L’ école du désert Nadeet est située dans la réserve naturelle NambiRand. Cette réserve au sud-est du désert du Namib, jouxtant le parc national de Namib Naukluft a pour missions la protection et la conservation de plusieurs biotopes exceptionnels. Il s’agit d’une réserve non lucrative qui se démarque d’autres réserves privées. Elle couvre une superficie de 172000 ha.
Ce 23 août, nous traversons la réserve en partant des Dunes de Sossusvlei et avons pu constater l’abondance de la faune le long de la route C27 qui la traverse. Nous avons eu le privilège de faire de nombreuses rencontres lors de ce trajet :
A proximité de l’école du désert, le camping NamibRand Family Hideout propose seulement 3 emplacements de campings éco-responsables plutôt haut de gamme, isolés dans les contreforts du désert du Namib. Un paradis que nous ne sommes pas près d’oublier.
L’emplacement est isolé des autres et dispose d’un point d’eau où s’abreuvent essentiellement des Oryx mais aussi quelques Springboks et, matin et soir, des Gangas namaqua, genre de pigeon du désert.
L’après-midi, c’est repos. Noémie fait la cuisine. Toasts tomate jambon fromage !
Le premier soir, nous partons explorer les environs durant deux heures jusqu’au crépuscule.
Ambiance très très calme, seuls face au Namib et à ses habitants
Le lendemain, à 7h, nous partons à pied pour une découverte des dunes et des traces d’animaux dans le sable.
Illusion d’optique! Les dunes sont très petites et grimpées en une minute, mais les sensations sont intactes.
Et le panorama à la hauteur.
Le désert du Namib est célèbre pour son sable orangé foncé, dont l’origine est une leçon de géographie passionnante que nous conte notre guide.
Les roches riches en métaux issues du massif du Drakensberg, entre Lesotho et Afrique du Sud, sont chariées après érosion depuis des millions d’années par le fleuve Orange qui y prend sa source. Traversant l’Afrique du Sud, le fleuve Orange dépasse les roches dans son lit jusqu’à l’océan. Le temps a fait son oeuvre et l’Océan atlantique, dont les flots sont poussés par le courant antarctique du Benguela, dépose à son tour ces sables presque rouges sur la cote namibienne. Les vents d’ouest dominants forment ensuite les dunes que nous avons gravies. 2000 km de voyage pour ces grains de sables dont certains, riches en fers, noirs en surface, s’aimantent sous nos yeux stupéfaits.
Toute aussi intéressante, l’histoire des traces de pattes éphémères que nous suivons sur les dunes : là, une trace d’un vieil Oryx, dont la queue pendante laisse un sillon;
Ici, celle d’une alouette des dunes, arrivée en vol puis ayant sautillé; ailleurs celle d’un gecko, petit lézard des terres arides.
L’auditoire est conquis et les qualités d’observation des enfants sont félicitées.
Nous encourageons les futurs voyageurs à résider dans cette réserve qui promeut l’écotourisme, nous serions bien restés une semaine entière…
C’était notre dernier article sur la Namibie, à bientôt pour nos pérégrinations dans la région du Cap – que nous avons déjà quitté depuis quelques jours en direction du Lesotho.
De plus amples informations sur la réserve : http://www.namibrand.com et le campiste : https://www.nrfhideout.com
Notre voyage est une occasion de découvrir les milieux naturels préservés tout autour de la planète, pour autant nous n’oublions pas la dimension culturelle et aussi sportive. Nous nous sommes donné pour objectif d’accomplir un défi sportif (au moins!) par pays.
Notre choix sportif s’est porté sur l’ascension de « la Big Daddy », considérée comme une des plus grandes dunes du monde.
Nous nous installons à Sesriem, porte d’entrée du désert dans le Parc national de Namib Naukluft. Nous avons réservé pour pouvoir être installés aux portes de la vallée menant à Sossusvlei, site emblématique de la Namibie.
Le camping ouvre ses portes sur la route des dunes à 6h30 alors qu’il fait encore nuit. Ce matin là, nous nous réveillons à 5h30 dans le froid (8°C) pour préparer les affaires, replier les tentes et être prêts à l’heure. Nous voulons profiter des lumières de l’aube et nous motivons les enfants à se lever. Ils termineront leur nuit en pyjama dans la voiture…
Nous roulons 60 km avant d’arriver sur le site.
A notre arrivée, les enfants courent dans le sable. Progressivement, les pas se font plus réguliers et plus lourds.
Après une heure en équilibristes sur l’arête de la dune, nous savourons notre petit-déjeuner (pain de mie, pâte à tartiner et jus de goyave) face à l’immensité du désert.
