles semblent se rapprocher des habitations.

# 31 Pinson des arbres

L’automne arrive, ou pour d’autres raisons, mais j’observerai presque quotidiennement le Pinson des arbres à mangeoire de la voisine ou en vol…

#30 Canard colvert

Oublié celui-là! Je ne l’attendais pas alors qu’il y en a ça et là dans les petites résurgences des rivières des plages voisins. Deux en vol devant la maison.

#29 Cormoran noir

En vol au ras des bateaux… Petit taille, pas de trace de blanc sur la tête ou le cou, queue bien visible : Je l’attendais depuis longtemps car quelques individus pêchent non loin dans l’estuaire voisin.

#28 Tadorne de Paradis (endémique)

Juste avant de passer derrière la colline, un beau vol attrapé in extremis aux jumelles.

Jour 7

#27 Verdier d’Europe

Encore une introduction d’espèce européenne faite par les colons pour égayer le silence des prairies et des jardins, trop silencieux à leurs oreilles après qu’ils aient détruit les végétations endémiques…

#26 Aigrette à face blanche

Je scrute le ciel depuis 18h, ayant repéré qu’une dizaine se nourrissent à marée basse dans l’estuaire de Waitangi voisin, mais caché par la forêt. Il y a bien une qui allait passer devant le balcon. Bingo à 19h20… en plein film avec les enfants!

L’ Aigrette à face blanche est bien répandue en Nouvelle-Zélande, Australie, Nouvelle-Calédonie et Indonésie.

Jour 3

#25 Pigeon de Nouvelle-Zélande

1 en vol en plein BBQ du dimanche, juste avant que la bouteille de gaz ne soit vidée ;-(

Ce pigeon frugivore assez commun est très gros,

#24 Gérygone de Nouvelle-Zélande

Deux « pouillots gris » (Grey warbler) dans le jardin du voisin au petit matin.

#23 Ninoxe boubouk (Morepork)
La seule chouette native de N-Z. Un « kiew » bien net par deux fois alors que m’endormais… Yes! Inéspéré. Seulement ma deuxième entendue depuis février.

#22 Labbe parasite 
Bingo ! 3 labbes harcèlent les dizaines de Sternes tara dans la pêcherie.

#21 Sterne tara
La sterne marine quasi endémique de Nouvelle-Zélande (White fronted tern). Commune. Un gros groupe en pêche sur un banc de poissons, assez loin.

#20 Martin pêcheur sacré
Merci la petite famille! Je faisais la sieste! Je me suis rarement levé aussi vite. Sur le fil électrique à 30m … Revu régulièrement par la suite.

#19 Sterne caspienne
Attendue. Vole au-dessus de la plage.

Malgré son nom relatif à la mer intérieure de l’ex empire soviétique, cette grosse sterne est présente sur tous les continents – à l’exception de l’Amérique du Sud dont elle ne fréquente qu’occasionnellement le littoral caraïbe.

#18 Perruche omnicolore
Des cris et deux oiseaux en vol dans les grands arbres ce matin.

#17 Tui
(Endémique). Chant discret à l’aube. Le Méliphage tui est un des oiseaux les plus symboliques de N-Z.

Tui

#16 Aigrette sacrée
Ma 102 espèce en Nouvelle-Zélande ! En vol au ras de l’eau à plus de 400m.

#15 Tourterelle domestique / de Barbarie
Surprise en voyant passer comme un flèche une tourterelle type « turque »… Il s’agit en fait de la Tourterelle domestique (Barbary dove, forme domestique de la tourterelle rieuse – African collared dove), qui traine ça et là dans le nord du pays.

#14 Huîtrier de Finsch (endémique)
Un beau groupe en vol en soirée. C’est la deuxième espèce d’huîtrier endémique de N-Z. Il ressemble au notre.

#13 Fou austral
Pêchent au fond de la baie devant Russel, cité historique visitée il y a quelques jours.

#12 Grand Cormoran
Moins commun que son cousin le Cormoran varié. Gros cormoran noir en vol, pas de traces de blanc. Revu de plus près sur la plage :

#11 Zostérops à dos gris
Un petit groupe dans le bouleau.

#10 Rhipidure à collier (Fantail – endémique)
Démonstration de mode dans le jardin du voisin pour ces Fantail endémiques qui étalent leur queue en éventail.

