
Découverte du Rajasthan : Pushkar et Jaipur
Pushkar, la cité de Brahma

Pushkar est de loin notre coup de cœur en Inde. Après 5 heures de route, nous arrivons dans un coin montagneux du Rajasthan, contournant le grand lac d’Ajmer aux dernières lueurs du soir. Un endroit paisible, très zen, qui attire backpackers, hippies et touristes en quête de calme.

C’est également un haut lieu de pèlerinage pour les hindous car on y trouve un des seuls temples dédié à Brahma, premier dieu de la trinité hindoue (aux côtés de Vishnou et Shiva).
Pushkar (lotus bleu en hindi) s’étend au bord d’un lac sacré. Ses eaux sont réputées pour se laver de ses péchés et même guérir les maladies de peau… Plus de 50 lieux d’ablutions (les ghâts) entourent le plan d’eau.


Pushkar est un grand village entouré de collines. Notre guesthouse, Namaste India , possède un jardin agréable en périphérie du village, une cuisine familiale, une terrasse attenante permettant de profiter de la vue. Notre chambre de plein pied offre aux enfants leurs premiers lits superposés. Nous avons la possibilité de faire une lessive et on nous prête un sèche cheveux!… Le tout pour 10 € la nuit.


Pour visiter la ville, tenue correcte exigée : pied nus dans tous les temples et tête couverte dans les temples Sikhs…


Dans cette cité, ni viande ni d’alcool, la ville est entièrement végétarienne et le calme est de rigueur. Un oasis dans l’Inde si bouillonnante… L’occasion de découvrir quelques saveurs saines comme dans ce petit restaurant Honey & Spicy.

Le temple de Savitri

Après le plein de protéines, nous avons pour objectif l’ascension du Temple Savitri, notre modeste défi sportif en Inde : 600 marches à gravir à côté du téléphérique. Prendre le temps…


Le panorama est mérité à la force des jambes. Nous cheminons à côté de nombreux pèlerins.

Après une brève visite du temple, le soleil ne tard pas à se coucher, invitant à la méditation.



Nous serions bien restés quelques jours de plus mais nous devons remonter vers le nord.

Jaipur, la cité rose des Maharajas
Jaipur doit son nom au Maharaja Jai Singh (1688-1743), célèbre guerrier mais aussi astronome. Elle est la capitale de l’état du Rajasthan. Les portes d’entrée principales de la vieille ville sont peintes en rose ce qui signifie « bienvenue ».
Depuis le 18ème siècle, cette couleur doit dorénavant être respectée. Elle pare notamment le célèbre Palais des vent. Monument phare de Jaipur, le « Hawa Mahal » veille sur les bazars depuis son petit millier de fenêtres. Cet édifice, apprécié de Jai Singh, abritait son harem. L’intention initiale était de permettre aux dames du harem royal d’observer la vie quotidienne dans la rue en dessous sans être vues…


Les bazars de la ville sont répartis en plusieurs quartiers, un par thématique. Ils sont bondés à l’heure de notre passage. Nous ne nous attardons pas malgré l’attrait visuel !

Nous réfugiant de l’agitation de la ville, nous visitons le « City palace » qui continue d’accueillir la famille royale.


Les 4 portes sculptées de la cour sont propices aux portraits de famille…


Grand astronome, Jai Singh a construit 5 observatoires dont le plus grandiose est celui de Jaipur. Le « Jantar Mantar » que nous visitions est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. Ses structures sont impressionnantes par leur taille et leur précision pour l’époque. Nous prenons les services d’un guide francophone pour les enfants car nous avons besoin d’explications.




Les grandes décisions relatives à la vie de la cité prenaient appui sur les positions des étoiles que l’astrologue pouvait interpréter. à



Notre hôtel était le plus décevant depuis le début de notre voyage… Nous n’en parlerons pas. En revanche, il était situé près du lac Man Sagar et du Jal Mahal, ce qui a permis une balade détente au coucher du Soleil le deuxième jour.



Un peu plus loin, à quelques kilomètres de là, le Fort d’Amber est l’attraction phare de Jaipur. Nous le visitons le matin de notre retour sur New Delhi.
Sis à l’entrée nord de la ville, le fort est protégé par des kilomètres de murailles, qui ne sont pas sans rappeler la grande muraille de Chine en miniature!

Voici une vue d’ensemble du palais.

