Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 8 et 9 : le passage du Col (5416 m).

Jour 8 : Yak Kharka (4050 m) – Thorung Phedi (4525 m).

Distance : environ 8 km. Dénivelé cumulé : D+ : 780m et D- : 300m. Temps de marche : 5h.

A la sortie du village. Toutes les couches d’habits sont de sortie!

Une journée de marche lente sous la neige. Nous avons pris peu de photos car le ciel était gris et nous sommes concentrés sur nos pas.

Dans ce secteur, à près de 4300 m, les chutes de pierre fréquentes inquiètent le guide qui nous demande de rester bien attentifs, voire d’accélérer le pas.

Le sentier se raidit pour passer la rivière Kone Khola, que l’on voit ci-dessous.

Après 2h30, nous apercevons le cirque de Thorung Phedi où nous arrivons vers 14h.

A l’entrée du village, à plus de 4500 m un groupe de perdrix de montagnes nous accueille : ce sont des Tétraogalles du Tibet ! Quel accueil!


Tétraogalle du Tibet
Accentuer rougegorge

Après une bonne soupe à la tomate et des macaronis au fromage, l’heure est à la marche d’acclimatation… La neige a cessé et Sabin motive les enfants en jouant avec eux. En descente, le chemin est glissant. Nous observons un hélicoptère qui cherche à se poser au camp plus haut, le vent souffle fort, c’est impressionnant. En contrebas, nous croisons un couple de Français qui ne se sent pas bien et décide de faire demi-tour pour redescendre vers Manang. Ce sont les larmes aux yeux qu’ils quittent leurs amis. Nous sommes émus de les voir ainsi et nous renforçons notre vigilance.

L’ambiance festive et l’esprit d’équipe aident à souder les troupes avant les derniers efforts !

Notre chambre pour la nuit.

Nous soupons avec deux jeunes Belges qui nous invitent à jouer avec eux. Le « Kingdomino » nous change les idées et plaît aux enfants. Un bon moment. Nous rejoignons la chambre tôt car nous partons le lendemain dans la nuit à 3h30 du matin. Notre guide nous confiera qu’il n’a pas dormi… et nous… presque pas non plus. Nous sommes inquiets. La montagne nous laissera-t-elle passer tous en bonne forme? Nous surveillons la respiration des enfants.

A 1h du matin, la pleine lune éclaire les versants qui nous écrasent. La brume s’est levée laissant apparaître les étoiles : il fera beau demain pour notre ascension !

Jour 9 : Thorung Phedi (4525 m) – Thorung La Pass (5416 m) – Muktinath (3800 m).

Distance : environ 16 km. Dénivelé cumulé : D+ : 950m et D- : 1700m. Temps de marche : 10 h.

Réveil 3h30. Température : -10°C. Comme on dit chez nous « Ca pique un peu« … Surtout après une nuit (quasi) blanche. Nous habillons les enfants, replions les duvets, paquetons les sacs. Une omelette, un thé et nous partons avec la lampe frontale, vers 4h15. Lente montée dans le noir et le froid jusqu’à Thorong High Camp. Les pieds sont gelés, le guide prête une troisième paire de chaussettes aux enfants. Nous essayons de nous réchauffer en buvant un thé.

Le jour s’est levé quand nous quittons le camp.

Nous ne tardons pas à repartir avant que le vent ne se lève.

Malgré cela, Romain a froid et nous prenons une dernière boisson chaude, à 5070 m. Il reste encore 400 m de dénivelé, soit près de 2h, aussi nous prenons la décision qui s’impose : prendre l’aide d’un cheval pour permettre à notre fils de franchir le col en toute sécurité. Sur sa monture, on lui rajoute encore un manteau et une couverture!

Le lever du Soleil derrière les crêtes nous réchauffe, nous repartons très lentement.

Toujours concentrés vers l’objectif!

5200 m. Le souffle est court. Il faut boire de l’eau chaude, manger des sucres rapides, des fruits secs…

Nous ne pouvons suivre le pas du cheval qui partira en éclaireur. Romain sera donc le premier au col ! Les derniers kilomètres se déroulent dans le silence. Le guide est aux petits soins pour nous aider à avancer, jusqu’à nous donner quelques biscuits pour garder la forme!

Voici l’échancrure du col de Thorung La. Enfin!

Nous ne pouvons retenir quelques larmes de joie et de soulagement. L’émotion est trop forte d’avoir accompli ensemble ce challenge. Et puis… c’est tellement beau. Les sommets sont envoûtants.

Noémie a été héroïque aussi. Elle serait bien montée elle aussi sur un cheval!… Mais grâce à son mental, sa condition physique et les conseils de Sabin, elle a relevé le défi !

Thorung La Pass. 5416 m !

Photo d’usage au col. Merci Sabin !

Romain remercie son cheval qui redescend vers la vallée. Il s’appelait « Piké ».

Merci Piké

Dernières photos: BRAVO les enfants !

La descente est interminable. Très vite, la neige disparait. Il fait beaucoup plus sec de ce côté du col : nous pénétrons dans l’ancien Royaume du Mustang, pays de terres désolées entre Népal et Tibet.

Plus de 1600 m de dénivelé avalés en plus de 5 heures, déjeuner compris. La descente est difficile. Maux de ventre.

Nous arrivons à Muktinath vers 16h40… Soit 12h après être partis.

Drapeaux de prières derrière le temple de Muktinath
Muktinath

Difficile de décrire la joie et le soulagement d’être arrivés, mais croyez-le ou pas, nous sommes rendus à l’hôtel épuisés…

Suite en fin dans un prochain épisode !

Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurnas en famille, jours 4 à 7.

Jour 4 : Upper Pisang (3270 m) – Ngawal (3660 m).

Distance : environ 9 km. Dénivelé cumulé : D+ : 600m et D- : 200m. Temps de marche : 5h.

En route vers Ngawal !

Le lever de soleil nous offre notre premier panorama sur les cîmes des Annapurna III et le Langjung Himal.

Sur le toit du lodge.

Le petit déjeuner est composé invariablement de thé noir sucré ou au citron. Nous sommes passés à un « régime » davantage protéiné (surtout pour Romain) avec des oeufs le matin, essentiellement sous forme d’omelette accompagnée de pain tibétain, de toasts, ou de chapatis. Parfois nous dégustons aussi du muesli avec des morceaux de pommes et du lait de yak chaud et sucré.

Il ne fait pas chaud… Le poêle à bois n’est allumé que le soir dans la grande salle.
La vue nous enchante dès le matin et nous encourage pour partir à 7h15.

Notre petit refuge est animé. Seule les hautes saisons (septembre-novembre et mars-avril) sont vraiment fréquentées. Le reste de l’année, personne ne passe… C’est le temps de faire de menus travaux notamment dans les champs. La plupart des ‘lodges’ sont des affaires familiales. C’est l’occasion de croiser des enfants du pays aux frimousses adorables…

Le village d’Upper Pisang bénéficie d’une vue panoramique sur les premiers sommets de la chaine des Annapurnas. Cette vue nous accompagnera durant cette rude et courte journée.