A l’est, le Soleil n’a pas encore atteint la face cachée des dunes.
A l’ouest, nous admirons la vue sur le salar argileux de Sossusvlei
Peu après, deux Oryx descendent la pente de la grande dune. Leur traversée de la plaine d’argile justifie le transport d’un réflex et d’un zoom pesant, pour quelques photos graphiques.
La dernière montée est vraiment difficile. La pente est sévère, les pas s’enfoncent et le vent souffle le sable dans les yeux.
L’arrivée au sommet est une délivrance. Les adultes souffrent autant que les enfants, mais quelle récompense! Des dunes à perte de vue et la fierté de s’être dépassés. C’est l’exaltation !
En descente, les enfants veulent courir ! Ils entendent la dune crisser à chaque déplacement. C’est l’euphorie générale.
En bas, nous constatons les dénivelés avalés et parcourons le sol dur et argileux du salin avec ses arbres morts si photogéniques, mondialement connus.
En bas de la dune, nous rencontrons peu d’animaux mais de petits insectes et leurs prédateurs…
Méfiant, il est la proie de la rare Alouette des dunes, endémique au sud du désert du Namib, mais aussi de l’Alouette moineau.
Partis à 7h45, nous auront mis, avec un rythme volontairement lent et contemplatifs, près de 2H45 avant d’admirer la vue. Puis une heure encore pour dévaler la pente et profiter du désert argileux.
« NaDeet », située en marge du désert du Namib, au sein de la réserve naturelle NamibRand, est une organisation d’éducation environnementale. Elle a été lauréate du prix Unesco Japon pour l’éducation au développement durable en 2018.
Ce centre accueille des écoliers, des éducateurs. Malheureusement, nous arrivons en période de vacances. La maîtresse et aussi responsable du centre, nous a quand même accueillis pour nous expliquer sa pédagogie et nous montrer le site.
Elle nous a montré les dortoirs des élèves. Les responsables ont collé des fonds de bouteilles autour des ampoules afin de tamiser la lumière pour éviter la pollution lumineuse et ne pas déranger ceux qui veulent observer les étoiles. Le ciel ici est fantastique pour apprendre les constellations ! (D’ailleurs, notre emplacement de camping le soir s’appelait « Orion » !)
Dans la salle de bains, les enfants doivent économiser l’eau dans les douches et pour se laver les dents, ils ont un gobelet.
Ils utilisent des toilettes sèches. Les lavabos sont fabriqués avec du matériel recyclé. Il faut de l’imagination !
Toute la station fonctionne à l’énergie solaire. Chaque semaine, les groupes d’élèves comparent leur consommation avec les précédents.
J’ai adoré les fours solaires. Ils font cuire des pizzas, des gâteaux, des omelettes… Cela chauffe très vite !
Ils fabriquent aussi des boulettes de papiers recyclés pour faire du combustible dans une sorte de « cache-réchaud » et montrent qu’il y a moins de perte de chaleur.
Bien sûr, ils trient leurs déchets, comme nous!
Merci Victoria! Cette visite était passionnante !.
Et maintenant, en route pour le camping situé à côté dans la réserve naturelle NamiRand Family Hideout.
Après le parc d’Etosha et le centre de conservation des guépards, nous avons fait une pause dans le parc national du plateau du Waterberg
Puis, plus à l’est, près du Vingerklip, nous sommes surpris de trouver un massif aux allures de Far West américain.
Le Damaraland
La région du Damaraland, au nord-ouest de la capitale de la Namibie, nous a envoutés par ses paysages austères mais tourmentés, mais aussi par sa richesse culturelle et naturelle.
Les environs de Twyfelfontein, accessibles après 100 km de piste depuis Khorixas, sont riches de curiosités que nous parcourons sur deux journées : la forêt pétrifiée, les vieilles plantes à fleurs Welwitschia mirabilis – dont les feuilles posées au sol sont les plus longues du monde et la longévité peut dépasser 2000 ans- des montagnes tourmentées, des orgues basaltiques, des musées en plein air relatant la vie des peuples du Damaraland…
Mais le site plus remarquable de la vallée reste l’exceptionnel site rupestre de Twyfelfontein.
Twyfelfontein signifie « source douteuse ». Cette source, rare dans le désert, attirait autrefois des chasseurs-cueilleurs et plus tard des éleveurs Khoïkhoïs (peuple San) qui ont laissé la trace de leur passage sur les rochers environnants pour mener des rites chamaniques.
