Lumières hivernales sur les Lofoten, 68° Nord

Après un séjour d’une dizaine de jours en avril 2016 dans l’archipel norvégien des Lofoten, dans la région du Nordland, l’appel du grand Nord a résonné en nous cet hiver.

(c) http://www.joliscircuits.com/

Nous sommes partis découvrir les lumières boréales peu après la fin de l’hiver polaire. En effet, de décembre à janvier, le Soleil ne se lève jamais sur l’archipel, situé à 68° de latitude nord, donc au delà du cercle polaire arctique.

Les jours croissent vite, près de 10 minutes par jour. Comme partout sur Terre, le 21 mars, les jours égaleront les nuits. Début février, le Soleil se lève vers 9h30 et se couche vers 15h. Fin février, c’est 7h30 – 17h !

Un arrivé enneigée

A Oslo, une tempête de neige se déclare durant le transit. Les avions ont une heure de retard, les déneigeuses s’affairent sur le tarmac. Des engins dégivrent les ailes et les antennes des avions. Impressionnant!

1 500km plus haut, à l’aéroport de Narvik-Harstadt, c’est la nuit étoilée. 5 min pour récupérer les valises, 5 min pour récupérer un véhicule de location. L’efficacité norvégienne.

Après une halte chez l’habitant à Evenskjer, nous reprenons la route pour l’archipel des Lofoten.

Transport scolaire

Un majestueux viaduc sépare l’archipel du continent.

Les brèves apparitions du Soleil permettent toujours de capturer des images avec une lumière irréelle.

Nous faisons un halte au petit port de Sildpollen pour une photo souvenir en clin d’oeil à celle faite il y a 7 ans… dans une autre ambiance…

Après trois heures de route et autant de pauses photo, nous arrivons à Svolvaer, la « capitale » des Lofoten, juste pour quelques photos au port avant de faire les courses.

La lumière du soir (15h30…) sublime les paysages.

Le beau temps ne dure jamais… Dès la nuit tombée, la tempête de neige nous rejoint sur les derniers kilomètres avant notre destination.

La déneigeuse municipale doit être appelée par la propriétaire pour libérer l’accès à la porte d’entrée. Nous patientons quelques instants…
On aurait pu confier la tâche aux enfants!

Notre rustique cabane

Hennigsvaer, la Venise des Lofoten

C’est ainsi qu’on surnomme la presqu’île d’Hennigsvaer, habitée par de nombreux pêcheurs de morues… et envahie de touristes en été. La carte postale promise par les guides montre le petit port au pied d’un éperon rocheux illuminé. C’est hélas la grisaille qu prédomine lors de notre visite.

Pourtant la journée a commencé avec le Soleil sur la cote nord de l’Archipel. Nous trainons dans la baie d’Eggum puis prenons un chemin alternatif par la petite route immaculée de Kvalnes.

En chemin, plusieurs Pygargues à queue blanche nous regardent passer… Les Lofoten possèdent la plus grand densité de ces aigles marins massifs et majestueux.

Une cabane isolée se prête à un concours photo entre nous quatre. Voici la photo lauréate!

L’arrivée à Hennigsvaer se fait donc sous la grisaille. En bons globe trotters, il en faut plus pour nous retirer l’appétit !

D’autant que le cadre, même sans lumière, est magnifique.

Un tel paysage laisse libre cours à la méditation.

C’est le royaume de l’Eider à duvet, dont l’utilisation du duvet pour faire des vêtements ou des coussins relève du luxe et est aujourd’hui très contrôlée.

Les toutes premières morues de la saison commencent à être mises sur les séchoirs, après s’être vues découper la tête, et pour certaines arracher la langue pour en faire de la soupe. C’est culturel dirons nous… Bon appétit!…

Au bout du village, la vue porte sur un archipel endormi.

Au retour nous empruntons le pont qui nous ramène sur l’Ile de Vesvagoy.

Le Musée des Vikings

Les déneigeuses s’affairent après les chutes de la nuit.

En route pour le Musée des Vikings de Bordo !

Le musée viking de Lofotr est un musée historique présentant une reconstruction d’un village de l’âge des Vikings d’après les fouilles archéologiques d’un village d’un chef viking.

En 1983, les archéologues ont découvert un clan viking dans le village de Borg daté de 500 après J-C environ. Les fouilles réalisées de 1986 à 1989 ont révélé le plus grand bâtiment jamais trouvé de la période viking en Norvège. La fondation de cette maison de chef mesure 83 m de long et 9 m de hauteur. Ce site aurait été abandonné vers l’an 950.

Le musée reconstitue cette ferme dans un bâtiment en forme de bateau renversé.

Nous nous immergeons dans la vie d’une famille « norvégienne » du 9eme siècle.

Nous poursuivons par une balade vers la belle Eglise de Borg.

En fin de journée nous rejoignons par une route bien enneigée la baie d’Uttakleiv.

Le ciel arbore les lumières rose pale et bleu gris, typiques du grand nord en hiver.

Road trip au bout du monde : Reine, perle des Lofoten

La météo est capricieuse et une éclaircie est prévue pour la matinée du jour suivant. Nous partons plein sud sur la route européenne E10, jusqu’à sa destination finale.

Le Soleil se lève au bord de la Mer du Norvège.

Voici l’église en bois de Buksnes entraperçue à l’occasion d’une petite erreur d’itinéraire…

Le ciel est dégagé ce matin mais il s’annonce plus couvert cet après-midi. Il faut se dépêcher mais comme rouler vite quand chaque virage (et ils sont nombreux!) offre de tels reflets…

Nous arrivons dans l’archipel de l’île de Moskenesøya vers midi.

Le petit port d’Hamnøy semble endormi dans son écrin de neige.

Les cris des Mouettes tridactyles rompent le silence.

Hamnoy au son des Mouettes. Passez en grand écran.
Mouette tridactyle

Cinq cent mètres plus loin, le petit hameau de Sakrisøy est figé au pied de la pyramide monumentale d’Olstinden qui domine la baie à l’ouest.

C’est le site favori des photographes…

Le temps se couvre légèrement quand nous arrivons à Reine. Déjà le Soleil s’éclipse derrière les montagnes qui bordent l’archipel au sud. Le paysage est toujours grandiose.

Le petit port semble endormi. Les bateaux de pêche sont à l’ancre.

Panorama du petit port de Reine

De nombreux séchoirs à morue sont encore vides. C’est le tout début de la saison.

Le temps est très changeant et la tempête de neige s’installe après la visite du village.

Nous rentrons au gîte sur route enneigée, dans la nuit, durant plus d’une heure trente. L’occasion de confirmer le confort et la sécurité apportée par la conduite sur neige avec des pneus cloutés!

Afficher en plein écran pour s’y croire!

Journée boréale

Après une nuit de neige, le lever de Soleil éclaire la neige fraîche.