Notre équipée se met en route vers le village de Ghyaru. L’automne est bien là. Fraicheur, buissons parés de rouille, neige fraiche sur les massifs en deçà de 4200 m environ. Le début du sentier se déroule en balcon et comporte plusieurs murs de prières.

Les maisons de Lower Pisang

La pente se durcit réellement durant 2 km. Pas encore acclimatés, notre pas est lourd et notre souffle court. Nous croisons et recroisons les mêmes groupes de randonneurs. Finalement, nous avançons au même rythme que la plupart des trekkeurs… Et échangeons des encouragements bienvenus.

Les cîmes se couvrent. La main du guide aide Romain à avancer dans l’immensité de la vallée, avec un passage à plus de 3750m.

Le paysage se fait plus sec. C’est le royaume des Yaks et du Gypaète barbu.

L’arrivée à Ngalwag (prononcez Nalwag) est un émerveillement. Le village fait face aux sommets et accueille de grands troupeaux de yaks. Un temple tout juste construit domine la ville.

Nous n’aurons pas le courage d’y monter après le déjeuner pour une marche d’acclimatation car le vent souffle fort et il fait très froid. Nous le regretterons plus tard avec un petit mal de tête pour dormir. Il est en effet conseillé de prendre de l’altitude avant de redescendre pour habituer progressivement son organisme à une pression moins élevée.

Premier prix de cuisine : La meilleure tarte aux pommes de la vallée préparée juste pour nous ! De quoi reprendre des forces pour la suite.

Jour 5 : Ngawal (3660 m) – Manang (3570 m).

Distance : environ 11 km. Dénivelé cumulé : D+ : 350m et D- : 400m. Temps de marche : 7 h.

6h15 : départ pour la balade d’acclimatation que nous avons manquée la veille. Le soleil se lève mais ne chauffe pas encore le village. Le réveil est difficile pour tout le monde. Romain a mis ses deux doudounes et ses deux paires de gants mais il a froid aux pieds!…

Après un petit-déjeuner qui nous réchauffe, nous partons sur la route de Manang. Afin d’éviter la piste poussiéreuse, nous flânons sur un chemin plus sauvage, surplombant la vallée, à peine plus long. Ce tronçon est un des plus beaux du trek. Grisés par l’air pur, les enfants marchent, insouciants.

Nous redescendons vers la vallée glaciaire. Le vent se lève. Après la pause déjeuner à Bharka, magnifique village de pierre, nous atteignons enfin le célèbre village de Manang après avoir laissé passer un troupeau de yak.

Nous dormirons deux nuits au Gangapurna hôtel.

Jour 6 : Randonnée d’acclimatation : Point de vue au dessus de Manang (3856 m).

Distance : environ 4 km. Dénivelé cumulé : D+ : 420 m et D- : 420m. Temps de marche : 3h.

Après une bonne nuit dans notre chambre familiale, nous attaquons la montée pour nous acclimater avant le repos de l’après-midi. Le temps est superbe et nous savourons notre liberté dans ces fascinantes montagnes.

Le lac de moraines glaciaires de Gangapurna (7455 m) coule au pied du sommet du même nom. La montagne écrase la vallée, 4000 m plus haut.

Le fond de la vallée de Manang nous attend pour le lendemain
« Balade » d’acclimatation à 3700 m, en toile de fond, le village de Manang.
Sabin et Romain devant le Gangapurna
Nos porteurs et compagnons de route Mahila et Sahila
Le sommet du Gangapurna et son glacier
Un passager clandestin

Nous atteignons 3850 m, un nouveau record pour les enfants et une nouvelle étape dans l’acclimation aux hautes altitudes.

Le soir, nous profitons de quelques moments de détente avec notre guide et ami Sabin.

Le UNO, jeu international
Rédaction des cahiers d’aventuriers

L’appétit est bon, le sommeil aussi, le moral au beau fixe : le lendemain, une longue étape nous attend avec la remontée vers le Nord en direction de Ledar.

Jour 7 : Manang (3570 m) – Yak Kharka (4050 m).

Distance : environ 14 km. Dénivelé cumulé : D+ : 1000 m et D- : 500 m. Temps de marche : 7 h.

Après Manang, nous entrons dans le vif du sujet. Plus aucun véhicule tout terrain ne peut atteindre ce secteur. C’est à pied ou à cheval ! Du coup, en l’absence de danger sur les routes, les animaux en peluche sont de sortie…

Le temps est gris. Nous convoquons les dieux tibétains pour qu’ils nous laissent passer…

La partie du trek après Manang aura de loin été la plus riche en vie sauvage. Pas de léopard des neiges, bien sûr, mais des Mouflons Bharal (Blue Sheep) et plusieurs espèces d’oiseaux des hautes altitudes dans les derniers buissons.

Bharal ou Mouflon bleu

La meilleure surprise sera, à près de 4000 m, l’irruption de ce petit passereau plutôt rare au bord du chemin. Il était là rien que pour nous et pour justifier le port d’un lourd téléobjectif durant tous ces kilomètres… Une merveille de la nature, délicieusement mauve et orangée, deux couleurs complémentaires. Quelle classe!

Mésange de Sophie

D’autres oiseaux plutôt colorés égaient ce matin assez gris au-dessus de Manang.

Garrulaxe varié
Perdrix Chukar

Les obsrêveurs sont aux aguêts. Totalement improbable…, et si…, là-haut, un léopard des neiges affutait les mouflons…

Pigeon des neiges

A défaut de léopard… le Pigeon des neiges est bien nommé. Après 3 heures de marche, les premiers flocons apparaissent. Ce n’est pas de bonne augure. Des chutes de neiges trop fournies pourraient compromettre le passage en haute altitude.

En route vers les cîmes enneigées
Pause thé chaud avant 4000 m. On a résisté aux gâteaux sous notre nez!

En fin de matinée, la neige se poursuit, mais elle ne tient pas sur le chemin.

Nous passons le cap symbolique des 4000 m peu avant midi. Au restaurant de Yak Kharka, Noémie n’a pas d’appétit et a un coup de fatigue. Préférant la prudence – le manque d’appétit pouvant provenir du mal des montagnes- le guide décide qu’on ne dormira pas plus haut : nous nous installons dans le village, dans cet hôtel. La maison des rêves !

Yak Kharka vu d’en haut

Il faudra attendre un peu pour faire la sieste : après manger, Noémie se sentant mieux, nous poursuivons le « programme » d’acclimatation : 1/2 h de montée jusqu’à 4200 m. Beaucoup boire… Et toujours la soupe à l’ail le soir… Censée améliorer la circulation sanguine. On ne relâche rien sur la concentration et la préparation physiologique!

La potion magique!

Pour être sûr que les enfants prennent de bonnes portions, nous commandons des pommes de terre avec du thon. Ce soir-là, c’était vraiment très simple: « Boiled potatoes »… à éplucher soi-même. Très rustique !!!

Corvée de patates!

La nuit est bonne. C’était une sage décision de s’arrêter ici. Nous rêvons de cimes enneigées… mais pas trop !

Le lendemain, nous attaquerons les deux plus hautes étapes ! Pas à pas… Les petits pas font les grandes randonnées » comme dirait leur Mamie.