De nombreux touristes montent à dos d’éléphant. Nous ne cautionnons pas ces pratiques. Les animaux ne semblent pas bien traités. Ils parcourent des dizaines de kilomètres par jour sur le bitume et sont exploités dans des conditions inadaptées (pentes et charges).

Nous prenons du temps, à l’écart de la foule, pour observer les allées et venues et méditer sur le tourisme de masse…
Téléphone à la main, une bonne partie des visiteurs collectionnent les selfies et même nous y intègrent! Nous représentons l’exotisme pour les Indiens!



Nous avons apprécié à leur juste valeur les richesses de ces palais du Rajasthan, même si ce n’était qu’une introduction aux splendeurs indiennes.
Quelques adresses:
- Rest. Honey & Spice, Laxmi Market, Pushkar
- Guesthouse Namaste India, Pushkar
- Rest & Hotel Sixth sense, Pushkar
- Rest. et confiserie Laxmi Mishthan Bhandar, Jaipur
Prochaine étape : le Népal des jungles et des cîmes.
Namaste!
L’Inde sauvage : Bharatpur et Ranthambore
ou la Quête du Tigre, Acte I
L’agitation étouffante de Delhi, la foule des allées du Taj Mahal, l’anarchies des routes… Les obsrêveurs ont besoin de nature et de grands espaces… et entament en Inde leur quête du plus grand félin de la planète, leTigre…
Bharatpur
Après notre visite d’Agra, nous partons pour la ville de Bharatpur, peu après avoir franchi la frontière nord-est du Rajasthan.

Nous logeons chez l’habitant au « Jungle Lodge », en fait une petitepension familiale. On s’y sent bien. Nous y faisons la connaissance avec une famille belge qui, comme nous voyage et fait l’école sur la route. Suivez les sur : https://lespetitsbourlingueurs.com !
Les enfants sont contents de sortir leurs playmobils. Hélas nos amis d’un soir partent le lendemain pour le Népal – tout comme nous dix jours plus tard, mais leur planning ne nous permettra pas de les revoir. Nous échangeons des bons plans.

Notre hôte prépare de bons petits plats comme l’aloo paratha (pomme de terre et choux fleurs), les chapatis (galettes plates de farine à l’eau grillées) et nous fait découvrir le « curd » maison (sorte de faisselle).
Le jardin abrite un couple de hiboux petits ducs indiens…
A 500 mètres de notre gîte, se trouve l’un des plus petits parcs nationaux indiens, cependant celui -ci est réputé au niveau international pour la richesse de ses oiseaux : le parc national Keoladeo Ghana. Pas de tigre, mais l’un des meilleurs sites d’Asie pour l’avifaune.
Nous partons le matin vers 7h pour pouvoir les observer.

La visite peut se faire à pied mais il fait 30 degrés, même si l’allée principale est à l’ombre, elle fait 10 km aller retour. Aussi nous optons pour l’ornithologie en Rickshaw !

La première partie traverse une zone de savane sèche.

C’est le refuge de dizaines d’espèces de volatiles dont ces Guêpiers d’Orient aux teintes vertes.


L’Aigle criard est ici dans son fief.


Plusieurs espèces de coucous s’observent en bord de chemin, comme ce Coucou jacobin.

L’observation la plus marquante en zone sèche sera cette petite Chouette chevêche indiennes à l’entrée de son nid. Enfin, après un périple africain sans rapaces nocturnes, de chouettes observations !

L’exploration se poursuit dans un secteur marécageux, écosystème majoritaire du parc. La mousson a été abondante et les niveaux d’eau sont hauts. En hiver, des milliers de canards occupent les lieux. En octobre, ce sont surtout les échassiers qui sont les plus actifs.


La star est le Tantale indien, en anglais « Cigogne painte » (Painted Stork). Son allure bariolée en fait la star du parc, d’autant qu’elle construit son nid au bord de l’axe principal ou se promènent les touristes, majoritairement indiens.

De nombreux autres espèces de cigognes, hérons et espèces proches peuvent être observées.







A la source d’eau principale, près d’une table pique-nique, de petites couleuvres attendent les alevins qui sortent du tuyau, pour le régal des yeux de nos jeunes naturalistes !


Les poissons abondants attirent également les cormorans mais aussi de très nombreux Anhingas d’Asie ou « Oiseau serpent ».