Nul besoin d’aller bien loin pour apprécier le calme et la magnificence des paysages nordiques des Lofoten. En restant près du village, c’est d’abord la faune discrète que nous pouvons observer : une Loutre passe furtivement derrière la maison! Mais surtout, tous les matins, un groupe de Cygnes chanteurs se nourrit devant nous durant le petit déjeuner :

C’est ensuite l’heure de la sieste.

Les cygnes ne seront pas les seuls adopter un camouflage blanc pur. Les discrets Lagopèdes des saules arborent une livrée hivernale ultra mimétique. Une gageure de croiser leur regard alors même qu’ils habitaient au bord de la petite route du village :

La Mésange boréale est aussi mimétique mais son cri la trahit.

En fin de journée, la météo est variable mais quelques éclaircies laissent entrevoir la possibilité enfin d’observer le ciel. Pour voir les étoiles?

Non…pour chercher les fameuses aurores boréales. L’activité solaire, intense juste avant notre arrivée, s’est calmée depuis 3 jours et nous désespérons d’avoir notre chance aussi…

C’est le moment de régler l’appareil photo… Le temps de pause doit être long, le boitier stabilisé par un trépied…

Effet de bougé en longue pause.

A 20h, rien dans le ciel. C’est l’heure du diner. A 22h, sans conviction, nous enfilons les bonnets et partons au bout du village. La lune est presque pleine et les nuages nombreux.

Romain repère une bande lumineuse laiteuse entre les nuages… L’impression sur le capteur du Reflex est sans appel : Voilà notre première aurore boréale !! C’est la fête!

Il y en a en fait partout, peu intenses… même au zénith… A peine visibles à l’oeil nu, mais les capteurs photographique révèlent la magie. On imagine sans peine les craintes et la vénération des peuples Vikings face à ces manifestations célestes, quasi divines.

Après quelques images floues et ratées, voici quelques essais plus concluants..

Et même un petit selfie à retardement!

On est loin des magnifiques scènes partagées par les traqueurs d’aurores sur les réseaux sociaux… mais pour nous c’est un Graal conquis!

Il est temps de rentrer au village.

Une météo capricieuse sur la côte sud de Vestvagoy

Des éclaircies sont promises sur la côte sud. Nous quittons le village en milieu de matinée.

Les Pygargues rodent toujours sur la petite route.

Nous rejoignons le village de Stamsund. Stamsund est la plus grande base de pêche au chalut des Lofoten. Une piste de ski alpin domine la ville. Ce sera moins sportif pour les enfants…

On peine à trouver le Soleil annoncé! Mais cela n’empêche pas le pique nique!

En début d’après-midi quelques éclaircies permettent de voler quelques photos.

Au petit village de Valberg, rendu célèbre par le polar de Morgan Audic, On ne meurt pas à Longyearbyen, la neige nous rattrape et ne nous quittera plus. Nous passons le Cap Horn et amorçons un repli défensif vers notre village…

En fin de journée nous ne pouvons nous empêcher de ressortir pour une balade au bout du village. Le Blizzard rugit.

La bout du chemin, nous retrouvons la fameuse sculpture de Markus Raetz, la tête, qui change de forme selon l’angle d’observation.

L’art de voir, d’observer les choses autour de nous ; par son œuvre l’artiste nous rappelle que des surprises peuvent parvenir dans la vie si l’on garde les yeux ouverts sur le monde.

L’occasion de quelques montages et fous rires… L’artiste nous pardonnera !

C’est ici que se termine notre excursion arctique, dans la plénitude de ces paysages magnifiques.

Rendez-vous dans le prochain article pour découvrir Oslo et son intense vie culturelle !

Escale à Lanzarote, l’île des volcans

Première excursion hors des frontières nationales après notre périple de 2019-2020 autour du Monde… Pas si simple de voyager en période »post-covid ». Déjà il a fallu décaler notre voyage à Lanzarote prévu initialement en Octobre à cause d’une stupide inattention sur les dates de nos passeports… Voyageurs débutants. Puis surveiller au jour le jour les conditions sanitaires pour comprendre quels formulaires, quels nombre de doses de vaccin étaient requises selon l’âge, la date de la dernière contamination etc… Même pour allez chez notre voisin espagnol.

Un coup de chapeau à tous les voyageurs qui n’ont pas abandonné leurs rêves en partant quand même en pleine pandémie. Que de stress et d’organisation en plus, même pour les « experts voyageurs »…

Pour les lecteurs ornithologues, un petit voyage par ici.

Outarde houbara

Bon voyage ! ¡Feliz viaje!

Malpais de la Corona

Ironie du sort, nous arrivons au nord de l’île dans notre casa rural isolée en plein milieu d’une région appelé « Malpais de la Corona« . Pas de Coronavirus ici mais une terre aride volcanique sans terre, où rien ne pousse. Un « mauvais pays » au pied du volcan « de la couronne » « corona ». Voici qui est plus clair !

Notre casa rural au couleur du Malpais, au pied du volcan Corona

Une vue à couper le souffle sur l’Océan Atlantique… mais qui ne coupe pas le souffle du vent quasi permanent sur cette île peu protégée des alizés du fait de son relief peu prononcé. L’île ne culmine en effet qu’à 670 m d’altitude.

Le soir, les murets de pierre volcanique rougissent comme s’ils reflétaient le panache de feu des volcans…

Les volcanisme a façonné l’île entière. Partout le paysage est le résultat des centaines d’éruptions qui ont eu lieu au cours des 15 à 20 millions d’année de son histoire…

Ce paysage a inspiré la personnalité la plus emblématique de l’île. C’est le peintre, architecte et sculpteur César Manrique, ange gardien de Lanzarote. Il s’est battu pour défendre la nature et l’unité architecturale de son île et éviter sa bétonisation outrancière, les grands hôtels de dix étages qui défigurent d’autres îles comme Gran Canaria ou les côtes méditerranéens espagnoles…

Manrique comprend l’art comme une union étroite et harmonieuse entre l’Homme et la nature.

Il laissera son empreinte sur une dizaine de sites touristiques et ses sculptures habillent la plupart des carrefours giratoires du pays…

Jour 2 : Jameos del Agua

Le site le plus emblématique de l’architecture inspirée de la nature dû à César Manrique est le site de Jameos del Agua. Une ancien couloir de lave proche du littoral a été génialement aménagé en lieu de détente. Salle de réception, Auditorium, restaurant font corps avec la planète et le volcan. Un site incroyable.

Le site s’ouvre par une descente menant à un lac abrité sous la voute naturelle du tunnel volcanique.

Ce lac abrite une espèce de crabe aveugle unique au monde : Munidopsis polymorpha .

Un restaurant donne sur ce lac. Les paravents offrent une scène graphique qui n’aurait pas déplu au génial César Manrique.

Pas trop de photos… pour laisser le plaisir de la découverte si vous venez un jour sur ce site incroyable !

