Après 24 heures de voyage de Johannesburg en passant par Doha, nous atterrissons à New Delhi dans l’effervescence propre à l’Asie qui nous donne le vertige. Nous avons beau être prévenus, l’arrivée dans cette ville est un choc. Les enfants ne sont pas à l’aise.
Tout bouillonne ici, les voitures côtoient les rickshaws qui
côtoient les scooters, qui côtoient les tuktuks. Les conducteurs, sûrs d’eux, klaxonnent
de différentes façons et soulèvent des nuages de poussière. Il faut
interpréter : « Personne ne bouge » ou « Pousse-toi ! ».
Notre hôtel se nomme à juste titre « Backpaker’s Heaven » et dans le hall des phrases du jour inspirantes s’affichent en grosses lettres, comme : « Collect moments, not things ».
Les enfants ont besoin d’être rassurés et de visualiser le périple qui nous attend. Nous prenons le temps de rédiger cette carte de nos 15 prochains jours.
Nous commençons notre visite de la ville par le jardin où a
été construit le tombeau de l’Empereur Humayan au 16ème siècle. Cet exemple d’architecture Moghol en
grès rouge est impressionnant et aura inspiré l’architecture du Taj Mahal.
Ce site a été classé en 1993 au patrimoine mondial de
l’Unesco et a bénéficié d’une splendide restauration, respectueuse du style
persan de l’époque.
Beaucoup d’étudiants en uniforme ce jour là. Et bientôt,
nous faisons connaissance avec trois maîtresses et une classe de filles qui
souhaitent nous photographier. Le moment est respectueux, bienveillant et
sympathique.
Juste derrière le bâtiment, le « Sundar Nursery
Garden » tout fraîchement aménagé, vient d’ouvrir ses portes. Il vante les
mérites de la biodiversité et le programme est soutenu par plusieurs fonds
internationaux.
Cet espace nous apparaît comme un poumon vert pour New
Delhi, ville si polluée qu’y rester une journée serait l’équivalent d’un paquet
de cigarettes selon le guide du routard.
Nous nous y attardons. C’est si calme. Il n’y a pas beaucoup
de gens en semaine. Les jardiniers
s’activent et les agents de sécurité veillent au respect des règles.
A New Delhi, il faut savoir ce qu’on veut et rester ferme.
Sinon, les Indiens très serviables, auront vite fait de trouver des solutions
pour vous. D’ailleurs, une de leurs phrases favorites est : « All is
possible ». C’est ainsi que beaucoup de touristes non avertis montent dans
un rickshaw pour aller se promener et se retrouvent, sans l’avoir demandé, dans
une agence de tourisme non loin des boutiques de la Connaught Place.
Nous découvrons la nourriture indienne, souvent très épicée.
Le « thali » permet de découvrir un assortiment de plats
traditionnels. Les enfants adorent les chapatis et les naans.
Après deux jours d’acclimatation, nous partons en voiture pour Agra, joyau de l’époque moghole.
Cette année, Romain effectue son CE1 et Noémie son CM2. Nous nous concentrons essentiellement sur la maîtrise de la langue française écrite et l’acquisition des compétences en mathématiques. Le vocabulaire, la géographie, l’histoire, les sciences, l’anglais, l’informatique, la photographie font partie de notre quotidien.
Depuis la rentrée, nous travaillons environ dix heures par semaine, un peu tous les jours sauf le samedi en général, ou à cause de trop longs trajets.
Avant le départ, j’ai préparé les cours avec une progression des apprentissages d’après les programmes nationaux et l’aide de super maîtresses qui nous ont guidés et enrichis avec leurs méthodes.
Certaines nous aident encore, notamment pour les contrôles ! Merci chères collègues !
Pour la littérature, j’ai scanné avant de partir, beaucoup de petits livres pour Romain. En général, nous achetions des romans en brocante ou allions à la bibliothèque. Nous avons déjà lu des petits romans de la collection « Je suis en CE1 » (notamment : « Allez les champions », « Maître Luc est amoureux », « Tous à vélo »…) , et puis les premiers romans comme : « L’école de Tibi », « Nico, comme une grenouille »…
Sur le thème du voyage, nous venons de terminer « Incroyable Zanzibar » de Catharina Valckx qui est une formidable histoire d’amitié. Nous commencerons bientôt « Le voyage de Gulliver à Lilliput», de Viviane Campomare et Patrick Mallet.
On peut trouver aussi un grand nombre de tapuscrits sur Internet (textes plus ou moins courts).