Malgré l’heure chaude, nous ne savons plus où donner de la tête!

Râles, jacanas et vanneaux occupent les herbes flottantes.



La pause d’impose…

Mais dans les arbres, coucous, perruches, huppes, rolliers, martins-pêcheurs et guêpiers donnent le tournis à nos apprentis photographes…



Du haut des tours d’observations proches du temple de Keoladeo, on peut observer une colonie de chauves-souris roussettes. Ce seront les seuls mammifères observés en dehors de quelques ongulés (Cerf axis, Nilgault).

La visite tire à sa fin. Une visite hivernale offrirait un spectacle complètement différent, avec des milliers de canards mais aussi des grues.
Mais notre objectif en Inde et au Népal est d’observer le rare Tigre du Bengale. C’est toujours aléatoire et les safaris coûtent cher. Nous avons choisis deux des meilleurs endroits pour l’observer : le parc national de Ranthambore au Rajasthan et le parc national de Bardia au sud du Népal.
Ranthambore
Ce parc national, ancienne réserve de chasse comme la plupart des espaces protégés du sous-continent indien, est composé de jungles montagneuses.

Nous partons vers 6h en camion-jeep pour le secteur 1. Ce n’est pas le meilleur secteur mais le Tigre y est néanmoins présent.


Peu après l’entrée nous sommes accueillis par des singes Entelles.



Le secteur imposé est très boisé. Nous traversons quelques rivières et la chance est avec nous : un Hibou pêcheur indien, le Kétoupa brun veille sur une grosse branche.

Mais à peine dix minutes plus tard, l’impensable se produit : Baghera !
Un Léopard venait de traverser la route et nous le voyons s’éloigner à moins de 20 mètres sur la gauche !

Le léopard partage le terrain de chasse du tigre mais est beaucoup plus difficile à observer. Nous sommes extrêmement chanceux et n’en croyons pas nos yeux!

Il est difficile à photographier tant la jungle est dense. Jamais il ne se retournera mais son pas très lent nous permet de l’observer tout de même durant 6 minutes.
Votre notre meilleure photo, de profil.

C’est encore tremblants de cette rencontre mais confiants que nous poursuivons notre quête du Tigre, même si la journée est déjà gagnée !
Le menu du tigre de Bengale est pourtant servi. De nombreux cerf Sambar et cerf Axis (Chital) habitent les sous-bois.



Les oiseaux sont assez discrets et le Paon règne en roi.

Nous poursuivons vers un secteur plus humide où le tigre pourrait se baigner, aux heures chaudes, mais l’étang est désert. Cigognes et crocodiles peuplent les rives.




Mais de tigre point. En rentrant, nous apprendrons qu’il a été observé sur le secteur 2, avec des jeunes… Hélas les safaris organisés par le gouvernement du Rajasthan (Eaux et forêts) concernent un secteur particulier, nous ne pouvons nous y rendre.
Nous espérons ce secteur pour le lendemain matin lors du tirage aléatoire…
Hélas, ce sera à nouveau le secteur 1, et cette fois nous ne verrons rien. Pourtant, à un moment, singes et cerfs alarmaient de la présence d’un félin. Nous patientons mais les hautes herbes ne laissent rien filtrer… Nous rentrons bredouilles. Des compagnons de jeep, revus plus tard à Pushkar nous apprendrons que sur « notre » secteur 1, ils ont vu le tigre a été vu l’après midi-même…
Le monde sauvage ne se commande pas. La nature n’est pas un zoo… Le Tigre du Bengale garde son mystère et nous retenterons notre chance au Népal…
Le Taj Mahal, palais de l’amour éternel…
Nous arrivons à Agra une heure avant le coucher du soleil, ce qui nous laisse le temps de visiter le jardin donnant sur l’arrière du Taj Mahal. Les roses s’épanouissent et des jardinières en sari, au loin, coupent les mauvaises herbes.



Chaque instant est un moment d’éternité. Nous savourons celui-ci. Les lueurs du crépuscule se reflètent dans le fleuve, la Yamuna, second fleuve sacré après le Gange. Zen.

