Défi sportif sur l’Île du Sud : Avalanche Peak (1833 m)

A peine sortis du vol Brisbane – Christchurch et d’une courte visite de cette ville capitale de l’Île de Sud, nous rejoignons les montagnes qui nous attirent comme des aimants.

Nous avons loué un « camper van » le matin même et après 2h30 de route, nous nous installons au camping d’Arthur Pass, géré par le parc national – plus exactement par le DOC, Department of Conservation. C’est en fait un parking bondé autour du bâtiment préfabriqué du centre d’accueil des visiteurs du parc national. On fera mieux. Mais le soleil est de mise et la météo garantit une belle journée le lendemain.

Avalanche Peak.

La littérature est unanime. Ce n’est pas de la rigolade.

Peut-être la « randonnée populaire à la journée la plus difficile de Nouvelle-Zélande ». Un mur. Un trek exigeant « pour les marcheurs aguerris ». Un Challenge »…  Il ne fallait pas en dire plus pour le mettre au menu des défis sportifs de notre voyage au long cours. 

Il fallait être un peu fous…

Dès le premier jour, nous avons senti la force du Soleil néo-zélandais. Il brûle la peau. L’ozone reste en couche fine à cette latitude (43° S). Aussi, nous partons tôt pour profiter de la fraîcheur matinale. Vers 7h30, nous nous engageons sur le sentier qui part du camping.

Doudou lapin est de sortie. Ce serait dommage de rester au fond du van !

Le topo de la randonnée est simple : le chemin monte tout le temps sur un dénivelé de 1090 m, c’est raide, c’est long, c’est tout le temps au soleil, et il y en a pour au moins 8h.

Le profil (une boucle de 7km) est simple… et redoutable
(c) https://www.doc.govt.nz/map/index.html

Voilà les premiers kilomètres. Ce n’est pas sans rappeler de début de la Montagne de la Table au Cap!

Nous prenons le petit déjeuner après les premières pentes.

Avec vue sur la cascade!

La première partie est essentiellement forestière. Le sous-bois est composé de petits arbres tordus. Quelques oiseaux nous saluent au passage et s’approchent quand on agite les buissons (un « truc » conseillé par un Ranger du parc) !

Voici le Xénique grimpeur (en anglais ‘Rifleman’ et en maori ‘titipounamu‘). A peine 8cm de long et moins de 7 grammes !

Xénique grimpeur

Et le Miro mésange ou Tomtit, à peine plus gros mais très curieux.

Tomtit

Tous deux sont endémiques à la Nouvelle-Zélande, c’est à dire qu’on ne les trouve nulle part ailleurs. Mais cela fera l’objet d’un article à part !

Deux heures d’escalade plus tard, la limite supérieure des forêts s’annonce. La vue se dégage sur la profonde entaille qui permet le passage de la route et de la voie ferrée au travers des Alpes néo-zélandaises.

Vue de loin, les paysages ressemblent aux Pyrénées…

Mais les alpages sont couverts de plantes inconnues et nous sommes accueillis par un perroquet… Le Kéa est le seul de sa famille à fréquenter les hautes montagnes.

Perroquet Kéa dans son milieu naturel

Les plantes ont néanmoins développé les mêmes ruses pour résister aux conditions météorologiques difficiles et ce bouquet de fleurs à pétales de velours Leucogenes grandies ressemble en tous points à notre Edelweiss. Elle est d’ailleurs surnommée l’Edelweiss de l’Ile du Sud !

Des renoncules…

et un tapis de silènes proches de celles que l’on trouve en Europe.

L’étude des ressemblances botaniques nous occupe durant les deux prochaines heures… Entre deux pauses pour souffler!

La surprise viendra d’un Chamois européen sous un bloc rocheux ! Nous ignorions qu’ils avaient été introduits par les Anglais au XIXè siècle pour le loisir de la chasse… ;-(

Après 4h30 d’efforts, Romain vire en tête au sommet ! Une énergie qui nous a tous surpris. On avait du mal à le suivre dans les pentes finales…

1er au sommet… avec doudou !

Quelle graine de champion!

Toute la famille n’a pas démérité. La photo d’usage au sommet est un exercice d’équilibriste. Pas un pas en arrière!

Au nord, la vue sur le Mont Rolleston et de ce qu’il reste de son glacier ne souffre d’aucun nuage.