Jour 3: Jardin de Cactus

Un pass acheté sur le premier site nous permet de visiter à moindre coût l’ensemble des sites crées par le sculpteur. César Manrique a conçu ce jardin de cactus avec des pierres de volcan, selon un schéma astucieux de terrasses concentriques.

C’est l’une des plus grandes collections de cactées et de plantes grasses au monde.

Noémie fait un reportage photo dont voici seulement quelques clichés…

Jour 3 : Tour cycliste de l’île de Graciosa

Tout au nord de Lanzarote se trouve un archipel sauvage de 4 îles dont la principale, La Graciosa, est la seule accessible par l’homme. C’est le Parque Natural Archipiélago de Chinijo.

De nombreux bateaux y déposent les visiteurs pour quelques heures ou une journée entière.

Les bateaux accostent dans le petit port de la Caleta de Sebo.

Nous choisissons de visiter l’île à vélo, parfaitement adapté aux dimensions de celle-ci. Un petit loueur nous équipe de vélos tout terrains – pas les plus modernes, mais les moins chers…habitude d’économe tourdumondiste de chercher les adresses n’ayant pas pignon sur rue… Le rapport qualité prix n’était peut-être pas idéal mais qu’importe, nous voilà partis pour les 30km du tour de l’île…

Circuit conseillé

Le vent est de la partie. Il souffle à 40 km/h et comme d’habitude, en pleine face…

Du repos? Que nenni, à la pause il faut grimper un volcan… Parents indignes!

Illusion d’optique, la Montaña Bermeja ne fait que 100 m d’altitude… Il faut moins de 20 minutes à nos sportifs, et le rapport effort/récompense est au-delà de toute espérance!

La descente permet de contempler les autres cônes volcaniques qui constituent le relief de la Graciosa.

On mesure l’aridité de l’île depuis ce chemin.

Nous reprenons nos montures pour chercher un coin pique-nique. Le sable ralentit par endroits notre progression. Il faut pousser…

Nous trouvons un coin de plage à Majapalomas où la houle a façonné de curieuses formations.

arche basaltique

Le retour se déroule dans une succession de chemins ensablés puis caillouteux, avant une longue descente en tôle ondulée… Quelle aventure!

Jour 4 : Mirador del Rio et Volcan Corona

Le belvédère du Mirador del Rio n’est qu’à 10 minutes de notre « casa ». Cet élégant bâtiment inséré dans la roche a été bien sûr désigné par César Manrique. Ses sculptures ornent le plafond de la buvette panoramique entièrement meublée par l’architecte.

Un belvédère extérieur permet d’embrasser l’île de la Graciosa d’un seul regard et revivre notre périple cycliste de la veille.

Panorama du mirador del Rio sur l’île de la Graciosa.

Nous rejoignons le joli village de Ye, perché au sommet de l’île.

…puis partons à l’assaut du Volcan le plus haut de l’île, le Volcan Corona.

Une brèche s’ouvre au nord et permet de rejoindre le bord du cratère.

Cratère du volcan Corona

De la lave s’est elle écoulée par ce tunnel ?

La Graciosa est visible vers le Nord, derrière le plateau couvert de cultures de vignes et de figuiers.

Les pierres volcaniques sont érigées en petits murets pour protéger des vents d’ouest et concentrer la chaleur au pied des ceps.

Lézard de Lanzarote, espèce endémique

Au retour, nous passons visiter Haria, le seul village avec un semblant de végétation, grâce à l’humidité apportée par les brouillards retenus par la crête sommitale.

C’est dans ce charmant village que César Manrique vivait quand il a rejoint l’au-delà…

Seat Ibiza édition spéciale
La piscine du Maître

Jour 5 : Cueva de los Verde, Orzola

Matinée consacrée à la recherche des outardes dans les vastes plaines aux allures de Far west…

On y entendrait presque la détonation des colts…

Mais à la place des Mustangs paissent quelques chèvres et brebis.

Enfin une outarde !

Autre décor l’après-midi : décor un peu plus étriqué avec la visite des Grottes « Cueva de los Verdes », ancien couloir de lave volcanique aujourd’hui remplis d’eau.

Que de paysages en une journée ! La fin d’après-midi se déroule paisiblement sur les plages de sable entourées de rochers basaltique, près d’Orzola. Nous sommes à l’extrême nord de l’île.

Jour 6 : Départ pour le Sud, Teguise et Parc de Timanfaya

Nous faisons nos adieux avec tristesse à notre havre de solitude… Mais sans regrets du fait de quelques soucis de trop plein de fosses sceptiques… Moins glamour!

Nous prenons la route des crêtes pour descendre vers le Sud et visitons la belle cité de Téguise, ancienne capitale de l’île.

Un peu de shopping pour les souvenirs… C’est l’avantage de ne pas être en mode « tour du monde »… Il reste de la place dans les bagages!

Après le pique-nique sur un banc du village, nous traversons à nouveau les plaines désertiques de Famara…

…avant de voir à l’horizon le Parc national de Timafaya où nous avons réservé une excursion.

Bienvenue sur la planète Mars !

Il n’est possible de circuler dans le coeur du parc qu’en bus. Le fragile équilibre du milieu est à ce prix.

Plus de 300 cratères ponctuent l’île de Lanzarote, dont la moitié dans le parc national.

La culture du vignoble est présente même sur les champs de pierres volcaniques, utilisées pour constituer des murets qui protègent les ceps du vent desséchant.

Jour 7 : Volcan Caldeira Colorada et baie d’El Golfo

Ce paysage austère nous attire le jour suivant pour un circuit et l’ascension de la Montaña colorada, un petit volcan aux scories multicolores.

Le temps est gris et ne met pas en valeur les couleurs.

Certains promeneurs protègent les rares plantes du piétinement. Belle initiative. Celle-ci fleurira d’un beau violet.

L’ascension est raide et les pierres basaltiques glissent sous nos pas…

Des paysages encore totalement différents se présentent à nous en rejoignant 15km plus loin la côte ouest de l’île. Il s’agit d’un des seules industries de l’île de Lanzarote : la mine de sel d’El Janubio.

La récolte du sel se fait à la main.

Des murets en pierre volcanique séparent certaines parcelles.

Le site est apprécié des photographes pour ses reflets et sa géométrie inspirante.

Nous poursuivons sur le secteur d’El Golfo et la très touristique Laguna Verde. Une lagune naturelle aux couleurs olive.

Cliquez pour admirer le panorama!

Le village est juste à coté, les touristes se pressent dans les petits restaurants… En mode « baroudeurs », nous préférons le sandwich maison un peu plus au nord du port…

Peu de voisins sinon un pêcheur en pleine action…

…et un volcan endormi…

Sur le lieu de pique-nique, nous trouvons de jolis cailloux verts, fragments d’olivines, parmi les miettes de basalte. La fièvre s’empare de nous!