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec un de nos rêves : visiter l’un des joyaux du monde, le Taj Mahal, temple de l’amour inscrit au patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 1983.
Motivés, nous sommes à 6h à l’entrée ouest du parc. Il y a déjà du monde, mais assez peu, comparé à la foule de 9h à la sortie ! Nous nous munissons de bouteilles d’eau et de petits chaussons en tissu pour entrer selon les rites hindous dans le Taj Mahal et la Mosquée attenante.



L’histoire du Taj Mahal est émouvante. Ce n’est pas un palais habité. C’est un mausolée. Il abrite les tombes des deux amants qui se sont aimés éperdument. C’est un des seuls monuments dans le monde construit uniquement par amour.
Alors qu’elle vient de donner naissance à son quatorzième enfant, la femme de l’Empereur Shah Jahan se meurt en 1631. Elle lui fait promettre de faire construire un monument aussi grand que leur amour. L’Empereur a le cœur brisé. La légende dit qu’il aurait souhaité en faire construire un autre en noir pour abriter sa propre tombe afin de dire au monde entier combien il était malheureux. Mais renversé par son propre fils, Aurangzeb, il est enfermé de longues années au Fort rouge et contemple la construction de sa fenêtre. A sa mort, en 1666, il est inhumé aux côtés de sa bien-aimée.

En tout, il aura fallu 22 ans et environ 20 000 ouvriers pour construire cet édifice en marbre blanc, sculpté de fleurs et incrusté de pierres semi-précieuses qui brillent au lever du soleil sur la façade.

Nous poursuivons avec la visite du « Fort rouge », l’une des plus imposante citadelle du pays construite entre 1565 et 1573. Aussi classé au patrimoine mondial de l’humanité classé par l’Unesco, le fort rouge doit son nom à la couleur ocre rouge des pierres utilisées pour le construire. Les murs d’enceinte mesurent 2,5 km de long pour une vingtaine de mètres de haut.

Le fort d’Agra fut la résidence de trois souverains : Akbar, Shah Jahan et Aurangzeb

A l’intérieur du fort, de nombreux palais furent construits pour servir d’habitation aux souverains et leur suites.

Deux mosquées, dont celle-ci, étaient à la disposition des fidèles.

Nous repartons ensuite vers le Sud pour « obsrêver » les oiseaux et les grands fauves… Direction les parcs nationaux de Bharatpur et Ranthambore…
Incroyables routes indiennes
Après deux semaines en Inde, il est quelque chose à laquelle nous ne sommes toujours pas habitués.
Les routes.
En France, sur une route pour automobiles, il y a … des automobiles. Les camions sont sur une file, les voitures doublent sur l’autre.

En Inde, il y a aussi des automobiles, comme la voiture de notre taxi que nous avons loué pour 10 jours (solution économique et très confortable pour une première découverte en famille de l’Inde).

Mais il y a aussi
- Des motos, des rickshaws (triporteur cycliste), des Tuk tuk

- Des van, bus et camions

Jusque là rien d’anormal. Mais selon les régions, on y trouve aussi:
- Des vaches sacrées, bien sûr. Cela n’étonne personne. Comme dans Tintin au Tibet, les vaches en Inde vivent sur la route. C’est leur maison. Elles n’ont pas de pâturages, et font les poubelles ou se nourrissent de la générosité des indiens : cacahuètes, granulés divers…


- Côté bestiaire : des chiens, des chèvres, des moutons, des chevaux, dromadaires, et même, à Jaipur près du fort d’Ambert, des éléphants.


- Des vélos, des piétons
- Des vendeurs de tout et de rien, avec des carioles à chevaux ou à pied
- Des tracteurs
Pour se faire un place, le tout klaxonne à qui mieux-mieux dans une joyeuse cacophonie, car personne ne semble s’énerver. Un leçon pour nous autre…
Le respect des voies de circulation est nul. Les camions sont circulent sans distinction sur la voie de droite ou de gauche, et roulent à 60 km/h environ. Les voitures zigzaguent donc allègrement entre les lignes de camions.
Mais ce qui nous a le plus étonné, c’est de voir, lorsqu’un voie rapide à chaussées séparées est encombrée, les véhicules faire demi tour pour aller prendre un itinéraire alternatif. Des voitures à contre sens sur autoroute, ça fait vraiment bizarre !
Nous avons expérimenté le train pour rejoindre le Népal… la même anarchie règne dans les couloirs!
Etourdissante New Delhi
Après 24 heures de voyage de Johannesburg en passant par Doha, nous atterrissons à New Delhi dans l’effervescence propre à l’Asie qui nous donne le vertige. Nous avons beau être prévenus, l’arrivée dans cette ville est un choc. Les enfants ne sont pas à l’aise.