Vers le Sud, la vallée de la Waimakariri serpente en charriant des blocs morainiques.

Après les photos et le pique-nique tant attendu, il faut songer à redescendre sans trop tarder car notre véhicule, garé au camping, doit être déplacé avant 17h…

On the way back…

Nous entamons prudemment le retour, sur un chemin aérien.

C’est une grosse partie du challenge qui nous attend encore. Pas la plus facile car la pente est toujours plus dangereuse et glissante en descente qu’en montée.

Mais le timing n’est pas si serré et nous prenons le temps, non pas de flâner, mais de descendre tout doucement. Les genous sont mis à rude épreuve et une foulure serait synonyme d’évacuation par hélicoptère, il faut mieux éviter !

Dernière vue sur les cîmes…

…avant de plonger vers les alpages puis la forêt par la (toujours très raide) piste nommée Scott Track. Les genous souffrent.

Nous apprenons que la forêt est l’habitat d’altitude du Grand Kiwi tacheté… Mais pour l’entendre, il faut revenir la nuit. Une autre fois !

Seul un Kéa nous accueille…

Peut-être vient-il féliciter les enfants… Mais finalement leurs parents ont presque plus de mal désormais ! Bientôt nous courrons après eux !

Epuisés mais enivrés par la montagne, nous regagnons un camping un peu plus isolé, le Klondike Corner DOC campsite. Le soleil ne nous aura pas épargné ; il faut encore s’en protéger à 18h passées :

La nuit, un kiwi crie dans la forêt. Une entrée en matière réussie dans les grands espaces néo-zéandais… Mais nos jambes et nos corps s’en souviendront un peu trop longtemps !

Kia ora aotearoa ! (Bienvenue en Nouvelle-Zélande !)

Devils’ punchbowl Waterfall, col d’Athur Pass.

Carte de notre exploration de la Nouvelle-Zélande

Voici notre parcours à ce jour… avant le confinement.

Nous sommes arrivés à Christchurch le 8 février. Nous avons loué un van et avons parcouru le pays, durant cinq semaines. Nous avons exploré l’île du sud en choisissant de faire une boucle autour des Alpes néo-zélandaises.

Nous sommes ensuite remontés vers l’île du Nord (en ferry) pour explorer le plateau volcanique puis la côte pacifique dans les secteurs de Coromandel et du Golfe d’Hauraki.

Actuellement nous sommes dans la péninsule Nord… au bord de la Bay of Islands.

Notre terre d’accueil…

Le 16 mars, nous avons refusé d’embarquer pour le Chili et avons attendu quelques jours à Auckland pour voir comment la situation évoluait.

Dès la première centaine de cas de Covid-19 dépistés, la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a décidé de confiner la population pour 1 mois. Les frontières étaient déjà fermées depuis une semaine. Nous étions dans un camping dans la baie des îles quand nous avons appris la nouvelle et avions 48h pour trouver un appartement…

La veille de l’annonce du confinement, comme une prémonition, une petite boulangère dans le village de Russel nous avait dit: « Ne vous inquiétez pas, les Kiwis (surnom des Néo-zélandais) prendront soin de vous »…

Nous avons décidé de provoquer notre chance en allant à la rencontre des autochtones dans le petit village de Paihia. Nous avons finalement trouvé un appartement avec vue sur la baie, dans l’extrême nord (Far North) du pays, côté Océan pacifique. Nous sommes sous la protection d’une petite mamie, Margaret, qui a décidé de nous aider en nous proposant son appartement, libre de suite, à prix hors saison.

Beaucoup de stress à la mi-mars, mais notre ligne était claire : la santé et la sécurité avant tout; ne pas précipiter notre retour et rester jusqu’à la fin du gros de la pandémie en Nouvelle-Zélande si possible.

La suite du voyage : l’inconnu.

Les services de l’immigration ont prolongé notre droit de séjour et nous ne savons pas encore quand se fera notre retour en France : mai ou juin selon la réouverture des lignes aériennes?

Ou alors?… la poursuite du voyage? Cette dernière option rêvée semble peu probable.

En attendant, nous reprenons des gestes sédentaires ici à Paihia (N-Z) dans notre village d’accueil.

Paihia

(c) Wikipedia.
L’étymologie du nom Paihia est incertaine. La légende populaire affirme que le missionnaire Henry Williams, arrivé dans la baie des Îles pour y installer sa mission, aurait dit: « Pai here » (« on est bien ici ») à son guide māori, son vocabulaire māori étant limité.