Noémie possède une lieuse avec de nombreux titres qui nous ont été prêtés. Pour cet été, nous lui avons accordé un livre papier: « Charlie et la chocolaterie » de Roald Dahl car il faisait partie des devoirs de vacances à l’école. Nous achèterons quelques livres ebook si besoin pour étudier les mêmes romans que ses camarades (c’est motivant de savoir que les copines étudient la même chose !).
Dans les gîtes ou hébergements pour backpackers, Noémie a eu le bonheur de trouver quelques perles en français. Dernièrement dans la collection folio junior, histoire : « Cléopâtre, fille du Nil, journal d’une princesse d’Egypte» ; livre vite dévoré en entier! Il existe d’ailleurs toute une collection historique.
Sur le thème du voyage, nous attaquerons prochainement « Le Tour du monde en 80 jours » de Jules Verne.
Dans notre univers changeant, nous avons besoin de rituels, notamment en dictée et en conjugaison. Cela rassure les enfants et nous aussi ! Les enfants préparent une dictée par semaine et ont un petit cahier de conjugaison basique, tout léger (essentiel !) mais néanmoins complet de la collection Yves Cochais.
En mathématiques, Romain possède le manuel « A portée de maths CE1 » et un cahier « Cap maths » pour les mesures de grandeurs et la géométrie.
Noémie se concentre sur le manuel électronique « Au rythme des maths CM2». En géométrie, j’ai scanné en plus quelques pages d’un manuel de géométrie décorative. Après les leçons traditionnelles, les élèves adorent manipuler la règle, l’équerre et le compas en reproduisant ou en réalisant des figures pour le plaisir. On en trouve aussi sur internet.
Les enfants ont un petit cahier du jour dans lequel ils s’appliquent pour écrire et un cahier d’entraînement acheté sur place. En Afrique, pas de cahiers Sèyes pour écrire dans les interlignes ! Mais des cahiers assez fins aux pages blanches avec des lignes bleues.
Nous avons acheté un tout petit carnet pour noter quelques mots d’anglais rencontrés dans la journée!
Nous avons aussi une tablette qui fait ardoise magique pour écrire des mots ou calculer dans la voiture (pas longtemps sinon, on est vite malade…).
Pour l’art plastique, nous avons pris des feutres, des crayons de couleurs et la plus petite palette d’aquarelle possible. J’ai découpé des cartes cansons de 6 cm sur 12 qu’utilise l’illustratrice Isabelle Simler pour ses brouillons avant la création de ses grands dessins sur tablette pour ses magnifiques albums de naturaliste passionnée. Nous adorons en particulier son album « l’heure bleue ».
En Afrique du Sud, le sable restait finalement notre plus grande planche à dessin !
Chaque soir ou presque, les enfants rédigent un carnet de voyage dans lequel ils consignent leurs aventures quotidiennes, collent des tickets, illustrent…
Avant de partir, les enfants avaient préparé une petite sélection d’albums pour rêver. Vous pouvez les retrouver à la bibliothèque de Gagny !
En Namibie, face à l’immense Baobab, impossible d’oublier Antoine de Saint Exupéry et « Le petit Prince » étudié en CM1. Lisez le, relisez-le, partagez-le, interprétez-le !
Pour finir, nous avons choisi deux poésies de rentrée : « Mon cartable a mille odeurs » de Pierre Gamara et « Liberté » de Maurice Carême.
En plus de nos recherches sur internet, nous notons des phrases du jour qui nous font du bien. Ainsi Nelson Mandela affirmait : « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde ».
Nous en notons beaucoup. A partager! …
A bientôt pour nos aventures en Inde et au Népal !
17 parcs nationaux ou réserves naturelles traversés ou parcourus
397 espèces d’oiseaux observées dans les jumelles dont 90% avec photo souvenir 😉
45 espèces de mammifères, de la souris à l’éléphant;
1 espèce de crocodile, 2 espèces de tortue et une dizaine d’autres reptiles… et désolé pour les autres animaux à écailles ou à mille pattes que nous ne savons nommer précisément.
6000 photos d’animaux après tri, 4000 photos d’autres sujets…
et enfin… 1 dent perdue !
Les moins :
1 bague perdue
1 roue de secours brisée
2 sandwiches volés par des singes, 1 attaque de rapaces (si !)
Quelques loupés mais assez peu finalement:
10$ de caution oubliés pour des clés, 200 rand payés pour rien dans une réserve (compris dans la Wild card), 50 rand de péage inutile… Mais un budget prévisionnel tenu.