Tout bouillonne ici, les voitures côtoient les rickshaws qui côtoient les scooters, qui côtoient les tuktuks. Les conducteurs, sûrs d’eux, klaxonnent de différentes façons et soulèvent des nuages de poussière. Il faut interpréter : « Personne ne bouge » ou « Pousse-toi ! ».
Notre hôtel se nomme à juste titre « Backpaker’s Heaven » et dans le hall des phrases du jour inspirantes s’affichent en grosses lettres, comme : « Collect moments, not things ».


Les enfants ont besoin d’être rassurés et de visualiser le périple qui nous attend. Nous prenons le temps de rédiger cette carte de nos 15 prochains jours.

Nous commençons notre visite de la ville par le jardin où a été construit le tombeau de l’Empereur Humayan au 16ème siècle. Cet exemple d’architecture Moghol en grès rouge est impressionnant et aura inspiré l’architecture du Taj Mahal.
Ce site a été classé en 1993 au patrimoine mondial de l’Unesco et a bénéficié d’une splendide restauration, respectueuse du style persan de l’époque.


Beaucoup d’étudiants en uniforme ce jour là. Et bientôt, nous faisons connaissance avec trois maîtresses et une classe de filles qui souhaitent nous photographier. Le moment est respectueux, bienveillant et sympathique.

Juste derrière le bâtiment, le « Sundar Nursery Garden » tout fraîchement aménagé, vient d’ouvrir ses portes. Il vante les mérites de la biodiversité et le programme est soutenu par plusieurs fonds internationaux.
Cet espace nous apparaît comme un poumon vert pour New Delhi, ville si polluée qu’y rester une journée serait l’équivalent d’un paquet de cigarettes selon le guide du routard.
Nous nous y attardons. C’est si calme. Il n’y a pas beaucoup de gens en semaine. Les jardiniers s’activent et les agents de sécurité veillent au respect des règles.


A New Delhi, il faut savoir ce qu’on veut et rester ferme. Sinon, les Indiens très serviables, auront vite fait de trouver des solutions pour vous. D’ailleurs, une de leurs phrases favorites est : « All is possible ». C’est ainsi que beaucoup de touristes non avertis montent dans un rickshaw pour aller se promener et se retrouvent, sans l’avoir demandé, dans une agence de tourisme non loin des boutiques de la Connaught Place.
Nous découvrons la nourriture indienne, souvent très épicée. Le « thali » permet de découvrir un assortiment de plats traditionnels. Les enfants adorent les chapatis et les naans.

Après deux jours d’acclimatation, nous partons en voiture pour Agra, joyau de l’époque moghole.
Et l’école alors?
Cette année, Romain effectue son CE1 et Noémie son CM2. Nous nous concentrons essentiellement sur la maîtrise de la langue française écrite et l’acquisition des compétences en mathématiques. Le vocabulaire, la géographie, l’histoire, les sciences, l’anglais, l’informatique, la photographie font partie de notre quotidien.


Depuis la rentrée, nous travaillons environ dix heures par semaine, un peu tous les jours sauf le samedi en général, ou à cause de trop longs trajets.
Avant le départ, j’ai préparé les cours avec une progression des apprentissages d’après les programmes nationaux et l’aide de super maîtresses qui nous ont guidés et enrichis avec leurs méthodes.
Certaines nous aident encore, notamment pour les contrôles ! Merci chères collègues !
Pour la littérature, j’ai scanné avant de partir, beaucoup de petits livres pour Romain. En général, nous achetions des romans en brocante ou allions à la bibliothèque. Nous avons déjà lu des petits romans de la collection « Je suis en CE1 » (notamment : « Allez les champions », « Maître Luc est amoureux », « Tous à vélo »…) , et puis les premiers romans comme : « L’école de Tibi », « Nico, comme une grenouille »…

Sur le thème du voyage, nous venons de terminer « Incroyable Zanzibar » de Catharina Valckx qui est une formidable histoire d’amitié. Nous commencerons bientôt « Le voyage de Gulliver à Lilliput», de Viviane Campomare et Patrick Mallet.
On peut trouver aussi un grand nombre de tapuscrits sur Internet (textes plus ou moins courts).
Noémie possède une lieuse avec de nombreux titres qui nous ont été prêtés. Pour cet été, nous lui avons accordé un livre papier: « Charlie et la chocolaterie » de Roald Dahl car il faisait partie des devoirs de vacances à l’école. Nous achèterons quelques livres ebook si besoin pour étudier les mêmes romans que ses camarades (c’est motivant de savoir que les copines étudient la même chose !).

