5 -9 Juin 2020.
Début mars, nous n’étions restés que 3 jours dans la région des volcans, dont une longue journée de trek sur les pistes du Tongariro Alpine Crossing. C’était trop peu pour profiter des paysages grandioses et des infinies possibilités de balades et de découverte dans le plus ancien parc national néo-zélandais.
Nous prenons domicile à Turangi, au bord du lac Taupo, mais aussi à une petite demi-heure du cœur du parc national du Tongariro.
Pourquoi Turangi? La localité est centrale, mais aussi nous avons une revanche à prendre sur un échec ! Le rare Canard bleu (Blue Duck) nous a résisté lors de notre premier passage début mars. Trop de touristes et de pêcheurs, de rafting et de canoés… Mais aussi trop peu de temps !
Au bord de l’extinction il y a quelques années, il fait désormais l’objet de programmes actifs de protection par le Departement of Conservation.
Enfin notre quête est couronné de victoire ! Un beau groupe se rassemble au petit matin sur les bords de la rivière Tongariro, au niveau du pont du Major Jones.
Le Canard bleu est la seule espèce de palmipède au monde, avec la Merganette des Torrents d’Amérique su Sud, à vivre exclusivement dans des rivières d’eau vive.
Les enfants prennent quelques clichés…
Un moment dont ils se souviendront !
Les néo-zélandais débordent d’inventivité pour protéger ce canard qui figure sur les billets de 10 dollars. Sur la rivière Tongariro, les populations se sont mobilisées dans les dernières années pour faire revenir ce canard en voie de disparition du fait des prédateurs et des activités nautiques.
Pique-nique entre deux volcans
Nous logeons pour 4 nuits dans un ancien hebergement por backpackers retapé en chambres pour accueillir des skieurs l’hiver… Les parties communes sont gelées et la salle de bain affiche 8°C.
Heureusement les palissades peintes poussent à garder le moral. Qui serions nous pour nous plaindre, même à une semaine du retour en France?
Les premières neiges de l’automne ont saupoudré les pentes du volcan Ruhapehu. Une station de sports d’hivers est lové dans ses pentes mais la saison hivernale ne commence qu’au 1er juillet.
Nous montons quelques centaines de mètres derrière la station jusqu’aux premières neiges. Le volcan voisin, le Ngauruhoe, se drappe d’un voile pudique.
Les enfants profitent du peu de neige pour bâtir le premier -et dernier- Snowman du voyage ! De taille modeste mais qu’importe…
Au téléobjectif, le sommet du Ngauruhoe semble à portée de main. Mais son ascension est interdite car c’est un lieu sacré dans la mythologie maorie.
Dernière escapade dans les grands espaces : le lac Tama
Le lendemain, la météo reste correcte sur les hauts plateaux, mais le vent est de la partie. Une bonne nouvelle pour les nuages qui restent bloqués à l’avant du massif. Mais on est loin de la douceur de la fin d’été… L’air est glacé et des averses de grésil ponctuent le sentier de 7km qui serpente au pied du Mont Ruhapehu.
De belles éclaircies néanmoins mettent en valeur les premières neiges.
Le sommet joue à cache cache avec les reliefs.
Les toilettes publiques aussi. Tout est pensé ici pour fondre les cabines dans le paysage, jusqu’à les habiller d’une photo de l’arrière plan…
Nous arrivons enfin au premier lac Tama. C’est une ancienne caldeira volcanique aujourd’hui remplie d’eau.
Quelques gouttes et c’est l’arc-en-ciel qui illumine le panorama.
Nous faisons quelques poses avant la « pause » pique-nique.
La vue était splendide mais le froid, le vent et le grésil n’ont pas rendu ce casse-crouté des plus agréables…
Nous ne nous éternisons donc pas et le retour se fait à vive allure.
Un autre itinéraire au retour nous donne la chance d’admirer la cascade de Taranaki.
Cerise sur le gâteau, deux Canards bleus se reposent au pied de la cascade! La chance a tourné pour nous avec ce bel oiseau. C’est surtout la leçon qu’il faut prendre son temps pour rencontrer les habitants…
Avec l’humidité du vallon, la végétation devient tout de suite plus luxuriante.
Nous choisissons de faire le tour du massif volcanique en voiture pour rentrer à Turangi. Hélas la plupart du trajet se fera sous les nuages, voire le brouillard, les volcans restant cachés.
Heureusement en fin de journée, dans l’immense plaine du désert de Rangipo, les cieux sont limpides. La chape de nuées est retenue au nord par le massif du Tongariro et cette région est très sèche, contrastant brutalement avec le versant septentrional. Ironie du soir… La plaine a des allures de pampa argentine. Nous croyons avoir été transportés en Patagonie ! Un clin d’oeil de la nature au sort qui bousculé la dernière partie du voyage.