La dernière partie de la côte sud-africaine bordée par l’océan indien, depuis le village touristique de Sainte Lucie jusqu’à la frontière du Mozambique, est constituée de grands estuaires et de forêts littorales. C’est le refuge d’une faune abondante heureusement sanctuarisée dans le Greater Santa Lucia Park, récemment renommé « IsiMangaliso wetlands Park ». Ce qui signifie signifie : « Parc marin merveille de la nature ».
Nous commençons notre exploration par les rives ouest du lac de Sainte Lucie (le secteur des Eastern shores). Nous pensons avoir une chance d’observer à nouveau des hippopotames, après ceux de Namibie.
Au ponton, nous partageons un moment avec une famille de pêcheurs.
Le vent est fort. Les poissons se font rares.
Nous repérons au loin dans une anse nos premiers hippopotames sud africains, malgré les vagues.
Sur les conseils des pêcheurs, nous empruntons une mauvaise piste pour leur rendre visite, tout au bout d’un ponton vermoulu. Pas un pas de travers.
Jusqu’au face à face.
La plaine aux girafes
Nous pensions rejoindre d’une traite notre ville du soir afin d’y trouver un hébergement. Mais la traversée des plaines au sud du lac est pleine de surprises.
Un léopard ! Non, zut, c’est le doudou Renarde qui faisait la sieste au coin pique-nique! Le léopard restera introuvable durant ces 11 semaines en Afrique… Nous rêvons de le voir!
Réserves naturelles d’Hluhluwe-Imfolozi et Isimangaliso Wetlands parks
La dernière étape de notre aventure africaine nous mène dans l’est de la province du Kwazulu Natal, à nouveau près des rives de l’Océan indien.
Deux journées de transition pour s’y rendre (6h30 de route en deux étapes), avec une pause au confort et au panorama inattendu dans une guest house à l’embouchure de la rivière Tugela.
Le fleuve Tugela prend sa source 502 km plus au nord dans le Drakensberg, à la frontière du Lesotho, aux chutes Tugela, 2ème plus hautes chutes de la planète.
Les enfants ont vraiment apprécié les safaris faits les semaines précédentes. La liberté de parcourir soi-même des grands espaces vierges, avec la possibilité de s’arrêter où on veut, le temps qu’on veut, est comme une drogue. Chaque girafe est une rencontre unique. Chaque éléphant impose le silence. Chaque oiseau est différent.
Notre choix s’est porté sur des réserves du sud-est du pays, non loin du Mozambique. On les compare parfois au parc Kruger en miniature. C’est ce qui nous a séduit, leur visite demandant aussi moins d’organisation. Les paysages sont aussi réputés plus variés et surtout, la proximité de la mer offre d’autres paysages et attraits.
Les réserves de Hluhluwe, Imfolozi et isiMangaliso bénéficient d’un climat semi-tropical, d’où leur grande richesse faunistique. On est loin des hauts plateaux desséchés; pourtant l’hiver a été peu humide et les rivières sont à sec. Nous subirons les premières pluies du printemps en arrivant.
Ces réserves accueillent, outre le fameux « trophée de safari » des « big 5 » (Elephant, Rhinocéros, Buffle, Lion, Léopard), d’autres grands animaux : Girafes, Baleines, Requins, Hippopotames… Mais également une avifaune d’une richesse exceptionnelle.
Cependant, derrière les belles images qui vont suivre, il faut avoir conscience que ce ne sont encore une fois que des îlots de vie dans des zones de cultures extensives ou très dégradées. Des plantations d’eucalyptus s’étendent parfois sur des centaines d’hectares. Ailleurs, ce sont des grandes étendues de canne à sucre, et plus épars, des parcelles d’ananas et de bananiers. Une ressemblance certaine avec les Antilles.
Nous nous installons à Isinkwe Backpackers Bush Camp et resterons 4 jours dans une oasis forestière, une cabane sur pilotis au milieu de la forêt sèche. Le soir, de grands Galagos, primates proches des lémuriens (Madagascar n’est pas si loin), viennent se nourrir autour du camp.
Safaris dans les réserves de Hluhluwe-Umfolozi.
La partie nord de la réserve s’appelle Hluhluwe (Prononcez « Chlu chlu wé). Elle est parcourue par la rivière du même nom et une dizaine de collines donnant ce paysage si particulier.
Prêts pour le safari ?
Voilà le comité d’accueil. Une Bufflonne et son petit. La route, la savane, même chose pour les animaux qui sont ici chez eux.
Pas de problèmes de tiques sur ces buffles, la famille Pique-boeufs à bec rouge est à demeure.