Dans les gîtes ou hébergements pour backpackers, Noémie a eu le bonheur de trouver quelques perles en français. Dernièrement dans la collection folio junior, histoire : « Cléopâtre, fille du Nil, journal d’une princesse d’Egypte» ; livre vite dévoré en entier! Il existe d’ailleurs toute une collection historique.
Sur le thème du voyage, nous attaquerons prochainement « Le Tour du monde en 80 jours » de Jules Verne.
Dans notre univers changeant, nous avons besoin de rituels, notamment en dictée et en conjugaison. Cela rassure les enfants et nous aussi ! Les enfants préparent une dictée par semaine et ont un petit cahier de conjugaison basique, tout léger (essentiel !) mais néanmoins complet de la collection Yves Cochais.
En mathématiques, Romain possède le manuel « A portée de maths CE1 » et un cahier « Cap maths » pour les mesures de grandeurs et la géométrie.
Noémie se concentre sur le manuel électronique « Au rythme des maths CM2». En géométrie, j’ai scanné en plus quelques pages d’un manuel de géométrie décorative. Après les leçons traditionnelles, les élèves adorent manipuler la règle, l’équerre et le compas en reproduisant ou en réalisant des figures pour le plaisir. On en trouve aussi sur internet.
Les enfants ont un petit cahier du jour dans lequel ils s’appliquent pour écrire et un cahier d’entraînement acheté sur place. En Afrique, pas de cahiers Sèyes pour écrire dans les interlignes ! Mais des cahiers assez fins aux pages blanches avec des lignes bleues.
Nous avons acheté un tout petit carnet pour noter quelques mots d’anglais rencontrés dans la journée!

Nous avons aussi une tablette qui fait ardoise magique pour écrire des mots ou calculer dans la voiture (pas longtemps sinon, on est vite malade…).
Pour l’art plastique, nous avons pris des feutres, des crayons de couleurs et la plus petite palette d’aquarelle possible. J’ai découpé des cartes cansons de 6 cm sur 12 qu’utilise l’illustratrice Isabelle Simler pour ses brouillons avant la création de ses grands dessins sur tablette pour ses magnifiques albums de naturaliste passionnée. Nous adorons en particulier son album « l’heure bleue ».

En Afrique du Sud, le sable restait finalement notre plus grande planche à dessin !

Chaque soir ou presque, les enfants rédigent un carnet de voyage dans lequel ils consignent leurs aventures quotidiennes, collent des tickets, illustrent…

Avant de partir, les enfants avaient préparé une petite sélection d’albums pour rêver. Vous pouvez les retrouver à la bibliothèque de Gagny !



D’autres livres de voyages sont consignés ici : http://obsreveurs.fr/index.php/la-mission-des-obsreveurs/la-bibliographie-des-enfants/
En Namibie, face à l’immense Baobab, impossible d’oublier Antoine de Saint Exupéry et « Le petit Prince » étudié en CM1. Lisez le, relisez-le, partagez-le, interprétez-le !

« Et un jour, il me conseilla de m’appliquer à réussir un beau dessin, pour bien faire entrer ça dans la tête des enfants de chez moi.
– S’ils voyagent un jour, me disait-il, ça pourra leur servir. Il est quelquefois sans inconvénient de remettre à plus tard son travail. Mais, s’il s’agit des baobabs, c’est toujours une catastrophe. J’ai connu une planète, habitée par un paresseux. Il avait négligé trois arbustes… »
Pour finir, nous avons choisi deux poésies de rentrée : « Mon cartable a mille odeurs » de Pierre Gamara et « Liberté » de Maurice Carême.
En plus de nos recherches sur internet, nous notons des phrases du jour qui nous font du bien. Ainsi Nelson Mandela affirmait : « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ».
Nous en notons beaucoup. A partager! …

A bientôt pour nos aventures en Inde et au Népal !
Bonnes vacances de Toussaint et bonne lecture !
Bilan de 10 semaines en Afrique australe

Nous avons adoré l’Afrique!
Voici la carte faite avec les enfants avant de partir pour notre road trip en Afrique du Sud et Lesotho, complétée avec notre parcours réel.