#9 Cormoran varié
Un grand cormoran au ventre blanc, là bas au-loin sur la baie.

#8 Etourneau sansonnet.
En vol vers un dortoir.

#7 Huîtrier variable
Yes! Un bel endémique de N-Z là-bas aux jumelles sur les récifs à marée descendante. Tout noir sauf les pattes rosées et le bec bien orangé.

Un de mes oiseaux préférés ici !

#6 Hirondelle messagère
Messagère de l’automne qui arrive à grands pas

#5 Merle noir
Ce bon vieux merle !

#4 Martin triste.
Importé d’Asie. N’est présente sur le nord-est de l’Ile du Nord.

#3 Goéland dominicain
Gros goéland mastoc qui vient sur le toit.

#2 Mouette scopuline (Mouette argentée, ssp de N-Z)
La Mouette commune. Arrive aussi pour les miettes…

(c) Noémie

#1 Moineau domestique.
Beaucoup plus commun qu’en France… ou son statut est inquiétant dans certaines grandes villes notamment, Paris en premier. Margaret leur jette des miettes…

Notre rencontre avec le Kiwi, l’oiseau emblème de la Nouvelle-Zélande

Avec la participation de nos jeunes reporters naturalistes Noémie et Romain

14 février 2020.

Dans notre voyage à la découverte des animaux emblématiques de chaque pays, il était inconcevable de ne pas tenter d’observer le Kiwi, oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande. Même les habitants se surnomment eux-mêmes les « Kiwis » ! C’est dire l’importance que revêt cet oiseau pour les néo-zélandais.

Mais c’est une gageure…. La plupart des « Kiwis » n’ont jamais vu de Kiwi… L’oiseau est exclusivement nocturne et farouche. L’entendre est plus commun. Son cri? « Ki – Wiii », bien sûr…

Kiwi mâle, à Kerikeri

Dès le premier jour, nous étudions le kiwi sur notre livre Birds of New Zealand.

Ils n’existent pas que dans les livres… Dans le parc national d’Arthur Pass où nous commençons notre périple, le grand Kiwi tacheté est présent dans les forêts d’altitude… Ce panneau nous fait rêver…

Nous l’entendrons un soir crier. Un bon début!

Vous saurez tout sur les Kiwis !

Cet animal est très populaire. Il suffit de regarder cette photo d’un jeune kiwi pour comprendre les raisons ! « So cute« …

Crédit photo : DOC (Department of Conservation)

Il est inexact de parler « du Kiwi » car il y a cinq espèces de kiwis : en anglais et français :

  • North Island Brown Kiwi / Kiwi de Mantell : assez commun dans l’Ile du Nord
  • Little Spotted Kiwi / Kiwi d’Owen : Petit, rare, dans des îles sanctuaires libres prédateurs
  • Great Spotted Kiwi / Kiwi austral : le plus grand, dans l’Ile du Sud
  • Rowi / Kiwi d’Okarito : le plus rare
  • Tokoeka / Kiwi roa : dans les fjords inaccessibles du Southland

Voici la carte de répartition des espèces de kiwi. La légende est fonction de la couleur du mini kiwi en icône des photos ci-dessus. Le plus rares sont : le Rowi et le Tokoeka, dans l’île du Sud.

Les kiwis sont endémiques, cela veut dire qu’ils sont présents seulement en Nouvelle-Zélande. Ce sont des oiseaux nocturnes, incapables de voler, proches parents des autruches ou des émeus que nous vous avons déjà présentés !

Ils ont des caractéristiques proches des mammifères. Ce sont des oiseaux très spéciaux : leur moelle osseuse est remplie, c’est pour cela qu’il ne peut pas voler !

Les kiwis ont des plumes qui ressemblent à des poils !

La longévité du kiwi est de 30 à 35 ans.

Les kiwis sont les seuls oiseaux qui aient les narines au bout du bec ! Cela leur permet de repérer à l’odeur des petits invertébrés sous le feuillage ou de repérer des baies. Leur bec possède également des capteurs pour repérer les mouvements.

Ils possèdent également de nombreuses vibrisses à la base du bec et au-dessus des yeux, ce qui lui confère un sens tactile développé la nuit. Quel arsenal pour se nourrir de nuit !