Les autres ruminants les plus communs du parcs sont les Nyalas. Cette rare et élégante antilope à l’échelle africaine est commune dans la partie nord du parc.
Deux autres espèces d’antilopes sont communes : le Guib harnaché (le BushBuck) et l’Impala.
Quel est ce gros caillou gris là-derrière? Non ce n’est pas le Phacochère plein d’espièglerie du Roi Lion de Walt Disney…
C’est bien notre premier Rhinocéros blanc. En sursis, tant la traque des mafias vietnamiennes et chinoises pour sa corne aux vertus médicales aphrodisiaques est rude. Un carnage au quotidien, qui épuise les sud africains.
L’administration des réserves de la province du Kwazulu Natal publie tous les mois le nombre de rhino tués. 180 par an sur la province. Chiffres morbides d’un trafic difficilement contrôlable, à 5000$ la corne.
Le Parc de Hulhulwe est actif dans la protection de l’espèce. Nous avons croisé des milices en formation dans le parc. La population est importante (nous avons vu plus de 15 individus) mais non communiquée. Les chiffres sont caché des braconniers. Certains animaux sont munis d’une puce sur la corne afin de pouvoir remonter les filières en cas de braconnage.
Conserver l’espèce pour les années à venir… un rêve?
Soutenons l’association SaveThe Rhino qui agit pour la survie des derniers spécimens dans ce parc et ailleurs en Asie et en Afrique.
D’autres rois de la savane nous ont fait l’honneur de leur présence. Un groupe de lionnes avec un mâle digèrent à 200m de la piste après avoir tué un buffle.
Les deuxième et troisième jours, le plus gros et le plus grand animal d’Afrique, quasi absents le premier jour, font un festival au bord de la route.
Nelson Mandela est célèbre dans le monde entier et surtout ici en Afrique du Sud car il est considéré comme un héros national. Il a lutté contre l’Apartheid* durant de longues années et a réussi à construire une société nouvelle en faveur des droits de l’homme et du citoyen pour tout un peuple.
Dès notre arrivée au Cap, nous constatons que son nom est partout.
Nelson Mandela est né le 18 juillet 1918 en Afrique du Sud. Son prénom est « Rolihlahla Dalibunga » prononcé en xhosa, son langage natal, (ce qui veut dire » fauteur de troubles « !). C’est plus tard, à son arrivée à l’école que son professeur lui donne le nom de Nelson, un nom chrétien et anglais selon les traditions de l’époque.
Il se nomme aussi « Madiba ». C’est le nom de ses ancêtres et c’est une marque de respect de le nommer ainsi.
Nelson Mandela est issu d’une famille royale de l’ethnie Xhosa et a treize frères et sœurs. Dans sa famille, il est le premier à aller à l’école. Son père meurt alors qu’il a 9 ans. C’est alors que sa mère décide qu’il quittera la maison pour aller en pension chez le chef du village voisin beaucoup plus aisé où il pourra continuer d’étudier.
En 1939, il va à l’université de Fort Hare où il sera renvoyé pour avoir contesté le règlement. Intéressé par les débats politiques et la justice, il décide de devenir avocat. Il entreprend alors des études de droit.
En 1942, il obtient sa licence de droit et se fait engager dans un cabinet d’avocat où il lutte contre les discriminations raciales. Il devient membre du parti politique, le Congrès National Africain (l’ANC). A cette période, il épouse Evelyn Mase avec qui il aura deux fils et une fille.
Il divorce en 1957 et il rencontre sa seconde femme (Winnie) avec qui il aura deux filles: Zeni et Zindzi.
En décembre 1961, en réaction à des injustices et violences trop fortes envers les Noirs, il participe à des campagnes de sabotage contre des installations publiques et militaires. Il est arrêté en 1962.
Lors de son procès, il affirme : « Durant toute ma vie […] j’ai combattu la domination blanche, et j’ai combattu la domination noire. J’ai défendu l’idéal d’une société démocratique et libre dans laquelle tous les individus vivraient en harmonie et bénéficieraient de chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et que j’espère voir se réaliser. Mais c’est un idéal aussi pour lequel, s’il le faut, je suis prêt à mourir. »
En juin 1964, il est condamné à perpétuité. Il a été emprisonné durant 27 ans dont 18 ans sur l’île de Robben.
Robben Island est une ancienne île prison au large du Cap.
Depuis 1999, cette île a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est un musée que l’on peut visiter.
Là-bas, un bus nous emmène tout d’abord voir la carrière où Nelson Mandela a effectué des travaux forcés avec d’autres prisonniers politiques. Il cassait des cailloux avec une cadence éprouvante et a eu très mal aux yeux.