Pour rappel voici notre parcours en Namibie : http://obsreveurs.fr/index.php/2019/09/24/carte-de-notre-traversee-de-la-namibie/
Voici les endroits visités ou simple halte…

Notre périple en Afrique australe s’est terminé le 8 octobre. En voici un petit bilan chiffré.
- 5 pays effleurés (Zimbabwé, Zambie) ou traversés (Namibie, Afrique du Sud, Lesotho) ;
- 9000 km parcourus en voiture, sans accident ni crevaison (ouf !);
- 128 km parcourus à pied pour un dénivelé de 5000 m en montée comme en descente… dont 500 dans le sable 😉
- 36 hébergement différents (17 camping officiels, 2 camping sauvages, 4 hôtels, 2 appartements, 5 maisons, 7 guesthouse/self-catering/chalet)…
- 17 parcs nationaux ou réserves naturelles traversés ou parcourus

- 397 espèces d’oiseaux observées dans les jumelles dont 90% avec photo souvenir 😉

- 45 espèces de mammifères, de la souris à l’éléphant;

- 1 espèce de crocodile, 2 espèces de tortue et une dizaine d’autres reptiles… et désolé pour les autres animaux à écailles ou à mille pattes que nous ne savons nommer précisément.
- 6000 photos d’animaux après tri, 4000 photos d’autres sujets…
et enfin… 1 dent perdue !

Les moins :
- 1 bague perdue
- 1 roue de secours brisée
- 2 sandwiches volés par des singes, 1 attaque de rapaces (si !)
Quelques loupés mais assez peu finalement:
10$ de caution oubliés pour des clés, 200 rand payés pour rien dans une réserve (compris dans la Wild card), 50 rand de péage inutile… Mais un budget prévisionnel tenu.
Cet article clôt notre aventure africaine. A bientôt sur les routes incroyables de l’Inde !
Des arches de Noé en terre zouloue (part. 2)
IsiMangaliso Wetlands Park – Sainte Lucie
La dernière partie de la côte sud-africaine bordée par l’océan indien, depuis le village touristique de Sainte Lucie jusqu’à la frontière du Mozambique, est constituée de grands estuaires et de forêts littorales. C’est le refuge d’une faune abondante heureusement sanctuarisée dans le Greater Santa Lucia Park, récemment renommé « IsiMangaliso wetlands Park ». Ce qui signifie signifie : « Parc marin merveille de la nature ».

Nous commençons notre exploration par les rives ouest du lac de Sainte Lucie (le secteur des Eastern shores). Nous pensons avoir une chance d’observer à nouveau des hippopotames, après ceux de Namibie.
Au ponton, nous partageons un moment avec une famille de pêcheurs.

Le vent est fort. Les poissons se font rares.

Nous repérons au loin dans une anse nos premiers hippopotames sud africains, malgré les vagues.
Sur les conseils des pêcheurs, nous empruntons une mauvaise piste pour leur rendre visite, tout au bout d’un ponton vermoulu. Pas un pas de travers.


Jusqu’au face à face.

La plaine aux girafes
Nous pensions rejoindre d’une traite notre ville du soir afin d’y trouver un hébergement. Mais la traversée des plaines au sud du lac est pleine de surprises.
Un léopard ! Non, zut, c’est le doudou Renarde qui faisait la sieste au coin pique-nique! Le léopard restera introuvable durant ces 11 semaines en Afrique… Nous rêvons de le voir!

Des arches de Noé en terre zouloue (part. 1)
Réserves naturelles d’Hluhluwe-Imfolozi et Isimangaliso Wetlands parks
La dernière étape de notre aventure africaine nous mène dans l’est de la province du Kwazulu Natal, à nouveau près des rives de l’Océan indien.

Deux journées de transition pour s’y rendre (6h30 de route en deux étapes), avec une pause au confort et au panorama inattendu dans une guest house à l’embouchure de la rivière Tugela.


