Comme nous l’expliquions dans l’article sur les oiseaux endémiques de Nouvelle-Zélande, un certain nombre d’entre eux ne volent pas et sont à la merci des prédateurs importés par les humains. D’autres volent mais leurs nids sont aussi pillés par les hermines, rats et autres opossums.
Plusieurs îles refuges accueillent les dernières populations de plusieurs espèces d’oiseaux autrefois répartis dans toutes les forêts de l’archipel. L’île de Tiritiri, située dans le golfe d’Hauraki, au nord d’Auckland, est l’une des rares pouvant être visitée toute l’année « librement ».
La visite de ces îles exige des mesures sanitaires strictes : les sacs sont reniflés par un chien, il est interdit de ramener son rat domestique ou son furet de compagnie, évidemment…
Il faut aussi nettoyer ses chaussures pour enlever les champignons ou graines venues d’ailleurs.
Vos chaussures sont propres? Pas de fourmis australiennes dans votre sac à dos? Embarquez avec nous depuis Gulf Harbour ou Auckland vers la petit île de Tiritiri Matangi !
Après 30 minutes de traversée en compagnie des Puffins volages,
la navette accoste au sud de l’île.
Une colonie de Sternes taras accueille les visiteurs.
Après la traditionnelle photo devant l’entrée de la réserve, nous partons pour une boucle par l’ouest. Il est possible de louer les services d’un guide bénévole pour 5$ / adulte, mais nous nous promènerons seuls.
Le sentier longe d’abord la côte à travers une colonie de Manchots bleus, mais les jeunes sont déjà émancipés et doivent être à la pêche!
Mais nos regards sont plutôt tournés…vers les fourrés où nous débusquons notre premier oiseau endémique, le Saddlback (« Dos en bretelle » en anglais).
Cet oiseau ne vole pas vraiment : il volette de branche en branche. Quelques milliers d’années d’évolution en plus et il serait devenu terrestre…et n’aurait pas résisté aux prédateurs introduits. Heureusement, il a survécu, mais reste une proie facile, c’est pourquoi il n’est plus présent que sur les îles.
Dans les branchages, nous observons également la Mohoua à tête blanche…
… ainsi que le Miro de Garnot ou North Island Robin, très curieux, qui se laisse approcher et vient même à nos pieds, comme son cousin de l’île du Sud observé à Orokonui Sanctuary.
Celui-ci porte une bague, comme la plupart des oiseaux de l’île que les scientifiques suivent avec assiduité. Les dates d’arrivée, les nombres de couples etc. sont suivis à la loupe. Voici à ce sujet l’historique des réintroductions dans le but de sauver les espèces de l’extinction :
Nous cherchons en vain le Kokako, sorte de corneille de couleur bleu pétrole, très rare et qui hante certaines parties de l’île depuis sa réintroduction en 1997. Nous ne perdons pas au change avec cette belle Perruche de Sparrman.
En baissant la tête, ce sont des Cailles tasmanes (Brown Quail) qui nous passent presqu’entre les jambes.
Elles sont à peine plus petites que les Kiwis d’Owen, présents sur cette île mais insaisissables à moins de dormir sur l’île pour les débusquer la nuit… Ou de tricher un peu !
Sur le chemin sommital, 3 Takahé se promènent sans stress, comme partout du temps de leurs ancêtres…
Dans les quelques ruisseaux encore coulants, nous apercevons la rare petite Sarcelle de Nouvelle-Zélande. Elle fait de drôles de bruits avec son bec en filtrant l’eau du ru !
Le concerto des forêts primaires
A plusieurs endroits le long des chemins, des mangeoires sont disposées pour aider à observer les oiseaux et leur donner un petit coup pouce alimentaire. Il s’agit simplement de distributeurs d’eau sucrée, car plusieurs espèces sont « méliphages », c’est à dire se nourrissent de nectar.
Nous y observerons le très rare Hihi ou Stichbird en anglais.
Mais autour de ces points de rassemblements, ce sont surtout les Bellbirds et les Tuis qui sont nombreux et donnent un vrai concert. On s’imagine alors l’ambiance sonore des forêts primaires qui recouvraient la Nouvelle-Zélande mille ans auparavant… quand ces oiseaux vivaient paisiblement sans aucun ennemi !
Il est temps de faire quelques kilomètres pour trouver un coin pique-nique, forcément avec vue…
Un populaire New Zealand Fantail nous rend visite (Rhipidure à collier)
Nous rejoignons le Phare de l’île où se tient une boutique et un espace muséographique relatant le travail des naturalistes professionnels et bénévoles. Pour tout savoir : http://www.tiritirimatangi.org.nz/
Peu avant de reprendre la bâteau vers 15h, nous nous asseyons devant les derniers abreuvoirs où les oiseaux viennent se désaltérer. Maître Kereru vient nous saluer.
Avec des voitures si belles, le métier des Rangers de Tiritiri donne envie !
Si la soirée de la veille était insouciante malgré l’école,
Ce soir, nous sommes plus soucieux. Notre voisin repère une broche fichée dans le pneu arrière gauche !
Puisqu’on paie assez cher l’assistance, nous confions le sort de notre van en de bonnes mains…
Une dernière péripétie sans conséquence car nous avons un jour de battement avant de prendre l’avion pour le Chili…
Notre dernier jour »officiel » en Nouvelle-Zélande sera retardé suite à un vol décalé de 20h… Le temps d’écrire un petit résumé de nos 5 premières semaines sur l’archipel !
Ce lundi 16 mars marquera le coup d’arrêt du programme initial… Fichu virus ! La situation au Chili, encore bonne, risque de se dégrader très vite et déjà nos hébergements nous indiquent que nous ne sommes pas les bienvenus. Les Français d’où qu’ils viennent sont alors vus comme « contagieux »…
Nous faisons demi-tour à l’aéroport d’Auckland, et voici une nouvelle page du voyage qui se tourne. Ce sera… 3 mois de plus en Nouvelle-Zélande !
–> Articles déjà écrits sur notre vie durant le confinement :
« A Paihia, dans notre village, il y a… »
Oiseaux de Nouvelle-Zélande observés en confinement Covid-19…
A bientôt pour les dernières aventures automnales du mois de juin post-confinement dans les terres des volcans !
Quel chant mélodieux que celui du Méliphage! Oui, ce devait être le paradis sur terre tous ces oiseaux libres et sans prédateurs!
Laissons nous porter par ces belles photos
fabuleux leurs chants… ca donne une sacrée ambiance.