Ce site regroupe les plus nombreux pétroglyphes d’Afrique, soit environ 2500 figures décrites. Le mot « pétroglyphe » qui vient du grec signifie « pierre gravée ». En 2007, cette richesse nationale est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
On observe de nombreuses représentations d’animaux : éléphants, girafes, zèbres, rhinocéros… et même une otarie et un manchot qui attestent l’existence d’une exploration du littoral distant de 100 km.
Nous logeons au camping Aabadi Mountain campsite, au bord de la rivière Aba Huab. Le cadre est magnifique et quand le soleil se couche, c’est une pleine lune rousse qui se lève derrière la crête. Les installations sont sommaires mais le désert est la plus belle des salles de bains.
Dans les lits asséchées de quelques fleuves, les arbres puisent l’eau dans la nappe phréatique, de plus en plus profond car il n’a pas plu depuis plus de 4 ans. Les rivières dessinent de petites oasis que parcourent quelques troupeaux d’éléphants du désert. Ces populations très menacées ne comptent que quelques centaines d’individus (600 en 2013 selon http://etoshanationalpark.co.za/faunaflora/wildlife/desert-elephants).
Ca y est, nous sommes arrivés à Cape Town en Afrique du Sud ! Bonne rentrée à tous ! Nous restons ici durant 10 jours, en prenant un rythme d’école particulier en double niveau : CE1 pour Romain et CM2 pour Noémie. Excursions le matin, et école l’après-midi.
Nous laissons la Namibie derrière nous à regret avec le calme et la beauté de son désert, ses parcs naturels et ses grandes étendues sauvages à perte de vue.
Pour notre passage à la frontière en Afrique du Sud et notre dernière nuit sous tente à Springbok, nous avons atteint les 6 degrés, (les nuits les plus froides de l’année !) : nous étions congelés ! Les enfants ont dormi tout habillés et les adultes avec un bonnet ! Heureusement, il y a les nouilles chinoises pour réchauffer le soir !
Le contraste en ville ici est saisissant. Nous avons rendu notre Toyota 4×4 avec tente au Cap pour un routière. Quelle effervescence entre les voitures et les buildings !
Dans les campings où nous étions en Namibie, ou parfois même en bivouac sur la route, pas de Wifi ! Alors pour partager nos aventures, les enfants et Olivier ont concocté une carte de Namibie pour résumer notre parcours. Quelques articles sur les principaux lieux découverts sont en préparation.
Bonne reprise à tous ! Et merci pour vos commentaires chaleureux que nous lisons régulièrement.
Bilan en images de nos observations marquantes d’oiseaux dans ce pays si vaste. 215 espèces observées… Voici nos préférées. Les milieux sont variés depuis les bords du fleuve Okavango, en région tropicale, aux dunes du désert du Namib et aux savanes semi-désertiques d’Etosha.
« Cheetah » signifie guépard en anglais. La Namibie héberge la plus grande population de guépards dans le monde soit environ 3500 individus. Au cours du siècle dernier, le nombre de guépards a diminué d’environ 90% selon les estimations. Cette espèce pourrait s’éteindre d’ici 20 ans. Parmi les causes de cette diminution, la perte de milieux et l’élimination par des fermiers les rendant responsables, souvent à tort, de la perte de leur bétail. En effet, une enquête menée par le gouvernement de Namibie a montré que seuls 3% des pertes de bétail était causées par un guépard.
Nous visitons le centre de conservation, de recherches et d’éducation pour la protection des guépards créé par le Dr. Laurie Marker en 1990. Zoologue et vétérinaire, elle parcourt le monde pour défendre le félin à qui elle consacre sa vie.
La mission du Cheetah Conservation Fund (CCF ) est d’être le centre d’excellence internationalement reconnu dans la conservation des guépards et leurs écosystèmes.
L’organisme sensibilise les populations locales afin de montrer qu’un partage des terres est possible entre l’homme et l’animal. Ici les guépards sont recueillis car ils ne pourraient pas survivre seuls dans la nature. Nous observons ainsi Darwin et Livingstone, devenus les mascottes du centre. Deux frères guépards recueillis bébés après que leur mère ait été tuée par un fermier.
Avec un guide, nous avons pris une jeep pour parcourir l’espace de vie des guépards recueillis par le centre : l’endroit où ils peuvent courir, se reposer, l’endroit où ils peuvent manger. Il y a 36 guépards sur le site. Un autre espace est défini pour ceux qui seront un jour relâchés dans la nature. Le centre en relâche environ 5 par an.