Jour 8 : Baptême de plongée en famille à Puerto del Carmen

Le printemps n’est pas la bonne saison pour la baignade dans les îles Canaries. L’eau y est un peu trop fraîche. 17-18°C, ça va quelques minutes…

Mais l’île est en revanche connue pour ses fonds marins riches en poissons et est la Mecque de la plongée en bouteille de l’Atlantique nord…

J’y vais j’y vais pas?

Nous tentons quelques moments de snorkeling

Avant de passer à l’étape suivante : nous réservons un créneau de Baptême de plongée avec Bouteille, en famille, chez AQUASPORT DIVING, une agence franco espagnole.

Equipement : combinaison, masque, tuba, bouteille de plus de 10kg d’oxygène…

C’est parti !

Nous apprenons à respirer sous l’eau – pas facile au début! Un moniteur s’occupe des enfants, l’autre des parents… Cela permet de diminuer le stress de ces derniers, stress inutile car les enfants sont très à l’aise – après une légitime appréhension avant de se lancer !

Au tableau : De nombreuses seiches, deux hippocampes, un requin plat endémique, et bien d’autres poissons colorés…

Un expérience incroyable. Quel univers parallèle…

L’heure est venue de dire adieu a cet étonnant caillou volcanique lancé au milieu de l’Océan… Une pépite que nous vous invitions à découvrir!

Les enfants ont conçu un petit film de 8 minutes de notre aventure : Mettez en plein écran 😉

Les Oiseaux de Lanzarote

Repartir en voyage deux ans après l’interruption du périple des obsrêveurs autour du monde, c’est comme retrouver des habitudes là où on les avait laissées… Même valises, mêmes habits fétiches du moins pour les adultes (l’aînée ayant pris 20 cm notamment), mêmes envies de grands espaces et de découverte de cultures nouvelles et de faune insolite…

Le choix d’une île hispanophone fait inconsciemment écho à ce continent latino américain que nous n’avions pas pu découvrir à la fin de notre voyage de 2020…

Les paysages arides et volcaniques de l’île de Lanzarote semblent sans vie au premier abord. De maigres plantes grasses et autres plantes xérophiles (qui aiment la sécheresse) cherchent à survivre aux conditions difficiles : vent, soleil permanent, pluies rares voire quasi absentes selon les endroits. Il n’y presque pas d’arbres à part quelques palmiers sur les hauteurs d’Haría, des figuiers cultivés ici ou là…

Malpais de la Corona. Le « mauvais pays », inculte…sauf pour l’homme ingénieux

Quelques espèces y ont néanmoins élu domicile en s’adaptant à ces conditions. Certaines sont endémiques des îles de l’Atlantique.

Villages et plantations

Ironie de la toponymie, nous nous installons au pied du volcan Corona, près du village d’harda. Mais ici en cette fin avril 2022, grâce à très fort taux de vaccination, l’insouciance face à la pandémie a enfin gagné les habitants.

Voici notre improbable « casa rural » au pied du volcan… et au milieu des maigres cultures gagnées sur la lave.

Aux alentours de notre gîte rural, le Pipit de Berthelot est l’oiseau le plus abondant. Son cri se fait entendre un peu partout.

Plus difficile à voir, la Fauvette à lunettes se cache dans les buissons. Celle-ci a été surprise au village de Maguez en plein nourrissage. Elle récoltait des chenilles sous un figuier pour les apporter dans son nid au cœur d’un buisson.

Plus discrète, surtout repérée à son cri, la Perdrix gambra est ici un gibier. Cela n’en reste pas un bel oiseau!

Dans les villages et sites touristiques, mais aussi dans les grottes de lave, nous trouvons le Moineau espagnol. Il diffère du moineau domestique par son cri mais surtout sa calotte entièrement brune et sa gorge fortement striée de noir.

Jable de Teguise et Famara

Dans les plaines arides, une seule espèce d’Alouette a élu domicile. Il s’agit de l’Alouette pispolette, aussi présente en Espagne, en Afrique du Nord et au Proche Orient.

Son chant flûté, assez voisin de celui de l’Alouette des champs européenne, retentit au petit matin dans la Jable, vaste plaine agricole semi-désertique entre Tao, Famara et Teguise.

Plus discret, le Roselin githagine est de la famille des fringilles. Il se nourrit de graines diverses. Son bec orange est remarquable !

Roselin githagine

Sur les buissons, on trouve aussi assez couramment la Pie-grièche méridionale. C’est une sous-espèce propre aux Canaries qui réside ici : Lanius excubitor koenigi.

Mais l’espèce la plus recherchée de l’île par les ornithologues de passage est surement l’Outarde houbara. Cette grand outarde est assez commune mais sa découverte n’est pas toujours aisé tant son mimétisme est excellent. Que ce soit dans les prairies herbacées…

ou dans les plaines rocailleuses…

Son cou bordé élégamment de noir se confond avec les rochers volcaniques et leurs ombres… Il n’a pas été simple de la trouver!

Plus discret encore, on peut entendre le cri de l’Oedicnème criard. Il ne se sera pas montré cette fois-ci. Ces paysages constituent pour lui un paradis.

Je rêvais de voir le mythique Courvite isabelle mais hélas malgré 6 kilomètres dans les steppes au nord de Playa banca, je n’aurai pas pu prendre de cliché aussi splendide que celui-ci que Stephen Burch aura bien voulu me prêter. Je le remercie pour son blog inspirant.

Courvite isabelle – Cream-colored Courser (c) S. Burch.

Rapaces

5 espèces de rapaces sont nicheuses sur l’île. Les autres espèces observées ne sont que de passage sur la route migratoire qui les mène d’Afrique occidentale à l’Europe : Milans, Busards….

Le plus commun est l’omniprésent Faucon crécerelle Falco tinnunculus dacotiae. Il chasse insectes, rongeurs et lézards.

A deux reprises, nous avons observé le Vautour percnoptère Neophron percnopterus majorensis dont quelques couples nichent sur les falaises. Voici un juvénile présent aux abords d’une décharge agricole.

Sur les falaises est aussi présent le Faucon de Barbarie Falco peregrinus barbarensis. Ce dernier nous a survolé au Mirador del Rio.

On trouve aussi en fin de saison le Faucon d’éléonore sur les îles de la réserve de Chinijo. Enfin, dans le nord de l’île, le Balbuzard pêcheur a élu domicile sur les îlots et pitons rocheux. Nous l’avons observé brièvement avec un poisson dans les serres au dessus d’Orzola mais il n’y aura pas de photo !

Lagunes

Il n’y a pas de lac sur Lanzarote… Le seul bassin artificiel est celui du Golf de Tias mais il était à sec.