Challenge sportif au Népal : le tour des Annapurna en famille, jours 1 à 3

Nous avons préparé et prémédité ce long trek durant un an. Nous avons revu nos objectifs plusieurs fois, envisageant au départ de rejoindre un point du vue au pied du Mont Everest. Mais la sagesse, ainsi que les difficultés récentes de rejoindre l’aéroport de Luklha, nous ont fait opter pour ce circuit très populaire mais toujours grandiose du (petit) tour des Annapurnas.

« Petit  » tour car non complet (le circuit complet compte 30 jours, ce qui est trop long, et emprunte trop souvent des pistes 4×4), mais la difficulté principale est là : pour boucler le circuit, il faut franchir un col à plus de 5400 m dans une journée dantesque, après avoir marché près de 75 km auparavant dont 50 à plus de 3000 m.

Partir si longtemps et si haut avec des enfants n’est pas sans risques. C’est une longue préparation technique en amont : matériel de haute altitude, choix du parcours, organisation avec l’agence, … mais aussi une préparation psychologique, et dans un second temps seulement, paradoxalement, sportive.

Essai de bonnets dans une boutique de trekking. On a trouvé le tigre !

On lira parfois qu’il ne faut pas emmener des enfants si hauts. Mais l’acclimatation et ses règles sont les mêmes pour parents et enfants.

Comme l’an passé, nous avons fait confiance à l’agence NepalaYak pour son sérieux, la personnalisation des treks et la gentillesse de sa gérante Lauren. C’est aussi un réel plaisir de retrouver notre guide Sabin. Attentionné, positif et énergique, il nous accompagnera avec les enfants, cette fois-ci, dans cette nouvelle aventure.

Jour 1 : Transfert en Bus et Jeep vers Dharapani

Le premier jour n’est pas un jour de marche mais une épreuve à part entière pour les organismes.

Lever 5h30, départ en bus local minibus de Pokhara vers Besisahar (800 m), porte d’entrée de la vallée du Marsyangdi et du nord du massif des Annapurnas. Les routes au Népal sont mauvaises et les dos sont mis à rude épreuve.

Petite heure d’école après le déjeuner en attendant notre guide.

Nous avons rendez-vous avec notre guide Sabin après le déjeuner et une courte session d’école. (On ne lâche rien !) En effet, les jours suivants seront moins studieux car il faudra se concentrer sur d’autres objectifs.

Une jeep nous emmène 1000 m plus haut en remontant la vallée encaissée. La piste est défoncée et parfois vertigineuse. A chaque mousson, elle doit être refaite. C’est une route très dangereuse, souvent théâtre de drames comme le montrent certaines carcasses en contrebas.

Nous franchissons la porte d’entrée de la réserve naturelle des Annapurnas, l’ACA où nous montrons nos permis de trek.

La liste des animaux qui la fréquente fait rêver. Mais la plupart sont très difficiles à observer…

Nous arrivons à Dharapani après 4h30 de bus et 4h de jeep. Voici notre « lodge » à Dharapani. Les petites souris épargneront notre fromage de Yak durant la nuit ! Ouf!

Les toilettes sont à la turc et eau froide pour la douche.

Après le repas du soir, démarrage de la préparation mentale avec Sabin. « We could do it together« …

Jour 2 : Dharapani (1860 m) – Chame (2670m).

Distance : environ 16 km. Dénivelé cumulé : 1100m. Temps de marche : 6h30.

Le parcours de l’étape, scanné sur une carte achetée l’an passé

Première étape de fond de vallée, et premières promesses de cîmes immaculées, là-bas au fond. Nous traversons plusieurs villages. Les kilomètres s’enchainent.

Première face nord du massif des Annapurnas

Le paysage est majoritairement forestier. Nous prenons notre temps. Les ânes nous doublent tranquillement.

Après quelques heures, les sommets se dégagent derrière nous. Dans les champs, les tas de bois sont prêts pour l’hiver qui s’annonce.

Au téléobjectif… fascinantes montagnes…

Sur le début du trek, le chemin partage la piste avec les véhicules tout terrain, sauf en de rares endroits où les raccourcis sont plutôt raides…

… ou nécessitent une assistance !

C’est l’aventure!

A l’arrivée à Chame en fin d’après-midi, le soleil est déjà derrière les crêtes.

Le resserrement de Chame
La porte d’entrée du village de Chame, centre administratif de la vallée

Noémie se fait une petite place au chaud près de la cuisinière qui l’a autorisée à rester près du feu !

Lecture au coin du feu

Notre halte n’est pourtant pas des plus reposantes ce soir-là: nuit bruyante, repas décevant. La poivrière a dû tomber dans notre soupe durant sa préparation! Le serveur nous dit que c’est bon pour nous, « cela réchauffe et c’est bon pour l’altitude »… Foutaises!…

Jour 3 : Chame (2670m) – Upper Pisang (3270m), distance : 13,7 km. 6h.

Topo de l’étape 2

Nous titillons les hautes altitudes avec cette deuxième étape, mais dans l’Himalaya, 3000m est encore une altitude de fond de vallée et de forêts de feuillus ! L’itinéraire emprunte encore de nombreuses portions de piste. Depuis une dizaine d’années, la haute vallée se parcourt jusqu’à Manang en moto ou jeep. Le paysage se modernise et le sentier se confond au début avec une piste poussiéreuse. La vallée devient moins sauvage. Il faudra veiller à reconstruire les sentiers « avalés » par la piste pour maintenir l’économie touristique.

Les nombreuses passerelles, comme celle de la sortie de Chame, sont toujours un plaisir à traverser. C’est une rupture dans les kilomètres parfois monotones.

Derrière, le sommet Annapurna III à 7555 m d’altitude
Une oeuvre d’art bouddhiste rappelant que Bouddha serait né au Népal, à Lumbini.

Les kilomètres défilent entre passerelles, forêts aux splendides couleurs d’automne et falaises abruptes.

A la pause, les enfants découvrent le snack préféré des népalais, les nouilles chinoises…crues !

Mais la pause la plus agréable sera celle de la fabrique de jus de pomme en pleine vallée, après une traversée de vergers qui profitent de la fraicheur des nuits et de la chaleur réverbérée par une grande falaise.

Les vergers de pommes de Bhatang

Nous sommes très concentrés sur notre régime alimentaire surtout depuis l’Inde où Romain avait eu des petits problèmes intestinaux et avait un peu maigri. Les pommes, c’est bon pour le ventre!

Nous dégustons un thé, des pommes offertes aux enfants, un délicieux jus de pomme frais et un gâteau au chocolat. C’est un régal car les fruits frais sont très rares depuis notre départ.

Après la rencontre avec une Française qui nous donne des conseils expérimentés (ci-dessous, en noir), nous opterons chaque soir pour la soupe d’ail en entrée car cela stimule la circulation du sang. Et ça c’est vrai!

« Le sport pour vaincre » : merci pour les conseils prodigués !

Requinqués, nous terminons les six derniers kilomètres à la lumière du soir, dans des alpages boisés aux couleurs de l’automne. Le ciel est un peu couvert. Il faudra attendre le lendemain pour revoir les sommets.

Ce soir-là, nous dormons à 3270 m. Première nuit en altitude ! Nous sortons enfin les duvets de plume loués à Pokhara. Ils sont prévus pour des températures de -20°C. Sûrement un peu moins en réalité, mais suffisant pour notre expédition.

