
La Nouvelle-Zélande s’est séparée du continent primitif du Gondwana de manière isolée depuis très longtemps (85 millions d’années). Sa faune a évolué de manière totalement indépendante de l’Australie et des autres îles du Pacifique.
Il en résulte un taux d’endémisme très important jusqu’à l’arrivée de premiers indigènes maoris vers le XI ème siècle, arrivés en bateau depuis les îles du Pacifique.
La Nouvelle-Zélande est parfois appelée « l’île aux oiseaux » car elle avait la particularité de n’avoir aucun mammifère terrestre prédateur sur son sol.
Aussi, de nombreuses espèces d’oiseaux ont évolué sans besoin de s’enfuir et sont inaptes au vol. Beaucoup font aussi leur nid au sol.
Les maoris ont introduit les rats et les chiens, qui ont causé les premiers dégats irréversibles sur des espèces. En quelques siècles à peine, l’espèce s’éteint. L’arrivée des Maoris a également causé la disparition des Moas, ces genre d « autruches » immenses, et de l’Aigle géant de Haast, leur unique prédateur naturel, et plus grand rapace ayant jamais existé.


Les colons britanniques ou australiens arrivés par la suite ont introduit des prédateurs pour lutter contre la prolifération des rats.
C’est là que commence la catastrophe écologique qui a conduit à la disparition de nombreuses espèces indigènes, tant chez les oiseaux que chez les reptiles et les insectes.
Les hermines, redoutables prédateurs, ainsi que les chats, furets et surtout opossums australiens hantent désormais les forêts. Ils font bombance d’oeuf de Kiwi, de nichées de passereaux etc.
Des îles refuge.
Les néo-zélandais d’aujourd’hui mènent une lutte sans merci contre ces nuisibles… « PEST » en anglais… Hélas, il y aurait 30 millions d’opossums voraces donc la guerre est souvent perdue d’avance. Alors, ils créent des refuges sur quelques îles où les prédateurs sont méticuleusement éradiqués. Sur celles-ci, les espèces les plus vulnérables coulent des jours heureux. Nous en avons visité deux, les îles de Tiritiri Matangi et de Rangitoto, au large d’Auckland.
Embarquement immédiat… pour un long voyage !

Toutes photos : © Olivier Laporte sauf mention contraire pour les rares espèces non observées… Et cliquez pour zoomer !
Canards et grèbes
Le Tadorne de paradis
Paradise Shelduck (Putangitangi)
Très commun dans les pâturages et zones humides, jusqu’au parking du Mont Cook. On ne s’en lasse pas. La femelle est plus sobre.


L’ Hyménolaine ou Canard bleu
Blue Duck (Whio)
Seules trois espèces de canards sur la planète vivent exclusivement dans les rivières d’eau vive et plongent dans les rapides pour se nourrir : La Merganette des torrents, en Cordillère des Andes, l’Arlequin plongeur, en Islande et Canada (mais ce dernier fréquente aussi les littoraux en dehors de sa période reproduction), et l’Hyménolaine ou Canard bleu, en Nouvelle-Zélande.
Nous l’avons cherché plusieurs heures en mars… en vain !

Il est très menacé et ne vit que dans quelques rivières des montagnes de l’Île du Sud et sur les plateaux volcaniques de l’Ile du Nord.
En juin, nous avons pu retourner à Turangi et la rivière Tongariro était débarrassée des Raftings et canoés, nous avons alors pu observer un rassemblement automnal de 15 oiseaux.



La Sarcelle de Nouvelle-Zélande
Brown Duck (Pateke)
Très rare, on ne la trouve que sur quelques îles ou réserves closes débarrassées des prédateurs, et dans quelques rivières du Northland.
La voici dans le clair obscure, barbotant dans un ruisseau presqu’à sec sur l’île de Tiritiri Matangi. Son oeil est entouré d’un délicat cercle blanc. Il était très bruyant quand il filtrait la vase…

En automne, il se rassemblent sur quelques plans d’eau ou marais du Northland, comme ici près d’Helena Bay. On distingue mieux son délicat plumage.


Le Fuligule de Nouvelle-Zélande
New-Zealand Scaup (Papango)
Ce canard plongeur fréquente les lacs et étangs peu profonds. Observé sur les berges du Lac Wanaka ainsi que dans un étang urbain à Whangarei.



Le Grèbe de Nouvelle-Zélande
New Zealand Dabchick (Weweia)
Un petit grèbe qui apprécie les étangs urbains, stations d’épurations… PAs sans rappeler notre Grèbe castagneux, mais légèrement plus grand et avec l’oeil jane et la poitrine rousse.


Les Manchots
Parmi la dizaine d’espèces nichant ou s’égarant sur l’archipel, deux sont endémiques de l’île du Sud : le Gorfou du Fiordland et le Manchot antipode.
Les sites où l’on peu voir le Gorfou du Fjordland sont difficilement accessible, surtout que la route de Te Anau était coupée. Il faudra revenir 😉
Le Gorfou du Fjordland
Fjordland Crested Penguin (Tawaki)
Non observé. Son domaine vital, les fjords du Sud-ouest, n’était pas dans notre parcours…

Le Manchot antipode
Yellow eyed Penguin (Hohio)
Avec une population estimée à 1600 individus en 2017, dont 600 sur l’île du Sud, il est considéré comme le manchot le plus rare du monde et se trouve actuellement en danger d’extinction. Les kiwis se mobilisent pour le sauver.

Il pèche jusqu’à 25 km de la cote et à parfois 120 m de profondeur.
Son nid est placé en hauteur sur une colline côtière. Il doit monter lentement, car la journée de pêche l’a épuisé…


Le saviez-vous? Il y a plusieurs millions d’années, un Manchot géant de plus de 1,60 m hantait les plages du pays. Un redoutable prédateur !


Les Cormorans
12 espèces habitent en NZ dont 7 sur les deux iles principales. Un record pour un si petit territoire !
Pas moins de 8 sont endémiques à l’île du Sud, et nous avons eu la chance de pouvoir les observer, parfois brièvement.
Le Cormoran moucheté
Spotted shag (Parekareka)
C’est le cormoran endémique le plus commun. Il arbore des teintes plutôt gris-beiges sur le dos, ce qui est une exception pour cette famille d’oiseaux (39 espèces) dont le dos est toujours noir ébene (autre exception : le Cormoran de Gaimard ).



Le Cormoran d’Otago
Cette sous-espèce du Cormoran des îles Stewart ne niche que sur la péninsule d’Otago.
Otago Shag

Le Cormoran royal
New Zealand King Shag
C’est le Cormoran le plus rare au monde. Il ne se reproduit que sur quelques îlots des fjords de Marlbourough, au nord de l’île du Sud. Les 125 couples sont bien suivis par les scientifiques.
C’était un objectif de l’apercevoir lors de notre traversée en Ferry entre les deux îles, le départ se faisant dans ces magnifiques fjords. Nous en avons vu deux ! Les photographier depuis le bateau était un défi aussi. Relevé !