Ils se servent aussi de leurs pattes puissantes pour creuser les terriers ou chercher à manger.

Nous présenterons son cycle reproducteur et ses prédateurs dans le prochain paragraphe car on en parle beaucoup au cours de la visite :

Notre visite du centre de conservation des kiwis de Franz Joseph.

Le centre WildLife West Coast présente aux touristes à travers une exposition les différentes espèces de kiwis ainsi que leur action en faveur de la préservation des rares Rowi et Tokoeka)

La visite commence par un secteur sombre où il est possible d’observer de jeunes kiwis vivants qui grandissent ici avant d’être relâchés. Nous en avons vu un. Hélas les photos sont interdites, de toutes façons c’était trop sombre… Voilà à quoi il ressemblait…

(c) Kiwibird, Queenstown

Il se déplace discrètement dans les coins de son enclos. Une sonorisation reproduit les chants des oiseaux forestiers. Il fait nuit dans la pièce car sinon en journée, les visiteurs les verraient toujours dormir. Leur cycle quotidien a été inversé !

Continuer la lecture de « Notre rencontre avec le Kiwi, l’oiseau emblème de la Nouvelle-Zélande »

L’ ANZAC Day en Nouvelle-Zélande

25 avril 2020.

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Aujourd’hui c’est « l’ANZAC day » en Nouvelle-Zélande, un jour férié.  ANZAC signifie « Australian New Zealand Army Corps ». La première ministre, Jacinda Ardern, a appelé ses compatriotes à se lever à l’aube pour commémorer toutes les actions des soldats engagés et tués lors de la première guerre mondiale.

Ces hommes, Néo-zélandais et Australiens, ont parcouru des milliers de kilomètres…

Pour donner quelques exemples, ils se sont engagés le 25 avril 1915 en Turquie lors de la bataille de Gallipoli (Détroit des Dardannelles). Ils ont combattu en France, également du 24 au 26 avril 1918, sur le territoire de la commune de Villers-Bretonneux (Somme). Ils stoppèrent à l’époque l’avancée allemande vers l’ouest, préservant ainsi la ville d’Amiens. Dans la région d’Ypres, en Belgique, de nombreux soldats sont tombés pour notre liberté dans un véritable enfer de plomb et d’acier.

La fête se célèbre à l’aube en mémoire des principaux assauts de l’ANZAC qui ont eu lieu à 6 heures du matin..

Ce matin, Margaret, notre « mamie de coeur » néo-zéalandaise nous a invités à nous lever à l’aube (6h45) et à marcher avec elle et son mari sur le port pour rendre hommage aux soldats. Elle a épinglé un petit coquelicot (a poppy) sur le manteau des enfants.  « A red poppy, a symbol of remembrance and hope for a peaceful future ».

Deux voisins ont déposé une gerbe. Bien sûr, dans le strict respect des règles de distanciation ! 😷… Puis, le son d’une trompette s’est élevé sur le front de mer quasi désert. « D’habitude, tout le village est présent et on prépare un petit déjeuner convivial à la maison du « war mémorial « , raconte Margaret.

Les enfants ont préparé un collage en mémoire des soldats ; ils l’ont offert à Margaret et Lou pour les remercier de leur chaleureux accueil en Nouvelle Zélande, en ces temps le confinement.

Les anglais utilisent l’expression: « Lest we forget » : Nous ne devons pas oublier…

« A nous le souvenir, à eux l’immortalité »

Un moment fort, partagé avec quelques habitants de Paihia, après la fête nationale australienne en janvier !

The Wild West Coast. Détour par la côte sauvage.

La côte occidentale de l’île du sud est un monde à part entière. Région la moins densément peuplée du pays, cette partie sauvage est aussi une des plus arrosées. Il tombe 3 à 4 m d’eau par an selon les stations. Ne venez pas là pour le bronzage. Le soleil n’est vraiment pas quotidien et les mouches sandfly ne vous laisserons pas de répit après le coucher du soleil… Mais la nature y est généreuse et les amoureux d’espaces sauvages ne doivent pas passer à coté !

Nous abordons le Westland district – la région administrative – dès que nous quittons Arthur Pass. D’imposants ouvrages d’art relient les versants puis la route plonge vers la Mer de Tasman.

Les pentes sauvages accueillent le perroquet Kéa, un des oiseaux les plus intelligents du monde. Nous en parlerons dans un prochain article !