Chaque soir, nous consignons nos récits dans nos cahiers d’aventuriers.
Noémie lit : »La rivière à l’envers » de Jean-Claude Mourlevat comme ses camarades de CM2.
Lavage des dents : trois minutes! Notre salle de bains est privée : un luxe que nous apprécions.

Nous nous endormons en rêvant de sommets enneigés.

« I don’t need easy. I just need possible » Bethany Hamilton.

La vie au Jungle Base Camp de Bardia

Chez Hukum

Bienvenue à Betahani, petit village de la plaine du Téraï au Népal, aux portes du parc national de Bardia.

En marge de notre exploration de la jungle à la recherche du Tigre du Bengale (http://obsreveurs.fr/index.php/2019/11/26/bardia-ou-la-quete-du-tigre/), nous sommes restés 3 jours dans ce village.

C’est ici le principal accès au parc national. Le village bénéficie d’un nombre important de lodges et guesthouses (une vingtaine), mais a gardé son caractère rural et ses traditions.

Les rizières du village

Le Jungle base camp est une petite structure. On est ici « chez l’habitant’. Ou presque, les hébergements étant séparés.

Les repas sont choisis par la cuisinière qui n’est autre que la femme de notre guide Hukum. Les légumes sont cueillis chaque jour dans le jardin et les repas sont bons. Le thé sucré nous réconforte après les longues journées de marche.

Les conditions sanitaires sont celles d’un village de campagne… Voici le robinet de la vaisselle. Il donne de l’eau à la basse cour.

La chambre est modeste mais on s’habitue à vivre de peu.

Le petit dernier de la famille est adorable. Il a peu de jouets et regarde souvent des petits films en anglais sur le téléphone de ses deux grandes soeurs. Alors quand il voit quelques playmobils devant notre maison, c’est la joie !

Les enfants lui laisseront celui qu’il préfère. C’est la semaine de Diwali, c’est un peu Noël au Népal!

Le jardin

Diwali, la fête des lumières

Nous avons séjourné à Bardia durant la fête des lumières, appelée Diwali. Cette grande fête de 5 jours célébrée dans le monde indien commémore un événement de la mythologie hindoue. Cette période marque aussi le nouvel an hindou, du moins pour le nord du sous-continent. C’est aussi l’occasion de visiter ses frères et soeurs, de faire la fête.

Dans le Téraï, le riz est moissonné juste avant les fêtes
Ces lampes à huiles symbolisent la suprématie de la lumière sur les ténèbres.

Lors de Diwali, les villes brillent de mille feux et une ambiance féérique et joyeuse règne.

Depuis le bus de nuit, les rues scintillantes lors de la fête des lumières

Les filles de Hukum se parent de leurs plus beaux habits pour faire la fête avec leur amies.

Nous partageons un repas du nouvel an où nos hôtes nous offrent un délicieux repas avec du poulet, fraîchement sacrifié… Un moment de partage que nous n’oublierons pas.

Le lendemain, sur la photo de famille, il ne manque qu’Hukum, parti à nouveau à pied à la recherche du Tigre avec une cliente.

Nous quittons à regret ce « cocon » familial et cette nature si généreuse, mais nous avons -en particulier Romain – besoin de reprendre des forces avec une nourriture plus gourmande et protéinée en ville avant de démarrer la prochaine aventure, notre trek en Himalaya. Direction : Pokhara, 13h de bus !

Départ en tuk tuk
Le bus de nuit pour Pokhara plutôt confortable finalement par rapport à nos craintes…

Bardia ou la quête du tigre

Acte II

Le tigre au Népal

Cette route épuisante vers le Népal, plutôt qu’un avion direct Katmandou, avait pour objectif d’entrer au Népal par l’ouest, où subsistent de vastes espaces naturels vierges. La jungle à livre ouvert comme dans les ouvrages de Rudyard Kipling, habitat d’une population florissante – et croissante – de Tigre du Bengale. Les efforts de conservation du pays pour le félin roi d’Asie ont payé. En 2019, le WWF a communiqué sur l’accroissement de la population de tigres sur le territoire.

Trois parcs accueillent le félin : les plaines herbacées du Shuklaphanta, le tout récent parc national de Banke, encore marginalement ouvert au tourisme, et le parc national de Bardia. L’éloignement à la capitale de ce dernier lui confère une fréquentation bien plus faible que son cousin, le parc national de Chitwan, que nous avions brièvement visité en 2018 sans les enfants.

Le parc national de Bardia offre deux expériences uniques : celle d’effectuer des safaris à pied, avec des guides expérimentés, à la recherche du tigre et des autres animaux, mais aussi celle de naviguer sur la rivière à la recherche des rares Dauphins du Gange, une espèce d’eau douce extrêmement rare et menacée.

Le Tigre du Bengale Panthera tigris est également menacé. Plus que 3900 individus subsistent en liberté dans le sous-continent indien (WWF, 2016). Trois sous-espèces de Tigres ont déjà disparu dans les années 1950 : le tigre de Java, de Bali et de la Caspienne. Trois autres sont en sursis. A la fin du 19ème siècle, quelque 100 000 tigres parcouraient les forêts d’Asie.

D’autres infos et enjeux sur : https://www.wwf.fr/especes-prioritaires/tigre

A l’occasion de la journée nationale de la Protection de la nature en 2018, le Népal a annoncé qu’il compte désormais une population de tigres estimée à 235 individus, soit près du double des 121 individus recensés en 2009. Nous souhaitons participer à cet effort en valorisant le travail des parcs nationaux népalais… et en se donnant la chance d’observer le félin et de donner l’envie à d’autres de tenter leur chance et de soutenir l’écotourisme responsable dans les 3 parcs népalais des jungles du Teraï.

Pas moins de 87 tigres fréquentent le parc national de Bardia, sur 987 km2. Le territoire d’un mâle est de l’ordre de 45 km2. Le mâle parcourt son territoire la journée, évinçant les concurrents et veillant sur ses femelles… Cette concentration impressionnante nous donne bon espoir d’en apercevoir, mais la rencontre reste très aléatoire.

Voir un tigre sauvage reste rare. Un proverbe chinois dit que “quand tu vois un tigre, il t’a déjà vu 1000 fois”…

Pour cette quête, nous nous attachons les services de Hukum. C’est le guide le plus expérimenté du parc. 29 ans bientôt qu’il arpente les hautes herbes et les rives de le rivière Girwa. J’ai découvert son parcours en lisant cet excellent livre. Un français tombé en amour devant le félin, et qui a installé un hôtel près du parc, non loin du « Jungle Base Camp » où nous résidons.

A lire d’urgence!
https://www.amazon.com/qu%C3%AAte-du-tigre-French/dp/1326043862

La marche dans la jungle

Après un jour de repos pour se remettre du voyage et de ventres bien malades, nous nous levons à 6h, buvons un thé sucré (le plus réconfortant que nous ayons bu) et une omelette et partons en direction de la forêt.

1500 m nous séparent de l’entrée du parc. Les villageois vaquent aux travaux des champs avant la fête des lumières, prévue dans 2 jours.