Vers midi, nous assistons au nourrissage des guépards qui a lieu une fois par jour. Le guépard n’aime pas manger une viande salie ou souillée. Dans la nature, il ne se nourrit toujours que de la proie qu’il vient de tuer. C’est pourquoi chaque guépard a ici sa propre gamelle.
Avec Astrid, bénévole francophone, nous découvrons ensuite la clinique vétérinaire où sont pratiqués les soins pour les guépards et les chiens.
En effet, il y a aussi des chiens qui sont élevés ici spécialement pour être vendus à des fermiers afin de protéger leurs troupeaux des guépards. Avec ce principe de dissuasion, et grâce à un programme d’information, les fermiers apprennent à vivre avec les félins. Cette théorie fonctionne. Le centre souhaite éduquer et montrer qu’un partage des terres entre l’homme et le guépard est possible.
D’autres actions du CCF
Des tests génétiques faits dans le laboratoire installé sur place ont montré que les guépards ont une faible diversité génétique par rapport aux autres espèces. Ils sont plus vulnérables face aux changements environnementaux. Face aux menaces pesant sur cette espèce fragile, on mesure le rôle crucial du Cheetah Conservation Fund.
Outre l’éducation des fermiers et la vente de chiens de garde, une autre voie de protection est de travailler avec les acteurs locaux afin de permettre d’ouvrir les savanes. Les guépards ont besoin de grands espaces et d’une densité de buissons épineux faibles. Certains territoires sont défrichés et les buissons sont vendus en bûches dans le CCF.
Pour en savoir plus
Pour agir : visiter le centre, faire un don ou parrainer un guépard : https://cheetah.org
Le parc national d’Etosha fait la fierté de la Namibie. Dans le top 5 des grands parcs africains, il est considéré comme l’une des plus belles réserves naturelles de la planète. Il entoure le vaste Etosha Pan, un immense désert salin plat.
Nous abordons le parc par son entrée Ouest, nommée Porte Von Lindequist en l’honneur du gouverneur du sud ouest africain allemand au début du XXè siècle.
Un safari à Etosha peut se faire dans sa propre voiture. En saison sèche, comme actuellement, la visite consiste à observer surtout les différents points d’eaux. Les animaux s’y concentrent toute la journée dans un jeu d’allées et venues permanentes.
Nous débutons par le « dik-dik drive ». Effectivement, les Dik dik, petites antilopes craintives, s’y laissent apercevoir facilement. Elles ont une petite tâche noire au coin de l’œil qui forme une larme. Cela lui donne un air mignon qui attendrit les enfants.
Plus loin, deux voitures attendent et observent au bord de la route. Il y a quelque chose à voir là-bas. Dans les jumelles, un peu au hasard sur la ligne d’horizon, s’affiche le beau et majestueux Guépard. Il se repose sous un arbre. Emotion. Nous avons du mal à le quitter. Nous apprendrons plus tard que le guépard est rare dans le parc du fait de la compétition avec les autres prédateurs.
Dans la même journée, au détour des pistes ou aux points d’eau, nous observons des groupes de springboks, impalas, oryx, koudous, zèbres, gnous, bubales, girafes, éléphants…
Mais aussi notre premier Rhinocéros blanc découvert dans une clairière. Nous ne sommes jamais vraiment rassurés quand l’éléphant curieux s’approche très près de la voiture. On reste silencieux, pas de gestes brusques, une envie de filmer ces rencontres pour fixer ces instants dans notre disque dur.
Les enfants s’échangent appareil photo, caméra et jumelles. Ils se disputent parfois la palme du meilleur découvreur et c’est à qui trouvera en premier le rare spécimen. Nous n’avons pas le droit de sortir de la voiture hormis les coins aménagés. Nous pique-niquons au camping Namutoni.
En fin de journée, nous arrivons au camping Halali. Le camp est très sec, poussiérieux mais les lueurs du soir invitent à la détente. Nous installons notre camp
Il fait frais le soir car nous sommes en hiver, dans l’hémisphère Sud. Nous nous couvrons et partons admirer le point d’eau non loin de là pour le coucher du soleil.
Il y a des rochers en estrade pour observer. Des spots puissant éclairent le site. Le silence est de mise. Invitation à la méditation. Les oiseaux viennent boire bruyamment.
Un groupe de zèbres arrive. Ils boivent paisiblement et s’en vont doucement. Nous allions partir quand soudain, notre respiration s’arrête. Sur le chemin au loin, arrive une lionne à la démarche fière et souple. Une deuxième arrive pour boire. Une de nos plus belles rencontres à Etosha dans les dernières lueurs du crépuscule. Romain demande : « Y a quoi ensuite ? ».