Kéa

L’arrivée sur la côte nous offre un beau moment de liberté avec notre van. Se garer au bord de l’Océan, jouer sur la plage, déguster une salade et croquer à pleines dents des fraises cueillies du matin, achetées dans une petite guérite au bord de la route…

Un moment de pur bonheur !

Nous arrivons à Hokitika, une des principales bourgades touristiques de la partie sud du Westland.

Les environs d’Hokitika

Hokitika est la capitale du Jade (pounamou en maori). La pierre verte se trouve dans certaines rivières descendant les alpes néo-zélandaises. Pierre sacrée, elle fut utilisée par les maoris dans la construction de leurs armes et dans leurs parures. Aujourd’hui elle est utilisée essentiellement en joaillerie. Le village possède des dizaines de boutiques vendant toutes sortes de bijoux, montés de pierres locales… ou importés d’au-delà de la Mer de Chine…

La ville est située au bord de l’estuaire de la rivière Hokitika. Les courants violents nés de la rencontre du fleuve avec l’océan ont causé de nombreux naufrages à l’époque des ruées vers l’or. Des mineurs de l’état de Victoria en Australie, en provenance de Bendigo et Ballarat notamment -rappelez-vous : http://obsreveurs.fr/index.php/2020/03/21/a-la-recherche-de-lor/ ! – arrivaient sur le rivage après leur traversée de la mer de Tasman et tous les 10 jours, un navire s’échouait…

Les matériaux des épaves ont servi aux habitants pour aménager ou construire des maisons, changer la machine à vapeur d’un moulin à grain, et même la cloche d’un navire a servi à une église locale !

Aujourd’hui, l’épave de ce bateau est recyclée en table pique-nique!

Et seuls les branchages chariés par les rivières en crues sont aujourd’hui récupérés pour d’autres constructions… ou pour un festival annuel de créations artistiques sur la plage.

Notre petit camping – enfin simpe parking avec sanitaires -, nommé « Woodstock », est situé au bord d’un pré et de la rivière Hokitika. Les sommets restent cachés par d’épais nuages. Cela évite de déconcentrer nos étudiants…

Seuls quelques moutons et l’arrivée de notre premier Pigeon de Nouvelle-Zélande sur un fil électrique nous dérangent.

Carpophage de Nouvelle-Zélande

En soirée, nous partons à la frontale à 1 km de là pour observer un spectacle naturel bien caché… Une « grotte » aux vers luisants.

Le spectacle est gratuit et confidentiel : quelques personnes seulement nous accompagnent dans la contemplation de cette voûte céleste étoilée par de minuscules petits invertébrés. Difficile de rendre l’ambiance lumineuse et silencieuse par une photo… Bien sûr, pas de flash pour ces petites bêtes à protéger!

La magie des Glow worms

Nous reprenons la route le lendemain vers le sud. La prgression est lente. Les passages de rivières sont souvent des ponts à une seule voie. Et il y en a beaucoup !

Malheureusement les pluies violentes font souvent déborder ces rivières et ces ponts non suspendus sont fréquemment victimes des flots et se retrouvent emportés, bloquant pour quelques semaines la circulation routière. Cela est arrivé en janvier, juste avant notre venue. Il reste beaucoup de travaux et de stigmates de cet épisode météo.

Nous faisons une brève pause au bord du lac de Mahinapua.

Le petit circuit piéton proposé en marge d’un terrain de camping est riche en plantes indigènes et en oiseaux. Nous y ferons notre deuxième observation du discret Râle Weka et du Faucon de Nouvelle-Zélande, deux espèces endémiques.

Râle weka
Faucon de Nouvelle-Zélande

Toute la côte occidentale est couverte de forêt primaire intacte. C’est le refuge de plusieurs espèces d’oiseaux qui ne fréquentent que les forêts indigènes du pays.

C’est ce paysage qu’ont découvert les premiers chercheurs d’or arrivés dans les années 1860-1870. Il ne devait pas être facile de se frayer un chemin vers les rivières aurifères. Mais le jeu en valait la chandelle! Je m’y suis mis aussi 😅.

La cité minière de Ross

Hélas non, les mines sont fermées… A la place, ce sera un temps de travail au camping d’Harihari où nous rechargeons les batteries après 3 jours de camping sans électricité…

Franz Joseph et Okarito

Le lendemain, c’est notre journée consacré au kiwi, habitant rare de ces forêts bordant la mer de Tasman.