Voir le Tigre, oui, mais pas d’aussi près si possible!

Dès le début, nous entrons dans le vif du sujet. Des crottes de tigre fraîches… Il est passé par là cette nuit et a marqué son territoire.

A peine plus loin, l’odeur d’urine est bien présente et n’échappe à pas au nez expert de notre guide.

La première partie du trek traverse de grandes plaines d’herbes à éléphants, qu’on pourrait aussi appeler ‘herbe à tigres’… Après tous les signes relevés dès les premiers kilomètres ce matin-là, la tension est à son comble.

Plus loin, des cris de cerfs chital signalent la présence d’un fauve dans les hautes herbes… Comme en Inde. Hélas après la mousson, les herbes sont trop hautes.

Un groupe de cerfs axis. Le petit déjeuner du tigre.

La deuxième partie est plus forestière. Là encore, le tigre a marqué son territoire. Des griffes au sol.

La marche a lieu dans le plus grand silence. Nous suivons le rythme à grands pas, ruisselants. La jungle est calme. Tellement peu d’oiseaux, par exemple, par rapport aux mêmes milieux, il y a un an au printemps, en avril.

Des Entelles nous observent. Mais aucune n’alarme.

Après 6 km, nous arrivons au bord de la rivière. Une tour d’observation nous accueille pour les heures chaudes.

L’ombre y est cependant rare. Les vues sur la rivière sont de petites fenêtres entre le feuillage.

Le tigre y est observé régulièrement. Mais jamais tous les jours… La patience est le meilleur atout, parole de guide.

Une heure. Deux heures. Il fait très chaud. Et encore c’est l’hiver. De belles observations de vanneaux, barbus ou papillons peinent à masquer ce mélange d’impatience et d’excitation.

River Lapwing – Vanneau pie, une espèce menacée selon l’UICN
Barbu
Photo de Romain durant l’attente…

Nous vivons l’instant à 100%. Les crayons sont de sortie.

Nous sortons le pique-nique (pomme de terre, chapatis, oeuf) préparé par la femme de Hukum.

Mais soudain, le guide crie : « Hey , Tiger over there… ». Il est 11h30.

Après, tout est question de secondes. Je me précipite, attrape le téléobjectif et mes jumelles. Un coup d’oeil, le Tigre est là, traversant la rivière. Ou plutôt, finissant de la traverser. Il est très loin. Deux secondes. Je tends les jumelles qui tombent par terre. Clic clic clic. Trois photos. Le tigre est parti.

Photo brute. Un fantôme passe au loin

L’observation n’aura que duré 5 secondes. La plupart des autres personnes n’ont hélas pas eu le temps de l’observer.

Cette photo, retouchée, est comme un trophée. Jadis, les chasseurs venaient exercer leur fusil et ramenaient une peau ou une tête. Nous sommes fiers de ramener une photo. Même lointaine.

Nous attendons encore 2h en sus. Tout le monde espère le revoir. Ou une autre femelle se déplaçant sur le territoire. En vain.

Dernière vision

Nous poursuivons vers une autre tour, la chaleur du midi.

Le paysage est ouvert et à chaque instant, on se prend à rêver de voir une silhouette orangée et rayée sortir à pas lents…

Hukum à l’affut

Nous entamons le retour et c’est encore une aventure. Nous longeons la rivière pour espérer surprendre des Rhinocéros unicornes ou un autre tigre.

La rivière Gwaria

C’est l’occasion, ça et là, d’observer quelques oiseaux.

Pygargue à tête grise
Ibis noir

Puis nous nous enfonçons dans les hautes herbes pour un raccourci vers le retour. Nous sommes dans la peau du tigre. Mais n’espérons pas le voir en face à face.

Dernières lueurs
Le guide inscrit « Tigre » sur le relevé des observations…

Nous rentrons épuisés de ces 14 km de marche… avec une petit frustration tout de même de cette trop brève observation, à laquelle s’ajoute une grosse contrariété : la molette des nos jumelles semble faussée et elles sont hors d’usage. Comme si elles ne s’étaient pas remise d’avoir transmis les rayures du tigre jusqu’à nos yeux…

Deuxième jour, deuxième chance

Départ un peu plus tardif, vers 8h30… On ne lâche rien, et continue à faire corps avec la jungle.

Les singes macaques nous encouragent…

Les Entelles vaquent, insouciantes.

Nous allons cette fois directement à la rivière, à nouveau à travers les hautes herbes, où un autre tigre a été observé la veille.

Au bord de l’eau, nous affûtons le tigre à nouveau pendant de longues heures. Seule présence de taille, un Crocodile indien.

Les éléphants d’Asie sauvages sont également passés par là. Nous apprendrons qu’un troupeau de 40 individus est passé non loin de là il y a deux jours.

Trace d’éléphant d’Asie
Au bord de la rivière.

Nous rentrons bredouilles de cette matinée. Pique-nique dans la tour comme la veille, les yeux rivés sur l’endroit où la silhouette du fauve était passée la veille…

Vers 14h, nous rejoignons à pied un secteur boisé et une jeep vient nous chercher pour 3 h de safari plus reposant… La tension monte à nouveau. Nous voulons tellement le voir de près. Croiser son regard…

Nous croisons le regard de nombreux cerfs axis, un cerf Muntjac.

Cerf Muntjac

Nous surprenons un chacal. également.

Quelques oiseaux, un lézard…

Martin-pêcheur commun

Nous loupons un Rhinocéros au bord de cette rivière, vu par un autre véhicule dix minutes plus tôt…

Mais pas de nouveau tigre. Nous aurons eu notre moment, la veille. Il faut le savourer à sa juste valeur. Certains voyageurs croisés sur les chemins ont marché 4 jours sans voir le fauve…

« This is wildlife » se plait à répéter Hukum lors des journées « sans ». Bientôt 30 ans de safaris et il ne sait jamais de quoi sa journée sera faite. La nature nous offre ici ce qu’elle est : généreuse, sauvage mais surtout imprévisible. Cette expérience restera gravée dans nos mémoires. Pas seulement par ces longues journées en immersion sur le territoire du tigre, mais aussi par les moments forts vécus chez Hukum et sa famille, avec qui nous avons partagé le « nouvel an » népalais, les fêtes de Diwali.

Nous en parlerons dans le prochain article !

Namasté India, Namasté Népal !

Au revoir l’Inde, bienvenue au Népal !

Le retour sur New Delhi est très long. La mégalopole de plus de 20 millions d’habitants est étouffée par sa circulation routière. Nous faisons une pause dans une enseigne sportive bien connue pour acheter gants et lunettes de soleil de montagne…

Nous disons au revoir à notre chauffeur Sikh qui malgré son anglais très difficile à comprendre et deux mauvais plans hôteliers, nous aura paterné pour le bon déroulement de notre séjour et nous aura fourni de nombreuses explications.

Nous retrouvons avec plaisir notre chambre d’hôtel et son personnel si serviable. Et nous nous familiarisons presque avec ses rues si… particulières.

Une pause avant de reprendre la route. Coiffeur, école, gastronomie indienne et balade au parc Lodhi, puis nous préparons notre séjour au Népal.