Ensuite, un guide (ancien prisonnier politique) nous emmène sur les lieux de la prison.
Nous avons vu certains dortoirs, la salle de bain commune.
Mandela dort dans une cellule minuscule. Il continue à lire, à écrire et à étudier. Il n’a droit qu’à un visiteur et une lettre tous les six mois et ce courrier est souvent retardé et rendu illisible par la censure* de la prison. Il a une photo de famille qui l’aide à garder espoir.
Nelson Mandela avait droit à une demi-heure de temps libre le matin et une demi-heure l’après-midi dans la cour de la prison.
Il est relâché en février 1990, à la suite de fortes pressions internationales sur le gouvernement blanc.
Frederik de Klerk est le président de l’époque. Nelson Mandela s’entend bien avec lui. Il dialogue beaucoup et négocie.
Le 30 juin 1991 l’Apartheid est définitivement abolie. La même année, il est élu président de l’ANC. Il œuvre pour la paix et le droit de vote pour tous. Il travaille beaucoup pour élaborer une nouvelle Constitution pour son pays.
Deux ans plus tard, les efforts de Nelson Mandela et du président de Klerk sont reconnus mondialement. Ils reçoivent tous les deux le prix Nobel de la paix en 1993 en hommage à leur travail pour: « l’élimination pacifiste du régime de l’apartheid et pour l’établissement des fondations d’une Afrique du Sud nouvelle et démocratique ».
En 1994, le 27 avril ( jour férié pour fêter la liberté), il devient le premier président noir d’Afrique du Sud jusqu’en 1999.
Il mène une politique nationale pour réconcilier la population blanche et noire. Il instaure une démocratie en Afrique du Sud.
Pendant son mandat, il lutte aussi contre les inégalités économiques. Il a distribué de nombreuses terres à cultiver, fait construire des maisons à bas coût pour les mal logés, organisé l’accès à l’eau potable et à l’électricité, il fait construire des cliniques et des centres de vaccinations. Il a donné du travail en abondance en faisant réaliser des réseaux de routes et d’égoûts.
En 1996, il divorce avec « Winnie » et deux ans plus tard il épouse Graça Machel.
En 1999, il se retire de la vie politique mais continue la lutte contre la pauvreté et se bat encore et toujours pour la défense des droits de l’homme.
Il meurt le 5 décembre 2013, à l’âge de 95 ans.
Il reste un modèle de combat pour la liberté. Dans une des lettres à Winnie, il garde espoir et affirme : « le nouveau monde ne sera pas construit par ceux qui restent à l’écart les bras croisés, mais par ceux qui sont dans l’arène, les vêtements réduits en haillons par la tempête et le corps mutilé par les événements. L’honneur appartient à ceux qui jamais ne s’éloignent de la vérité, même dans l’obscurité et la difficulté, ceux qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l’humiliation ou même la défaite. » Lettres de prison, Nelson Mandela, 2018.
En 2018, Nelson Mandela aurait eu cent ans. Il est très important pour la mémoire des Sud-Africains. La devise du pays est aujourd’hui: « L’unité dans la diversité ».
Au prix de grands sacrifices personnels, Nelson Mandela a su se battre avec persévérance, pour ses idéaux, toujours en respectant les personnes, en travaillant beaucoup et en gardant espoir.
Nous avons découvert cette fleur crée en mémoire de son engagement pour l’Afrique du Sud :
La récente Constitution de 1996 affirme les valeurs fondatrices de la nouvelle Afrique du Sud dans les premiers articles :
la dignité humaine;
le respect de l’égalité des droits de chacun, conformément à la philosophie des droits de l’homme;
le refus de la discrimination raciale et sexiste ;
la suprématie de la Constitution et le respect du droit ;
le principe du suffrage universel, fondé sur des élections régulières.
Glossaire
*Apartheid : En Afrique du Sud, régime de ségrégationraciale instauré par la minorité blanche à l’encontre de la majorité noire, entre 1948 et 1991. Par exemple les Noirs n’avaient pas le droit de vote et ne partageaient pas les Bus avec les blancs.
*Censure d’un texte : Les lettres de Nelson Mandela était relues et certains passages étaient gommés.
Petite histoire
à lire en anglais
On 18 July 1918 Rolihlahla Mandela was born in Mvezo
near Mthatha. The boy loved stories. When he arrived at school, his teacher
called him Nelson.
Nelson Mandela loved reading and he loved sport. He
studied at Fort Hare University and became a very good boxer. Nelson lost his
place at the University when he asked for justice in electing student leaders.