Pour observer les oiseaux des milieux aquatiques, il faut se résigner à fréquenter les salines de Janubio, sur la côte sud-ouest de l’île…

Echasses blanches
Tadornes casarcas nicheurs

Voici quelques limicoles migrateurs qui font halte sur les vasières du Port de la ville principale, Arrecife.

Tournepierre à collier
Courlis corlieu
Bécasseaux variables
Gravelot à collier interrompu

Une importante colonie de Hérons gardeboeufs a élu domicile à proximité.

Les golfs sont par contre les seuls endroit où on trouve de la pelouse. Ces milieux sont familiers aux oiseaux migrateurs qui remontent vers l’Europe et ils y trouvent vers et insectes dans la terre … Un terre apportée par bateau qui permet à l’herbe de pousser grâce à un arrosage à l’eau douce issue des usines de désalinisation… Une belle aberration écologique de plus !

Bergeronnette printanière (M. flava thunbergi)
Huppes fasciées

Quelques hirondelles épuisées par le vent fort se terrent au sol.

Hirondelle rustique
Hirondelle de rivage

Sur les côtes, seules deux espèces sont régulièrement visibles au large. Le Puffin cendré, aux allures de petit albatros;

Puffin cendré

…et le Goéland leucophée, version méditerranéen de notre Goéland argenté breton auxquel il était jadis associé par les scientifiques.

Voici une magnifique brochure -en français- éditée pour le compte de la réserve de biosphère sur les espèces pour aller plus loin… et donner envie de découvrir cette réserve de biosphère de l’Atlantique ?

A bientôt pour un rattrapage en deux derniers articles rafraichissant sur l’Islande (2018) avant la suite des aventures à Lanzarote !

L’Islande en famille : Elfes et Baleines dans les fjords du Nord…

25 Juillet 2018 — dernier épisode.
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Nous quittons le lac Mývatn pour rejoindre, encore plus au Nord, le fjord d’ Hauganes. La route traverse des paysage plus verdoyants désormais et aussi plus urbanisés : nous passons par les faubourgs d’Akuyeri, 2ème plus grande agglomération d’Islande avec près de… 19 000 habitants ! Vertigineux;-)

La géographie vue du ciel invite à imaginer les paysages somptueux où nous arrivons en rejoignant le village d’Hauganes.

Nous prévoyons une sortie en petit comité pour observer les Baleines le lendemain.

Mais d’abord, c’est un tout autre voyage qui nous attend, à notre grande surprise!

L’endroit où nous arrivons pour la nuit est emplit d’une grande sérenité.

Bienvenue à Arnarnes Paradise!

Au premier abord une Guesthouse comme n’importe quelle autre …

Avec un petit rappel : nous sommes à la ferme!

Une belle et vaste salle commune, une grand salle de bains commune mais nous sommes presque seuls.

Mais le lieu est habité… par les Elfes !

Quelques elfes des environs…

La propriétaire Eyri est un sacré personnage, à la fois prof de yoga, de méditation, peintre, guérisseuse et messager des elfes. Son diplôme officiel de théologie elfique à Reykjavik est affiché au mur… Ca ne rigole pas.

Un petit message nous attend aussi :

« Bienvenue à Arnarnes ». Ici vous pouvez voir des elfes, des fées et autres créatures de la nature qui, je suis convaincue, habitent tout autour de cette maison.

Les Islandais sont ouverts à l’existence d’une monde parallèle où vivent ces créatures…je suis persuadé que nous ne sommes pas seuls sur Terre… Voici la carte du monde des Elfes…

Notre soirée sera plus terre à terre puisque nous sommes invités à prendre un bain dans un jacuzzi extérieur… Pas de photo désolé !

Une adresse à recommander, vous l’aurez compris!

A la rencontre des Baleines

Le lendemain matin nous avons rendez-vous avec un rêve.

Le petit port d’Hauganes nous accueille et semble encore endormi. Les montagnes ont toujours leurs écharpes.

Nous avons réservé une excursion auprès d’une agence familiale qui affrète un petit bateau pour aller à la encontre des Baleines à bosse qui viennent passer l’été dans les fjords d’Islande.

Nous nous équipons…

Un peu large !

Le premier animal observé n’est pas celui attendu… Un Macareux moine pêche au pied du bateau.

Soudain la promesse de voir nos premières baleines se réalise!

Ce sont des Baleines à bosse. Elles aiment se nourrir dans les eaux polaires après s’être reproduites dans les eaux tropicales ou subtropicales. Elles sont communes durant la période estivale au large de l’Islande. Près de vingt espèces de Baleines ont été observées par les scientifiques autour du pays.

Voici les meilleurs souvenirs captés par notre téléobjectif… Bonne plongée!

Sans vouloir refroidir l’ambiance savez-vous que la chasse à la baleine a encore cours en Islande – mais aussi en Norvège et au Japon? Une tradition d’une autre époque quand on sait les menaces qui pèsent sur les cétacées (réchauffement des eaux, contient de plastique..). Une lueur d’espoir, celle-ci devrait s’arrêter à partir de 2024 en Europe selon une décision récente.

Le trajet retour donne lieu à une halte pour essayer la pêche à la Morue… Ames sensibles s’abstenir. La pêche à la Morue (Cabillaud) reste la première exportation agro alimentaire d’Islande.

Retour sur la terre ferme, le port d’hauganes est accueillant : voici notre table pique-nique trois étoiles!

Une photo souvenir permet de se rendre compte de l’immensité de notre amie du jour…

Puis nous reprenons la route pour une longue journée de road trip qui nous mènera un peu au nord de Reykjavik.

Nous retiendrons les prairies saturées, les successions de fjords et de tunnels… dont celui à sens unique où nous nous sommes retrouvés face à un camion et avons du faire marche arrière dans le noir et le stress. Panique et cauchemar !

Pour se détendre, pause sur la route, les enfants sont rois ici…

Même à l’hôtel, idéal pour se détendre.

Il y en a même pour les ornithologues avec cette famille de Sterne arctique juste derrière la jardin!

Reykjavik Express

Pas de doute que la petite capitale islandaise regorge de centres d’intérêts… Mais notre périple n’avait pas de vocation urbaine… Nous nous quitterons donc sur quelques ambiances « touristiques » montrant les principales attractions touristiques!

Merci d’avoir suivi les 5 épisodes de ce road-trip de 2018 !

Eglise luthérienne d’Hallgrimur
Cathédrale-basilique du Christ-Roi

Prochaine escale moins rafraichissante: Lanzarote au large du Maroc!

L’Islande en famille : Lac Mývatn. Terre de plumes et de feu.

Juillet 2018 — avant dernier épisode–

Nous arrivons des hauts plateaux et une faille immense balafre le paysage. Nous sommes ici sur la faille médio-atlantique qui traverse l’Islande.

A cet endroit les eaux qui descendent du plateau glaciaire arrivent sur des ruptures de pentes monumentales, créant ici les chutes d’eau les plus puissantes du pays. L’eau de la rivière Jökulsá á Fjöllum tombe sur plus de 44 mètres, et selon un débit moyen de 193 m³/s.