Avant, nous décidons d’aller randonner au pied du glacier Franz Jospeh. Malheureusement la route est coupée par des travaux et nous devons attendre 2h. Nous ne pouvons du coup qu’y faire un pique-nique rapide avec vue sur un petit promontoire donnant une vue sur la vallée glaciaire. En effet, nous ne devons pas tarder car nous avons rendez-vous à 14h pour une visite guidée VIP du West Coast Wildlife Centre, consacré à la sauvegarde des Kiwis. Nous en parlerons dans notre prochain reportage !

Lointaine vue sur le glacier Franz Jospeh

Les aventuriers voulaient une nouvelle voiture…

Le soir, nous rejoignons le camping du petit village d’Okarito, dix kilomètres à l’écart de la route principale.

Okarito.
Près du camping.
la plage de galets

Ce village est un havre de paix qui abrite notamment dans les forêts et mangroves voisines la rare Grande Aigrette et la seule population de Rowi -Kiwis d’Okarito- du monde.

C’est ce qui nous amène ici. Le soir, avec un guide, en petit groupe, j’irai essayer de rencontrer, dans son milieu naturel, le plus rare kiwi du monde avec lexcellente agence Okarito Kiwi tours. Suspense et détails dans le prochain article !

L’excellente agence Okarito Kiwi tours. Hélas non recommandé pour les enfants.

Au petit matin, les sommets alpins sont brièvement découverts.

Le lagon d’Okarito.

Une balade au bord du lagon et de l’océan nous offre de belles lumières et de nombreuses observations de passereaux. Mais aussi des sternes, grandes aigrettes, tadornes et huîtriers.

Nous reprenons la route pour quitter la côte occidentale. Près de 300 km nous attendent, en passant par le village de Haast (qui a donné son nom au célèbre Aigle de Haast, le plus grand rapace -aujourd’hui disparu – qui aie jamais existé).

Aigle de Haast, Musée Te papa, Wellington

Nous n’y verrons que l’oiseau le plus petit de Nouvelle-Zélande, le Xénique grimpeur… Pas vraiment la même envergue.

Xénique (à retenir pour le Scrabble!)

Voici en trois images les paysages de la route sauvage longeant la côte puis traversant les Alpes par la vallée et le col d’Haast.

Haast river
Thunder creek Falls

Nous n’irons pas jusqu’à Wanaka ce jour là, mais nous nous arrêtons au Camping DOC de Cameron Flat, qui nous séduit par sa vue sur la vallée de la Makarora et le Mont Brewster. Les mouches naines, appelées ici sandfly, nombreuses sur la côte ouest, nous laisseront à peu près tranquilles cette fois-ci.

Aucun regret d’avoir commencé notre exploration du pays par ces terres sauvages. Loin des foules, la côte ouest recèle bien des surprises !

A très bientôt pour un reportage sur les Kiwis que nous y avons rencontrés !

Défi sportif sur l’Île du Sud : Avalanche Peak (1833 m)

A peine sortis du vol Brisbane – Christchurch et d’une courte visite de cette ville capitale de l’Île de Sud, nous rejoignons les montagnes qui nous attirent comme des aimants.

Nous avons loué un « camper van » le matin même et après 2h30 de route, nous nous installons au camping d’Arthur Pass, géré par le parc national – plus exactement par le DOC, Department of Conservation. C’est en fait un parking bondé autour du bâtiment préfabriqué du centre d’accueil des visiteurs du parc national. On fera mieux. Mais le soleil est de mise et la météo garantit une belle journée le lendemain.

Avalanche Peak.

La littérature est unanime. Ce n’est pas de la rigolade.

Peut-être la « randonnée populaire à la journée la plus difficile de Nouvelle-Zélande ». Un mur. Un trek exigeant « pour les marcheurs aguerris ». Un Challenge »…  Il ne fallait pas en dire plus pour le mettre au menu des défis sportifs de notre voyage au long cours. 

Il fallait être un peu fous…

Dès le premier jour, nous avons senti la force du Soleil néo-zélandais. Il brûle la peau. L’ozone reste en couche fine à cette latitude (43° S). Aussi, nous partons tôt pour profiter de la fraîcheur matinale. Vers 7h30, nous nous engageons sur le sentier qui part du camping.