Nelson Mandela went to Johannesbourg to become a
lawyer. All around him, people began discriminating against black people. He
worked hard to defend black people against the Apartheid governement.
He was sent to jail for the rest of his life.
On 11 February 1990, President Frederik de Klerk
released Nelson Mandela from jail and invited him to help create a democratic
South Africa.
On 27 April 1994, all South Africans could vote in an
election. Nelson Mandela beacame President and he served his country for five
years.
He died on 5 December 2013.
Lexique pour
comprendre :
To be born : être né
To call : appeler
To read : lire
To become : devenir
To lost : perdre
To ask : demander
A lawyer : un avocat
All around him : tout autour de lui
Against : contre
to work hard : travailler dur
the jail : la prison
to serve : servir
to die : mourir
Source : résumé d’un petit livret en 4 langues intitulé « Nelson Mandela » offert dans une maison d’hôte à Johannesburg.
Autres sources : Wikipedia et Wikidia, site du Conseil constitutionnel, Lettres de Prison de Nelson Mandela, Musée de Robben Island.
A la frontière du Lesotho, nous retrouvons les paysages sud africains bien différents. Plus personne au bord de la route. De grands champs et quelques fermes isolées.
Puis c’est une petite enclave où la nature est à nouveau reine. Le Parc national des Golden Gate Higlhands ne couvre que quelques centaines d’hectares, mais les paysages sont sauvages et sublimés par les couleurs vespérales. Il incite à la poésie. L’herbe est sèche, très sèche. Pas de pluie depuis six mois. Dans ce terrain calcaire, la géologie se lit à ciel ouvert. Les montagnes sont taillées par les pluies depuis plusieurs milliers de printemps.
Nous logeons dans les chalets gérés par le parc national. Au matin, l’envie de marcher est plus forte que celle de se reposer, simplement, à contempler les montagnes de la terrasse.
Nous arrivons au sommet de la falaise. Les enfants reprennent leurs jeux.
Au camping, les oiseaux profitent des seules sources et des rares coins d’ombre. L’appareil photo est sorti du sac.
La pause est la bienvenue.
Après l’école, nous parcourons en voiture les deux boucles de 7 et 4 km aménagées dans le parc. Couleurs chatoyantes. Hurlement des chacals. Quelques gnous et quelques zèbres mais tout est calme.
Tout à coup, la plaine s’anime. Nous surprenons un grand troupeau d’ongulés, aussi étonnés que nous de ce face à face. Plusieurs familles d’Elands du Cap. Des Damalisques à front blanc, ceux-là même qui ont été sauvés par la création du parc national de Bontebok, visité dix jours avant.
Encore une surprise avec ce rapace Serpentaire qui chasse au bord de la route.
Les chacals aussi sortent de leurs cachettes.
Celui-ci porte un collier émetteur, pour nous rappeler que les parcs nationaux suivent de près les déplacements, la santé des animaux qu’ils contribuent à protéger.
Leur rôle est essentiel. Partout les zones sauvages régressent. Nous sommes sur une île dans chacune de ces réserves. Partout ailleurs c’est souvent la désolation. Nous le verrons dans le prochain article…
Fin septembre, nous avons découvert le Lesotho, pays du peuple basotho. C’est un petit royaume enclavé au sein de l’Afrique du Sud.
Passée la frontière, nous entrons sans aucun doute dans un nouveau pays avec ses traditions et ses codes différents de ceux de l’Afrique du Sud.
Le paysage est plus rude. La terre a soif mais est aussi largement surpaturée. L’agriculture, en particulier l’élevage, est la principale activité du peuple basotho.
Nous montons en altitude. Ici, les bergers au bord de la route portent une grande couverture en laine et un chapeau conique (représenté sur le drapeau).
Certains ont même une cagoule tricotée grise ne laissant apparaître que les yeux afin de se protéger du vent glacial.
Nous observons beaucoup d’enfants allant à l’école. Selon les endroits et les niveaux (primary school/high school), ils ont leurs propres couleurs d’uniforme : bordeau, vert et jaune, gris et bleu… Certains portent des petits chapeau ou des cravates. Les filles portent des jupes et globalement ces jeunes sont très élégants pour aller étudier.
Le pays est très pauvre mais nous ne constatons aucun ghetto en marge des villes tels que nous les connaissons en Afrique du Sud. L’histoire le justifie car le Lesotho a été protégé de l’apartheid, étant sous protectorat britannique de 1868 jusqu’à son indépendance en 1966 (nommé le Basotholand).