Aloo ghobi, Thali, Chapati
Préparation de la carte du Népal
Le résultat!

Et puis c’est l’heure du départ. Le voyage de deux jours vers l’est du Népal aura été une épreuve : d’abord 5h30 de train en seconde classe, bondé. Odeurs, promiscuité, bruits… Ambiance garantie! A la gare de Rudrapur, nous prenons un tuk tuk pour l’hôtel, vers 22h.

Pas un souvenir mémorable, cet hôtel Oyo Punjabi… 45 min de check-in à 22.30, patron mal aimable et nuit agitée et maux de ventre. Nous n’avons pas faim. Le lendemain, le soi-disant taxi commandé par l’hôtel qui devait arriver dans « five minutes! », nous fait attendre 50 minutes, avant que nous ne décidions de partir en hélant un tuk tuk. Cela sentait l’arnaque. Nous trouvons finalement un taxi à la gare routière à un prix très raisonnable (1500 IR). Nous avons suivi notre instinct et gagné 700 roupies !

Le taxi nous emmène à la frontière de Banbasa en un peu moins de deux heures. C’est une frontière très sommaire avec passage symbolique d’un fleuve en tuk tuk.

Et hop la valise sur le toit…

Douane indienne, douane népalaise, obtention des visas. Tout de suite, l’accueil népalais est plus convivial. Les agents d’immigration m’offrent un thé masala (aux épices) pendant l’écriture des feuillets administratifs! Et me proposent de changer mes roupies indiennes à bon taux.

Nous arrivons à la gare routière de Bhimbatta -Mahedranagar vers 13h45. Un bus part précisément vers l’est et passe par le parc de Bardia où nous nous rendons. Il part à 14h. Nous croyons pouvoir souffler un instant mais il y a 15 min de décalage horaire entre l’Inde et le Népal… Le départ est immédiat.

Nous sautons dedans, le ventre vide depuis 24h et certains nauséeux. Le confort est spartiate, les allées venues incessantes. Le voyage très long. Quatre heures sont prévues. Mais en fait, encore près de 6h dont 1h30 de pause pour remplir le bus au maximum, même avec des gens debout…

Un monsieur veut presque s’assoir sur les genoux de Noémie qui ne se laisse pas faire! Nous arrivons exténués, de nuit, au parc après une dernière course en tuk tuk mandaté par notre guesthouse à l’entrée du parc national de Bardia. Nous n’honorons pas le repas préparé et nous écroulons dans la chambre sommaire.

La quête du tigre, acte II, peut commencer…

Découverte du Rajasthan : Pushkar et Jaipur

Pushkar, la cité de Brahma

Pushkar est de loin notre coup de cœur en Inde. Après 5 heures de route, nous arrivons dans un coin montagneux du Rajasthan, contournant le grand lac d’Ajmer aux dernières lueurs du soir. Un endroit paisible, très zen, qui attire backpackers, hippies et touristes en quête de calme.

Le lac d’Ajmer

C’est également un haut lieu de pèlerinage pour les hindous car on y trouve un des seuls temples dédié à Brahma, premier dieu de la trinité hindoue (aux côtés de Vishnou et Shiva).

Pushkar (lotus bleu en hindi) s’étend au bord d’un lac sacré. Ses eaux sont réputées pour se laver de ses péchés et même guérir les maladies de peau… Plus de 50 lieux d’ablutions (les ghâts) entourent le plan d’eau.

Pushkar est un grand village entouré de collines. Notre guesthouse,  Namaste India , possède un jardin agréable en périphérie du village, une cuisine familiale, une terrasse attenante permettant de profiter de la vue. Notre chambre de plein pied offre aux enfants leurs premiers lits superposés. Nous avons la possibilité de faire une lessive et on nous prête un sèche cheveux!… Le tout pour 10 € la nuit.

La vue sur le jardin
Repas à l’indienne: Dal Bhat pour tout le monde!

Pour visiter la ville, tenue correcte exigée : pied nus dans tous les temples et tête couverte dans les temples Sikhs…

Dans cette cité, ni viande ni d’alcool, la ville est entièrement végétarienne et le calme est de rigueur. Un oasis dans l’Inde si bouillonnante… L’occasion de découvrir quelques saveurs saines comme dans ce petit restaurant Honey & Spicy.

Jus frais de mangue, menthe et citron bien plus sain qu’un soda malgré son aspect peu engageant au moment du service!… Et bolée ultra protéinée (germes, tofu…).

Le temple de Savitri

Le temple de Savitri en toile de fond des toits de Pushkar

Après le plein de protéines, nous avons pour objectif l’ascension du Temple Savitri, notre modeste défi sportif en Inde : 600 marches à gravir à côté du téléphérique. Prendre le temps…

Traversée de la ville par son (unique) rue touristique

Le panorama est mérité à la force des jambes. Nous cheminons à côté de nombreux pèlerins.

La vue du sommet vers le village (nord-est)

Après une brève visite du temple, le soleil ne tard pas à se coucher, invitant à la méditation.

Nous serions bien restés quelques jours de plus mais nous devons remonter vers le nord.

Jaipur, la cité rose des Maharajas

Jaipur doit son nom au Maharaja Jai Singh (1688-1743), célèbre guerrier mais aussi astronome. Elle est la capitale de l’état du Rajasthan. Les portes d’entrée principales de la vieille ville sont peintes en rose ce qui signifie « bienvenue ».

Depuis le 18ème siècle, cette couleur doit dorénavant être respectée. Elle pare notamment le célèbre Palais des vent. Monument phare de Jaipur, le « Hawa Mahal » veille sur les bazars depuis son petit millier de fenêtres. Cet édifice, apprécié de Jai Singh, abritait son harem. L’intention initiale était de permettre aux dames du harem royal d’observer la vie quotidienne dans la rue en dessous sans être vues…

Le Palais des vents ou Hawal Mahal
Notre voiture. il était temps de la présenter !

Les bazars de la ville sont répartis en plusieurs quartiers, un par thématique. Ils sont bondés à l’heure de notre passage. Nous ne nous attardons pas malgré l’attrait visuel !

Nous réfugiant de l’agitation de la ville, nous visitons le « City palace » qui continue d’accueillir la famille royale.

Maharaja Romain
Le palais royal

Les 4 portes sculptées de la cour sont propices aux portraits de famille…

Grand astronome, Jai Singh a construit 5 observatoires dont le plus grandiose est celui de Jaipur. Le « Jantar Mantar » que nous visitions est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. Ses structures sont impressionnantes par leur taille et leur précision pour l’époque. Nous prenons les services d’un guide francophone pour les enfants car nous avons besoin d’explications.

L’ombre portée en bas à gauche indique l’heure solaire
Instrument de détermination des signes zodiacaux

Les grandes décisions relatives à la vie de la cité prenaient appui sur les positions des étoiles que l’astrologue pouvait interpréter. à

Le plus grand cadran solaire au monde
Un cadran solaire plus modeste et moins précis

Notre hôtel était le plus décevant depuis le début de notre voyage… Nous n’en parlerons pas. En revanche, il était situé près du lac Man Sagar et du Jal Mahal, ce qui a permis une balade détente au coucher du Soleil le deuxième jour.