Deux autres chutes sont visibles en amont dans un paysage sauvage et volcanique, comme en témoigne la couleur rouille des roches basaltiques.

En rejoignant les abords du lac Mývatn, nous croisons quelques rennes sauvages Jadis importés de Norvège, ils ne sont pas autochtones.

Voici le lac Mývatn, « lac des mouches » en islandais. En effet, à la belle saison, des millions de moucherons (simulies) peuvent localement gâcher les balades…

Nous nous installons à Reykjahlíð dans un petit bungalow à proximité immédiate d’anciennes croûtes de lave. Impressionnant décor!

Au pied du cabanon, une Bécassine cherche à nous éloigner de son poussin !

Rare observation qui nous rappelle que les terres arctiques sont le paradis estival de nombreux oiseaux migrateurs.

Pluviers, Barges, Bécassines, Bécasseaux et autre Chevaliers traversent la France pour aller se reproduire autour du Cercle polaire où la nourriture abonde durant le court été arctique.

Pluvier doré

Le lac Myvatn est connu pour abriter de nombreuses espèces de canards. Parmi celles-ci, le plus emblématique est le Garrot d’Islande. En Europe, on ne le trouve qu’en Islande où il est sédentaite, mais il est bien présent au Canada aussi.

Son nid, habituellement placé dans un trou d’arbre, est remplacé en Islande par des cavités minérales (crevasse de falaise ou de champ de lave).

Voici une autre espèce emblématique d’Islande, rarement observé en plumage estival en France : Le Grèbe esclavon.

Hverir et Namafjall

Nous quittons pour quelques heures les rives du lac pour explorer les sites géothermiques à proximité. L’un des plus surprenant est celui de Hverir que visu visitons tôt le matin pour éviter les foules.

Le décor est somptueux. Une balade sur la planète mars ne dot pas être beaucoup plus dépaysant ! Des solfatares (émanations de gaz sulfureux) et des mares de boues se succèdent et émettent des fumerolles qui confèrent une ambiance mystérieuse au site.

Les futurs obsreveurs rêvent d’un bain chaud mais il faudra changer d’endroit, car la température est un peu élevée et le bain de boue pas si engageant…

En prenant un peu de hauteur jusqu’au sommet du Namafjall, nous prenons la mesure de l’environnement volcanique hostile aux alentours. Nous sommes dans l’ensemble volcanique du Krafla.

Namafjall

Krafla et Leirhnjukur

Nous nous rendons justement après aux abords du volcan Krafla. Il a récemment été en éruption et une très longue coulée de lave encore noir ébène s’écoule du flanc nord. Voici le site majestueux du Leirhnjukur.

Coulée de lave du Krafla

Le souffle du magma encore présent sous la croûte de lave est encore chaud.

La caldeira voisine est remplie par un vaste lac.

Mais pour la toilette, mieux vaux préférer un douche d’eau chaude naturelle géothermique 😉

Dimmuborgir et Hverfall

Déformation de cartographe, impossible de passer à coté d’un volcan si parfait à la photo aérienne… On imagine la puissance de l’éruption aux dimensions du cratère…

Pour accéder à Hverfjall, le plus simple est de partir du site touristique de Dimmuborgir. De curieuses arches sont visibles au milieu des fourrés de bouleaux nains. Cet étrange labyrinthe d’amoncellements ruiniformes d’il y a deux mille ans sont les restes d’un lac… de lave!

Trois kilomètres plus loin, la base du volcan Hverfjall nous attend.

Renseignement pris, cet énorme volcan explosif s’est formé il y a deux mille cinq cents ans. On a pourtant l’impression de marcher dans des cendres fraiches sur ses pentes.

Le tour du cratère fait presque 2 km ! Calculez son rayon 😉

Démotivés pour faire demi-tour, nous rejoindrons directement à pied le camping après 4km à travers les buissons de jeunes saules. Je récupèrerai la voiture au parking de Dimmuborgir en faisant du « stop »… Option gagnante, un rare Faucon gerfaut est posé en bord de route juste avant le parking!

Le secteur du lac Myvatn est une alternative de choix au traditionnel « triangle d’or » touristique proche de Reykjavik. A ne pas louper pour les naturalistes tout autant que les volcanologues en herbe !

Dernière tranche de voyage… Le Nord, ses elfes et ses baleines…

L’Islande en famille : A l’assaut du Snaefjell

En ces temps où le voyage s’écrit entre parenthèses, nous terminons le récit en images de notre périple islandais de 2018…

Premiers épisodes ici : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/03/10/lislande-en-famille1/

puis : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/04/18/lislande-en-famille-vik-et-les-iles-vestmann/

et enfin : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/06/25/lislande-en-famille-les-glaciers-du-parc-de-skaftafell/

4 ème chapitre : L’ouest du pays.

Nous quittons les contreforts sud du massif glaciaire au niveau de la petite ville portuaire de Höfn, capitale du Homard… Le ciel est dégagé et ce sera une des journées les plus lumineuses du séjour.

Höfn et les glaciers

La route serpente le long de la côte sud qui se creuse désormais de plusieurs fjords qu’il faut contourner au prix de nombreux kilomètres.

Début de la côte rocheuse

La Sterne arctique nous survole ça et là et près d’une colonie, nous surprenons le passage éclair d’un Faucon gerfaut !

Sterne arctique

Une pause au bord de l’Océan nous offre enfin la chance d’observer le Canard le plus rare d’Europe, présent uniquement dans cette île volcanique : l’Arlequin plongeur. Il passe le printemps dans les rivières d’eau douce des hauts plateaux avant de se rassembler dès le mois de juillet jusqu’à la mauvaise saison sur les côtes. Une première !

Arlequin plongeur mâle

Pour ne pas avoir loué une 4×4 Duster pour rien, nous empruntons le raccourci partiellement non revêtu de la vallée d’ Oxi (Route 939) pour rejoindre les abords de la ville d’Egilsstaðir.

Après une nuit en chambre d’hôte, c’est l’heure de la surprise : Nous choisissons de marquer une pause en allant à la piscine municipale. Bains chauds, brûlants et glacés au menu. A l’islandaise !

Requinqués, après un pique nique au bord du lac, une petite marche d’une heure nous conduit à la célèbre cascade d’Hengifoss.

Le basalte n’a pas cédé aux assauts du temps et forme un écrin d’ébène autour de la cascade; on peut voir les dépôts de cendres des différentes éruptions historiques, teintés de rouille par les oxydes de fer.

Ca fait bizarre de voir la taille des enfants 😉 Non pas par rapport à la cascade, mais par rapport à 2022 !

Dernier regard en arrière et il est temps de monter sur les hauts plateaux volcaniques pour retrouver notre hébergement du soir.

