C’est bien connu, les routes sont dangereuses pour ceux qui les empruntent… Mais le risque ne se limite pas aux automobilistes. Des millions d’animaux meurent chaque année de collision routière. Un appel à lever le pied, aux conséquences positives pour la faune, la consommation de carburant et la contemplation du paysage !
Selon les pays, ces panneaux visent à protéger des accidents de la route mais aussi parfois à éviter la mortalité de populations d’animaux localisées et vulnérables comme les Kiwis…
Levons le pied, donc, et partons découvrir la faune des antipodes grâce aux panneaux de signalisation !
Afrique
Namibie
Notre premier panneau sera celui du plus gros de nos mammifères terrestres. A coup sur il faut éviter la collision ! Nous sommes sur l’unique route qui traverse la bande de Caprivi.
On y roule assez vite car il y a peu de logements et plus de 300 km à parcourir entre deux campings, mais il faut souvent freiner pour observer les animaux au bord des routes… et parfois « pour de vrai »… un couple d’éléphants qui traverse…
Dans le parc national d’Etosha, il y a tellement d’animaux que les panneaux seraient nécessaires tous les 200 m, aussi la vitesse est-elle limitée à 50 km/h. Mais de toutes façons, les visiteurs sont là pour observer les animaux, donc on roule doucement !
En revanche, dans le parc national du Namib Naukluft, les animaux vivent « vraiment » en liberté… Et font fi des petits grillages…
Les 4×4 roulent vite (80 km/h) et les panneaux préviennent des animaux les plus fréquents…
Malgré ce panneau vu quelques heures avant, nous croyons à une fausse girafe tellement celle-ci était immobile au bord de la route.
Les zèbres restent sur le bas côté…
Les Oryx aussi.
Dans les montagnes, attention aux Koudous !
Afrique du Sud
L’Afrique du Sud offre aussi son lot de panneaux exotiques…
Ce serait dommage d’écraser une Tortue anguleuse, dans le Fynbos (maquis) au Cap de bonne espérance,
Et encore plus de démarrer alors qu’un Manchot du Cap profite de l’ombre du carter !
Attention également aux petits singes chapardeurs qui trainent sur le bas-coté.
Paradoxalement, le panneau le plus inattendu est bien celui-ci, probablement unique sur le contient africain ! Attention à la neige et à la glace !
Cela ne semble pas inutile au mois de juin sur les cols du Lesotho !
Effectivement ce pays comporte les plus hauts cols d’Afrique dont celui de Mafika Lisiu, à plus de 3090 m d’altitude.
Nous y étions heureusement en septembre, il y a juste 1 an, et la roue était bien sèche.
Bien plus à l’est, dans le Kwazulu Natal, il faut se méfier des hippopotames qui rôdent le soir à Ste Lucie pour brouter les pelouses ou les bas-cotés…
A l’approche des réserves de Hluhluwe et Imfolozi, on sent qu’il y a beaucoup d’animaux…
Mais les panneaux ne sont pas là pour faire joli ! Le risque est réel.
On hésite à sortir de sa voiture pour aller sur le coin pique-nique aménagé !
Quand à la baignade à Ste Lucie, on repassera !
La bonne nouvelle, c’est que nous n’avons rien écrasé, pas même le rare bousier inapte au vol du parc Addo Eléphant, le flightless dung beetle !
Stop !
Asie
En Inde, les animaux ont chez eux sur la route, en particulier les vaches sacrées bien sur. Tout le monde freine pour les éviter… Petit rappel du bestiaire des routes indiennes sur http://obsreveurs.fr/index.php/2019/11/06/incroyables-routes-indiennes/
.
Peu de panneaux sur ce continent… Les routes traversant le parc national de Khao Yai au nord-est de Bangkok sont celles qui portaient le plus d’attention aux risques de collision, car il est très fréquenté.
Nous avons en vain cherché les éléphants d’Asie malgré l’heure crépusculaire. Il faudra revenir !