Nous avons trouvé le bon endroit :- )

Merci pour vos messages et bon courage à tous pour traverser cette épreuve.

A la recherche de l’or…

Les ruées vers l’or (en anglais gold rush) ont commencé en Australie vers 1850. C’est un chapitre essentiel de l’histoire du pays.

Aujourd’hui, le site de « Sovereign Hill » et le musée de l’or à Ballarat dans l’Etat de Victoria, racontent l’histoire de cette fièvre grandissante.

A Sovereign Hill, nous voilà propulsés au XIXème siècle dans un ancien village de mineurs, d’une superficie de 25 hectares.

A peine arrivés, nous testons l’orpaillage. On ne sait jamais… l’or que nous trouvons ici est à nous!

Nous voici équipés de notre matériel : pelle, pan (sorte de grosse poêle sans queue) et tube (qui contient de l’eau) pour mettre nos paillettes d’or. Au boulot!

Comme l’or a une forte densité, les paillettes d’or se retrouvent au fond de notre pan sous le sable. Avec un bon coup de main, on enlève les plus gros cailloux, le sable, et de temps à autre, quelques pépites d’or, plus lourdes que tous les sédiments, brillent au fond sous nos yeux émerveillés… Nous récupérons ensuite nos paillettes pour les mettre dans une petite fiole.

Bon… ce n’est pas avec ça que nous assurerons nos vieux jours…

La prochaine fois, on attaquera à la pioche ! La plus grosse pépite d’or jamais trouvée a été découverte dans ce site à moins de 3 cm du sol !

Son nom, la Welcome Stranger est la plus grosse pépite d’or découverte à ce jour.

Ca fait rêver non?

Au temps de l’exploitation aurifère, les villages se sont peu à peu organisés et développés autour des mines. On peut visiter une ancienne mine reconstituée, le sous-sol et monter voir la vue.

Nous entrons également dans des bâtisses typiques de l’époque où des acteurs en costume nous expliquent les savoir-faire d’antan. Nous avons ainsi visité l’ancienne école, les quelques fermes alentours avec le mobilier d’autrefois, la forge, les pompes funèbres, la caserne de pompiers, l’ancien théâtre, la ciergerie…

Fabrication de bougies (ciergerie)

Nous assistons à la mise en route très bruyante d’un tapis d’orpaillage mécanisé monumental. Le début des gros rendements d’extraction avait sonné !

Aujourd’hui, l’exploitation a toujours lieu sur ce filon à quelques hectomètres du musée en plein air… Mais il n’y a plus de chercheurs en concession individuelle à Ballarat. De nombreux Australiens tentent néanmoins leur chance dans d’autres Etats australiens.

Fusion

Nous assistons à la formation d’un petit lingot d’or.

La fusion de l’or se fait à partir de 1064 °C. Ce métal est tellement dense que ce petit lingot pèse près de 3 kg.

Sa valeur de 220 000 AUS $ nous fait rêver !

220 000 dollars australiens =118 000 euros

Le lendemain, notre fièvre pour trouver de l’or est intacte. C’est « or »….rrible!

Nous trouvons finalement de grosses pépites d’or…

… au musée !

Romain vous présente la « Welcome Stranger » dont nous parlions plus haut. C’est la plus grosse pépite du monde avec un poids de 72 kilogrammes. Ses dimensions ? 61 centimètres de long et 31 centimètres de large !

Noémie rêve… Si on pouvait en trouver juste une comme ça !…

Voici le palmarès du secteur de Ballarat à Bendigo…

Nous apprenons que la vie des chercheurs d’or était très difficile. Peu se sont enrichis, beaucoup ont vécu dans des conditions misérables.

Si vous voulez tenter votre chance, il y a quelques rivières aurifères en France, mais sachez aussi que le détecteur de métaux peut donner de bons résultats après quelques études géologiques !

Pour compléter nos connaissances, nous avons regardé un épisode de « C’est pas sorcier » sur l’or! Disponible gratuitement sur le web.

Pour terminer d’assouvir notre fièvre de l’or, et dans un autre genre… Nous avons regardé « la Ruée vers l’or » de Charlie Chaplin. Les enfants ont beaucoup aimé ! Et se sont rendu compte que la recherche de l’or était loin d’être un loisir !