Le lieu incite à la sagesse…

Un peu plus loin, à quelques kilomètres de là, le Fort d’Amber est l’attraction phare de Jaipur. Nous le visitons le matin de notre retour sur New Delhi.

Sis à l’entrée nord de la ville, le fort est protégé par des kilomètres de murailles, qui ne sont pas sans rappeler la grande muraille de Chine en miniature!

La muraille court sur l’échine des collines

Voici une vue d’ensemble du palais.

De nombreux touristes montent à dos d’éléphant. Nous ne cautionnons pas ces pratiques. Les animaux ne semblent pas bien traités. Ils parcourent des dizaines de kilomètres par jour sur le bitume et sont exploités dans des conditions inadaptées (pentes et charges).

Nous prenons du temps, à l’écart de la foule, pour observer les allées et venues et méditer sur le tourisme de masse…

Téléphone à la main, une bonne partie des visiteurs collectionnent les selfies et même nous y intègrent! Nous représentons l’exotisme pour les Indiens!

Nous avons apprécié à leur juste valeur les richesses de ces palais du Rajasthan, même si ce n’était qu’une introduction aux splendeurs indiennes.

Quelques adresses:

  • Rest. Honey & Spice, Laxmi Market, Pushkar
  • Guesthouse Namaste India, Pushkar
  • Rest & Hotel Sixth sense, Pushkar
  • Rest. et confiserie Laxmi Mishthan Bhandar, Jaipur

Prochaine étape : le Népal des jungles et des cîmes.

Namaste!

L’Inde sauvage : Bharatpur et Ranthambore

ou la Quête du Tigre, Acte I

L’agitation étouffante de Delhi, la foule des allées du Taj Mahal, l’anarchies des routes… Les obsrêveurs ont besoin de nature et de grands espaces… et entament en Inde leur quête du plus grand félin de la planète, leTigre…

Bharatpur

Après notre visite d’Agra, nous partons pour la ville de Bharatpur, peu après avoir franchi la frontière nord-est du Rajasthan.

Nous logeons chez l’habitant au « Jungle Lodge », en fait une petitepension familiale. On s’y sent bien. Nous y faisons la connaissance avec une famille belge qui, comme nous voyage et fait l’école sur la route. Suivez les sur : https://lespetitsbourlingueurs.com !

Les enfants sont contents de sortir leurs playmobils. Hélas nos amis d’un soir partent le lendemain pour le Népal – tout comme nous dix jours plus tard, mais leur planning ne nous permettra pas de les revoir. Nous échangeons des bons plans.

Notre hôte prépare de bons petits plats comme l’aloo paratha (pomme de terre et choux fleurs), les chapatis (galettes plates de farine à l’eau grillées) et nous fait découvrir le « curd » maison (sorte de faisselle).

Le jardin abrite un couple de hiboux petits ducs indiens…

A 500 mètres de notre gîte, se trouve l’un des plus petits parcs nationaux indiens, cependant celui -ci est réputé au niveau international pour la richesse de ses oiseaux : le parc national Keoladeo Ghana. Pas de tigre, mais l’un des meilleurs sites d’Asie pour l’avifaune.

Nous partons le matin vers 7h pour pouvoir les observer.

La visite peut se faire à pied mais il fait 30 degrés, même si l’allée principale est à l’ombre, elle fait 10 km aller retour. Aussi nous optons pour l’ornithologie en Rickshaw !

l’entrée du parc

La première partie traverse une zone de savane sèche.

savane sèche

C’est le refuge de dizaines d’espèces de volatiles dont ces Guêpiers d’Orient aux teintes vertes.

L’Aigle criard est ici dans son fief.

Aigle criard

Plusieurs espèces de coucous s’observent en bord de chemin, comme ce Coucou jacobin.

L’observation la plus marquante en zone sèche sera cette petite Chouette chevêche indiennes à l’entrée de son nid. Enfin, après un périple africain sans rapaces nocturnes, de chouettes observations !

Chevêche brame (Athene brama)

L’exploration se poursuit dans un secteur marécageux, écosystème majoritaire du parc. La mousson a été abondante et les niveaux d’eau sont hauts. En hiver, des milliers de canards occupent les lieux. En octobre, ce sont surtout les échassiers qui sont les plus actifs.

La star est le Tantale indien, en anglais « Cigogne painte » (Painted Stork). Son allure bariolée en fait la star du parc, d’autant qu’elle construit son nid au bord de l’axe principal ou se promènent les touristes, majoritairement indiens.

nid de Tantales

De nombreux autres espèces de cigognes, hérons et espèces proches peuvent être observées.

Spatule blanche
Ibis à tête noire
Aigrette intermédiaire
Jeunes Bec-ouverts asiatiques
l’immense héron Goliath
L’ omniprésent Crabier de Gray (Pond heron)
Bihoreau gris

A la source d’eau principale, près d’une table pique-nique, de petites couleuvres attendent les alevins qui sortent du tuyau, pour le régal des yeux de nos jeunes naturalistes !

Les poissons abondants attirent également les cormorans mais aussi de très nombreux Anhingas d’Asie ou « Oiseau serpent ».

Anhinga au cou de serpent
jeunes anhingas affamés
Cormoran de Vieillot

Malgré l’heure chaude, nous ne savons plus où donner de la tête!

Râles, jacanas et vanneaux occupent les herbes flottantes.

Jacana bronzé
Famille de râles à poitrine blanche
le très commun Vanneau indien

La pause d’impose…

Mais dans les arbres, coucous, perruches, huppes, rolliers, martins-pêcheurs et guêpiers donnent le tournis à nos apprentis photographes…

premier Martin-pêcheur de Smyrne de Romain
Guêpiers à queue d’azur
Notre perruche à collier vient d’Inde

Du haut des tours d’observations proches du temple de Keoladeo, on peut observer une colonie de chauves-souris roussettes. Ce seront les seuls mammifères observés en dehors de quelques ongulés (Cerf axis, Nilgault).

La visite tire à sa fin. Une visite hivernale offrirait un spectacle complètement différent, avec des milliers de canards mais aussi des grues.

Mais notre objectif en Inde et au Népal est d’observer le rare Tigre du Bengale. C’est toujours aléatoire et les safaris coûtent cher. Nous avons choisis deux des meilleurs endroits pour l’observer : le parc national de Ranthambore au Rajasthan et le parc national de Bardia au sud du Népal.

Ranthambore

Ce parc national, ancienne réserve de chasse comme la plupart des espaces protégés du sous-continent indien, est composé de jungles montagneuses.

L’entrée principale

Nous partons vers 6h en camion-jeep pour le secteur 1. Ce n’est pas le meilleur secteur mais le Tigre y est néanmoins présent.

Romain a mis un T-shirt Tigre pour l’occasion

Peu après l’entrée nous sommes accueillis par des singes Entelles.

Etre ou ne pas être…

Le secteur imposé est très boisé. Nous traversons quelques rivières et la chance est avec nous : un Hibou pêcheur indien, le Kétoupa brun veille sur une grosse branche.

face à face avec le Kétoupa brun

Mais à peine dix minutes plus tard, l’impensable se produit : Baghera !

Un Léopard venait de traverser la route et nous le voyons s’éloigner à moins de 20 mètres sur la gauche !