Océanie
Australie
L’Australie est la championne des panneaux… mais aussi des animaux écrasés. La collision avec un kangourou est la première cause d’accident de la route dans le pays… et aussi la première cause de mortalité de l’espèce, qui se porte néanmoins déjà (trop) bien car les Kangouroux gris adorent les pelouses bien arrosées que l’homme entretient dans les faubourgs… Plusieurs centaines de milliers de Kangourous périssent sur les routes. Âmes sensibles…
Ce panneau est sans surprise l’un des plus abondants dans le pays.
Il est parfois associé à d’autres avertissements, comme celui de la présence d’Emeus dans les parages…
Une des premières cause de mortalité des Koalas est aussi malheureusement la rencontre avec un véhicule, car ils sont plutôt lents à traverser la route.
Nous n’avons vu ni le Wombat, ni ce panneau mais il est vraiment mignon alors je l’emprunte à nos amis Jeanne et Laurent qui l’ont pris un mois après nous 😉
Les australiens souhaitent aussi protéger les canards, même communs, qui peuvent traverser la route, au même titre que les enfants qui sortent de l’école…
Plus classique… la barrière de l’enclos est-elle trop petite?
En Australie, il faut rester vigilant aussi quand on sort de sa voiture, mais ce n’est pas à cause des fauves ou des mammifères géants comme en Afrique…
Les Australiens prennent tout cela avec beaucoup de légèreté comme le prouve le panneau suivant… Il est néanmoins remarquable de constater qu’il y a souvent un numéro de téléphone sous les panneaux pour appeler un centre de sauvetage des animaux en cas de collision. On en est loin en France !
Nouvelle-Zélande
La palme des panneaux les plus insolites revient tout de même à la Nouvelle-Zélande.
Il parait tellement improbable dans nos contrées de rencontrer un Perroquet traversant une route de montagne….
Hélas de nombreux Kiwis sont aussi victime de collisions, les feux de route les éblouissent la nuit et la vitesse des habitants est souvent trop élevée.
En revanche ce panneau permet de connaitre les secteurs avec une bonne densité de Kiwis, et en s’y promenant à pied avec une lumière rouge, on a une (petite) chance d’en apercevoir au début de la nuit sur les bas cotés…
Plusieurs sarcelles de Nouvelle-Zélande ou Pateke (très rare canard endémique) se regroupent sur un ruisseau que traverse une petite route près d’Helena Bay, Northland. Et hop, un autre panneau unique au monde, collector !
Encore plus insolite et improbable, croiser une Otarie à fourrure sur la route, comment est-ce possible?
A Kaikoura, avant le terrible tremblement de terre de 2016, la colonie d’Otarie s’étendait juste au pied du parking de la péninsule. Il devait y avoir des individus curieux…
Un seul panneau que nous ne verrons pas en Nouvelle-Zélande, c’est celui prévenant d’éviter d’écraser le Possum (ou Phalanger renard) : c’est au contraire un « sport » national de faire un détour pour « scratcher » ces petits mammifères introduits d’Australie et qui font des ravages en chassant les animaux endémiques.
Des peluches, « scratched possum », sont à vendre en Nouvelle-Zélande (depuis les années 1990), représentant un possum écrasé portant une trace de pneu pour encourager la population à détruite ce marsupial venu d’Australie par tous les moyens…
Un goût très douteux vu l’impact quasi nul sur la population de ces petits marsupiaux désormais très répandus (plus de 30 millions), d’autant que ces cadavres seraient susceptibles, en Nouvelle-Zélande d’être source de diffusion du microbe responsable de la tuberculose bovine.
C’est la fin de ce bestiaire de métal…
Vous êtes désormais convaincus qu’il faut lever le pied en voyage. Car le vrai danger pour la nature, c’est bien l’homme !
Les animaux eux aussi cherchent à nous éviter, mais sur leur territoire, il faut leur laisser la chance de rester vivants !