Doudou lapin est de sortie. Ce serait dommage de rester au fond du van !

Le topo de la randonnée est simple : le chemin monte tout le temps sur un dénivelé de 1090 m, c’est raide, c’est long, c’est tout le temps au soleil, et il y en a pour au moins 8h.

Le profil (une boucle de 7km) est simple… et redoutable
(c) https://www.doc.govt.nz/map/index.html

Voilà les premiers kilomètres. Ce n’est pas sans rappeler de début de la Montagne de la Table au Cap!

Nous prenons le petit déjeuner après les premières pentes.

Avec vue sur la cascade!

La première partie est essentiellement forestière. Le sous-bois est composé de petits arbres tordus. Quelques oiseaux nous saluent au passage et s’approchent quand on agite les buissons (un « truc » conseillé par un Ranger du parc) !

Voici le Xénique grimpeur (en anglais ‘Rifleman’ et en maori ‘titipounamu‘). A peine 8cm de long et moins de 7 grammes !

Xénique grimpeur

Et le Miro mésange ou Tomtit, à peine plus gros mais très curieux.

Tomtit

Tous deux sont endémiques à la Nouvelle-Zélande, c’est à dire qu’on ne les trouve nulle part ailleurs. Mais cela fera l’objet d’un article à part !

Deux heures d’escalade plus tard, la limite supérieure des forêts s’annonce. La vue se dégage sur la profonde entaille qui permet le passage de la route et de la voie ferrée au travers des Alpes néo-zélandaises.

Vue de loin, les paysages ressemblent aux Pyrénées…

Mais les alpages sont couverts de plantes inconnues et nous sommes accueillis par un perroquet… Le Kéa est le seul de sa famille à fréquenter les hautes montagnes.

Perroquet Kéa dans son milieu naturel

Les plantes ont néanmoins développé les mêmes ruses pour résister aux conditions météorologiques difficiles et ce bouquet de fleurs à pétales de velours Leucogenes grandies ressemble en tous points à notre Edelweiss. Elle est d’ailleurs surnommée l’Edelweiss de l’Ile du Sud !

Des renoncules…

et un tapis de silènes proches de celles que l’on trouve en Europe.

L’étude des ressemblances botaniques nous occupe durant les deux prochaines heures… Entre deux pauses pour souffler!

La surprise viendra d’un Chamois européen sous un bloc rocheux ! Nous ignorions qu’ils avaient été introduits par les Anglais au XIXè siècle pour le loisir de la chasse… ;-(

Après 4h30 d’efforts, Romain vire en tête au sommet ! Une énergie qui nous a tous surpris. On avait du mal à le suivre dans les pentes finales…

1er au sommet… avec doudou !

Quelle graine de champion!

Toute la famille n’a pas démérité. La photo d’usage au sommet est un exercice d’équilibriste. Pas un pas en arrière!

Au nord, la vue sur le Mont Rolleston et de ce qu’il reste de son glacier ne souffre d’aucun nuage.

Vers le Sud, la vallée de la Waimakariri serpente en charriant des blocs morainiques.

Après les photos et le pique-nique tant attendu, il faut songer à redescendre sans trop tarder car notre véhicule, garé au camping, doit être déplacé avant 17h…

On the way back…

Nous entamons prudemment le retour, sur un chemin aérien.

C’est une grosse partie du challenge qui nous attend encore. Pas la plus facile car la pente est toujours plus dangereuse et glissante en descente qu’en montée.

Mais le timing n’est pas si serré et nous prenons le temps, non pas de flâner, mais de descendre tout doucement. Les genous sont mis à rude épreuve et une foulure serait synonyme d’évacuation par hélicoptère, il faut mieux éviter !

Dernière vue sur les cîmes…

…avant de plonger vers les alpages puis la forêt par la (toujours très raide) piste nommée Scott Track. Les genous souffrent.

Nous apprenons que la forêt est l’habitat d’altitude du Grand Kiwi tacheté… Mais pour l’entendre, il faut revenir la nuit. Une autre fois !

Seul un Kéa nous accueille…

Peut-être vient-il féliciter les enfants… Mais finalement leurs parents ont presque plus de mal désormais ! Bientôt nous courrons après eux !