Le fleuve Tugela prend sa source 502 km plus au nord dans le Drakensberg, à la frontière du Lesotho, aux chutes Tugela, 2ème plus hautes chutes de la planète.
Les enfants ont vraiment apprécié les safaris faits les semaines précédentes. La liberté de parcourir soi-même des grands espaces vierges, avec la possibilité de s’arrêter où on veut, le temps qu’on veut, est comme une drogue. Chaque girafe est une rencontre unique. Chaque éléphant impose le silence. Chaque oiseau est différent.
Notre choix s’est porté sur des réserves du sud-est du pays, non loin du Mozambique. On les compare parfois au parc Kruger en miniature. C’est ce qui nous a séduit, leur visite demandant aussi moins d’organisation. Les paysages sont aussi réputés plus variés et surtout, la proximité de la mer offre d’autres paysages et attraits.
Les réserves de Hluhluwe, Imfolozi et isiMangaliso bénéficient d’un climat semi-tropical, d’où leur grande richesse faunistique. On est loin des hauts plateaux desséchés; pourtant l’hiver a été peu humide et les rivières sont à sec. Nous subirons les premières pluies du printemps en arrivant.
Ces réserves accueillent, outre le fameux « trophée de safari » des « big 5 » (Elephant, Rhinocéros, Buffle, Lion, Léopard), d’autres grands animaux : Girafes, Baleines, Requins, Hippopotames… Mais également une avifaune d’une richesse exceptionnelle.
Cependant, derrière les belles images qui vont suivre, il faut avoir conscience que ce ne sont encore une fois que des îlots de vie dans des zones de cultures extensives ou très dégradées. Des plantations d’eucalyptus s’étendent parfois sur des centaines d’hectares. Ailleurs, ce sont des grandes étendues de canne à sucre, et plus épars, des parcelles d’ananas et de bananiers. Une ressemblance certaine avec les Antilles.

Nous nous installons à Isinkwe Backpackers Bush Camp et resterons 4 jours dans une oasis forestière, une cabane sur pilotis au milieu de la forêt sèche. Le soir, de grands Galagos, primates proches des lémuriens (Madagascar n’est pas si loin), viennent se nourrir autour du camp.


Safaris dans les réserves de Hluhluwe-Umfolozi.

La partie nord de la réserve s’appelle Hluhluwe (Prononcez « Chlu chlu wé). Elle est parcourue par la rivière du même nom et une dizaine de collines donnant ce paysage si particulier.

Prêts pour le safari ?
Voilà le comité d’accueil. Une Bufflonne et son petit. La route, la savane, même chose pour les animaux qui sont ici chez eux.

Pas de problèmes de tiques sur ces buffles, la famille Pique-boeufs à bec rouge est à demeure.



Les autres ruminants les plus communs du parcs sont les Nyalas. Cette rare et élégante antilope à l’échelle africaine est commune dans la partie nord du parc.


Deux autres espèces d’antilopes sont communes : le Guib harnaché (le BushBuck) et l’Impala.




Quel est ce gros caillou gris là-derrière? Non ce n’est pas le Phacochère plein d’espièglerie du Roi Lion de Walt Disney…

C’est bien notre premier Rhinocéros blanc. En sursis, tant la traque des mafias vietnamiennes et chinoises pour sa corne aux vertus médicales aphrodisiaques est rude. Un carnage au quotidien, qui épuise les sud africains.
L’administration des réserves de la province du Kwazulu Natal publie tous les mois le nombre de rhino tués. 180 par an sur la province. Chiffres morbides d’un trafic difficilement contrôlable, à 5000$ la corne.

Le Parc de Hulhulwe est actif dans la protection de l’espèce. Nous avons croisé des milices en formation dans le parc. La population est importante (nous avons vu plus de 15 individus) mais non communiquée. Les chiffres sont caché des braconniers. Certains animaux sont munis d’une puce sur la corne afin de pouvoir remonter les filières en cas de braconnage.

Conserver l’espèce pour les années à venir… un rêve?


Soutenons l’association SaveThe Rhino qui agit pour la survie des derniers spécimens dans ce parc et ailleurs en Asie et en Afrique.
D’autres rois de la savane nous ont fait l’honneur de leur présence. Un groupe de lionnes avec un mâle digèrent à 200m de la piste après avoir tué un buffle.


Les deuxième et troisième jours, le plus gros et le plus grand animal d’Afrique, quasi absents le premier jour, font un festival au bord de la route.



Les éléphants sont plus discrets dans le secteur.