La monnaie est le « maloti » mais on peut aussi utiliser le « rand » sud africain. Les langues officielles sont l’anglaiset le sotho du sud. Les quelques mots que nous avons appris sont vite appréciés par les basothos :
« Dumela mé » : Bonjour madame;
« Dumela dadi » : Bonjour monsieur;
« Ka leboha » : Merci.
Après une route cahoteuse, nous franchissons un petit col à 2000m nommé localement « les Portes du Paradis », donnant accès aux hautes vallées. Nous arrivons sans réservation au village de Malealea dans l’idée d’y séjourner plusieurs jours. Hélas, une course VTT s’installe le surlendemain et les hébergements sont complets à l’exception d’une rondavelle à 2 lits pour deux nuits. Cela fait l’affaire, Romain se réjouit de dormir sur un matelas par terre comme un aventurier !
Les activités proposées par l’établissement « Malealea Lodge » sont gérées par la communauté du village et profite à une cinquantaine d’habitants. Une école maternelle a pu être construite par les bénéfices d’une boutique d’artisanat local.
Nous partons marcher le lendemain durant 3 heures avec un jeune guide du village sur les traces des Bushman (peuple San) et admirons leurs peintures datant de plus de 25000 ans dans une gorge voisine.
C’est aussi l’occasion d’échanger sur les traditions et les rites du peuple basotho. Par exemple, nous apprenons que les morts sont enterrés assis pour pouvoir venir en aide le plus rapidement possible aux vivants en cas de besoin…
Baptême d’équitation
Le lendemain, c’est baptême d’équitation pour les garçons au cours d’une sortie de 10 km en famille autour du plateau de Malealea. Un moment fort, et de fierté pour Romain qui tient les rennes seul en fin de promenade !
La musique est omniprésente dans la culture des populations basotho. Le soir, nous avons partagé un moment de fête avec des chanteurs de chorale et des musiciens. L’occasion de tester les percussions sur un bidon de fortune !
Prochaine étape : le festival de musique et de danse de Morija, encensé dans notre guide… Nous imaginons un village en effervesence et arrivons dans un village très paisible. Les habitants interrogés ne connaissent pas ce festival… Mauvaise info ! Au musée local, nous apprenons que le festival n’existe plus depuis 5 ans. Déception. Il fait chaud et nous avons faim. La dame de l’accueil nous invite à faire une pause déjeuner dans un petit café au bout du couloir. C’est une heureuse surprise qui nous attend. La porte s’ouvre sur un jardin fleuri et arboré. Le café est en fait une petite pizzeria tenue par une femme de caractère.
Issue d’une famille très pauvre, Lerato Dube a fait des petits boulots et s’est battue pour réaliser son rêve : être sa propre cheffe. Elle dit vouloir être un exemple pour toutes les femmes de son pays et montrer qu’avec de la volonté et du travail, on peut s’en sortir dans la vie. Elle prend Romain en apprentissage !
Nous trouvons refuge pour la nuit chez Brigitte, une Française très chaleureuse, expatriée depuis plus de 30 ans qui tient une maison d’hôtes atypique, la « Morija guest house ». Elle nous fait une place dans un dortoir sous les combles… Avec couverture chauffante!
Les enfants sont ravis de pouvoir parler français et lire les livres de ses petits enfants. Elle nous raconte un peu l’histoire du pays et comment le christianisme s’est implanté avec l’arrivée des premiers missionnaires Français en 1833 dans son village.
Le lendemain, après une ascension express vers des traces de dinosaures dont Romain vous racontera les détails, nous reprenons la route. Après avoir dépassé la capitale Maseru, notre itinéraire s’élève jusqu’au col de Mafita Lisiu à plus de 3050 mètres d’altitude.
La route mène au plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique australe, le Katse Dam. L’hydroélectricité est la principale richesse du pays. Château d’eau de l’Afrique australe, le Lesotho a construit avec l’aide des occidentaux et des sud africains des barrages gigantesques pour pallier à la pénurie de son voisin, touché comme cette année par des sécheresses toujours plus fréquentes.
Nous dormons dans les anciens baraquements ayant servi aux équipes des ingénieurs et constructeurs du barrage de l’époque. Il fait froid (nous sommes à 2100 m) mais le soleil réchauffe au petit déjeuner, face au mur blanc.
De retour, toujours obsrêveurs d’oiseaux rares, nous photographions quelques espèces endémiques des hauts plateaux du Drakensberg.