Changement de décor à nouveau. Les fragiles mousses ont des reflets vert fluorescents. Elles poussent sur un substrat volcanique peu fertile et sont, avec quelques herbes rares, les seules formes de végétation à cette altitude (950 m).

Nous sommes aux abords du refuge Snaefjell. Première nuit en refuge pour les enfants qui n’auront pas froid dans leurs gros duvets… La pièce est surchauffée…

La nuit arrive (euh en fait non, le jour est permanent en juillet à cette latitude !). Voici la lumière à 23h…

Au petit matin, départ pour la randonnée. Le temps est au beau !

Après 2h de marche, nous marquons une pause pour un sandwich. Les enfants jouent aux playmbobils dans une maison de pierre.

Nous plongeons notre regard dans l’immensité des paysages; à l’horizon Sud s’étend l’immense calotte glaciaire du du Vatnajökull.

Nous repartons à l’assaut du sommet. Le temps est calme mais quelques nuages lèchent le sommet. Le temps peut vite changer et les pentes terminales sont verglacées : nous ne pouvons pas prendre de risque, avec des enfants de 6 et 9 ans, de se retrouver dans le brouillard au sommet sur des pentes gelées. Nous nous arrêtons au pied du sommet sans regrets.

Le sommet du Snaefjell

De retour au refuge, nous reprenons la voiture. La piste chaotique parcourt durant de nombreux kilomètres les hauts plateaux islandais. Le paysage lunaire volcanique est digne des confins du Mordor

Riding on the Moon

Le paysage austère s’ouvre soudain vers un paysage de lacs et de prairies et tel une oasis, le village de Möðrudalur nous accueille. Presque irréel.

Village n’est pas le mot. Une ferme, un camping, un gîte de groupe, un café où errent quelques backpackers.

Ici même les toits sont recouverts d’herbes, pied de nez aux alentours désertiques.

A notre surprise, de jeunes Renards polaires s’amusent dans le village. A priori pas très sauvages…

Pas plus que ce Faucon gerfaut empaillé qui semble regarder le paysage dans le hall de l’auberge de jeunesse…

Nous espérons voir ce mythique rapace en chair et en plumes durant nos cinq derniers jours, notamment dès le lendemain au bord du Lac Myvatn… A suivre !

L’Islande en famille : les glaciers du Parc de Skaftafell

La Route 1 de Vik à Höfn

Après une parenthèse marine, nous filons plein est sur la Route nationale 1 pour une longue étape qui nous mènera au pieds des glaciers. Il n’y a pas d’hébergement sur plus de 300 km, du fait du risque volcanique autant que de l’isolement.

Les contreforts de l’immense calotte glaciaire du Vatnajokull seront notre horizon nord, l’océan atlantique notre horizon sud. Le paysage change toutes les heures, la route traversant des rivières, des coulées de laves ou des prairies verdoyantes.

Nous nous offrons juste un détour par la route de Thakgil, suspendue entre la calotte glaciaire du Mýrdalsjökull et la vaste vallée glaciaire charriant ses morraines.

Point de vue depuis la route de Thakgil.
 

200 km plus loin nous arrivons au parc national de Skaftafell. La pluie s’invite alors que nous prenons une piste de terre s’approchant de l’une des dizaines de langues glaciaires descendant cette fois-ci de la calotte glaciaire du Vatanajokull, le 2ème plus grand ensemble glaciaire du monde en dehors des régions arctiques, après les glaciers de la Patagonie chilienne.

Notre hébergement pour deux jours se situe non loin de Höfn, la première ville de l’Islande orientale.

En route, nous faisons deux brèves haltes aux lagunes glaciaires que nous avons prévu de visiter le lendemain, mais la météo est incertaine, nous ne faisons qu’une brève reconnaissance des lieux.

Peu avant d’arriver à destination, nous marquons une pause, attirés par des milliers de Sternes arctiques nichant dans un champ, près d’une ferme.

Sterne arctique nourrissant ses petits

Comme un éclair, soudain le groupe de sternes s’affole. Un Faucon gerfaut sème la pagaille et s’éloigne vers la falaise! Première vision fugace pour ce rapace de légende… Pas de photo cette fois-ci !


Notre hébergement pour deux jours se situe non loin de Höfn, la première ville de l’Islande orientale.

Nous recommandons le camping Lambhus, avec vue splendide sur les glaciers. Toujours trop cher par contre ;-(

https://www.lambhus.is/

La vue du Camping
L’heure est au débriefing par le dessin!

Groenland ou Islande?

La visite des célèbre lagunes glaciaires de Jokusjarlon et de sa voisine plus confidentielle, Fjalsarlon, restera malgré le caractère très touristique, un des grands moments de ce road-trip. L’impression d’un petit Groenland, avec ces icebergs qui dérivent vers l’océan, en provenance de glaciers immenses « coulant » du sommet du Vatnajokull.

Fjalsarlon sera notre coup de coeur grâce à la découverte d’un accès « privé » à la partie sud de la lagune, où nous étions seuls pour pique-niquer (à part la compagnie d’un Labbe parasite curieux)…

Le plus beau coin pique-nique d’Islande 😉
Labbe parasite intéressé par notre déjeuner
Au loin l’immense langue glaciaire descendant du Vatnajokull

Le site du Jokusarlon est plus fréquenté, mais la magie opère également. Cette fois, les « mini » icebergs sont bleutés, des phoques, des eiders, des sternes arctiques et des bruants des neiges ajoutent au caractère arctique du site constitué par un lagune glaciaire charriant des blocs de glace. Ces derniers dérivent jusqu’à l’océan à quelques centaines de mètres de là. On longe la rivière, passe sous le pont de la Route n°1, et les icebergs viennent s’échouer sur la plage volcanique.

Vue du site touristique depuis le pont enjambant l’exutoire de la lagune… l’envers du décor !

Coté mer, nous observons quelques macareux en vol puis posés.

Macareux moine (Puffin en anglais) avant le plongeon…

Coté lagune, les Sternes arctiques nichant à proximité nous offrent des ballets aériens au milieu de la glace. Ambiances :

Sternes arctiques.

Après ces longues heures de route, les prochaines journées seront consacrées à la randonnée. La première, conseillée par la gérante du camping, nous mènera à un belvédère sur le glacier Hoffellsjokull. Les doudous étaient de sortie ce jour-là !

La randodoudou
« Petit » glacier dans le pays de la démesure

Prochaine étape : les plateaux volcaniques du nord de l’île… Nettement plus chaud ! (5°C).

L’Islande en famille : Vik et les îles Vestmann

L’île volcan

Après avoir marché dans les anciennes coulées de lave, changement de décor en apparence… Cap au Sud sur les îles Vestmann. Un archipel volcanique au sud de l’Islande, également volcanique.