Le léopard partage le terrain de chasse du tigre mais est beaucoup plus difficile à observer. Nous sommes extrêmement chanceux et n’en croyons pas nos yeux!

Il est difficile à photographier tant la jungle est dense. Jamais il ne se retournera mais son pas très lent nous permet de l’observer tout de même durant 6 minutes.

Votre notre meilleure photo, de profil.

C’est encore tremblants de cette rencontre mais confiants que nous poursuivons notre quête du Tigre, même si la journée est déjà gagnée !

Le menu du tigre de Bengale est pourtant servi. De nombreux cerf Sambar et cerf Axis (Chital) habitent les sous-bois.

Sambar
Chitals ou Cerfs axis

Les oiseaux sont assez discrets et le Paon règne en roi.

Nous poursuivons vers un secteur plus humide où le tigre pourrait se baigner, aux heures chaudes, mais l’étang est désert. Cigognes et crocodiles peuplent les rives.

Cigogne épiscopale (Wolly – neck Stork)
Crocodile indien.
Varan du Bengale

Mais de tigre point. En rentrant, nous apprendrons qu’il a été observé sur le secteur 2, avec des jeunes… Hélas les safaris organisés par le gouvernement du Rajasthan (Eaux et forêts) concernent un secteur particulier, nous ne pouvons nous y rendre.

Nous espérons ce secteur pour le lendemain matin lors du tirage aléatoire…

Hélas, ce sera à nouveau le secteur 1, et cette fois nous ne verrons rien. Pourtant, à un moment, singes et cerfs alarmaient de la présence d’un félin. Nous patientons mais les hautes herbes ne laissent rien filtrer… Nous rentrons bredouilles. Des compagnons de jeep, revus plus tard à Pushkar nous apprendrons que sur « notre » secteur 1, ils ont vu le tigre a été vu l’après midi-même…

Le monde sauvage ne se commande pas. La nature n’est pas un zoo… Le Tigre du Bengale garde son mystère et nous retenterons notre chance au Népal…

Le Taj Mahal, palais de l’amour éternel…

Nous arrivons à Agra une heure avant le coucher du soleil, ce qui nous laisse le temps de visiter le jardin donnant sur l’arrière du Taj Mahal. Les roses s’épanouissent et des jardinières en sari, au loin, coupent les mauvaises herbes.

Lueurs du soir…

Chaque instant est un moment d’éternité. Nous savourons celui-ci. Les lueurs du crépuscule se reflètent dans le fleuve, la Yamuna, second fleuve sacré après le Gange. Zen.

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec un de nos rêves : visiter l’un des joyaux du monde, le Taj Mahal, temple de l’amour inscrit au patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 1983.   

Motivés, nous sommes à 6h à l’entrée ouest du parc. Il y a déjà du monde, mais assez peu, comparé à la foule de 9h à la sortie ! Nous nous munissons de bouteilles d’eau et de petits chaussons en tissu pour entrer selon les rites hindous dans le Taj Mahal et la Mosquée attenante.

L’histoire du Taj Mahal est émouvante. Ce n’est pas un palais habité. C’est un mausolée. Il abrite les tombes des deux amants qui se sont aimés éperdument. C’est un des seuls monuments dans le monde construit uniquement par amour.

Alors qu’elle vient de donner naissance à son quatorzième enfant, la femme de l’Empereur Shah Jahan se meurt en 1631. Elle lui fait promettre de faire construire un monument aussi grand que leur amour. L’Empereur a le cœur brisé. La légende dit qu’il aurait souhaité en faire construire un autre en noir pour abriter sa propre tombe afin de dire au monde entier combien il était malheureux. Mais renversé par son propre fils, Aurangzeb, il est enfermé de longues années au Fort rouge et contemple la construction de sa fenêtre. A sa mort, en 1666, il est inhumé aux côtés de sa bien-aimée.

Le Taj Mahal depuis le fort rouge tel que le voyait l’Empereur, en prison.

En tout, il aura fallu 22 ans et environ 20 000 ouvriers pour construire cet édifice en marbre blanc, sculpté de fleurs et incrusté de pierres semi-précieuses qui brillent au lever du soleil sur la façade.

Initiation à l’incrustation de marbre… remarquable technique… et attrape touriste!

Nous poursuivons avec la visite du « Fort rouge », l’une des plus imposante citadelle du pays construite entre 1565 et 1573. Aussi classé au patrimoine mondial de l’humanité classé par l’Unesco, le fort rouge doit son nom à la couleur ocre rouge des pierres utilisées pour le construire. Les murs d’enceinte mesurent 2,5 km de long pour une vingtaine de mètres de haut.

Le fort d’Agra fut la résidence de trois souverains : Akbar, Shah Jahan et Aurangzeb

A l’intérieur du fort, de nombreux palais furent construits pour servir d’habitation aux souverains et leur suites.

Deux mosquées, dont celle-ci, étaient à la disposition des fidèles.

Nous repartons ensuite vers le Sud pour « obsrêver » les oiseaux et les grands fauves… Direction les parcs nationaux de Bharatpur et Ranthambore…

Incroyables routes indiennes

Après deux semaines en Inde, il est quelque chose à laquelle nous ne sommes toujours pas habitués.

Les routes.

En France, sur une route pour automobiles, il y a … des automobiles. Les camions sont sur une file, les voitures doublent sur l’autre.

En Inde, il y a aussi des automobiles, comme la voiture de notre taxi que nous avons loué pour 10 jours (solution économique et très confortable pour une première découverte en famille de l’Inde).

Mais il y a aussi

  • Des motos, des rickshaws (triporteur cycliste), des Tuk tuk
La position en amazone est de rigueur vu la longueur des saris

  • Des van, bus et camions

Jusque là rien d’anormal. Mais selon les régions, on y trouve aussi:

  • Des vaches sacrées, bien sûr. Cela n’étonne personne. Comme dans Tintin au Tibet, les vaches en Inde vivent sur la route. C’est leur maison. Elles n’ont pas de pâturages, et font les poubelles ou se nourrissent de la générosité des indiens : cacahuètes, granulés divers…
  • Côté bestiaire : des chiens, des chèvres, des moutons, des chevaux, dromadaires, et même, à Jaipur près du fort d’Ambert, des éléphants.
  • Des vélos, des piétons
  • Des vendeurs de tout et de rien, avec des carioles à chevaux ou à pied
  • Des tracteurs

Pour se faire un place, le tout klaxonne à qui mieux-mieux dans une joyeuse cacophonie, car personne ne semble s’énerver. Un leçon pour nous autre…

Le respect des voies de circulation est nul. Les camions sont circulent sans distinction sur la voie de droite ou de gauche, et roulent à 60 km/h environ. Les voitures zigzaguent donc allègrement entre les lignes de camions.

Mais ce qui nous a le plus étonné, c’est de voir, lorsqu’un voie rapide à chaussées séparées est encombrée, les véhicules faire demi tour pour aller prendre un itinéraire alternatif. Des voitures à contre sens sur autoroute, ça fait vraiment bizarre !

Nous avons expérimenté le train pour rejoindre le Népal… la même anarchie règne dans les couloirs!