Epuisés mais enivrés par la montagne, nous regagnons un camping un peu plus isolé, le Klondike Corner DOC campsite. Le soleil ne nous aura pas épargné ; il faut encore s’en protéger à 18h passées :

La nuit, un kiwi crie dans la forêt. Une entrée en matière réussie dans les grands espaces néo-zéandais… Mais nos jambes et nos corps s’en souviendront un peu trop longtemps !

Kia ora aotearoa ! (Bienvenue en Nouvelle-Zélande !)

Devils’ punchbowl Waterfall, col d’Athur Pass.

Carte de notre exploration de la Nouvelle-Zélande

Voici notre parcours à ce jour… avant le confinement.

Nous sommes arrivés à Christchurch le 8 février. Nous avons loué un van et avons parcouru le pays, durant cinq semaines. Nous avons exploré l’île du sud en choisissant de faire une boucle autour des Alpes néo-zélandaises.

Nous sommes ensuite remontés vers l’île du Nord (en ferry) pour explorer le plateau volcanique puis la côte pacifique dans les secteurs de Coromandel et du Golfe d’Hauraki.

Actuellement nous sommes dans la péninsule Nord… au bord de la Bay of Islands.

Notre terre d’accueil…

Le 16 mars, nous avons refusé d’embarquer pour le Chili et avons attendu quelques jours à Auckland pour voir comment la situation évoluait.

Dès la première centaine de cas de Covid-19 dépistés, la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a décidé de confiner la population pour 1 mois. Les frontières étaient déjà fermées depuis une semaine. Nous étions dans un camping dans la baie des îles quand nous avons appris la nouvelle et avions 48h pour trouver un appartement…

La veille de l’annonce du confinement, comme une prémonition, une petite boulangère dans le village de Russel nous avait dit: « Ne vous inquiétez pas, les Kiwis (surnom des Néo-zélandais) prendront soin de vous »…

Nous avons décidé de provoquer notre chance en allant à la rencontre des autochtones dans le petit village de Paihia. Nous avons finalement trouvé un appartement avec vue sur la baie, dans l’extrême nord (Far North) du pays, côté Océan pacifique. Nous sommes sous la protection d’une petite mamie, Margaret, qui a décidé de nous aider en nous proposant son appartement, libre de suite, à prix hors saison.

Beaucoup de stress à la mi-mars, mais notre ligne était claire : la santé et la sécurité avant tout; ne pas précipiter notre retour et rester jusqu’à la fin du gros de la pandémie en Nouvelle-Zélande si possible.

La suite du voyage : l’inconnu.

Les services de l’immigration ont prolongé notre droit de séjour et nous ne savons pas encore quand se fera notre retour en France : mai ou juin selon la réouverture des lignes aériennes?

Ou alors?… la poursuite du voyage? Cette dernière option rêvée semble peu probable.

En attendant, nous reprenons des gestes sédentaires ici à Paihia (N-Z) dans notre village d’accueil.

Paihia

(c) Wikipedia.
L’étymologie du nom Paihia est incertaine. La légende populaire affirme que le missionnaire Henry Williams, arrivé dans la baie des Îles pour y installer sa mission, aurait dit: « Pai here » (« on est bien ici ») à son guide māori, son vocabulaire māori étant limité.

Nous avons trouvé le bon endroit :- )

Merci pour vos messages et bon courage à tous pour traverser cette épreuve.

Bestiaire australien (sans plumes!)

Voici en résumé nos autres observations animales en Australie. Il y manque les serpents car en général on pense plus à les éviter qu’à les photographier!

Prochaine étape : la Nouvelle-Zélande. Un pays sans mammifères (enfin à l’origine) !

Les oiseaux d’Australie

L’avifaune de l’île-continent a tenu toute ses promesses. Une richesse incroyable, de très nombreuses espèces endémiques et une densité d’espèces remarquables… Un régal, avec un seul regret : ne pas avoir pu explorer les régions plus arides ni les forêts côtières et « alpines » (Otway : trop de pluie, Blue Mountains : trop de feux…), pour diversifier encore les milieux explorés. Mais même sans cela, plus de 185 espèces ont croisé nos jumelles, avec une mention particulière pour les perruches, les pigeons et les méliphages, cette grande famille d’oiseaux nectarivores.

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