Seljalandsfoss

Avant de prendre la bateau de 11h, nous faisons un détour par Seljalandsfoss, une des cascade les plus accessible du sud de l’Islande, en bordure de la Route 1.  Véritable aimant à cars de touristes, qui paient le parking 7€ alors que le stationnement est gratuit 300 m plus loin.  Nous lui préférons sa voisine Gljúfrabúi,  voile d’eau diaphane, uniquement accessible avec des chaussures imperméables à haute tige… car il faut marcher dans le ruisseau glacial pour s’offrir son spectacle :

La Chute de Gljúfrabúi

Les Fulmars boréaux nichent au dessus des parois d’où se jettent les deux cascades. Ils se nourrissent de poisson en mer, à cinq kilomètres à vol d’oiseau…

Fulmar boréal

Nous embarquons. Ces grands oiseaux marins sont observés en grand nombre lors de la traversée du bras de mer qui nous sépare de l’archipel des Vestmann. Des guillemots, des pingouins et les goélands argentés les accompagnent.

Guillemot à miroir dans le port d’Heimaey.

A peine accostés, nous traversons le petit bourg de Heimaey – néanmoins l’un des plus gros villages d’Islande avec ses 4500 âmes – et nous rendons au pied du volcan Eldfell (« montagne de feu »). Ce même volcan qui, quarante ans auparavant, est né de nulle part en défigurant la cote ouest de l’île et en recouvrant un tiers de la ville.

Le , en pleine nuit, le volcan Eldfell se réveille. Près de 5000 habitants sont évacués en urgence, pour beaucoup grâce aux bateaux des pêcheurs !

Agrandissement de l’île suite à l’éruption de 1973. © Islander — created with Inkscape from a map shown on Volcano.edu, CC BY-SA 3.0. Wiki Commons.

Les enfants ne sont pas rassurés. Cela se comprend…

L’ascension du volcan ne prend que dix minutes. Le pique-nique au sommet offre de belles perspectives sur la côte et les glaciers du Mýrdalsjökull; la vue embrasse  aussi toute la petite île d’Heimaey où nous nous trouvons.

Depuis le sommet du volcan

Mais ce qui surprend le plus est la chaleur qui émane de certains recoins de roche en contrebas du sommet. Le coeur du volcan est encore brûlant et l’on pourrait faire cuire un oeuf si le sol n’était pas poussiéreux. De l’air chaud sort de terre lorsqu’on y pose la main… Sensation étrange que la terre vit sous nos pieds… Et une belle leçon de géologie!

Le temps est splendide et sans un souffle. C’est une gageure. Cet archipel est l’un des plus venteux d’Europe.

Nous ne nous attardons malgré la météo idéale.

En effet ce 15 juillet, un France – Croatie a commencé depuis quelques  instants et il nous faut trouver de quoi le regarder !  Après avoir vécu les premières minutes sur une mauvaise connexion téléphonique, pas moyen, il fallait trouver un lieu festif…

Après avoir questionné les autochtones des les rues désertes, nous vivrons un grand moment dans le seul bar de l’île à retransmettre la finale de la coupe du monde, le « 900 Grillhus », avec quelques compatriotes et islandais de souche… Allez les bleus! Et 1, et 2, et 3, 4 – 2!

Romain MBappé

Fiers d’être Bleus… Et d’avoir vu leurs premiers macareux !

Au coup de sifflet après l’ivresse de la victoire, nous partons nous enivrer d’air pur sur les falaises de la côte ouest. Objectif : chercher les Macareux, emblèmes du pays, qui nichent en petites colonies sur plusieurs falaises de l’île.

En plein nourrissage, les observer sera bien plus compliqué que prévu… Nous devons nous aventurer sur des sentiers côtiers abrupts, à flanc de falaise, et nous asseoir sur une crête où plusieurs oiseaux font des allers-retours vers leurs nids, invisibles, et l’Océan, le bec parfois plein de petits alevins.

Macareux à la corvée de pêche

Le lendemain, après une nuit sur l’île, sans éruption volcanique heureusement, nous retrouverons les Macareux, plus  nombreux, depuis un observatoire ornithologique surplombant leurs terriers, dans un virage de a  route qui se termine au phare du sud d’Heimaey. Un endroit pédagogique avec de nombreux panneaux décrivant la situation de conservation des différentes espèces animales d’Islande.

A la pointe de l’île, nous rencontrerons des scientifiques suivant les orques et les différentes espèces de baleines évoluant au large des îles Vestmann. Nous avons de la chance, car ils n’avaient jamais vu une journée aussi peu venteuse et ensoleillée!

Ce macareux -le seul qui aura bien voulu se poser à distance raisonnable- semble lui aussi apprécier le calme de la météo.

A notre départ de l’île, les Guillemots de Troïl saluent le bateau.

Au bord de la plage de sable noir de Reynisfjara

Nous reprenons la route après un repas au milieu de nulle part.

La plage de sable noir de Vik est célèbre dans le monde entier. De nombreux magazines de renommée mondiale comme le National Geographic ou le Condé Nast Traveller ont classé cet endroit extraordinaire parmi les plus belles plages de la planète !

Plusieurs films y furent tournés. Noé, Star Trek, Star Wars, Game of Thrones…

Nous nous installons dans un chalet au bord de la plage. A coup sur notre hébergement coup de cœur du voyage.

Les chalets de reynisfjara

Inspirant pour Romain qui croque au feutre les macareux observés le matin… avec vue sur les falaises normandes… euh non islandaises de Dyrhólaey et la lagune à droite.

Pause dessin

La longue plage de sable noir s’étend entre la falaise percée de Dyrhólaey et les pitons isolés au nord, au large du village de Vík í Mýrdal. Au delà de l’aspect paradisiaque du site, les panneaux sont clairs : par temps venteux, des vagues scélérates peuvent emporter sur le rivage les promeneurs inattentifs. Ne jamais tourner le dos à la mer!

Temps calme et ciel bleu, soleil rasant, nous profitons de la lumière tardive après dîner pour explorer le rivage. Vers 22h, les Macareux seraient actifs selon le patron de la guesthouse (qui a un petit air d’Hagrid dans Harry Potter… ).

Emerveillement devant ce sable si noir.

Lumières du soir devant les falaises de Dyrhólaey

Les Macareux nichent sur les replats herbeux au dessus de la falaise. Ils creusent des terriers dans les talus. Mais à la mi-juillet, ils sont peur visibles. Le nourrissage bat son plein et on ne les voit qu’en vol. Rare sont les individus posés à l’entrée de leur terrier, contrairement au mois de juin. Seule déception du lieu !

Les obsrêveurs comblés!

Au petit matin, probablement le plus beau footing de ma vie!

Assurément l’un des plus beaux sites d’Islande, même si le dépaysement est moindre que sur les hauts plateaux volcaniques. Deux à trois jours sont nécessaires pour en profiter.

Prochain article : les lagons glaciaires du parc national de Skatftafell…

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