Ce petit pays nous aura enchanté par sa lumière, son caractère et ses traditions bien vivantes. La vie de ce peuple reste très difficile avec une des plus faibles espérances de vie au monde. La majeure partie de la population est très pauvre, malgré une mutation vers la modernité bien entamée. Les bergers ont aussi des téléphones portables et bien des jeunes sont habillés avec jean troué, casquette addidas et baskets fashion !
Demain, départ pour l’Inde… Nous espérons rattraper le retard à l’aéroport pour revenir dans le quotidien à travers ce blog !
Après la rentrée, les randonnées et l’exploration du Cap de Bonne Espérance, nous avons passé dix jours sur la côte de l’Océan indien à l’extrême sud du continent africain. Cette région est réputée pour être la plus belle du pays. Heureusement, hors saison, elle n’était que faiblement fréquentée.
L’Overberg, extrême sud du continent
En route depuis le Cap, nous faisons une pause « ornithologie » pour chercher le rare « Cape Rockjumper’, un oiseau proche du merle appartenant à une famille endémique d’Afrique australe et au comportement amusant : il saute de rocher en rocher pour trouver sa nourriture. Il est magnifique avec son ventre roux et son masque noir souligné de blanc.
Nous nous arrêtons ensuite le premier jour près de la baie d’Hermanus, à De Kelders.
La baie d’Hermanus est un endroit réputé pour observer les baleines durant la saison de mise à bas (de juin à décembre). Les sentiers qui longent les falaises sont propices à la détente.
La récompense est là!
Nous continuons notre road-trip en laissant un moment la côte, en direction du Parc national de Bontebok.
En route, un rêve se réalise : observer la splendide Grue de Paradis.
Le Parc national de Bontebok, où nous arrivons en soirée, a été créé pour sauver les 30 derniers Damalisques à front blanc (bonteboks) qui survivaient à l’époque. Mission accomplie, l’espèce a même été réintroduite dans d’autres parcs !
Cet endroit est un havre de paix et, outre les bonteboks, on admire aussi d’autres antilopes, comme des bubales roux. L’avifaune est également généreuse. Nous découvrons nos premiers élanions, des outardes en parade et un majestueux serpentaire.
Les paysages sont splendides sous le ciel tourmenté.
D’une zone assez sèche et désertique, nous poursuivons notre périple en passant par la capitale des Autruches, Oudtschoorn, puis arrivons près de la ville de George où la montagne est à nouveau verdoyante, arrosée par les embruns. Nous partons en mission : trouver le touraco de Knysna dans le Parc national de la Garden route. Nous ignorons si la quête sera facile.
La Garden route
Après 2h30 de marche sur le KingFischer trail, la rencontre a lieu !
Nous marchons à nouveau le lendemain dans une vallée forestière du bien nommé secteur de Wilderness. La forêt primaire résiste ici à l’urbanisation et il subsiste quelques arbres géants, dont le fameux Yellow wood, qui fut jadis surexploité.
Nous reverrons nos oiseaux favoris à la guest house que nous prenons pour deux nuits, en couple et en vol…
Cette région nous aura donné les plus belles observations avec une centaine d’espèces en 5 jours.
Nous quittons à regret cette belle vue sur les lacs et la montage.
Plettenberg Bay
Nous choisissons d’explorer ensuite la « Robberg Nature Reserve » pour ses paysages sauvages.
Il fait très chaud quand nous attaquons la montée en cette fin de matinée, mais la récompense est au sommet. Nous observons en contrebas les otaries à fourrure (ça sent mauvais!) et … dans les jumelles, voyons quelque chose de bien plus gros : il s’agit d’un éléphant de mer !
Le sentier débouche sur une presqu’île de rêve.
Huîtriers et otaries se partagent les plages.
Le retour est aérien. La marée monte, il ne faut pas tarder.
Nous nous vengeons sur les glaces et les dernières pâtisseries.
Nature’s Valley
A une heure de route environ, nous remarquons un petit village nommé « Nature’s Valley ». Fatalement, ce nom nous inspire. Nous arrivons chez une dame, kinésiologue qui nous prête sa maison de famille pour 2 nuits au milieu de la forêt. Les tableaux des ancêtres sont encore accrochés aux murs. Dentelles, bibelots, meubles sculptés en ébène comme autrefois, la maison semble figée dans le temps. Nous dormons comme des rois dans des lits à baldaquins! Tout un style!
Au programme, balade dans la baie secrète de Salt River Mouth avec jeux, baignade, arts plastiques dans le sable.
Merci pour tous vos messages que nous lisons bien attentivement et qui font aussi très plaisir aux enfants. A bientôt dans les montagnes du Lesotho !